POURQUOI PÂQUES ?
Mon dernier article se terminait sur la question : Pourquoi s'embarrasser de toutes ces vielles histoires aberrantes, ces histoires rocambolesques, invraisemblables de crucifixion et de résurrection, dont nous n'avons plus rien à faire ?
Oui, pourquoi ?
On a sans doute raison de s'interroger, mais cette question procède d'un raisonnement. On examine la situation de façon intellectuelle, alors que l'on méprise, refuse, nie et ignore les faits.
Vous allez rétorquer :
- Comment ? Les faits ? Mais quels faits ?
- Je vous parle des faits de l'inconscient que l'on peut observer sans difficulté si on a un esprit tant soit peu rigoureux !
- Mais Christiane ! De quels faits parlez-vous donc ? Quels sont ces faits de l'inconscient que vous observez et que l'on nie ?
- Vous le savez bien ! Je vous parle des rêves, encore des rêves et toujours des rêves !
- Et alors ?
- Eh bien, il y a un fait irréfutable et très intrigant, très très intrigant : c'est que l'image divine apparait souvent, dans les rêves, quand on dort, et dans les visions, quand on est réveillé, et en particulier l'image du Christ. Certes, dans l'histoire, il est bien mort, mais dans les rêves, il est bien vivant, toujours et partout !
Dernièrement encore, je viens de vous en donner des témoignages actuels. Dans le dernier rêve datant de décembre 2015, il apparaissait avec pas mal d'humour sous l'image de Musclor.
On peut très facilement se débarrasser de l'image divine par des raisonnements, mais l'autre partie de nous-mêmes, l'inconscient, lui, ne l'entend pas ainsi et il produit des rêves multiples où il nous ramène le Christ devant les yeux. J'en ai présenté plus d'une centaine dans mes conférences, dans mes livres et sur mon blog. Beaucoup sont actuels. Vous pourrez vérifier sur mon blog, je vous en ai exposé une quarantaine. Pour vous aider à les retrouver, je vous en ai mis la liste avec le lien ci-dessous en bibliographie.
Devant cette accumulation de faits, que je ne suis pas la première à souligner, qui oserait donc quand même nier ces rêves que nous observons et prétendre qu'ils n'existent pas ?
On ne peut donc pas dire que le travail d'observation des rêves auquel je procède n'est pas scientifique, pas rationnel.
Comme le fait remarquer Jung :
"Quel scientifique ferait une observation et dirait que ce qu'il observe n'existe pas ? Si vous observez, vous avez un comportement scientifique. (1)
Qui osera nier ?
Ce seront à mon avis des obscurantistes et des imposteurs ou aussi des paresseux d'esprit et des lâches qui ne veulent pas regarder les faits qui les dérangent, qui refusent de voir les rêves où la divinité apparait.
Jung déclare :
"L'image de Dieu n'est pas une découverte mais une EXPÉRIENCE VÉCUE qui survient à l'homme spontanément, ce que l'on sait assez clairement si on ne préfère pas à la vérité l'aveuglement des préjugés idéologiques." (2)
Cette expérience vécue, je le répète, a lieu dans les rêves et dans les visions.
Quelques uns, sans doute agacés par mon discours, vont me rétorquer :
- Mais qu'est-ce qu'on en a à faire de la messe, de la crucifixion, de la résurrection ! Foutaise !
- Ah oui ? Qu'est-ce qu'on en a à faire ? Eh bien voilà.
Pour Pâques, je vous raconterai deux rêves qui répondent à la question.
Ce ne seront que deux, pour ne pas allonger mon étude.
Voici le premier que Clara est venue me confier. Ce rêve est la grande douleur de sa vie.
Elle raconte :
Rêve
Je suis à Golgotha, la colline où le Christ a été crucifié.
Je me tiens devant la croix. Marie, la mère de Jésus, est à côté de moi.
Jésus sur la croix jette ses yeux sur moi et m'invective, il m'insulte, il est furieux après moi.
Marie lui demande alors pourquoi, lui qui est si bon et si compatissant, pourquoi il éprouve une telle colère à mon égard.
Et Jésus s'écrie :
- Oui ! Eh bien, toi, tu ne sais pas ce qu'elle m'a fait !
Clara s'est réveillée, effondrée de douleur.
Elle ne m'a pas dit ce qui s'est passé précisément dans sa vie, qui expliquerait la violente réaction de son inconscient. Mais ce qui est fort probable, c'est qu' elle ait commis une forme de trahison à l'égard de la divinité qui l'habite et son âme en souffre.
Voici le second rêve,que j'ai longuement étudié sur mon blog en 2012. Il fut reçu par un diplomate hollandais, Mr Korthals Altes, à une période menaçante de la guerre froide en 1984.
Rêve
Je voyais beaucoup de monde sur une place devant une église. L’église était pleine. Tout d’abord je ne voulais pas y entrer jusqu’à ce qu’une dame âgée me prenne par la main et me montre un siège libre dans une des premières rangées sur la gauche. Une grande croix en bois s’étendait au dessus de l’autel.
À ma grande surprise de la sciure de bois tombait de cette croix. ( Cela symbolisait-il la crise intérieure que vivait une église centrée sur elle-même ? )
Pendant que je regardais la croix, je me sentis envahi par une intense compassion pour le Christ souffrant (expérience inhabituelle pour moi en tant que Protestant). Exactement au même instant j’ai vu les yeux VIVANTS du Christ qui me posaient la question qui correspondait à ma situation :
« Et toi, qu’est-ce que tu fais avec tes possibilités, avec ce que tu sais, dans cette période cruciale ? »
Ce face à face direct avec le Christ souffrant, vivant, fut une expérience fulgurante, impossible à décrire !
Cette rencontre a allumé dans l'âme du rêveur un feu qui l'a amené à complètement changer sa vie. Il a sacrifié sa carrière de diplomate pour obéir à l'impulsion donnée par le rêve et se consacrer à des activités très fécondes, au niveau national et international pour la sécurité et la paix en Europe.
Voilà, chères blogueuses et blogueurs, voilà pourquoi ces images nous importent.
Rejeter la fête de Pâques, le souvenir et la célébration de la crucifixion ? Rejeter le mythe de la passion du Christ ?
Le conscient, pour sa part, s'empresserait bien de l'oublier, mais l'inconscient, lui, infiniment plus vaste et plus puissant, en est la mémoire. Dès qu'il le juge nécessaire, il vient avec un rêve en rappeller l'événement, qui, depuis 2000 ans, a eu lieu selon le mythe chrétien.
Force est de constater, force est de se dire qu'il faut alors que cet événement soit d'une importance impensable, incommensurable, pour que l'autre côté de nous-mêmes, l'inconscient, cet espace indéfini et illimité, vienne, malgré nos résistances, nous le rappeler.
Comment expliquer que dès la mort du Christ, il est apparu dans les rêves ? Des rêves, il y en a plein l'Ancien Testament, environ 250, et ce sont anges ou Dieu lui-même qui y apparaissent. Ces représentations n'étaient-elles pas suffisantes ?
Pour l'inconscient certainement elles n'étaient pas suffisantes. C'est que l'histoire de la passion du Christ décrit clairement le drame de la vie de l'âme et exerce un puissant effet thérapeutique.
Comme le montre l'exemple du rêve du diplomate hollandais, le mythe chrétien de la passion parle du sacrifice auquel l'humain consent en renonçant à son égo. Cette étape dans la vie, cruciale, crucifiante, conduit à la transformation et au renouvellement de tout l'être, conduit de la mort à la résurrection.
En revanche, comme le montre le premier rêve de Clara, refuser ce mythe plonge l'âme dans la souffrance.
Le mépris, le rejet, l'oubli de ce processus sacré et de ses images venus de l'inconscient exercent les effets les plus néfastes.
Clairvoyant, vigilant et sage, Jung a rappelé :
« Une fausse attitude à l’égard de l’inconscient n’entraîne pas seulement la maladie de l’individu, mais aussi des peuples »
Il a également prévenu :
"Un peuple qui perd ses mythes est un peuple qui meurt."
C'est bien ce à quoi nous assistons en ce moment.
Le mythe chrétien de Pâques, le drame de la crucifixion, la résurrection sont des événements vitaux dans l'âme, vivants, actifs aujourd'hui comme autrefois. Ces images du dieu crucifié et ressuscité détiennent une puissance de vie incontestable, une efficacité thérapeutique déterminante.
Voilà pourquoi l'oubli de Pâques est une attitude des plus néfastes.
Invitation
Comme je vous le montre, ces images reçues en rêve ne sont pas exceptionnelles, elles sont seulement cachées. On hésite à en parler. C'est pourquoi, si vous avez, vous aussi, reçu en rêves ces mêmes images sacrées, je vous invite à me les raconter.
Vous m'adresserez votre courrier à l'adresse indiquée sur le blog. Je vous répondrai alors.
Bibliographie
(1) C. G. Jung parle, éd.Buchet Chastel, p.283
(2) C.G. Jung, Aïon, Études sur la phénoménologie du Soi, Albin Michel, 1983, p.213
(3) http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2012/03/28/le-reve-d-un-diplomate-hollandais1.html
Illustrations
Je remercie les artistes et les photographes dont les oeuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.
- Crucifixion, tableau de l'artiste français François Ranky, 1990.
- Visage du Christ en croix : Film " La passion" de Mel Gibson avec Jim Caviezel dans le rôle du Christ.
- Visage du Christ : ephese.fr
Il m'a été impossible malgré mes recherches de savoir exactement qui est l'auteur de cette sculpture.
- La crucifixion de Salvator Dali. Dali a peint ce tableau inspiré par une vision de Saint Jean de la Croix qui a vu le Christ sur la croix, non pas d'en bas, mais d'en haut, vu du ciel.
- Visage du crucifié, film " La Passion" de Mel Gibson
Liste des rêves sur mon bl