UN JEU DE MOT
LES RÃVES SONT DES PLAISANTINS
Chères blogueuses et chers blogueurs,
je vous avais annoncé la dernière fois une pause pour nous détendre. Je vous invite aujourd'hui donc à un intermède, qui je l'espère sera aussi distrayant qu'instructif.
Il y a bien de cela quinze ans, un dimanche avant Noël, nous sommes en atelier d'interprétation des rêves, Aude, Marie France et moi.
Aude et Marie France ont dépassé la cinquantaine et considèrent qu'elles n'ont plus rien à faire avec la bagatelle. Même si elles apportent de temps en temps des rêves qui tentent de ranimer leur feu, les deux femmes restent bloquées, lâune comme lâautre.
Et voici qu'aujourd'hui Aude apporte un rêve tout simple :
Rêve n° 9 : Mr Sayag
Je me trouve avec Mr Sayag, un ami américain.
Aude explique :
Mr Sayag m'a toujours amusée, parce que, comme beaucoup d'américains, il s'exclame toutes les cinq minutes : â- Oh my God !â.
Je souris, surprise, amusée.
Mr Sayag vit aux Ãtats Unis et l'hypothèse d'une relation avec lui est bien improbable. Voyons donc s'il n'y aurait pas autre chose.
J'invite Aude et Marie France à chercher si l'exclamation ne cacherait pas un jeu de mot. Nous savons par expérience que les rêves ont l'esprit leste et aiment les grivoiseries.
Et vous ami lecteur, vous ne me ferez pas croire qu'un un jeu de mot coquin ne vous a pas effleuré l'esprit...
Regardons un peu d'où vient ce mot « god »
Selon l'étymologie d'usage, le mot « god » est un raccourci d'une expression latine qui signifie « réjouis moi », « gaude mihi », qui a donné au cours du temps « godemiché ».
Godmiché en pierre polie, retrouvé dans une grotte en Allemagne et daté de 27 000 à 28 000 ans av. J.-C.
God, godemiché�
Aude sourit sous cape. Marie France, un peu pincée, reste discrète. L'évocation d'un « sex toy » ne lui plait pas vraiment.
Mais que vient faire l'ami Sayag ? Ãcoutons :
Sayag ...ça yag...
Tournez et retournez les syllabes...Que trouvez-vous ?
Inversez les deux syllabes : on entend...:
yag.. ça⦠yag ça... qui donne :
Y a qu' ça !
Oh my God ! Y a qu' ça !
Aude pouffe de rire ! Le conseil et sa mise en application ne la choquent pas vraiment
Quant à Marie France, elle, elle est mal à lâaise. Elle a déjà eu des rêves dans ce sens elle aussi. Mais elle reste dans la résistance et refuse de s'impliquer.
Et maintenant ?
Attendez la suite !
Le lendemain soir, lundi 21 décembre, notre résistante, Marie France me téléphone :
elle travaille au service de lâintendance dâun lycée. Dans cette période de fêtes elle reçoit par fax des propositions de grossistes pour des chocolats, du champagne, du saumon, des huîtres, toutes sortes de plaisirs qu'on savoure à Noël.
Alors écoutez ce qu'elle me raconte :
- Christiane, je dois vous dire ce quâil mâest arrivé aujourdâhui. Câest extraordinaire :
Jâai reçu ce matin par fax une proposition pour acheter des huîtres. Je ne comprends pas comment cela a pu se faire mais jâai reçu cette même proposition cinq fois dans la journée venant du même producteur !
Bien sûr, le sens symbolique des huitres m'est évident : je sais bien qu'elles sont une allusion au sexe féminin.
Mais attendez,...grandiose !...vous savez quoi ... devinez le nom de ce producteur â¦
Sayag !
Mais quelle synchronicité !
On reste éberlué.
Revenons maintenant à nos études : Examinons comment le rêve procède.
Il utilise une plaisanterie qui se prolonge à deux niveaux :
1) La plaisanterie est construite avec un jeu sur les deux mots : âGodâ, et âSayagâ.
2) Elle est accompagnée d'une synchronicité.
Regardons de plus prÃ