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Rechercher : mais Christiane je suis vivante

  • LE RËVE MEDECIN CH 2

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    LE RÊVE MEDECIN POSE UN DIAGNOSTIC, CH 2

     

    A moi aujourd’hui de vous donner mon témoignage. Je vais vous raconter comment mon rêve est venu me faire un diagnostic étonnant.

    A l’époque, j’étais dans la belle trentaine, je vivais à Tahiti.

     

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    J’enseignais au Lycée Paul Gauguin à Papeete.

    Je me sentais très fatiguée, j’avais perdu 4 kilos dans le mois, je ne comprends ni pourquoi, ni comment. Je commençai à m’inquiéter. J’étais très préoccupée par une sensation bizarre et désagréable sous le sternum, je sentais là, à l’entrée de l’estomac, un poids, comme si j’avais eu une pierre accrochée. Je décidai de demander à mes rêves une information sur mon état et reçut le rêve suivant :

     Rêve : La ruche

    Je vois devant moi une ruche. Elle n’est pas belle, elle est terne et d’un gris triste et sale.

     

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    Elle marque des signes de délabrement. A voir ça je suis saisie d’effroi, quand, tout à coup, je vois entrer dans la ruche des rangées de cafards à droite comme à gauche.

     

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    Je me réveille, très ennuyée, réfléchis à mon rêve et m’interroge.

     

     

     

     

    L’image me secoue, ces rangées de cafards me font penser à une armée ennemie en rayons de bataille qui envahit un pays.

     

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    J’analyse mon rêve :

    La ruche représente mon organisme, mon corps où toutes les différentes parties fonctionnent de concert. Mon organisme souffre et le rêve m’en montre la raison.

    Il est envahi par des cafards, c'est-à-dire des parasites qui me dévorent et m’affaiblissent.

     

    Je vais voir un médecin pour lui demander de faire pratiquer une analyse de selles. Il me rigole au nez et assure que je me fais des idées. Je paie, m’en vais, décidée à en avoir le cœur net, quitte à payer les analyses sans être remboursée par la sécurité sociale. Je me rends donc chez un autre médecin. Celui-ci, moins méprisant, pense qu’il est certainement préférable de me rassurer en me prouvant par l’analyse que je n’ai rien, mais après tout…on ne sait jamais….

     

    L’analyse révèle la présence de vers à l’entrée de l’estomac, là où je sentais ce poids. Ce sont des trichocéphales qui absorbent toute ma nourriture dès qu’elle entre dans l’estomac. 

     

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    Le médecin m’a prescrit un vermifuge, du Combentrain, que j’ai pris imédiatement.

     

    Voilà que la nuit après la prise du vermifuge, je reçus un nouveau rêve :

    Et que vois-je ?

     

    Rêve : Une ruche aux jolis rideaux

    Je vois de nouveau ma ruche. Mais cette fois ci elle est d’une jolie couleur de miel. Il y a des fenêtres sur les parois, ces fenêtres sont toutes brillantes de propreté,

     

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    et une main y pose des rideaux vifs à carreaux rouges et blancs, couleur d’un milieu sain et vivant. 

     

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    Je comprends ainsi que tout est rentré dans l’ordre, que mon corps, débarrassé des parasites, a retrouvé ses forces vives. Je suis touchée de l’attention de mon rêve, qui vient me déjà me montrer les résultats du traitement, s’empressant de me rassurer.

     

    Je me sens remplie de reconnaissance de cette délicate attention de mon inconscient. Avec un étonnement toujours renouvelé, je prends ainsi de plus en plus conscience qu’il y a en moi une force qui m’accompagne personnellement et veille sur moi, dans sa vie quotidienne.

    Les Anciens connaissaient bien cette force, cette sagesse qui protège chacun au jour le jour et le prévient des dangers. Les grecs l’appelaient  « daïmon », mot qui n’a rien à voir avec le terme démon. Les Romains parlaient du « genius », rendu par le mot français, génie. Aujourd’hui, on préférera parler de force instinctive ou de sensibilité intuitive.

     

    Des rêves de ce genre, des rêves thérapeutiques, nous en recevons toutes les nuits, et, comme nous ne les prenons pas en considération, nous ignorons combien ils viennent nous aider.

    Je vous en donnerai bientôt un exemple dramatique.

     

     

  • L’ÉLOGE DE LA FATIGUE

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    Chers amis blogeuses et blogueurs,

    Le rêve que nous avons vu la dernière fois conseillait de faire des efforts, de se donner de la peine, d’accepter les fatigues, dans la persévérance, et je vous ai annoncé une petite surprise pour aujourd’hui : vous n’allez pas trouver de leçon d’interprétation mais un poème de Robert Lamoureux. Je n’ai pas résisté à le partager avec vous. Le voici :

     

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    Eloge de la fatigue

    Vous me dites, Monsieur, que j'ai mauvaise mine, 
    Qu'avec cette vie que je mène, je me ruine, 
    Que l'on ne gagne rien à trop se prodiguer, 
    Vous me dites enfin que je suis fatigué.

     

    Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m'en flatte. 
    J'ai tout de fatigué, la voix, le coeur, la rate, 
    Je m'endors épuisé, je me réveille las, 
    Mais grâce à Dieu, Monsieur, je ne m'en soucie pas. 
    Ou quand je m'en soucie, je me ridiculise. 
    La fatigue souvent n'est qu'une vantardise. 
    On n'est jamais aussi fatigué qu'on le croit ! 
    Et quand cela serait, n'en a-t-on pas le droit ?

     

    Je ne vous parle pas des sombres lassitudes, 
    Qu'on a lorsque le corps harassé d'habitude, 
    N'a plus pour se mouvoir que de pâles raisons... 
    Lorsqu'on a fait de soi son unique horizon... 
    Lorsqu'on a rien à perdre, à vaincre ou à défendre... 
    Cette fatigue-là est mauvaise à entendre ; 
    Elle fait le front lourd, l'oeil morne, le dos rond. 
    Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond...

     

    Mais se sentir plier sous le poids formidable 
    Des vies dont un beau jour on s'est fait responsable, 
    Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses mains, 
    Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain, 
    Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la source, 
    Aider une existence à continuer sa course, 
    Et pour cela se battre à s'en user le coeur... 
    Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur.

     

    Et sûr qu'à chaque pas, à chaque assaut qu'on livre, 
    On va aider un être à vivre ou à survivre ; 
    Et sûr qu'on est le port et la route et le quai, 
    Où prendrait-on le droit d'être trop fatigué ? 
    Ceux qui font de leur vie une belle aventure, 
    Marquant chaque victoire, en creux, sur la figure, 
    Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus 
    Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu.

     

    La fatigue, Monsieur, c'est un prix toujours juste, 
    C'est le prix d'une journée d'efforts et de luttes. 
    C'est le prix d'un labeur, d'un mur ou d'un exploit, 
    Non pas le prix qu'on paie, mais celui qu'on reçoit. 
    C'est le prix d'un travail, d'une journée remplie, 
    C'est la preuve, Monsieur, qu'on marche avec la vie.

     

    Quand je rentre la nuit et que ma maison dort, 
    J'écoute mes sommeils, et là, je me sens fort ; 
    Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance, 
     Et ma fatigue alors est une récompense.

     

     Et vous me conseillez d'aller me reposer ! 
     Mais si j'acceptais là, ce que vous me proposez, 
     Si j'abandonnais à votre douce intrigue... 
     Mais je mourrais, Monsieur, tristement... de fatigue.

     

     

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     Robert Lamoureux (1920-2011)

     

    Illustrations

    Robert Lamoureux : music-story.com

    Robert Lamoureux : ici.tf1.fr