Chères blogueuses et chers blogueurs,
Voici plusieurs mois que je n’ai rien écrit sur mon blog, je suis absorbée par des activités multiples. Mais aujourd’hui, je délaisse ces activités pour venir vous retrouver et partager avec vous un rêve que j’ai reçu dernièrement, parce qu’il est tout autant pour moi que pour vous. C’est un rêve débordant de gentillesse, de sagesse et d’humour.
Pour vous présenter ce rêve, je pense qu’il sera bienvenu que je rappelle d’abord un rêve exposé ici en 2011.
Vous allez donc trouver tout de suite ce rêve déjà étudié il y a 14 ans et qui est toujours d’actualité. Et ensuite je vous raconterai mon rêve époustouflant.
Le rêve de Maud, reçu en 2011
Nous vivons une période troublée où les esprits s’agitent.
Certains annoncent, comme d’habitude, une fin du monde qui n’a toujours pas lieu. J’en entendais déjà parler quand j’étais petite.
D’autres, dans une préoccupation similaire, s’agitent aussi et s’inquiètent de l’état de santé de notre planète ; ils en font donc le sujet d’une incubation la nuit du solstice d’hiver. C’est le cas des membres de l’association Oniros qui tous les ans dépose sur son site les rêves ainsi reçus. L’initiative est fort intéressante et je déplore vivement que ces rêves ne soient jamais interprétés.
http://www.oniros.fr/reves12.html
Ma passion et mon travail étant de tenter toujours de comprendre les énigmes posées dans le sommeil, je vous propose aujourd’hui d’interpréter un rêve incubé au sujet de la planète fin 2011. Il a été exposé sur un site étranger.
Maud, la rêveuse, demandait à son rêve de lui montrer comment guérir la planète.
Sur ce site, il était impossible d’obtenir les associations de la rêveuse.
J’ai donc analysé ce rêve, non pas à partir de mes associations à moi, mais à partir des définitions du dictionnaire ou aussi à partir de définitions simples que tout le monde donnerait sur un symbole.
Le rêve s’intitule donc : « Healing the planet. »
Rêve : Healing the Planet
Je me trouve sur une route de graviers, déserte, et je tourne à gauche. J’entends un bruissement et vois une poubelle.
Je me dis que ce doit être un rat.
Cela ne me tracasse pas. Je suis sûre qu’il va s’enfuir en entendant m’approcher. Je m’arrête devant la poubelle et je cherche le rat.
Au lieu d’un rat je découvre, au niveau de la route, un petit trou dans les planches de la poubelle.
Il y a un minuscule éléphant dans le trou.
Comment peut-il être aussi petit ? C’est un éléphant parfait ! Je suis déconcertée. J’entends le cliquetis de la chaîne à laquelle il est attaché.
Je me baisse pour le saluer et le toucher de mes doigts.
Une nouvelle créature dégringole du trou. Qu’est-ce que ç’est ?
C’est un singe, minuscule lui aussi. Il tient facilement dans mes mains. Je sens sa fourrure soyeuse sous mes doigts et cette rencontre me fait plaisir.
Et voilà de nouveau une autre créature qui déboule du trou.
Oh ! C’est un humain en miniature. Serait-ce un gnome ?
Je l’aide à se remettre debout sur ses pieds, mais c’est à son grand déplaisir et il me passe une engueulade.
Qu’est-ce donc que ce conte de fées et quel est son rapport avec guérir la planète ?
Voilà la question d’incubation dont nous devrons nous rappeler constamment au cours de l’interprétation.
Interprétation
Je me trouve sur une route de graviers, déserte.
Le rêve place la rêveuse sur une voie solitaire, aménagée en matériau naturel. Si le rêve vient répondre à la question d’incubation : « comment guérir la planète », que peut-on déduire de ce cadre ? Le rêve montre d’emblée le cadre où il convient de se trouver : on y marche sur de la terre, pas sur une voie goudronnée, on avance par ses efforts personnels, loin des foules, des sentiers battus, loin des routes faciles et rapides, loin des normes et des façons de faire comme tout le monde.
Je tourne à gauche
Maude s’écarte de la droite, du monde extérieur conscient, de son ordre et de sa maîtrise, pour s’orienter vers le monde inconscient et en suivre l’ordre contraire et déroutant.
Le rêve attire alors son attention :
J’entends un bruissement et vois une poubelle.
Voilà, s’il s’agit de prétendre sauver la planète, alors il faut prendre d’abord la poubelle en considération. La poubelle contient tout ce dont on ne veut pas, tout ce que l’on rejette volontairement parce qu’on le juge sale, pourri ou inutile.
Comment ne pas évoquer la parole de Jung, qui dans les derniers jours de sa vie déplorait encore l’action délétère de la psychanalyse freudienne qui a fait de l’inconscient une « poubelle à ordures morales ».
La poubelle serait l’image de tout ce que la rêveuse juge sale dans sa vie, tout ce dont elle veut se débarrasser.
Je me dis que ce doit être un rat. Cela ne me tracasse pas. Je suis sûre qu’il va s’enfuir en entendant m’approcher. Je m’arrête devant la poubelle et cherche le rat.
La rêveuse se sent supérieure à ce petit animal. Que peut-il désigner ?
Sans les associations de la rêveuse, je ne peux proposer que des hypothèses d’interprétation.
- Le rat, qui se loge sous terre, symbolise-t-il le sexe masculin ?
- Il court partout et mord : pourrait-il désigner les désirs sexuels qui dévorent la chair ?
- Le rat ronge et détruit, il peut donc aussi représenter les pensées négatives et les soucis, le chagrin.
Si on considère cette dernière interprétation, le rêve montrerait- il alors à la rêveuse qu’il conviendrait de laisser s’échapper les soucis et les pensées négatives au sujet de la santé de la planète ?
Quoi qu’il en soit, Maude se sent forte, elle est convaincue que sa simple présence chassera ce membre apeuré de « la gent trotte menu ».
Maud se dirait-elle que son activité au sujet de la planète va contribuer à chasser ses soucis ?
Mais le rêve lui montre autre chose.
Au lieu d’un rat je découvre, au niveau de la route, un petit trou dans les planches en bois de la poubelle.
Les planches assemblées se sont disjointes et ne peuvent plus retenir les contenus rejetés, enfermés, qui vont s’échapper au niveau de la route.
Pourquoi le rêve donne-t-il ce détail : au niveau de la route, au niveau de la terre ?
Ce que le rêve veut montrer ne se trouve pas dans les hauteurs aériennes des conceptions intellectuelles, ni dans les sphères célestes des idéaux moraux ou des pseudo spiritualités désincarnées. Le rêve attire l’attention de la rêveuse sur ce qui est tout en bas. Si elle prétend contribuer à guérir la planète, ce qu’elle doit prendre alors en considération, c’est, en baissant humblement la tête, la vie terrestre, la vie du corps, les réalités instinctives rejetées dans la poubelle.
Ainsi l’ingéniosité et les efforts humains, qui ont fabriqué la poubelle s’avèrent impuissants à retenir certaines forces que la rêveuse va découvrir maintenant.
Voyons donc :
Pour guérir la terre, la rêveuse doit considérer trois animaux Il s’agit donc de dynamismes vitaux instinctifs qu’elle a rejetés.
Pourquoi ces trois êtres sont-ils minuscules ?
Leur taille indique que la rêveuse éprouve des difficultés à saisir, à mesurer ces dynamismes inconscients en elle. Elle ne reconnaît pas leur dimension, les minimise et les sous-estime.
Il y a un minuscule éléphant dans le trou.
Selon le mythe bouddhiste que la rêveuse connaît bien, l’éléphant blanc fut le père de Bouddha et symbolise la sagesse terrestre.
Nul autre animal ne possède une plus grosse masse de chair. Nul autre n’est en contact aussi large avec la terre, ses réalités et ses lois, comme l’est ce pachyderme aux énormes pieds. Sa trompe et ses immenses oreilles indiquent qu’il flaire, sent et entend le monde terrestre et subtil mieux que quiconque. Il a les pieds sur terre, suit son flair et écoute son intuition.
L’éléphant désigne ainsi l’instinct spirituel incarné. Comment donc l’esprit peut-il être reçu et vécu dans la chair, si le corps terrestre n’est pas large et solide ?
Oui, mais voilà…
L’éléphant est attaché.
Non seulement la rêveuse a jugé inutile et inconvenant de se servir de son instinct spirituel mais en plus, elle ne se soucie même pas d’avoir enchaîné ces capacités intuitives obligées de rester dans les déchets et ordures.
Je me baisse pour saluer l’éléphant et le toucher de mes doigts.
Voilà ce que le rêve lui suggère :
Reconnaître quand même cette force en elle et la saluer en se baissant avec humilité. Alors, en touchant, en reconnaissant cette faculté instinctive, elle permet à une autre de se présenter immédiatement :
Une nouvelle créature dégringole du trou. Qu’est-ce que ç’est ?
C’est un singe, minuscule lui aussi. Il tient facilement dans mes mains.
Je sens sa fourrure soyeuse sous mes doigts et cette rencontre me fait plaisir.
Avec plaisir Maud elle prend contact avec le monde des sensations et des ressentis, de la sensualité.
Pourquoi le singe apparaît-il après l’éléphant ? Ne serait-ce pas là l’indication de ce que l’on sait fort bien ailleurs, à savoir qu’ une vie sexuelle épanouie amène à l’ouverture du troisième œil, des facultés intuitives ?
Ainsi avec ces deux animaux, le rêve invite la rêveuse à retrouver les réactions instinctives, tout ce qui est éprouvé dans le corps, senti et entendu : les sensations, les émotions, la sensualité, les rêves, les précognitions, prémonitions, intuitions et les inspirations, qui s’expriment avec la voix intérieure.
Ce sont là les manifestations spontanées de l’inconscient. Le mental rationnel, qui ne les comprend ni ne les maîtrise, les a condamnées et exclues dans la poubelle.
Et voilà de nouveau une autre créature qui déboule du trou.
Oh ! C’est un humain en miniature. Serait-ce un gnome ?
Le mot gnome présente un mélange entre 2 racines grecques : gênomos qui signifie « habitant de la terre » et gnômê : « pensée, intelligence ». Le gnome est l’intelligence, l’esprit de la terre : il est un être qui en connaît les secrets, les richesses et les trésors souterrains. Il est créatif et sait les mettre en valeur, il peut aussi donner ces trésors aux humains. Il symbolise donc l’esprit de l’inconscient, dont les ressources et la créativité dépassent notre intelligence consciente.
Il tombe dans la poussière et je l’aide à se remettre debout sur ses pieds, mais c’est à son grand déplaisir. Il me passe une engueulade.
L’attention de la rêveuse irrite le gnome qui « l’engueule », il lui fait comprendre qu’il n’a pas besoin de ses services. Il est furieux qu’elle ose le toucher, qu’elle prétende qu’il ait besoin d’elle pour se mettre sur ses pieds. Mais quelle prétention ! Bas les pattes !
Quelle serait alors le sens de ce rêve ?
Maud demande un rêve qui lui permette d’aider à guérir la terre.
Apparaissent alors différents animaux qui sortent d’une poubelle.
Ces animaux lui montrent que la vie inconsciente en elle, aussi bien spirituelle qu’animale, a été salie et rejetée. Pour aider la planète terre, il conviendrait donc d’abord que Maud s’occupe d’elle-même, accueille sa nature, sa terre, son flair, son intuition, ses ressentis y compris sa sensualité, et redonne concrètement à ses instincts la place qui leur revient dans la vie terrestre.
Puis le rêve lui présente un gnome, l’esprit de la terre qui possède l’intelligence de ses secrets. C’est lui qui sait si la planète est malade ou non, qui sait ce qu’il convient de faire si elle est malade. La rêveuse l’importune avec ses suppositions, ses bonnes intentions, ses prétentions, et son incubation pour guérir la planète. Il ne lui a rien demandé. Qu’elle le laisse tranquille, il sait ce qu’il a à faire, il est capable de se mettre debout tout seul s’ il en a envie.
L’esprit de la Nature est furieux que Maud veuille se mêler de son affaire, la terre. Que sait-elle donc des plans et des lois qui la régissent ? Comment peut-elle prétendre aider la Nature, quand elle n’est pas capable d’accueillir sa propre nature, la nature en elle, quand elle n’en comprend même pas l’intelligence et l’a rejetée dans une poubelle ?
Ne reconnaît-on pas là encore la prétention, l’arrogance du conscient qui se croit omniscient et se pose en maître de la terre pour vouloir la guérir ?
Conclusion
Ne soyez pas étonnés si mon étude ne va pas dans le sens des certaines idées actuelles, partagées par la rêveuse. Je vous l’ai déjà dit : le rêve a justement la désagréable manie d’attirer l’attention exactement sur ce que nous ne pensons pas, sur ce que nous ne voyons pas, ou ne voulons pas voir, sur ce que nous ignorons et qui est pourtant d’ importance vitale. Il nous invite à nous élargir l’esprit et à accueillir d’autres façons de voir et concevoir.
Pour ma part, j’ai adoré ce rêve et j’ai voulu vous le transmettre. Il soulage et donne confiance. Il montre en effet que la Nature sait ce qu’elle a à faire et n’a pas besoin de notre secours qui l’importune. La nature est plus sage que nous.
C’est ici que revient à l’esprit une parole de Jung :
« Je ne suis pas de ceux qui croient qu’ils doivent veiller à ce que les cerises aient des queues. Je me tiens là, observant ce dont la nature est capable ».(1)
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Jung avec humour souligne ainsi, qu’il se refuse à toute manipulation qui pourrait contrarier le processus naturel d’auto-guérison mené par l’inconscient.
De façon plus élaborée Jung explique aussi, par exemple dans Psychologie et Alchimie, sa façon de soigner, quand le patient se trouve dans un état de conflit.
Il écrit :
« Je ne fais rien, je ne puis rien faire qu’attendre avec une certaine confiance en Dieu, jusqu’à ce que le conflit supporté avec patience et courage promeuve la solution que je ne pouvais prévoir et qui était impartie à cet individu en particulier. »(2)
C’est ça, « je ne fais rien, je ne puis rien faire qu’attendre... » « que les cerises aient des queues »…
Revenons à nous :
Chère lectrice, cher lecteur, je vous invite maintenant à lire le rêve que j’ai reçu dernièrement.
Fin juillet 25, le 25 pour être précis, le soir, j’étais dans mon lit et j’allais m’endormir. De tout mon cœur je demandai aux rêves de me donner un rêve. Depuis tellement longtemps je ne reçois plus de rêves. Les rêves d’ailleurs m’ont aimablement prévenue un jour, que leur rôle n’était pas de me guider comme une petite fille. Si je tombe, je me ramasse !
OK.
Mais un rêve, de temps en temps, dans toutes les difficultés de la vie quotidienne, ça fait tellement de bien de se sentir accompagnée.
Qui donc a dit : « Un bon rêve, c’est la grâce de Dieu ? »
Je m’endors en demandant intensément un rêve.
Vers une heure du matin, je me réveille !
Mon dieu ! J’ai reçu un rêve, je suis bouleversée.
Rêve 7 : Sublime
Je me trouve devant un terrain, un jardin avec des arbres, de l’herbe, et je vois un homme, vêtu d’une longue robe, ...Jésus, c’est Jésus qui est là !
Folle de joie, folle d’amour je m’approche de lui, le compagnon de mon âme.
Jésus me regarde, il me parle et me dit :
« Je me tiens là et je regarde ce dont la nature est capable. Je veille à ce que les cerises aient des queues. »
Je me réveille, ...
bouleversée, remplie d‘une joie immense. J’ai demandé un rêve, j’ai reçu un rêve, et c’est Jésus qui est venu.
Quelle gentillesse ! Mais quelle gentillesse ! Merci. Merci !
Ainsi je sais que, comme pour les cerises, je suis toujours accompagnée et que quand j’ai besoin de soins, le divin veille à me les donner.
Si c’est valable pour moi, c’est valable pour toutes les autres cerises, pour toutes les autres personnes.
Et pour me le dire, Jésus se sert de la boutade de Jung. Cette reprise est géniale !
Seul l’inconscient peut créer cet instant sublime.
Le matin je note mon rêve et mets la date: 25 - 26 juillet 2025.
Et là, surprise ! Je viens de regarder mes mails et j’ai appris que juste aujourd’hui, ce 26 juillet 2025, on célèbre l’anniversaire de la naissance de Jung, il y a 150 ans en 1875.
Ainsi, l’inconscient est venu me donner un rêve plein d’amour et d'humour, et ce faisant, il rend aussi hommage à Jung, qui a retrouvé la dimension de ceux qui, autrefois, dans les temples, écoutaient les dieux, ceux qui étaient interprètes de rêves, prêtres et médecin, comme Hippocrate, par exemple. Et ça, le jour de l’anniversaire de sa naissance il y a 150 ans. Vous le saviez, vous ?
Je suis ébahie, touchée, fortifiée, comblée. Merci.
Chères blogueuses et chers blogueurs, je suis heureuse de partager cette expérience avec vous.
Bibliographie
(1) Ma vie, Souvenirs, Rêves et Pensées, éd Folio, chez Gallimard
Malgré mes recherches, je n’ai pas retrouvé la page.
(2 ) Psychologie et Alchimie, Jung, éd Buchet Chastel 1970, p. 46
Illustrations
Je remercie les artistes dont les œuvres m’ont permis d’illustrer mon blog.
La terre : La Nature Terre Durabilité
Go away : Ebros Gift