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Christiane Riedel - Page 129

  • LA FESSEE 1

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    Les rêves ne viennent pas vous dire des choses que vous savez déjà. Ils vous montrent des aspects de la réalité que vous ne voyez pas, parce que le conscient n’a qu’un point de vue limité, alors que celui de l’inconscient est infiniment plus vaste et plus sage. C’est pourquoi ils provoquent souvent de l’incrédulité, de fortes résistances et du rejet.

    Voici maintenant  le rêve d’une maman, qui a éprouvé une immense surprise, lorsque le rêve lui a exposé son point de vue si déroutant.

     

    Je connais de longue date Nina, qui poursuit un travail d’interprétation de ses rêves avec moi. Voici ce qui lui est arrivé.

    La douce et gentille Nina vient de divorcer. Elle chérit son petit Vivien qu’elle élève seule. Elle lui a arrangé une jolie chambre pour qu’il se sente bien.

     

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    Un jour, elle entend son fils appeler des copains par la fenêtre et l’aperçoit penché dangereusement au dehors. Elle se précipite et ramène son petit bonhomme à l’intérieur. Effrayée, elle lui explique gentiment qu’il ne doit jamais recommencer.

    Quelques jours plus tard, elle retrouve Vivien dans la même position, l’arrache de la fenêtre, et encore pâle, tremblante de frayeur, explique de nouveau au petit garçon le danger encouru.

    Vivien regarde alors sa maman et lui dit :

    - Maman, donne moi une fessée ! 

    Nina, choquée, ne comprend pas. Elle ne lui en a jamais donné. Vivien insiste :

    - Si, si Maman.

    - Mais, mon chéri, tu as compris ce que je t’ai dit. Pourquoi voudrais-tu une fessée ?

    -Si Maman, donne moi trois coups de règle en fer sur les fesses.

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    La maman est interloquée, mais le petit garçon est si sûr, si naturel et sérieux qu’elle sent que sa demande est juste pour lui.

    Prenant sur elle, elle baisse le pantalon et son fils se place les fesses à l’air sur ses genoux. Ca lui crève le cœur, mais elle lui administre quand même trois coups de règle en fer qui lui font pousser un cri de douleur.

    Elle tremble,  elle a plus mal que lui.

    Vivien se relève, se tourne vers sa maman et lui dit :

    « Merci maman, tu as été gentille. »

     

    Nina a pris une claque ! Toute sa vie elle a essayé d’être une gentille petite fille, une gentille femme, une maman douce et gentille, elle a toujours cherché à faire plaisir autour d’elle, donner du bonheur.

     

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    Et voilà que son enfant vient de lui apprendre qu’elle est gentille de lui faire mal, qu’elle est gentille de lui infliger une punition juste, qui le libère, le débarrasse sur le champ de sa faute. Gentille, méchante ?

    Gentille, ne serait-ce pas plutôt donner à son enfant ce dont il a besoin et non pas forcément chercher à lui faire plaisir ?

    Elle n’a jamais oublié cette histoire, elle a appris qu’une punition corporelle juste peut avoir aussi une efficacité éducative. Mais donner des coups, ça, à elle, ça lui a fait très mal.

     

    Quelques années plus tard, Vivien, adolescent, se laisse influencer par des copains voyous du quartier. Nina se désespère pour le cadrer comme elle peut. Elle vient de s’opposer à son fils qui lui parle très mal.

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    Le soir, soucieuse, tourmentée, elle a du mal à dormir. La nuit, elle reçoit un rêve :

    Rêve

    Elle voit la façade grise du HLM en face de chez elle. On vient d’y peindre un tag. La peinture, toute fraîche, est jaune, brillante, très belle. Nina regarde les grosses lettres qui illuminent le mur et lit :

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    FRAPPE !

    Elle se réveille. « Frappe ! » Voilà le conseil du rêve dans les circonstances actuelles : Frapper son fils.Le lendemain, Vivien se montre odieux, grossier, insolent. Nina est outrée, elle pense à son rêve, prend son courage à deux mains et gifle le garçon qui en reste ahuri. Il prend conscience qu’il a dépassé les limites, il demande pardon et obéit.

    Nina n’en revient pas.

    L’effort qu’elle a fait l’a exténuée, mais elle l’a fait. Elle a suivi le conseil de son rêve et en a vu la conséquence immédiatement. Dans son cas à elle, c’était ce qu’elle devait faire.

    Ca aussi, la maman ne l’a jamais oublié.

     

    Je vous raconterai la prochaine fois la suite de l’histoire, parce que des années plus tard …il y a une suite.   

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    Illustrations

    Je remercie les artistes et photographes dont les œuvres m’ont permis d’illustrer mon blog.

    Petit garçon avec sa maman :http://magazine-avantages.fr

    Ado : http://26.img.v4.skyrock.net


     

  • UN RÊVE, CE VENDREDI, IL Y A QUELQUE 2000 ANS

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    UN RÊVE, CE VENDREDI,  IL Y A  QUELQUE 2000 ANS

     

    Christ de St jean de la Croix.jpg

    Voici le Vendredi de Pâques, le jour où le Christ fut condamné et crucifié.

    En cette occasion, je voudrais vous montrer comment dans la vie de cet homme, de sa naissance à sa mort, les rêves sont présents et interviennent dans son entourage pour indiquer comment se comporter à son égard. Pour lui, comme pour tous les humains de par le monde, toujours et partout, les rêves viennent donner inlassablement, à chacun, des conseils et des indications. On commence à s’en souvenir ou à s’en apercevoir.

    Je ne soulignerai jamais assez fort le rôle que les rêves ont joué dès sa naissance dans la vie de cet homme Jésus, considéré comme le fils de Dieu. Qu’on se rappelle déjà avant sa naissance, comment Joseph voit dans son rêve l’ange Gabriel lui demander de prendre soin de Marie, une jeune femme de son entourage, qui est enceinte, mais pas de lui ! A quel moment est-ce que Joseph voit l’ange ? C’est dans son rêve.

     

    Quelques mois plus tard,  l’ange apparaît à nouveau pour ordonner à Joseph de s’enfuir en Egypte pour protéger l’enfant du massacre organisé par le roi Hérode. Et c’est encore dans un rêve !Songe_Joseph_Goya esquisse.jpg 

    fuite en egypte giotto_ange.jpgQue serait le Nouveau Testament  et toute la vie spirituelle de deux mille ans, sans ce rêve, qui sauve la vie de l’enfant Jésus ?

     

    Et que dire, quand on évoque le récit suivant, dont on ne parle jamais, à un tel point que quand je le mentionne, on me regarde d’un œil soupçonneux et l’on ne me croit pas. Ce récit se trouve dans l’Evangile selon Mathieu, ch.27, versets 11 à 25.

     

    Il y a aujourd’hui quelque 2000 ans, le Christ comparait au tribunal devant le gouverneur romain à Jérusalem, chargé de la justice.

    Le gouverneur est Ponce Pilate, qui passe, selon certains, pour un gouverneur dur et rusé.     

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    Ponce Pilate burton_richard.jpg

    Il trouve devant lui un homme qui vient d’être battu par les Juifs, montés par les prêtres.

    Ils accusent Jésus d’être un rebelle qui se prétend roi et menace le pouvoir de l’empereur romain. Pilate interroge le prisonnier et reste  très étonné de ne pas recevoir de réponses, ou alors des réponses qui le troublent et l’inquiètent : cet homme déclare que son royaume n’est pas de ce monde.

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    Pilate ne trouve aucun motif pour condamner cet homme. Il cherche à le sauver.

    Il connaît la coutume juive de libérer un prisonnier au moment de Pâques. Un criminel vient d’être condamné, Barrabas. Pilate demande alors aux prêtres qui accusent le Christ :

    « Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus, qu’on appelle le Christ ? »

    Et le texte rajoute : « Car il savait que c’était par jalousie que les prêtres avaient livré Jésus. »

     

    Et à ce moment là,…chose inouïe,… inimaginable dans notre société :

    Un homme entre dans le tribunal et s’annonce comme le serviteur de la femme de Ponce Pilate. Il demande à être reçu par le gouverneur, auquel il vient transmettre un message urgent de sa femme.

    femme Fayoum.jpg
     

     En pleine séance, il vient dire au gouverneur que sa femme le supplie de ne pas se mêler de cette histoire. « Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste", car dit-elle, elle vient d’avoir le jour même un rêve qui l’a  tourmentée, et où elle a beaucoup souffert à cause de cet homme.Cela, le serviteur le dit-il publiquement ? En tous cas, le juif Mathieu, le futur évangéliste, rapporte son intervention.( Matthieu, ch. 27, v.19-25)

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     Pilate écoute le messager, puis reprend la séance. Que fait-il ? Il tergiverse, il essaie de sauver le Christ, il s’indigne de voir les Juifs exiger la mort d’un innocent et demander la grâce pour un meurtrier. Lui, le juge, il ne trouve aucun motif d’accusation. Révolté, il se penche vers la foule au bord de l’émeute, et s’écrie : "- Quel mal a-t-il fait ?"

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     Pour s’entendre répondre : "- Crucifie le ! Crucifie le !" 

     Et pourquoi ? Parce qu’il se déclare le Fils de Dieu. Le gouverneur se sent de plus en plus troublé, il prend peur : le rêve de sa femme, les déclarations du Christ sur son identité confirmée par les Juifs, voilà qui devient une vilaine affaire qui le dépasse.

    Pilate tergiverse à nouveau, cherche à relâcher Jésus, mais les Juifs s’acharnent, il comprend qu'il n’arrivera à rien. Il faut que cette affaire soit vite expédiée. La Pâque juive arrive le surlendemain dimanche, avec un immense rassemblement de Juifs à Jérusalem. Il pourrait y avoir des manifestations, des troubles. Le gouverneur veut le calme. Alors il demande qu’on lui apporte de l’eau. Et devant la foule, dans un geste symbolique,  il se lave les mains :

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    « Je suis innocent du sang de ce juste, déclare-t-il ; cela vous regarde. » Le gouverneur vient de montrer publiquement qu’il n’est pas responsable de la mort du Christ.

    Qu’est-ce qui a pu pousser Pilate à déclarer que le Christ était un juste ? Au delà de sa conviction personnelle, n’est-ce pas l’expression que sa femme a employée ? « - Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste ! »

    Peut-on imaginer aujourd’hui qu'un juge au tribunal s’interrompe au cours de la séance pour entendre un message express de son épouse, qui lui demande de tenir compte de son rêve à elle, avant de juger l’accusé ?

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    C’est bien là un témoignage formidable que les rêves étaient reconnus et respectés de façon générale dans l’Antiquité, tant par les Juifs que par les Romains, comme par ceux qui vont devenir les premiers Chrétiens. Et les personnages les plus éminents en tenaient compte pour prendre leurs décisions, prenant en considération leur rêves, comme ceux de leur femme !

    femme 4 Fayoum_small.jpg

     Illustrations :

     Je remercie les artistes qui m’ont permis d’illustrer mon blog

    Le Christ de St Jean de la Croix, vision du mystique espagnol peinte par Salvator Dali

    Le rêve de Joseph, par Goya, peintre espagnol 1746-1828

    La fuite en Egypte par Giotto (1266-1337 )

    Ponce Pilate campé par l’acteur Richard Burton

    Tête de femme antique : portrait de Fayoum

    Tête d’homme antique : portrait de Fayoum

    Ecce Homo de Antonio Ciseri, 19ème siècle

    Pilate se lave les mains : peintre inconnu

    Photo du tribunal de Nuremberg en 1945

    Tête de femme antique : portrait de Fayoum