Le général Patton est un homme qui prie Dieu tous les jours, sans se soucier des cadres religieux. Il est protestant épiscopalien, il connait très bien la Bible et va au culte le dimanche, il aime aussi aller prier à la messe ; il considère que la réincarnation est une réalité et pense qu' il fut guerrier dans l'Antiquité, ce qui, selon lui, lui a développé ses dons de stratège et ses dons psychiques de clairvoyance.
En ces jours où Noël approche, je voudrais vous raconter comment, au Noël 1944, ce Général qui se moque des normes, va suivre sa voix intérieure et prier comme il le sent, avec ses mots, avec ses tripes, pour demander de l'aide pour libérer l'Europe de l'invasion nazie.
Quelle aide ?
Vous risquez d'avoir des surprises.
La France vient d'être libérée par le général Patton, et les Armées Alliées sont à l'Est, dans les Ardennes, prêtes à envahir l'Allemagne. Depuis le mois de septembre 1944, la pluie tombe, incessante, et harcèle les soldats. La pluie, c'est la grande préocuppation, le tourment permanent du Général Patton.
Le 8 décembre, à Nancy, le Général Patton déclare à l'aumônier de son armée :
- Nous devons faire quelque chose si nous voulons gagner la guerre. Est-ce que vous avez une bonne prière pour le temps ?
L'aumônier fait remarquer que ce n'est pas l'habitude de prier pour demander du beau temps pour aller ensuite tuer des hommes. Le Général rétorque :
- Est-ce que vous êtes en train de me faire un cours de théologie ou est-ce que vous êtes l'aumônier de la troisième Armée ? Je veux une prière.
L'aumônier rédige sur le champ une prière et la porte à Patton. La voici :
"Père tout puissant et très miséricordieux, nous T'implorons humblement de bien vouloir, de par Ta grande bonté, restreindre ces pluies immodérées contre lesquelles nous avons eu à lutter. Veuille nous accorder un beau temps pour la bataille. Daigne prêter l'oreille à nos prières, nous les soldats qui t'invoquons pour que, armés par Ta puissance, nous puissions avancer de victoire en victoire, nous puissions écraser nos ennemis, les mettant hors d'état de poursuivre leur oppression et leur oeuvres perverses, pour que nous puission établir Ta justice parmi les hommes et les nations. Amen."
Le général demande alors de tirer la prière en 250.000 exemplaires puis il dit à l'aumônier :
- Asseyez-vous un instant, je veux vous parler de cette affaire de la prière.
Je crois fortement en la prière.
Il y a trois moyens pour que les hommes obtiennent ce qu'ils veulent. Ce sont en planifiant, en travaillant et en priant.
Toute grande opération militaire nécessite une planification soigneuse, ou de la réflexion.
Puis il vous faut alors des troupes bien entraînées pour mettre en exécution. C'est ce qui s'appelle travailler.
Mais entre la planification et l'exécution il y a toujours une inconnue. Cette inconnue s'appelle défaite ou victoire, échec ou succès. Cette inconnue, c'est la façon dont les acteurs réagissent quand survient véritablement l'épreuve.
Certains appellent ça pouvoir souffler pour reprendre des forces. Pour moi je l'appelle Dieu.
Dieu a sa part, sa marge d'intervention en toute chose. C'est là que la prière entre en ligne de compte.
Jusqu'à maintenant, dans la troisième armée, Dieu a été très bon avec nous. Nous n'avons jamais fait retraite, nous n'avons souffert d'aucune défaite, d'aucune famine, d'aucune épidémie. C'est parce que beaucoup de ceux que nous avons laissés à la maison, prient pour nous. Nous avons eu de la chance en Afrique, en Sicile et en Italie. C'est simplement parce que les gens ont prié pour nous.
Mais nous, nous devons aussi prier pour nous-mêmes.
Un bon soldat ne se fait pas seulement par la réflexion et le travail. Dans chaque soldat, il y a quelque chose qui descend plus profondément que ne le font la réflexion et le travail. Ce sont ses tripes.
C'est quelque chose qu'il a développé à l'intérieur de lui. C'est un monde de vérité et de puissance qui le dépasse. Avoir une grande vie, ça n'est pas seulement fournir du rendement par la pensée et le travail. Il faut aussi que l'homme reçoive par une prise d'alimentation. Je ne sais pas comment vous appelez ça, mais moi j'appelle ça Religion, Prière ou Dieu."
Patton poursuit :
"Nous devons arriver à ce que non seulement les aumôniers prient, mais aussi tous les hommes de la Troisième Armée. Nous devons demander à Dieu d'arrêter ces pluies. Ces pluies sont la marge où se tient la victoire ou la défaite. Si nous prions, ce sera comme de se brancher sur un courant dont la source est au ciel."
Le 14 décembre la prière est distribuée aux troupes.
Vers le 15 décembre 1944 le général Patton vient de se réveiller à 3 heures du matin avec un rêve (1) : il perçoit de façon intense que les troupes allemandes sont en train de lancer une offensive secrète pour aller s'emparer du port d'Anvers et priver ainsi les troupes américaines de leur ravitaillement. Les ennemis s'apprêtent donc à rompre les lignes alliées qui avancent dans les Ardennes. Le Général Eisenhower ignore tout du plan allemand, de même que ses services de renseignements.
Patton, lui, à 3 heures du matin, dicte à son secrétaire toute la marche à suivre pour la contre-offensive. Il vient de voir clairement en rêve les images des opérations à mener. Il ordonne à une partie de ses troupes de se préparer à se mettre en route d'urgence.
La pluie incessante a maintenant laissé place à la neige et la neige tombe en un rideau épais qui bloque tout, tout est blanc, le sol, l'air autour de soi, et le ciel au dessus. On ne voit rien, on n'entend rien, on n'arrive pas à avancer, on gèle.
Le 16 décembre a lieu l'offensive allemande secrète dont Patton vient de rêver. Les Allemands surgissent de façon inattendue, la surprise est totale, ils avancent "comme une lame de couteau chaud dans une motte de beurre". Ils approchent la victoire.
11.000 hommes de la 101ème Aéroportée sont dans le village de Bastogne pour défendre un noeud routier stratégique d'une importance vitale, qui permet de bloquer l'avancée des troupes allemandes. Ce point de résistance ne doit pas se rompre.
Les soldats américains se retrouvent encerclés par 60.000 soldats allemands.
Le 19 décembre, trois jours plus tard, Eisenhower apprend les nouvelles du front et prend conscience du danger. Très inquiet, il convoque ses généraux, Il demande à Patton d'envoyer des renforts à Bastogne. Patton promet de libérer Bastogne le jour de Noël, mais les conditions métérologiques effroyables empêchent toute avancée.
Pendant ce temps, les assiégés, sous le commandement du Général Mc Auliffe, se défendent héroïquement et attendent les renforts. Le temps épouvantable rend impossible tout ravitaillement aérien. Les hommes n'ont pas de vêtements d'hiver, manquent de tout, de munitions, de nourriture, de moyens médicaux.
Le 22 décembre, le Général Mc Auliffe est sommé par le commandement allemand de se rendre. Il répond par un vigoureux et célèbre :
" Nuts" ! qui veut bien dire :
" Allez vous faire foutre !"
Et Patton de son côté désespère de ne pouvoir lui porter secours.
Le 23 décembre, à 50 km de Bastogne, il s'arrête à Luxembourg-Ville. Il entre dans la chapelle de la Fondation Pescator, s'avançe jusqu'au crucifix au dessus de l'autel, retire son casque avec ses 3 étoiles, se met à genoux et prie pour demander la victoire de ses troupes à Noël.
Seigneur, c'est Patton qui Te parle.
Ces derniers quinze jours ont été infernaux. Pluie, neige, encore plus de pluie, toujours plus de neige. Je commence à me demander ce qui se passe dans Ton quartier général. Dis-moi un peu, de quel côté Tu es ?
Ca fait trois ans que les aumôniers de mon armée m'expliquent que nous menons une guerre sainte. Cette guerre, disent-ils, est une nouvelle croisade, sauf que nous sommes montés sur des tanks et pas sur des chevaux de bataille.
Ils répètent avec insistance que nous avons traversé l'Atlantique pour anéantir l'armée allemande et cet athée d'Hitler, de façon à ce que l'Europe puisse retrouver la liberté de religion.
Jusqu'à maintenant j'étais d'accord avec eux, car Tu nous as accordé Ta coopération sans réserve.
Grâce à une mer calme et un ciel bleu en Afrique notre débarquement a été une énorme réussite et cela nous a aidé à éliminer Rommel.
La campagne en Sicile fut relativement facile et Tu nous as fourni un temps excellent quand notre attaque blindée a traversé la France, la plus grand victoire militaire que tu m'aies accordée, et de loin.
Tu m'as souvent donné d'excellents conseils quand, en tant que chef d'armées, j'avais des décisions difficiles à prendre, et Tu as fait tomber les unités allemandes dans mes pièges, ce qui a permis de les éliminer relativement aisément.
Mais maintenant Tu paries sur un autre cheval . On dirait que que Tu as donné à von Rundstedt tous les passe-droits du règlement et franchement, il nous mis une sacrée branlée.
Mon armée n'est ni entraînée, ni équipée pour faire la guerre en hiver. Et comme Tu le sais, ce temps convient mieux aux Esquimaux qu'à des cavaliers sudistes.
Maintenant, Seigneur, je ne peux pas m'empêcher de penser que je T'ai off