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6 Grands rêves - Page 6

  • EST-CE IMPOSSIBLE À COMPRENDRE, À REALISER?

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    Nous autres, humains, quand nous sommes dans notre conscient, nous sommes des êtres limités, l'inconscient lui, ne l'est pas ; nous avons des conceptions bien définies mais l'inconscient, lui, infini, n'a pas les mêmes définitions que nous.

    Nécessité venue, pour nous ouvrir l'esprit, il nous secoue alors avec ses messages qui nous déroutent, même si nous ne le comprenons pas, ou plutôt, disons le tout net, même si, souvent, nous ne voulons pas les comprendre !

    C'est ce que nous allons voir encore une fois aujourd'hui avec le rêve d'Agnès. Ce rêve se comprend tout seul, mais allez-vous en accepter le sens alchimique ?

     

    Je ne sais rien d'Agnès et découvre cette jeune femme avec son rêve que voici :

     

    Rêve

    Je travaillais au mcdo, et y a un monsieur qui est venu passer sa commande, puis il m'a demandé de lui montrer autre chose dehors et j'y suis allée. J'étais assez pressée de rentrer car j'avais laissé le boulot comme ça, et sur la route, au retour, les gens deviennent fous, courent partout comme des malades, ou meurent sur les trottoirs... et là y a une énorme statue de Jésus qui tombe et se casse.

    Je me suis cachée car il y avait de plus en plus de choses étranges...

     

    Interprétation

    Agnès a reçu l'an dernier ce rêve choquant, inconcevable. Quel peut en être le sens ?

    Je travaillais au mcdo et y a un monsieur qui est venu passer sa commande, puis il m'a demandé de lui montrer autre chose dehors et j'y suis allée.

    emploi mcdo.jpg

    Analysons l'action :

    Agnès est serveuse dans un restaurant sympa et pas cher. Un client, qu'elle appelle poliment Monsieur, passe sa commande, puis au lieu de s'installer pour manger, il lui demande un service tout à fait indu. Et parce que la jeune femme est trop disponible, trop serviable, elle abandonne son service, qui est à l’intérieur du restaurant et se rend à l’extérieur, dehors dans la rue.

    A quoi cela correspond-il dans sa vie ?

    La jeune femme m'explique et me décrit une situation qui n'a rien d'exceptionnel :

    " ... je préfère me limiter moi, me sacrifier pour rendre service à l'autre et en particulier pour mon entourage proche. Quand vous me demandez si cela me fait penser à une situation dans ma vie quotidienne, je me rends compte que oui et surtout avec mon conjoint. Je me suis installée avec lui et depuis j'ai l'impression que je n'arrête pas de me priver pour lui.

    Agnès m'explique alors qu'elle a été obligée d'arrêter ses études et ne peut plus voir ses amis, et elle poursuit :

    D'ailleurs en ce moment nous logeons son beau-frère chez nous, chose que j'ai acceptée pour lui. Et je me rends compte maintenant que j'ai accepté beaucoup trop de choses, et qu'en retour je n'ai pas forcément du positif.

     

    Pourquoi le rêve choisit-il le restaurant Mcdo et pas Quick par exemple ? Y aurait-il un jeu de mots ?

    On peut en entendre plusieurs mais tous ne sont pas forcément significatifs :

    - mac : un mac c'est celui qui dans le monde de la prostitution vit de l'exploitation, généralement sexuelle, d'autrui ; dans le sens non prostitutionnel, un mac est un type de voyou qui exploite autrui.

    - mec : un gars

    - mecque : la ville sainte de l'islam

    - "do", en latin, veut dire : "je donne".

    Mcdo signifie alors : "je donne au mac, au mec ou aux mecs". Le rêve lui montre ainsi à quelle enseigne elle est logée.

    Dans cettte situation, Agnès accepte de faire même plus que son devoir.

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    Pour répondre à une demande abusive d'un client, elle se rend à l'extérieur du restaurant et se retrouve dans un spectacle apocalyptique :

     

    les gens deviennent fous, courent partout comme des malades, ou meurent sur les trottoirs...

    Au niveau extérieur, le rêve décrit la situation du monde dans lequel nous vivons. Les termes qu'il emploie sont parfaitement exacts :

    Les gens deviennent fous :

    ils n’ont plus de repères, ils courent partout ils sont décentrés, ils ne savent plus où aller, ils sont perdus. Ils sont malades, ils ont perdu le contact avec leur instinct qui est la sauvegarde de la santé.

     

    Ils meurent sur les trottoirs.

    On pourrait se demander si le rêve n'annonçait pas là, au niveau extérieur, ce à quoi nous assistons de plus en plus avec la montée du terrorisme islamiste en France et dans le monde.

    Au niveau intérieur, Agnès, elle, en tous cas, se dit concernée par l'image : elle sent qu'elle a dévié de sa route, elle a perdu ses objectifs, elle ne sait plus où elle en est, elle est perdue.

     

    Et là y a une énorme statue de Jésus qui tombe et se casse.

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    Analysons ce qu'est une statue : c’est une construction volontaire que l'homme a travaillée, élaborée, édifiée, pour se représenter l'idée qu'il se fait de la divinité.

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    Mais cette rigide figuration de pierre n'est pas vivante. Cette statue ne désigne pas la divinité elle-même, qui est en soi inconnaissable, elle désigne la conception et l'image anthropomorphique que l’on a fabriquée de Jésus, érigée en système, en idéal désincarné, avec le fameux principe d'amour.

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    Agnés voit la statue du Christ qui tombe et se casse.

    Quel est le sens de cette image au niveau subjectif pour la rêveuse ?

    Agnès raconte sa souffrance :

    "En ce qui concerne la statue de Jésus, c'est ce qui m'a le plus choqué ; je pense que c'est parce que je suis chrétienne. Pour moi ce sont des fondations qui s’écroulent.

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    Je m'en veux un peu de "laisser ma foi de côté". J'observe aussi le monde dans lequel nous évoluons, rien de bien positif à mes yeux..."

    Agnès se rend compte que le grand principe chrétien d'amour n’est pas valable dans sa situation. En obéissant à ce principe, elle croit qu'aimer consiste à toujours servir, à servir de façon indue et à être exploitée. Aimer n'est plus un mouvement spontané, aimer devient une obligation. Mais là où il y a la loi, il n'y a pas d'amour.

    A force de donner aux "mecs", elle ne peut plus se développer elle-même. Son grand principe chrétien traditionnel entre en contradiction avec ses nécessités personnelles instinctives vitales.

    Le rêve intervient alors pour lui montrer qu'elle n'a pas à s'en vouloir de «  laisser sa foi de côté » : cette foi là en effet n’est pas vivante, elle n’est qu’un principe mort, un système qui fait de ceux qui la professent des faibles dont on abuse, qu'on méprise et qu'on écrase. Des poules sans dents. En tant que chrétienne, pense-t-elle que c'est là la volonté de Dieu ?

     

    Quelle a été par exemple l'expérience de nos Anciens, qu'ont -ils dit à ce sujet, tel qu'on peut le lire dans la Bible ?

    Regardons le livre "Le Lévitique", composé entre 400 et 500 ans avant J.-C. Dans ce livre sont rassemblées les recommandations que Dieu fait à son peuple il y a 2500 ans. Il s'agit je le répète de recommandations et non de commandements. Au ch.19, v. 15 -18, ce livre conseille, recommande :

    "...ne sois pas injuste dans tes jugements :

    ... ne favorise pas les moins que rien, ne te courbe pas devant les grands (1)

    Une autre version traduit :

    ...tu n'avantageras pas le faible et tu ne favoriseras pas non plus le grand. (2)

    Être juste.

    Et le grand conseil est formulé juste après :

    "Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l'Eternel".

    Oui,, être juste.

    Il faudrait d'abord examiner le sens du mot "prochain".

    On constate tout de suite que dans le texte les termes "prochain", "peuple hébreu", "frères" et "enfants de son peuple" sont interchangeables. Il n'est pas question d'aimer tout le monde, mais le prochain, celui qui est proche.

     

    Et que signifie "comme toi-même" ?

    "Comme" ne veut pas dire "plus que". Et pourtant c'est ce que fait Agnès, selon l'éducation chrétienne qu'elle a reçue.

    Mais, en elle, le divin veille et il ne s'exprime pas selon la voix de la tradition occidentale. Il lui parle dans ses rêves, et il vient lui montrer qu'actuellement le grand principe directeur de sa vie est injuste, il s'effondre et se casse. Ce n'est pas que le principe ne soit pas valable, c'est qu'il ne l'est pas exclusivement et pas en ce moment, dans les conditions actuelles.

    Christ des abysses.PNG

    Je le dis et je le répète : le dieu bon, le Bon Dieu n'existe pas, c'est une idée humaine, quant au Doux Jésus, actuellement cette conception s'effondre.

    Vous croyez que j'invente ?

    Je vous le montrerai d'autres rêves dans ma prochaine étude.

     

    Comprenez-vous, chers lectrices et chers lecteurs, que nous vivons une époque cruciale où des changements s'imposent ?

    Faîtes bien attention :

    Ce n'est pas le Christ vivant, la Force intérieure divine qui s'effondre et se casse, c'est la représentation intellectuelle réduite que s'en fait le christianisme crée par la tradition, qui veut exclure de la divinité infinie et inconcevable toute autre dimension que l'amour, le bon, le bien.

    Une fois de plus je rappellerai ces paroles oh combien clairvoyantes de Carl Gustav Jung, le génie du XXème siècle, encore trop mal connu en France :

    « On s’indigne bien sûr à la pensée que le mal et le malheur font partie intégrante de Dieu, et on s’imagine que Dieu ne peut vouloir une chose pareille. On devrait pourtant se garder de la tentation consistant à restreindre la toute puissance de Dieu en se fondant uniquement sur l’idée qu’en ont les hommes.  (4)

     

    La divinité est inconnaissable.

    La façon la moins fausse ou la plus adéquate de se la représenter est une formulation paradoxale qui n'exclut rien, et qui au contraire inclut les contraires. La représentation du Christ de bonté et d'amour doit être complétée par l'image d'un dieu de colère et de dureté. Complétée veut dire non seulement comprise au niveau intellectuel, mais surtout vécue et incarnée dans la vie de tous les jours.

    Et ça, c'est difficile.

     

    Comprenez-vous que vous qui êtes si bon, vous avez le droit aussi d'être mauvais, non pas par désir de puissance, mais par saine réaction instinctive ?

    Rappelez-vous par exemple et entre autres sur mon blog, le cas si touchant de Loren qui refusait de se mettre en colère.(3)

    Oui, la transformation est douloureuse, mais elle est salutaire, elle est la voie demandée par l'inconscient actuellement et les rêves nous l'indiquent.

    A nous maintenant de faire la distinction entre mener notre vie en obéissant à un principe mental directeur, imposé par une tradition dépassée, ou ressentir en nous la Force vivante intérieure qui nous anime, chacun, individuellement, et nous guide dans nos rêves, pour nous sauvegarder et nous amener à vivre dans l'alternance et l'équilibre des contraires, dans la conciliation des contraires.

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    La prochaine fois, nous verrons sous quelles images le Christ vivant se présente actuellement dans le monde intérieur, dans les rêves.

     

    Bibliographie

    (1) La Bible, nouvelle traduction, p. 248

    (2) La Bible, Segond 21, L'original avec les mots d'aujourd'hui, p, 85

    (3) Du bonheur de la colère

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2013/02/25/les-reves-ne-vous-disent-pas-ce-que-vous-attendez.html

    Les rêves ne vous disent pas ce que vous croyez,

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2013/03/11/2-les-reves-ne-vous-disent-pas-ce-que-vous-croyez1.html

    (4) Essais sur la symbolique de l’esprit, C G Jung, p 238, éditions Buchet Chastel, 1991

     

    Illustrations

    Je remercie les artistes et les photographes dont les oeuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.

    - Une serveuse chez Mc Do : mcdo-bourges.fr

    - Serveurs chez Mc Do : macdo australia : businessinsider.com

    - Statue du Christ tombée de son socle : iom.int

    - Aux Philippines, statue du Christ tombée de son socle au-dessus des ruines de l’église Notre-Dame de Lumière à Loon, qui était la plus grande église de Bohol avant le séisme du 15 octobre. © OIM 2013 (Photo de Joe Lowry)

    - Le Christ Sauveur : discoverbasilicata.com

    - Le Christ de Maratea en Italie :

    - Le Christ des Abysses :ombrefantômes.skyrock.com

    Le Christ des Abysses est une sculpture en bronze de Jésus située à 17 mètres de profondeur dans la baie de San Fruttuoso en Italie. La statue mesure 2,50 mètres de haut et pèse 260 kg.

    - Tableau du peintre polonais Rafal Olbinski : vague définition de l'importance

    - Tableau de Rafal Olbinski : youtube.com

  • 6 DE LA COULEUR DE LA DIVINITÉ

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    Chers amis, blogueuses et blogueurs,

     

    Depuis mon dernière article je n’ai pas arrêté de travailler, j’ai bossé plus que jamais, mais ce n’était pas pour mon blog. Aujourd’hui, j’ai enfin le temps et le plaisir de vous retrouver et de poursuivre mon étude sur les rêves dans la Bible.

    Je vous ai parlé de cette Force qui s’est montrée si bienveillante envers le roi Salomon. Je voudrais revenir maintenant sur le premier rêve de la Bible, celui d’Abram qui a été fort peu étudié ; il semble trop mystérieux, incompréhensible, on l’élude.

    Pourtant le récit est absolument exemplaire, c’est même le premier classique du genre, comme je vais vous le montrer, en le comparant à des rêves et des expériences actuels.

     

    Je vous ai raconté le tourment d’Abram qui n’a pas de fils, et à l’état éveillé, sa vision où Dieu vient le consoler. Puis l’Eternel demande à Abram de préparer un sacrifice avec différents animaux. Une fois le sacrifice prêt, au coucher du soleil, Abram est pris par le sommeil et il rêve.

    Voici ce que la Bible raconte au livre de la Genèse, ch. 15, v.12-13 :

     « Au coucher du soleil un profond sommeil tomba sur Abram » ;

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    et voici « une obscurité terrifiante » vint l’assaillir. Et l’Eternel dit à Abram…

    Dieu annonce alors à Abram l’avenir de ses descendants sur quatre générations.

     

    L’écrivain biblique ne peut pas s’exprimer plus clairement sur un fait que personne ne veut accepter :

    Il dit expressément que c’est dans le rêve que l’Eternel Dieu vient parler à Abram. Sur ce blog, cela finit par devenir une rengaine !

    Ensuite il raconte que l’Eternel parle en se présentant dans une obscurité terrifiante. La présence de la divinité se caractérise donc par les ténèbres, le noir et la terreur.

     

    Mais sans doute, cela reste-t-il incompréhensible, puisque les traducteurs font preuve du plus grand embarras pour traduire ce passage. On peut lire par exemple :

    - l’angoisse le saisit dans une profonde obscurité (1)

    - Abram fut accablé de sommeil et aussi de frayeur dans l'obscurité profonde.(2)

    - Abram fut surpris d'un profond sommeil, et il tomba dans un horrible effroi, se trouvant comme tout enveloppé de ténèbres. (3)

    - une grande et sombre terreur s’empara de lui (4 )

    - un profond sommeil tomba sur Abram ; et voici, une horreur de grande obscurité tomba sur lui. (5)

     

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    Quelles traductions emberlificotées !

    Des synonymes variés tentent de décrire la sensation qu’Abram ressent pendant dans son rêve : frayeur, angoisse, horrible effroi, sombre terreur, horreur.

    Les traducteurs sont embarrassés ; on ne comprend pas bien ce qu’ils veulent dire parce qu’eux-mêmes, probablement, ne comprennent pas l’expérience que décrit le texte. C’est la traduction 3 qui me semble la plus juste.

    - Abram fut surpris d'un profond sommeil, et il tomba dans un horrible effroi, se trouvant comme tout enveloppé de ténèbres.

    Les Grecs et les Romains disaient de la même manière que quand on était saisi par une torpeur insurmontable, il ne fallait pas résister au sommeil, c’était que le dieu voulait vous parler.

    A mon avis, Abram éprouve une sensation terrifiante parce qu’une réalité objective, ténébreuse et noire, qui le dépasse, surgit à sa conscience : c’est l’expérience de la présence de la divinité.

    Pour ma part je propose de traduire simplement :

    « et voici une obscurité terrifiante vint l’assaillir. »

     

    Comment est-ce je peux me permettre de corriger les traducteurs ? Certes, je ne connais pas du tout l’hébreu, mais un peu les rêves, et, depuis que je les fréquente, j’en ai acquis une certaine expérience que les traducteurs n’ont pas.

    Qu’est-ce qui justifie ainsi mon interprétation ? Ce sont les rêves de personnes actuelles, qui, dans leurs rêves ou à l’état d’éveil, vivent la même expérience que celle du juif Abram, qui vécut il y a environ 3800 ans.

    Cette expérience présente deux caractéristiques bien mises en évidence par le texte biblique : le noir et l’effroi. Ces caractéristiques sont constantes.

    Bien que, de façon généralisée, Dieu soit considérée comme une pure lumière, l’expérience intérieure, vécue en particulier dans un rêve, dans le saisissement, montre que le noir le plus noir, les ténèbres les plus affreuses sont aussi l’effet de la présence divine.

    C’est bien ce que montrait le rêve de Marine, qui, assaillie par le noir, plus noir que le noir, a senti une force qui la portait. (blog : 17 août 2013)

    C’est bien ce que montrent aussi les deux rêves suivants que j’ai choisis pour vous. L’un et l’autre ont été reçus par des femmes actuelles.

     

    Le rêve de Murielle

    Murielle a beaucoup cherché à se rapprocher du divin. Elle a suivi plusieurs démarches spirituelles qui la conduisent vers la Lumière. Célibataire, vivant dans la chasteté, elle a participé à de multiples séminaires, à des pèlerinages à Jérusalem, elle s’est imposé des entraînements intensifs de méditations et de prières, de jeûnes aussi, et des rites de purification.

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    Hélas, ce forcing, qui ne respectait pas son corps, porteur de la divinité, l’a finalement précipitée au plus bas et l’a plongée dans une très grave dépression.

    Je dois dire que j’ai souvent remarqué autour de moi que les personnes qui s’adonnent à des exercices spirituels, ceux de certains yogas comme ceux de certaines communautés catholiques, se retrouvent souvent en état dépressif. Pour y échapper, elles accentuent les exercices dits spirituels et après quelques heures de bien être, retombent dans leur dépression.

    C’est bien aussi le cas de Murielle : à force de vouloir monter, elle s’est retrouvée au plus bas. A force de vouloir contempler la lumière, elle en a été aveuglée : en effet, elle a été assaillie par une crise où elle s’est littéralement, physiquement retrouvée aveugle et à l’hôpital, en camisole chimique. Après plusieurs semaines à l’hôpital et des mois de souffrances, elle a réussi à s’en sortir. Et elle a décidé de ne plus chercher à s’élever à la dimension céleste par une quelconque pratique.

     

    Elle rêve alors :

    Rêve : Une ombre noire rentre dans ma chambre

    J’ai vu devant moi dans ma chambre une silhouette noire. C’était une hauteur noire. Je me suis réveillée, mon cœur battait à grands coups. C’était une impression tellement forte, c’était comme si j’avais senti une présence. J’étais très effrayée.

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    Quelque chose d’effrayant est apparu dans son rêve, qu’elle a ressenti comme une présence, décrite comme « une hauteur noire ».

    Que signifie « une hauteur noire », expression surprenante, très intéressante, très révélatrice ?

    La jeune femme a cherché à s’élever dans les « hautes » sphères spirituelles, lumineuses. Maintenant qu’elle y a renoncé et elle mène une vie, « au ras des pâquerettes », tout en bas, voilà qu’ « une Hauteur » lui apparaît : c’est « le Très Haut » qui vient se manifester à elle… et il est noir et effrayant.

     

    Le rêve de Rachel

    Le rêve qui suit est plus « clair » encore. Rachel raconte :

    Rêve : Plus loin dans le noir… tu meurs

    Je cherche Dieu. Je suis en chemin. J’ai laissé ma voiture sur le côté de la route dans la montagne et je continue à pied. D’un côté à droite, la pente donne à pic sur la vallée, de l’autre à gauche, la roche s’élève de façon abrupte. Je marche, j’avance et j’arrive à un col. Je sais qu’après ce col je vais rencontrer Dieu.

    J’arrive au sommet et le chemin tourne à gauche.

    Col-de-la-Colombiere-6306[1].jpg

    J’entre dans le nouvel espace où je vais trouver Dieu. Je suis là, debout et je découvre :

    Sur ma gauche, je vois la montagne, elle est mariée au ciel, on ne peut pas les distinguer l’une de l’autre. Le ciel est noir, si noir que c’en est effrayant.

    Au centre, en face moi mais au loin, je devine un cirque immense de couleur noire, c’est un cirque dont on ne voit rien.

    A ma droite, il y a le chemin sur lequel je viens d’arriver, avec le col juste derrière moi.

    Je regarde le sol, c’est une espèce de gadoue gluante, pleine d’eau, une boue glissante.

    Je sais que si je fais un pas de plus, je mets le pied dedans, je glisse et je ne pourrai plus me relever.

    Je sais que si je regarde plus avant, ce noir est tellement effroyable que je meurs.

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    Je me réveille.

     

    Rachel a reçu la réponse à sa recherche. Le rêve lui fait la grâce d’approcher le mystère terrifiant de la Divinité et lui fait comprendre qu’il est mortel pour tout humain de vouloir contempler le divin face à face. Les Grecs avertissaient déjà contre cette tentation. Toutes les humaines qui ont désiré et voulu que Zeus, leur divin amant, se révèle à elles directement, sont mortes en le voyant.

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    Une fois encore, dans ce rêve comme dans les autres, la présence de la divinité, dont l’apparition ne tue pas, se caractérise par un noir effroyable.

    Le théologien et philosophe allemand Rudolf Otto (1869-1937), reconnu de façon internationale, l’a souligné fortement dans son livre « Le Sacré » (6) :

    « Cet élément étrange, de type répulsif, inspirant « la terreur », déconcerte ceux qui ne veulent admettre dans la divinité que bonté, douceur, amour, familiarité… »

     

    La remarque de Rudolf Otto écrite il y a un siècle, en 1917, souligne l’ expérience millénaire, que notre société refuse de voir.

    Dans notre conception occidentale traditionnelle, le noir est considéré de façon générale comme mauvais et diabolique ; Dieu est bon et lumineux et son ennemi Satan est mauvais et noir. Cette conception dualiste et simpliste, qui contredit le témoignage biblique le plus ancien, est profondément ancrée dans la mentalité occidentale. Elle y a pris l’importance d’une croyance absolue, elle a usurpé la dimension d’une vérité métaphysique.

    Mais la croyance n’est pas l’expérience.

    Croire intellectuellement à une idée est facile et superficiel, et une affirmation et son contraire sont tout aussi valables l’une que l’autre. La croyance n’a pas la dimension, la puissance saisissante, épaisse et convaincante d’une expérience vécue, éprouvée dans le corps, dans une émotion bouleversante et inoubliable.

    Oui, selon de multiples témoignages, le divin, quand il se manifeste, se présente dans le noir, et le noir plus noir que le noir, et il est ressenti comme une réalité objective.

    Et pourquoi le noir ne serait-il pas une manifestation de la divinité ?

    Est-ce à l’homme d’en décider ?

     

    J’espère que mon étude aujourd’hui va aider certains d’entre vous à mieux comprendre et respecter ce genre d’expérience, à se familiariser avec cette force étrange et sombre qui demande à être accueillie. Autrefois, il y a bientôt 4000 ans avec Abram, comme aujourd’hui, avec Marine, Murielle, Rachel, cette expérience se présente dans les ténèbres, le noir et l’effroi.

     

    Rappelez-vous maintenant l’expérience profonde et émouvante que Caroline a éprouvée devant le noir. Je l’ai racontée sur mon blog.

    Caroline avait posé la question à son rêve :

     «- Est-ce que Dieu existe ? » (8)

     

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2009/05/index.html

     

    Et vous verrez la réponse du rêve :

     

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2009/06/05/l-incubation-de-caroline-2-dieu-existe-t-il.html

     

    Bibliographie

    (1) Bible du semeur, 2000

    (2) Bible de la Colombe, 1978

    (3) Traduction Abbé Fillion, 1895

    (4) Bible en français courant 1982

    (5) Bible de Chouraki

    (6) Le sacré, Rudolf Otto, p.36, Petite Bibliothèque Payot.

    (7) silhouette noire dans la chambre

    http://outre-vie.forumactif.com/t16750p30-silhouette-noire-dans-la-chambre

    (8) « Le rêve de Caroline 1 : Dieu existe-t-il ? »

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2009/05/index.html

    suivi de « Le rêve de Caroline 2, réponse du rêve »

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2009/06/05/l-incubation-de-caroline-2-dieu-existe-t-il.html

     

    Illustrations

     

    Je remercie les photographes dont les photos m’ont permis d’illustrer mon blog.

     

    Coucher de soleil :payetmamyenvoyage.kazeo.com

    Méditation : machronique.com

    Sentier en montagne : randonneesmontagne.over-blog.com

    Le col de la Colombière : randonneesmontagne.over-blog.com

    Sémélé mourant à l’apparition de Zeus, de Gustave Moreau, 1826-1898