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Rechercher : mais Christiane je suis vivante

  • 6 DE LA COULEUR DE LA DIVINITÉ

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    Chers amis, blogueuses et blogueurs,

     

    Depuis mon dernière article je n’ai pas arrêté de travailler, j’ai bossé plus que jamais, mais ce n’était pas pour mon blog. Aujourd’hui, j’ai enfin le temps et le plaisir de vous retrouver et de poursuivre mon étude sur les rêves dans la Bible.

    Je vous ai parlé de cette Force qui s’est montrée si bienveillante envers le roi Salomon. Je voudrais revenir maintenant sur le premier rêve de la Bible, celui d’Abram qui a été fort peu étudié ; il semble trop mystérieux, incompréhensible, on l’élude.

    Pourtant le récit est absolument exemplaire, c’est même le premier classique du genre, comme je vais vous le montrer, en le comparant à des rêves et des expériences actuels.

     

    Je vous ai raconté le tourment d’Abram qui n’a pas de fils, et à l’état éveillé, sa vision où Dieu vient le consoler. Puis l’Eternel demande à Abram de préparer un sacrifice avec différents animaux. Une fois le sacrifice prêt, au coucher du soleil, Abram est pris par le sommeil et il rêve.

    Voici ce que la Bible raconte au livre de la Genèse, ch. 15, v.12-13 :

     « Au coucher du soleil un profond sommeil tomba sur Abram » ;

    maroc-tiznit-coucher-de-soleil-sur-ciel-menacant[1].jpg

    et voici « une obscurité terrifiante » vint l’assaillir. Et l’Eternel dit à Abram…

    Dieu annonce alors à Abram l’avenir de ses descendants sur quatre générations.

     

    L’écrivain biblique ne peut pas s’exprimer plus clairement sur un fait que personne ne veut accepter :

    Il dit expressément que c’est dans le rêve que l’Eternel Dieu vient parler à Abram. Sur ce blog, cela finit par devenir une rengaine !

    Ensuite il raconte que l’Eternel parle en se présentant dans une obscurité terrifiante. La présence de la divinité se caractérise donc par les ténèbres, le noir et la terreur.

     

    Mais sans doute, cela reste-t-il incompréhensible, puisque les traducteurs font preuve du plus grand embarras pour traduire ce passage. On peut lire par exemple :

    - l’angoisse le saisit dans une profonde obscurité (1)

    - Abram fut accablé de sommeil et aussi de frayeur dans l'obscurité profonde.(2)

    - Abram fut surpris d'un profond sommeil, et il tomba dans un horrible effroi, se trouvant comme tout enveloppé de ténèbres. (3)

    - une grande et sombre terreur s’empara de lui (4 )

    - un profond sommeil tomba sur Abram ; et voici, une horreur de grande obscurité tomba sur lui. (5)

     

    ciel-noir-1[1].jpg

    Quelles traductions emberlificotées !

    Des synonymes variés tentent de décrire la sensation qu’Abram ressent pendant dans son rêve : frayeur, angoisse, horrible effroi, sombre terreur, horreur.

    Les traducteurs sont embarrassés ; on ne comprend pas bien ce qu’ils veulent dire parce qu’eux-mêmes, probablement, ne comprennent pas l’expérience que décrit le texte. C’est la traduction 3 qui me semble la plus juste.

    - Abram fut surpris d'un profond sommeil, et il tomba dans un horrible effroi, se trouvant comme tout enveloppé de ténèbres.

    Les Grecs et les Romains disaient de la même manière que quand on était saisi par une torpeur insurmontable, il ne fallait pas résister au sommeil, c’était que le dieu voulait vous parler.

    A mon avis, Abram éprouve une sensation terrifiante parce qu’une réalité objective, ténébreuse et noire, qui le dépasse, surgit à sa conscience : c’est l’expérience de la présence de la divinité.

    Pour ma part je propose de traduire simplement :

    « et voici une obscurité terrifiante vint l’assaillir. »

     

    Comment est-ce je peux me permettre de corriger les traducteurs ? Certes, je ne connais pas du tout l’hébreu, mais un peu les rêves, et, depuis que je les fréquente, j’en ai acquis une certaine expérience que les traducteurs n’ont pas.

    Qu’est-ce qui justifie ainsi mon interprétation ? Ce sont les rêves de personnes actuelles, qui, dans leurs rêves ou à l’état d’éveil, vivent la même expérience que celle du juif Abram, qui vécut il y a environ 3800 ans.

    Cette expérience présente deux caractéristiques bien mises en évidence par le texte biblique : le noir et l’effroi. Ces caractéristiques sont constantes.

    Bien que, de façon généralisée, Dieu soit considérée comme une pure lumière, l’expérience intérieure, vécue en particulier dans un rêve, dans le saisissement, montre que le noir le plus noir, les ténèbres les plus affreuses sont aussi l’effet de la présence divine.

    C’est bien ce que montrait le rêve de Marine, qui, assaillie par le noir, plus noir que le noir, a senti une force qui la portait. (blog : 17 août 2013)

    C’est bien ce que montrent aussi les deux rêves suivants que j’ai choisis pour vous. L’un et l’autre ont été reçus par des femmes actuelles.

     

    Le rêve de Murielle

    Murielle a beaucoup cherché à se rapprocher du divin. Elle a suivi plusieurs démarches spirituelles qui la conduisent vers la Lumière. Célibataire, vivant dans la chasteté, elle a participé à de multiples séminaires, à des pèlerinages à Jérusalem, elle s’est imposé des entraînements intensifs de méditations et de prières, de jeûnes aussi, et des rites de purification.

    meditation[1].jpg

     

    Hélas, ce forcing, qui ne respectait pas son corps, porteur de la divinité, l’a finalement précipitée au plus bas et l’a plongée dans une très grave dépression.

    Je dois dire que j’ai souvent remarqué autour de moi que les personnes qui s’adonnent à des exercices spirituels, ceux de certains yogas comme ceux de certaines communautés catholiques, se retrouvent souvent en état dépressif. Pour y échapper, elles accentuent les exercices dits spirituels et après quelques heures de bien être, retombent dans leur dépression.

    C’est bien aussi le cas de Murielle : à force de vouloir monter, elle s’est retrouvée au plus bas. A force de vouloir contempler la lumière, elle en a été aveuglée : en effet, elle a été assaillie par une crise où elle s’est littéralement, physiquement retrouvée aveugle et à l’hôpital, en camisole chimique. Après plusieurs semaines à l’hôpital et des mois de souffrances, elle a réussi à s’en sortir. Et elle a décidé de ne plus chercher à s’élever à la dimension céleste par une quelconque pratique.

     

    Elle rêve alors :

    Rêve : Une ombre noire rentre dans ma chambre

    J’ai vu devant moi dans ma chambre une silhouette noire. C’était une hauteur noire. Je me suis réveillée, mon cœur battait à grands coups. C’était une impression tellement forte, c’était comme si j’avais senti une présence. J’étais très effrayée.

    ombre noire.JPG

     

     

    Quelque chose d’effrayant est apparu dans son rêve, qu’elle a ressenti comme une présence, décrite comme « une hauteur noire ».

    Que signifie « une hauteur noire », expression surprenante, très intéressante, très révélatrice ?

    La jeune femme a cherché à s’élever dans les « hautes » sphères spirituelles, lumineuses. Maintenant qu’elle y a renoncé et elle mène une vie, « au ras des pâquerettes », tout en bas, voilà qu’ « une Hauteur » lui apparaît : c’est « le Très Haut » qui vient se manifester à elle… et il est noir et effrayant.

     

    Le rêve de Rachel

    Le rêve qui suit est plus « clair » encore. Rachel raconte :

    Rêve : Plus loin dans le noir… tu meurs

    Je cherche Dieu. Je suis en chemin. J’ai laissé ma voiture sur le côté de la route dans la montagne et je continue à pied. D’un côté à droite, la pente donne à pic sur la vallée, de l’autre à gauche, la roche s’élève de façon abrupte. Je marche, j’avance et j’arrive à un col. Je sais qu’après ce col je vais rencontrer Dieu.

    J’arrive au sommet et le chemin tourne à gauche.

    Col-de-la-Colombiere-6306[1].jpg

    J’entre dans le nouvel espace où je vais trouver Dieu. Je suis là, debout et je découvre :

    Sur ma gauche, je vois la montagne, elle est mariée au ciel, on ne peut pas les distinguer l’une de l’autre. Le ciel est noir, si noir que c’en est effrayant.

    Au centre, en face moi mais au

  • LE CHRIST BLESSE

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    LE CHRIST BLESSE

    Le mois dernier, nous avons vu deux rêves qui montrent à deux rêveuses que la vie spirituelle, qu'elles prétendent mener l'une comme l'autre, les écarte en fait de leur véritable réalisation, de leur destin de femme sur la terre.

    Jung en a parlé à nombreuses reprises.

    Etienne Perrot a eu lui aussi à interpréter des rêves qui donnent le même conseil. 

    A mon tour, j'ai reçu des rêveurs et des rêveuses auxquels le rêve indiquait que la voie bouddhiste, telle qu'ils la suivaient, n'était pas celle qui leur convenait.

    A mon grand plaisir, Gayle Delaney, après avoir lu « L'éléphant blanc », est venue dernièrement sur mon blog confirmer cette constatation,. 

     

    « Brava, Christiane!
    Cette description du rêve et du commentaire qu'il fait sur un problème récurrent est très, très bien fait. Ca va sans dire quel plaisir ton beau français me donne en te lisant.
    Et tu as bien raison qu' il est commun pour certains adeptes des disciplines spirituelles, qui visent à la perfection, de rêver qu'ils essaient d'échapper à la vie émotive, à leur péril. En 35 ans de ma carrière de travail avec les rêves, j'ai rencontré pas mal de ces rêveurs, souvent chez les personnes fort connues dans leurs disciplines spirituelles.

     Merci, Christiane!
    Gaëlle »

    Ecrit par : Gayle (Gaëlle) Delaney | 06.02.2010

    jung1_0001.jpg perrot.JPG

     Gayle et moi 2.JPG   

     

     

    Ainsi les expériences de plusieurs interprètes de rêves, depuis maintenant un siècle, se conjuguent et attestent qu'actuellement, la voie de nos contemporains occidentaux, pour trouver le divin, n'est pas d'échapper mais au contraire d'adhérer aux contraintes de la vie terrestre, de porter la lourdeur de l'incarnation, de respecter  la vie du corps, d'accueillir les émotions positives aussi bien que négatives, celles de l'amour ou de la colère, celles de la vie amoureuse, celles du plaisir comme de la souffrance, au lieu de tenter de choisir les unes et d'exclure les autres.

    La voie bouddhiste suivie en Occident est-elle d'ailleurs vraiment celle de l'esprit du Bouddha ?

     

    Et qu'en est-t-il du christianisme ?

    Peut-on prétendre que cette voie spirituelle soit plus juste que la voie bouddhiste, telle qu'elle est comprise par les Occidentaux ?

    christus-und-buddha.jpg

    Je n'ai aucune compétence à prétendre à toute affirmation générale. La seule chose que je puisse faire, c'est de vous raconter des rêves qui en parlent. Voici donc aujourd'hui le rêve étonnant d'une fillette.

     

    Rêve : J'ai su ce que c'était que l'amour

    C'est un rêve étrange. Je ne sais pas l'endroit.

    Un homme apparaît, il boite, il se traîne.

    Je sais que cet homme est blessé. C'est le Christ.

    Deux compagnons sont avec lui, ce sont les compagnons d'Emmaüs.

    Les compagnons se mettent chacun d'un côté du Christ, l'un place le bras gauche du Christ sur ses épaules, l'autre le bras droit. Le Christ peut ainsi poser son poids sur les épaules de ces deux hommes et avancer, ainsi porté, ainsi soutenu.

    Le Christ a été blessé lors d'un match de football, il a reçu un coup de pied dans la jambe.

    Je le vois avancer vers moi. Je sais que j'aurai à l'aider.

    Je le regarde et je vois son visage d'homme souffrant.

    Il me regarde et nos yeux se rencontrent, et il me fixe de ses yeux bleus, profonds, intenses,... l'amour m'enveloppe,...

    m'envahit,... me pénètre jusqu'à la moelle, tout mon être vibre et brûle. C'est indescriptible.

    J'ai su alors ce que c'était que l'amour.

    oiseau-de-feu.jpg

     

    Viviane, toute jeune, a vécu une expérience mystique qui la marquera pour toute sa vie. Comment encore prétendre, devant le récit de cette expérience, que le rêve n'est pas la voie royale où l'âme et le divin entrent en communication ?

     

    Passons à l'interprétation.

     

    Un homme apparaît, il boîte, il se traîne. Cet homme est blessé.

    Cet homme, dans le rêve de la petite fille, désigne sa force masculine, que Jung a appelée l'animus. L'image de l'homme, chez la femme, symbolise le principe masculin, qui pense, crée, organise, construit. Il déploie son énergie dans la matière pour la transformer et réaliser son projet. C'est le principe directeur, qui sous-tend toute pensée, tout choix, toute décision, toute action. Ce principe directeur est formé sous l'influence des idées et des opinions régnantes dans la famille et dans l'entourage.

    Le rêve indique d'emblée que ce dynamisme est blessé, dans le milieu environnant religieux, culturel et par voie de conséquence, dans la fillette également.

     

    Le Christ

    La fillette sait très bien qui est le Christ. Il est le fils de Dieu, de ce dieu dont il dit : « Dieu est Amour ». Or, que montre le rêve ? Le fils du dieu d'amour est blessé. Qu'en déduire d'autre, sinon que la manifestation divine de l'amour est blessée ?

     

    Le Christ a été blessé dans un match de football

    La fillette connaît vaguement ce jeu. Elle sait que les hommes aiment beaucoup y jouer. Divisés en deux équipes adverses, les joueurs courent et cherchent à envoyer un ballon avec le pied dans le but de l'adversaire. L'équipe qui marque le plus de buts a gagné.

     ballon de foot.jpg

     match.jpg      

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    Le ballon

    Ce ballon, le rond, le cercle, la boule sont des symboles de la totalité, de la divinité. Ce ballon est fabriqué. Il désigne une représentation élaborée, une conception humaine du divin.

     

    Le match de foot

    Cette rencontre évoque les échanges, les disputes qui ont lieu entre les adversaires, pour faire triompher leur équipe.

    L'image décrit ainsi la façon dont l'esprit masculin intellectuel s'est battu pour arriver à imposer une conception de la divinité plutôt qu'une autre. Cette image fait allusion aux disputes, aux guerres, qui au cours des siècles ont opposé les théologiens et les partis religieux. A coups de livres, de discours, d'arguments, lors de séminaires, de colloques, de congrès, de conciles, ils se sont acharnés à vouloir imposer un dogme ou une conception du divin et à condamner l'autre, à coups d' excommunications.

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    Au cours d'un de ces matchs, le Christ a reçu un coup de pied dans la jambe

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    Pour tenir debout, l'humain a besoin de ses deux jambes, la droite et la gauche qui maintiennent l'équilibre entre les contraires. Et le rêve montre que le dynamisme intérieur qui permettra à cette fillette de s'affirmer sur la terre a été cassé.

    Mais, je le rappelle, le scénario ne décrit pas seulement du cas de Viviane. Le rêve parle de façon générale de la représentation régnante, dans laquelle l'enfant grandit.

    Lors d'échanges, la lutte a porté un coup à l'image du dieu vivant parmi les hommes. La manifestation du dieu d'amour a été atteinte, cassée, mutilée. L'image du divin a perdu sa validité. Elle ne tient plus debout, elle ne tient pas la route. Elle est boiteuse, bancale. Son efficacité comme principe spirituel directeur s'en trouve affaiblie, handicapée, et beaucoup restreinte.

     

    L'image suivante va montrer comment porter l'image divine, pour lui rendre son efficacité.

    Deux compagnons sont avec le Christ, ce sont les pèlerins d'Emmaüs. Les compagnons se mettent chacun d'un côté, l'un place le bras gauche du Christ sur ses épaules, l'autre le bras droit. Le Christ peut ainsi poser son poids sur les épaules de ces deux hommes et avancer, ainsi porté, ainsi soutenu.

    Ceux qui portent le Christ et l'aident à avancer lui offrent, à droite et à gauche, un soutien qui remplace celui des jambes handicapées.

     

    Mais quel est donc cet équilibre perdu entre la droite et la gauche ? C'est l'équilibre entre tous les contraires, et  par exemple : le conscient et l'inconscient, l'esprit et le corps, le bien et le mal, le positif et le négatif, le masculin et le féminin, le rationnel et l'irrationnel, le blanc et le noir, la vie et la mort, et tous les contraires qui caractérisent la vie sur la terre.

    Cet équilibre est rétabli par les pèlerins d'Emmaüs

     

    Les pèlerins d'Emmaüs ?

    Ces deux hommes se rendaient au village d'Emmaüs, parlant avec chagrin de la mort du Christ qui venait d'être crucifié. Un compagnon de route se joignit à eux et ils l'invitèrent à passer la nuit chez eux.

    A table, l'homme prit du pain, il rendit grâce, rompit le pain et le leur donna.

     

    pèlerins.jpg

     

    Alors les deux compagnons reconnurent le Christ, qui disparut. Ils allèrent immédiatement retrouver les apôtres pour témoigner et dire : «  Le Christ est vivant, il était présent avec nous au dîner».

     

    Pourquoi le rêve choisit-il ces pèlerins d'Emmaüs ?

    J'ai longuement réfléchi à cette image, depuis que Viviane m'en a parlé.

    Je pense qu'une interprétation n'est pas à exclure, celle que nous donne la langue des oiseaux. Je sais qu'elle va en faire bondir certains, mais je resterai fidèle d'abord au rêve et ensuite à ma démarche logique, méthodique, consciencieuse, quitte à choquer. Mais ce n'est pas moi qui choque, c'est le rêve. Je ne suis que la traductrice.

    Ecoutons donc :

     

    Emmaüs.

    On entend d'abord « em », ...aime

    Ma ? Ema, aima...?

    Maüs ?....

    Ces dernières sonorités ne donnent rien. Continuons à écouter les syllabes.

    Aüs ? ...ha..üss... ?

    Haïsse, haïssent !

    Voilà, ces deux hommes sont ceux qui sont capables d'aimer et de haïr. Ce sont ceux là qui peuvent soutenir ce dynamisme défaillant du dieu d'amour chez la fillette et dans son entourage.

     

    Oh la la ! Quel message ! Quel paradoxe !

    Amour, soit, mais haine ? Comment peut-on haïr ?

    Peut être convient-il de s'interroger quelque peu sur le sens de ces deux mots ? Voici ce qu'on peut lire par exemple dans le dictionnaire Lafaye de 1858 :

    « Haine est le mot général, le nom propre de la passion excitée dans l'âme contre ce qui la blesse ou lui fait peine, comme amour est le nom de la passion produite en nous par ce qui nous agrée. »

    Haïr, c'est l'instinct vital qui permet de se défendre contre ce qui fait mal, la colère qui réagit contre ce qui semble inacceptable.

    Mais qu'est-ce que l'amour sans la haine ? Une valeur ne peut exister que par son contraire. Aimer et haïr, voilà deux valeurs qui s'opposent mais aussi, qui s'équilibrent et se complètent. S'ouvrir à l'autre, oui, mais aussi savoir marquer la limite.

     

    caducee_feu.jpg

     

    Terminons l'étude de ce rêve :

    Je sais que j'aurai à l'aider

    Il est montré à Viviane que la manifestation divine de l'amour est handicapée, parce qu'il lui manque la haine, son aspect opposé et complémentaire. La fillette, puis la femme va avoir alors à travailler sur elle, pour soigner ce dynamisme blessé dans l'âme, rétablir l'équilibre entre les opposés dans l'image divine, lui redonner sa totalité. Elle sera amenée à comprendre et faire comprendre que le divin est une puissance paradoxale dans l'âme, qui demande à l'humain d'apprendre à concilier les contraires.

    La suite du rêve amène l'enfant dans une expérience extatique qu'elle n'oubliera jamais ; ce rêve lui donnera la force intérieure pour contribuer à élargir les conceptions régnantes, à corriger la représentation bancale de la divinité, lui redonner sa puissance originelle, sa dimension paradoxale.

     

    Conclusion

    Que l'on considère les rêve de Diva avec l'éléphant blanc, de Morgane avec la mort du Dalaï Lama, le rêve de Viviane avec le Christ blessé, on constate que la vie spirituelle de ces femmes occidentales n'est pas valable. La conception du divin, quelle que soit la religion pratiquée est insuffisante, unilatérale, boiteuse. L'inconscient le sait, le montre dans le rêve et vient conseiller, demander de rétablir l'équilibre manquant, car il y va de la vitalité non seulement de la rêveuse, mais de son entourage.

    La représentation valide du divin est perdue et comme l'a dit Jung, « un peuple qui perd ses dieux est un peuple qui meurt ».

     

    regard 2.JPG

     

    Illustrations

    Carl Gustav Jung

    Etienne Perrot

    Gayle Delaney et Christiane Riedel

    Christ et Bouddha, 1890, du peintre français Paul Elie Ranson

    Oiseau de feu : http://pensamientocritico.files- wordpress.com

    Ballon de foot : http://28.img.v4.skyrock.net

    Match : http://blogimages.skynet.be

    Ballon dans le but : http://eag-tv.com

    Concile de Nicée

    Concile de Nicée

    Excommunication

    Coup de pied dans le tibia : http://photo.parismatch.com

    Gregory Coupet du club Paris Saint Germain a pris un coup de pied qui lui a fracturé le tibia : http://4bp.blogspot.com

    Les pèlerins d'Emmaüs, 1628, par le peintre hollandais Rembrandt

    Caducée de feu : http://www.teaser.fr

    Yeux bleus : Roméo Sarfati; http://static1.purepeople.com