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6 Grands rêves - Page 8

  • 4 LES RÊVES VOUS DISENT CE QUE VOUS NE CROYEZ PAS

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    4 LES RÊVES VOUS DISENT CE QUE VOUS NE CROYEZ PAS

     

    Le rêve que je vous expose aujourd’hui est terrible. Encore une fois, je le répète, ce n’est pas moi qui ai crée ce rêve. Ce n’est donc pas ma faute si ce rêve vous renverse.

    Comme je l’ai déjà montré sur mon blog, vous savez que le rêve vient souvent faire le commentaire d’une situation vécue la veille. On le comprend alors en le mettant en rapport avec l’expérience concrète du moment. Je vais donc vous dire quelques mots de Michèle et des circonstances dans lesquelles son rêve est intervenu.

    La rêveuse s’enthousiasme avec sincérité à de multiples démarches qui se veulent thérapeutiques. Elle sympathise avec le bouddhisme et pense que l’Amour Universel, l’ouverture du cœur, vont apporter le bonheur à l’humanité.

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    Elle s’intéresse aussi aux rêves, elle se réclame de Jung.

    Cependant, comme beaucoup, elle n’a pas compris les études menées par ce grand esprit sur l’alchimie et l’existence du bien et du mal.

    « Le mal, dit Jung,  doit être considéré avec autant d’attention que le bien, …tous deux faisant partie du clair obscur de la vie. En dernier ressort, il n’est pas de bien que ne puisse susciter de mal, ni de mal qui ne puisse engendrer de bien. » (1)

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    Mais pour notre amie, le mal n’existe pas. Elle vient ainsi de publier sur le net un article qui explique que le mal n’est que l’absence du bien. C’est là la vieille doctrine de la «  privatio boni, » « absence du bien », mise au point autrefois par les théologiens catholiques. Dieu étant - ou étant considéré comme - le Bien Suprême, le « Summum Bonum », il n’a pas crée le mal, et le mal n’est que l’absence de bien.

    Jung n’a pas cessé de dénoncer cette doctrine de la privatio boni qui, outrepassant ses droits, se permet de définir l’Inconnaissable à partir de conceptions humaines.

     

    J’écris un mail à Michèle et lui fais remarquer que son affirmation est en total désaccord avec les rêves, et avec les travaux de Jung sur les rêves et l’alchimie. Depuis que je les étudie moi-même, j’ai vu, moi aussi, des rêves qui confirment ce que Jung a écrit. J’en ai rencontré certains alors que j’ignorais tout de l’œuvre de Jung. Mon livre «  Rêves à Vivre » (2) en contient quelques exemples.

    La nuit suivante, Michèle reçoit un rêve affreux. Le lendemain, avec beaucoup de gentillesse et de bonne volonté, elle m’honore de sa confiance et m’adresse son message nocturne.

     

    Rêve

    J’étais dans le pilier droit d’un temple ou d’une entrée d’un lieu sacré…J’étais comme la mémoire du pilier, mais je bougeais dedans, c’était plutôt confort.

    Un chariot est passé tout près de moi et a frotté le pilier. Alors, dans le chariot, le Christ, qui était lié, a tourné la tête et m’a souri. Il n’avait plus de dents, et ses lèvres étaient blessées, rougies de sang. Sa tunique rouge couvrait ses pieds liés par un long serpent noir. Le serpent noir pleurait et léchait les pieds du Christ. Il y avait des œufs verts sur le plancher du chariot. Le Christ pondait ces œufs verts sous sa tunique.

    Je suis sortie du pilier et j’ai avalé des œufs.

     

    Le cœur se serre à lire ce rêve.

    Analysons les différentes images.

     

    Interprétation

    J’étais dans le pilier droit d’un temple ou d’une entrée d’un lieu sacré…

    L’entrée du lieu sacré désigne le moment où l’on se tourne vers la divinité, où l’on « vient dans son temple adorer l’Eternel. » (3)

     

    J’étais dans le pilier droit, j’étais comme la mémoire du pilier, mais je bougeais dedans, c’était plutôt confort.

    L’image est surprenante. On s’attendrait à je me tiens « contre » ou « à côté » du pilier. Je suis « dans » le pilier droit  montre que la rêveuse est intégrée dans la masse, à droite.

    Le rêve souligne d’emblée une opposition entre la droite et la gauche.

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    A droite, de façon consciente et intellectuelle, la rêveuse professe les normes et les idéaux de la mentalité extérieure, l’amour universel et le bien. Elle les soutient, elle en est même la mémoire. Elle transmet ce qu’elle a consciemment appris. Et c’est plutôt « confort ».

    L'image "dans le pilier à droite" illustre la position que Michèle a adoptée la veille, quand elle a  affirmé que le mal, n’étant que l’absence de bien, n’existe pas.

    Ainsi, quand, à l’entrée du temple, il est question de rencontrer la divinité, la rêveuse dans ses idées conscientes n’a aucun contact avec le pilier gauche, avec le domaine de l’inconscient, qui n’est pas conforme à l’ordre conscient : tout ce qui concerne le corps, l’instinct, l’irrationnel, et en particulier les réactions autonomes, les ressentis, les émotions, voilà le négatif, le mal qu’elle nie, parce que c’est plus confortable.

    Qui ose regarder le problème du mal, qui est tellement inconfortable ? C’est bien plus facile de le nier.

    Mais le rêve, lui, va aborder cette question, sans détours. Il va montrer à la rêveuse ce qui se passe dans l’image divine en elle, quand elle affirme que Dieu n’est qu’amour. Alors lui apparaît le dieu, qui n’est pas seulement une idée, mais qui a pris forme de chair dans le corps humain, dans le Christ .

    Voyons donc ce que devient le Christ, la représentation de la divinité incarnée:

     

    Un chariot est passé tout près de moi et a frotté le pilier.

    Alors, dans le chariot, le Christ, qui était lié, a tourné la tête et m’a souri.

    Qui est le Christ ?

    C’est un homme qui toute sa vie a agi en suivant sa voix intérieure et non les règles de la morale extérieure.

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    Il s’est ainsi opposé constamment à l’ordre conscient régnant.

    Il a soigné les malades le jour du sabbat où il était interdit de faire quoi que ce soit ; il a pris auprès de lui la prostituée Marie Madeleine, il a chassé brutalement les marchands du temple. Malgré la désapprobation et la fureur des prêtres, dignes ancêtres des talibans, il a sauvé une femme adultère en train d’être lapidée ; et j’en passe.

     

    Le Christ a consacré sa vie à expliquer comment aimer véritablement : il a fait ce qui était jugé mal pour amener un changement et permettre un bien. En faisant scandale, il a osé dénoncer les lois malsaines, affronter la colère de ceux qui en transmettent la mémoire depuis des siècles. C’est pour cela qu’il a été crucifié. Mais sa parole créatrice a changé le monde.

     

    Revenons à notre rêveuse. Qu’est donc devenu en elle le Christ, cette image-force du divin dans l’homme, qui s’est opposé à la loi et à la mentalité extérieures ?

     

    Il a été ligoté.

    Michèle, ne considérant que le point de vue des idéaux extérieurs, paralyse le Christ en elle, elle bloque toute inspiration par sa voix intérieure, tout mouvement instinctif et irrationnel jugé négatif.

     

    Quand il passe à côté d’elle dans son pilier, il la voit, il tourne la tête vers elle et lui sourit.

    Quelle marque de tendresse, d’amour ! Même entravé, l’homme- dieu lui montre qu’il la reconnaît, qu’il l’aime.

     

    Il n’avait plus de dents, et ses lèvres étaient blessées, rougies de sang.

    Que s’est-il passé ? On a torturé le Christ, on lui a « cassé la gueule » au sens propre.

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    Il n’a plus de dents

    Une amputation irrémédiable a eu lieu. La représentation de la divinité, qui détermine en finale tous les choix de vie, a été disloquée à un tel point qu’elle est devenue inefficace. Sans dents, on ne peut plus ni juger, ni trancher, ni décider. Sans dents, impossible d’être incisif ou mordant, impossible de se défendre. Impossible aussi de mâcher, de trier, d’analyser, de réfléchir, de critiquer, de rejeter ce qui est inacceptable. (4)

     

    Les lèvres sont blessées, rougies de sang.

    On a cogné sur la bouche du Christ, on a blessé ses lèvres pour l’empêcher de parler. L’image est très claire. Le rêve montre que la façon dont Michèle se représente le Christ - dieu d’amour n’est pas l’image originelle. Cette image a été défigurée. Le vrai message du Christ a été trahi.

    Ce rêve est reçu par une rêveuse en particulier. Mais elle n’est pas la seule à notre époque.

    Je vous ai raconté sur mon blog le rêve d’une fillette devant une situation similaire : le Christ lui apparaît, estropié. On lui a flanqué dans une jambe des coups de pieds qui l’ont rendu invalide. (5)

    Je vous ai rapporté également l’an dernier un rêve où le Christ était présenté sous la forme d’un bodhisattva. On lui avait pissé dessus. (6)

     

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    On, on, on, mais qui est ce « on » ?

    Il s’agit de tous les doctrinaires, à commencer par St Paul, qui ont élaboré la tradition et les dogmes et prétendent avoir transmis le message du Christ. Mais au contraire, comme le montre le rêve, ils l’ont trahi.

    A la suite de Jung, l’analyste américain John A. Sanford, prêtre de l’église épiscopale a poursuivi une étude approfondie du sujet dans son livre « Evil the shadow side of reality ». Il démontre cette trahison et les preuves ne manquent pas dans la Bible. (7)

    Selon mon expérience, les rêves, comme celui-ci, mettent cette trahison en évidence.

    Le résultat en est un effondrement du dieu dans l’âme, interdit d’exercer sa force. Interdit, avec cette conception occidentale, de suivre ses réactions instinctives, sa sexualité et sa colère par exemple, qui pourtant rendent plus fort et plus résolu. Il s’ensuit aussi un effondrement de l’individu qui devient incapable de réagir sainement devant une situation intolérable.

    Le dieu de l’Ancien Testament ne s’appelait-il pas le Dieu de Colère, ou encore le Dieu des Armées ?

    Tous les auteurs bibliques parlent de la colère redoutable du Seigneur.

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    On peut lire ainsi, entre de très nombreux exemples :

    « Il est puissant en pardon, mais il répand sa colère. » (8)

    Voici l’exclamation de Jonas :

    « Ah ! Éternel,…je savais que tu es un dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal. » (9)

    Voilà bien une parole qui prouve que Dieu, même lent à la colère, peut la manifester et faire le mal, puisqu’il s’en repent. Le Christ ne s’est-il jamais mis en colère contre les pharisiens ?

    Mais qui connaît la Bible, dont la lecture complète fut interdite en 1229 par l’Eglise jusqu’en 1965 ?(10)

     

    Sa tunique rouge couvrait ses pieds

    La tunique rouge était un des vêtements que le Christ portait le Vendredi Saint.

     

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    Il la déposa devant sa croix avant son supplice. (11) Le rêve présente donc le Christ le jour de sa mort, qui a amené sa résurrection, trois jours plus tard à Pâques.

    Sa tunique rouge couvrait ses pieds liés par un long serpent noir

    Le serpent

    Quelle surprise ! Le Christ et le serpent apparaissent ensemble.

    Pourtant, le serpent dans la tradition chrétienne n’est-il est le symbole par excellence du mal, l’auteur de tous les maux, qui conduit à désobéir aux lois ?

    D’où vient le serpent ? Quelle est donc l’origine du mal ?

    La Bible, au livre de la Genèse l’explique très clairement :

     « Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Eternel Dieu avait faits. » (12)

    Comment la tradition dite chrétienne peut-elle ignorer le mythe de la Bible ? N’est-ce pas Dieu lui-même qui créa le serpent ? C’est dit ici en toutes lettres.

    Si, comme le prétend la tradition, le serpent est le mal, alors le mal a été crée et voulu par Dieu au sein de sa création.

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    Regardons maintenant ce que montre le rêve

    Le serpent noir pleurait et léchait les pieds du Christ.

    Qui fait preuve de véritable compassion ? Qui souffre et pleure devant le Christ anéanti ? Qui cherche à soulager sa souffrance ? Est-ce la rêveuse dans son Amour Universel ?

    Non. C’est le serpent.

     

    Quel est le sens de cette image douloureuse, étrange, impressionnante, et paradoxale ?

    Le mal et le Christ sont liés, et le serpent aime le Christ.

     

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    Le rêve l’indique expressément, ce qui impose la déduction logique suivante : dans l’inconscient, l’image du dieu incarné comporte les contraires, elle est une union d’opposés.

    Mais chez la rêveuse, cette coexistence des contraires dans la divinité est niée, si bien que la puissance du dieu dans sa vie ne peut pas s’exprimer dans la totalité de sa puissance.

    Comme l’écrit Jung dans son livre «  Essais sur la symbolique de l’esprit », 

    « On s’indigne bien sûr à la pensée que le mal et le malheur font partie intégrante de Dieu, et on s’imagine que Dieu ne peut vouloir une chose pareille. On devrait pourtant se garder de la tentation consistant à restreindre la toute puissance de Dieu en se fondant uniquement sur l’idée qu’en ont les hommes. » (13)

     

    Hélas, c’est pourtant bien à cette tentation que succombe notre rêveuse, comme bon nombre de nos contemporains avec leur idée d’Amour Universel, Cosmique, Inconditionnel, toutes ces « tartes à la crème » du New Age qui, sous l’influence du bouddhisme, viennent encore en rajouter une couche à la doctrine de la privatio boni.

     

    Le rêve poursuit sa démonstration avec une image effrayante. Il montre le résultat de ces conceptions délétères, qui excluent le mal de l’image divine :

    Il y avait des œufs verts sur le plancher du chariot. Le Christ pondait ces œufs… sous sa tunique.

    Le Christ n’est plus un humain. Il est devenu un hybride monstrueux : un homme qui n’a pas de tripes, pas de « couilles » ! A la place il a un utérus d’oiseau qui pond des œufs, c’est un être aérien, femelle, qui pond des idées.

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    Si Dieu n’est que bien, amour et bonté féminine, la puissance divine masculine agressive du mal est castrée et inefficace. L’incarnation est ratée.

    Ainsi cette conception que le mal n’existe pas en Dieu retire toute puissance virile d’affirmation dans le monde ; elle ne conduit à aucune créativité concrète sur la terre, mais seulement à des idées, nées d’une hybridation totalement monstrueuse.

     

    Je suis sortie du pilier. J’ai avalé des œufs.

    Michèle, sans réfléchir, gobe tout rond les élucubrations spirituelles insanes, qui proviennent de la façon dont on a trafiqué l’image du Christ, l’image du divin dans l’homme.

     

    On reste atterré après la lecture de ce rêve.

     

    Conclusion :

    Alors, dire que le mal n’existe pas en Dieu ? Pour le rêve ce n’est pas le cas. La présence du serpent lié au Christ relie ce rêve au mythe fondateur biblique de la faute, qui est un mythe thérapeutique.

    Ce rêve dénonce la doctrine qui se prétend chrétienne sur l’opposition absolue entre le bien et le mal. 

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    Des siècles de théologie désincarnée ont provoqué la névrotique et dangereuse dissociation du conscient et de l’inconscient, dont souffre notre société, dissociation que le bouddhisme vient encore aggraver.

    Seule la conciliation des opposés peut exercer un effet thérapeutique. La croix du Christ en est le symbole le plus éloquent, le plus éminent.

    Mais on ne le sait plus. C’est alors le rêve qui, sans craindre la colère des utopistes, offre à l’humain, la nuit, simplement, une initiation qui l’invite à faire dans sa vie l’expérience de la totalité, guidé en cela par ses rêves et non pas par des systèmes intellectuels arbitraires.

    Voilà ce que le rêve cherche à faire comprendre à notre rêveuse, pour la guérir de ses illusions pathogènes d’un amour universel qui exclut le mal.

     

    A l’approche du vendredi saint, jour où le Christ fut crucifié, j’ai voulu vous présenter ce rêve, dont le scénario se déroule ce jour là, pour vous donner le point de vue de l’inconscient. Le rêve dénonce avec violence la façon dont le Christ est ligoté, torturé, défiguré, cassé, mutilé, étripé, castré : cela signifie que la relation personnelle avec la représentation chrétienne originelle de la divinité a perdu toute sa force et son sens.

    On ne comprend plus rien du message chrétien authentique, qui n’a pas été respecté.

    C’est bien aussi ce qui continue de se produire de nos jours et qui nous éclate au visage partout dans l’actualité. Comme il y a 2000 ans, le Christ dans l’âme, la puissance divine, incarnée dans la chair de l’humain, est la risée de ceux qui ne comprennent pas.

    En voici une preuve avec cette image qui vient  d’être mise sur Twitter.

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    L’image est horriblement grinçante au premier degré.

    Mais au deuxième degré, elle pourrait bien représenter la façon dont nos contemporains, comme notre rêveuse, se représentent le divin en eux. Le divin n’est plus qu’une idée, mais une idée fausse et monstrueuse. Ils ignorent que le corps est le temple de Dieu, et que « Dieu ne se prouve pas, mais s’éprouve », dans le corps, dans la chair.

    Ainsi, chez plusieurs, un certain christianisme déjà falsifié avec la "privatio boni", et maintenant affublé de bouddhisme, devient impuissant, incapable de se défendre et d’assumer un conflit, sous prétexte d’amour inconditionnel.

    Jung a bien prévenu de se garder de cette tentation. En effet, selon la loi de l’alternance des contraires, cette utopie d’amour ne peut qu’entraîner son contraire, le déferlement du mal et la haine. Un extrême bascule dans l’autre. Ne le voyez-vous pas ?

    Le message de ce rêve peut paraître invraisemblable et révoltant. Ce n’est quand même pas moi qui enroule le serpent aux pieds du Christ martyrisé.

    Ce rêve s’inscrit dans la lignée des rêves alchimiques qui traitent du problème du bien et du mal. Vous comprenez maintenant pourquoi les alchimistes cachaient ce qu’ils savaient. Ils risquaient leur vie à le révéler. Vous comprenez maintenant aussi pourquoi l’Eglise a condamné les rêves et se refuse toujours à les reconnaître : il peut arriver que leur enseignement vienne contredire le sien.

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    Bibliographie

    (1) Psychologie et Alchimie, C G Jung, p. 45, éditions Buchet Chastel, 1970

     

    (2) Rêves à vivre, ch. 14 et 15, éditions de Mortagne

     

    (3) Racine, XVIIème siècle, Athalie, Acte 1, scène 1)

     

    (4) voir par exemple mon étude sur les dents sur mon blog :

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2007/04/03/interpretation-du-reve-de-manonbonjour-manon.html

     

    (5) Le Christ blessé : mon blog, au 7 mars 2010.

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2010/03/index.html

     

    (6) Piss Christ ou le Bodhisattva couvert de pisse:

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2011/10/index.html

     

    (7) Evil, the shadow side of reality, par John A. Sanford, éd. Crossroad New York, p. 66-83.

     

    8) Le Siracide, ch.16, v. 11 ; Traduction œcuménique de la Bible, Alliance Biblique Universelle, 1979, p.1294

     

    (9) La Bible, Jonas, ch4, v. 12

     

    (10) http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2012/04/19/une-question-et-un-peu-d-histoire2.html

     

    (11) La bible, Evangile de St Jean, ch.19, v.23

     

    (12) La Bible, livre de la Genèse, ch.3, v. 1

     

    (13) Essais sur la symbolique de l’esprit, C G Jung, p 238, éditions Buchet Chastel, 1991

     

    Illustrations

    Les deux colonnes du temple :

    http://dailynuts-news.over-blog.com/article-franc-maconnerie-signification-esoterique-des-deux-colonnes-jakin-et-boaz-92458333.html

    Le Christ : Jim Caviezel dans le film de Mel Gibson « La passion du Christ »

    La femme adultère : arts-et-culture.fr

    Piss Christ : lavie.fr ; photographie « Piss Christ » de l’américain Serrano, exposée comme œuvre d’art l’an dernier à Avignon. Serrano a pris une statuette du Christ en plastique, l’a mise dans un flacon, a pissé dessus, y a mis une goutte de son sang et a photographié le tout.

    La tunique rouge portée par le Christ devant Pilate, forum.doctissimo.fr

    Uterus de poule : www.annoncesetanimaux.com

    Christ à droite et Lucifer à gauche : hubpages.com

    Scandale alimentaire : tweet déposé sur twitter par Nicolas Bays, député socialiste du Pas de Calais

    Le Christ de St Jean de la Croix, de l’artiste espagnol Salvator Dali, tableau inspiré par une vision du saint à qui le Christ apparut sur la croix, vu d’en haut.

     

     

     

     

  • 2 LES RÊVES NE VOUS DISENT PAS CE QUE VOUS CROYEZ

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    Dans ma précédente étude, j’ai montré que le rêve conseillait à Loren d’exprimer sa colère. Quand, quelques jour plus tard, elle a senti monter en elle cette émotion instinctive qu’elle refoulait toujours, elle a suivi le conseil de son rêve, elle a exprimé sa colère à son mari.

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    Alors…ô paradoxe ! Son émotion dite négative a provoqué chez son mari une émotion positive, il l’a prise dans ses bras avec amour. Loren s’est senti libérée, dynamisée, heureuse.

    Examinons la situation :

    Soutenir que la colère est une émotion qui peut être saine, voilà qui contredit les enseignements du Dalaï Lama et du bouddhisme.

    Selon cette philosophie, en effet, la colère conduit à la dépression, à la solitude et la peur, à la souffrance. Le mental est intelligent, tandis que l’émotion est aveugle. C’est l’intelligence qui permet de faire la distinction entre les émotions positives et négatives. Pour supprimer la souffrance et connaître le bonheur il convient donc de vivre selon un système éthique : supprimer les émotions négatives, comme la colère, la haine, la jalousie, l’égoïsme, par exemple, et cultiver les émotions positives, comme la compassion, l’amour, la tolérance, le pardon.

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    Que dire alors de l’immense colère qui a déferlé dans toute l’Inde et dans le monde entier, quand une étudiante de 23 ans est morte, après avoir été violée et abominablement empalée par 6 hommes dans un autobus à New Delhi ?

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    Cette vague d’émotion, cette révolte généralisée conduira-t-elle donc à la souffrance ? Ne pourrait-elle pas au contraire amener à une prise de conscience, amener à aimer la femme et la respecter, amener à vivre un peu plus de bonheur ?

    Devrait-on se forcer à manifester de la compassion, de l’amour à ces tortionnaires ?

    C’est ce que le guru  Asaram Bapu a déclaré :

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    «L'erreur n'a pas juste été commise par un camp. Cette tragédie ne se serait pas produite, si la victime avait chanté le nom de Dieu en tombant aux pieds de ses assaillants et si elle avait appelé ses agresseurs des frères et s'était jetée à leurs pieds »

     

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    Mais revenons aux rêves :

    Je soutiendrai aujourd’hui cette étude sur le bouddhisme en vous présentant un rêve que reçut une Polonaise, Anna, également disciple du dalaï lama. C’est Ewa, mon élève et amie, polonaise elle aussi, qui me l’a transmis.

     

    Rêve

    Je vois le dalaï lama assis sur un coussin. On dirait qu’il est infirme. A coté de lui je vois une canne ou une béquille et derrière, un peu plus loin, des personnes qui restent debout et qui attendent de le rencontrer. Je me précipite vers lui pour l’aider à se relever, mais au moment où je me suis approchée de lui, j’ai constaté qu’il n’était pas tout seul.Autour de lui se tenaient des gardes du corps, ce qui voulait dire que dalaï lama est entouré de gens sur qui s’appuyer.

    Je ne me souviens plus si j’ai eu l’honneur de lui serrer la main mais … je marchais à ses cotés et nous discutions.

     

    Commentaire de la rêveuse :

    Bien évidemment, une fois réveillée, je ne me souviens plus du sujet de notre conversation mais je suis sûre d’une chose : ce n’était pas une projection d’esprit, ni mon imagination. Pendant plusieurs jours qui ont suivi mon rêve j’étais dans un état d’excitation particulière, plongée dans une sorte de béatitude. J’ai dégagé de l’intérieur une lumière.

    Malheureusement tout a disparu.

    Par contre je peux vous assurer que j’ai ressenti le même calme intérieur, la même sérénité, un immense sentiment d’amour et de joie lorsque j’avais rêvé de Sri Ravi Shankar.

     

    Etudions maintenant les images de ce rêve

    La question se pose : La rêveuse rencontre-t-elle le dalaï lama dans une expérience objective, réelle en rêve, ou bien le dalaï lama du rêve est-il une représentation symbolique, subjective ?

    Pour la rêveuse, il s’agit d’une expérience réelle. Cependant l’image du maître représente également un dynamisme intérieur dans la rêveuse. Quoi qu’il en soit, la signification du rêve reste la même. Voyons :

     

    Je vois le dalaï lama assis sur un coussin.

    Le célèbre tibétain est assis, dans la position où il transmet ses enseignements.

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    Au niveau symbolique, l’image de cet homme représente le principe spirituel qui guide Anna dans ses choix. Elle vit selon les préceptes du chef bouddhiste.

     

    On dirait qu’il est infirme..

    Que veut dire infirme ?

    Le mot vient du latin « infirmus ». Il est formé du préfixe privatif « in » devant l’adjectif firmus. In indique le manque : « in – justus », injuste, « in – docilis », indocile.

    « Firmus » en latin signifie : fort, ferme, dur, solide, consistant, résistant, efficace.

    In - firme signifie donc qui manque de force : faible ; qui manque de fermeté : mou, qui manque de solidité : fragile, douteux, maladif ; à quoi viennent s’ajouter les adjectifs in-efficace et in-consistant.

    Ainsi, d’emblée, le rêve met en doute la validité des enseignements de ce maître spirituel.

     

    Je vois une canne ou une béquille

    Le rêve insiste sur l’image : une des jambes est handicapée, créant un déséquilibre entre la droite et la gauche. Il est impossible au saint homme d’être autonome ; sans aide il ne peut ni se tenir debout ni marcher, ni agir seul correctement sur la terre, du fait d’une incapacité à assurer un équilibre entre les deux parties de son être, dans l’alternance des contraires : à la douceur et la compassion manquent la fermeté, la dureté, la force, la consistance, l’efficacité. Le dalaï lama est le représentant de toute une philosophie et de principes que le rêve par conséquent considère boiteux et invalides.

    L’image est sans appel.

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    Je vois un peu plus loin, des personnes qui restent debout et qui attendent de le rencontrer.

     

    Je me précipite vers lui pour l’aider à se relever.

    Anna veut relever le dalaï lama et son enseignement.

    A quoi le rêve fait-il allusion concrètement ? Cet empressement correspond-il à une activité précise dans la vie quotidienne de la rêveuse ? En effet, Anna explique que le jour précédent, elle a envoyé  ses cartes de vœux pour Noël et le Nouvel An. Reniant ses racines spirituelles chrétiennes millénaires, elle a remplacé la traditionnelle carte qui célèbre l’incarnation du divin dans l’homme, la naissance du Christ, par des photocopies des préceptes bouddhistes arrivés dernièrement du Tibet.

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    Immédiatement le rêve vient commenter son choix de la veille : en faisant du prosélytisme, la rêveuse a essayé de relever, de faire avancer la spiritualité d’un maître boiteux et handicapé.

     

    …mais au moment où je me suis approchée de lui, j’ai constaté qu’il n’était pas tout seul. Autour de lui se tenaient des gardes du corps, ce qui voulait dire que dalaï lama est entouré de gens sur qui s’appuyer.

    Le rêve indique clairement que le maître spirituel n’a pas besoin de son aide à elle.

     

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    … Je ne me souviens plus si j’ai eu l’honneur de lui serrer la main, mais je marchais à ses cotés et nous discutions.

    La main désigne l’activité concrète dans le monde extérieur. Quand deux mains se serrent, un accord a lieu qui invite à un échange actif. La rêveuse le souligne, le rêve ne met pas en valeur cette possibilité, sinon elle s’en souviendrait. Il n’est donc pas question de faire du prosélytisme.

    D’une façon objective et nuancée le rêve invite la rêveuse à discuter, à examiner, à débattre le vrai du faux de cette philosophie. Mais aucune image n’indique qu’elle l’adopterait.

     

    Le ressenti après le rêve

    Il est très important de tenir compte du commentaire d’Anna qui raconte son ressenti, où l’inconscient continue de s’exprimer après le rêve :

    Pendant plusieurs jours qui ont suivi mon rêve j’étais dans un état d’excitation particulière, plongée dans une sorte de béatitude. J’ai dégagé de l’intérieur une lumière.

    Voilà ce que lui apporte le contact avec le dalaï lama.

     

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    Et Anna conclut :

    Malheureusement tout a disparu.

    La conclusion est là : avec le mot « malheureusement » l’inconscient donne le sens du rêve. L’adepte doit apprendre qu’à tout bonheur succède un malheur ; elle ne pourra pas toujours rester dans cette béatitude éprouvée en rêve. Même si cet état se renouvelle, comme dans son rêve de Sri Ravi Shankar, il ne peut être que provisoire. Elle ne peut pas en tant qu’humaine ne connaître que ce niveau de bonheur. Voilà pourquoi Anna emploie le mot « malheureusement ».

     

    Il est très instructif de comparer cette situation avec ce que dit le livre de sagesse chinois, écrit il y a 4000 ans, le « Yi King », ou « Livre des transformations ».

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    Le chapitre 52 présente l’hexagramme « L’immobilisation, la montagne ».

    « L’hexagramme traite du problème de la paix du cœur à acquérir. Le cœur est très difficile à calmer. Tandis que le bouddhisme s’efforce d’atteindre le repos par la cessation de tout mouvement dans l’état de nirvana, le point de vue du « Livre des transformations » est que le repos constitue seulement un état polaire, qui a toujours pour complément le mouvement… »

    Et le Yi king poursuit :

    « Ainsi le repos et le mouvement sont harmonie avec les exigences du temps et l’on voit alors naître la lumière et la vie. »

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    C’est là le commentaire que fit le vénéré maître chinois, Lao Naï Suan, disciple de Confucius, à l’allemand Richard Wilhelm, à qui il avait confié la traduction du livre de sagesse. Wilhelm le consigna dans le Yi King.

    On constate ainsi que le Yi King rejoint le rêve et présente un point de vue opposé au bouddhisme.

     

    De la même façon Jung, qui a interprété plus de 80 000 rêves dans sa vie, explique :   « En tant que processus énergétique, la vie génère des contradictions sans lesquelles on sait qu’il ne peut y avoir d’énergie. Le bien et le mal ne sont que l’aspect moral de ces contradictions naturelles…Il est impossible d’éviter la souffrance, qui fait indubitablement partie intégrante de la vie. La tension qui existe entre les contraires et qui permet à l’énergie d’exister est une loi universelle que le yang et le yin de la philosophie chinoise, traduisent avec pertinence. » (2)

     

    Dans sa magnifique introduction du Yi King qu’il a traduit en français, Etienne Perrot à son tour rappelle la loi universelle des contraires :

    « … nous savons qu’il n’est pas d’acquisition définitive ; tout moment est passage, l’apogée contient le germe du déclin, la défaite prépare la victoire future…Ainsi nous nous gardons de nous identifier à l’extrémité heureuse ou malheureuse où le sort nous a portés, pour considérer toujours en elle la présence secrète mais déjà en œuvre du pôle contraire. » (3)

     

    Toute montée est suivie d’une descente. A monter trop haut dans la félicité on retombe très bas, dans la dépression, l’angoisse et la douleur. Vouloir le haut sans accepter le bas est une illusion. Voilà pourquoi le rêve présente comme invalides le dalaï lama et son enseignement, qui par principe excluent le bas, les émotions instinctives, dites négatives. Ces préceptes spirituels boiteux ne tiennent pas la route.

     

    Remarque

    En tant qu’interprète de rêves, mon rôle est de vous transmettre aussi fidèlement que possible le point de vue des rêves. Je ne suis pas responsable des rêves que l’inconscient donne aux rêveurs.

    Je ne peux pas vous faire part non plus de tous les rêves que m’ont racontés des pratiquants du bouddhisme, mais, hélas, dans leurs rêves, ils étaient handicapés. Infirmes, ils ne pouvaient pas tenir sur leurs jambes.

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    La prochaine fois, je vous présenterai un rêve qui décrit l’état actuel du christianisme, de l’état de l’âme chrétienne en France.

    J’ai déjà exposé sur mon blog le rêve reçu par une jeune chrétienne au sujet du Christ, qui, comme le Dalaï Lama, apparaissait invalide, estropié dans le rêve.

    Vous le trouverez au 7 mars 2010.

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2010/03/index.html

    Je vous en recommande la lecture pour avoir le point de vue de deux rêves sur deux attitudes spirituelles actuelles, le bouddhisme et le christianisme. Force est de constater que le monde intérieur les juge, l’une et l’autre, déficientes et infirmes.

     

     

    Bibliographie :

    Mon blog :

    J’ai déjà abordé le sujet des préceptes bouddhistes en 2010, en particulier avec deux rêves, reçus,

    - l’un par un professeur de yoga

    L'éléphant blanc, 22 janvier 2010

     

    - et l’autre par une disciple du Dalaï Lama.

    Mais où sont les vierges d'antan ? 6 février 2010

     

    Ces deux rêves venaient montrer aux rêveuses la nécessité de retrouver la dimension corporelle, les ressentis, les émotions, au lieu de prétendre s’élever à des niveaux conscients désincarnés.

     

     (1) Article dans Paris Match de l’envoyée spéciale en Inde Claude Verniez-Palliez, 10 janvier 2013.

     

    (2)  Essais sur la symbolique de l’esprit, C G Jung, éd. Albin Michel, 1991, p.238.

     

    3) Yi King, le Livre des Transformations, version allemande de Richard Wilhelm, préfacée et traduite par Etienne Perrot, éd. Librairie de Médicis, introduction : p. xii

     

     

    Illustrations

    Femme en colère : 7sur7.be

    Visage en colère : sagarwrites.wordpress.com

    Surmonter les émotions destructrices : attitudezen.org

    Vague de colère en Inde : lepoint.fr

    Guru Asharam-Bapu : telegraph.co.uk

    You can get raped…lenouvelliste.ch

    Visage du Dalaï Lama : lemonde.fr

    Dalaï lama assis : erowid.org

    Disciples : dalailama.com

    Carte de voeux en Pologne : zazzle.fr

    Dalaï lama n’est pas seul : buddhachannel.fr

    Gardes du dalaï lama: ladepeche.fr

    Sourire du

    dalaï lama: terrederepos.tv

    Béatitude : ?

    Boiteux :commons.wikimedia.org