7 Et soi-disant petits rêves - Page 21
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UN RÊVE, CE VENDREDI, IL Y A 2008 ANS
Voici le Vendredi de Pâques, le jour où le Christ fut condamné et crucifié.
En cette occasion, je voudrais vous montrer comment dans la vie de cet homme, de sa naissance à sa mort, les rêves sont présents et interviennent dans son entourage pour indiquer comment se comporter à son égard. Pour lui, comme pour tous les humains de par le monde, toujours et partout, les rêves viennent donner inlassablement à chacun des conseils et des indications. On commence à s’en souvenir ou à s’en apercevoir.
Je ne soulignerai jamais assez fort le rôle que les rêves ont joué dès sa naissance dans la vie de cet homme Jésus, considéré comme le fils de Dieu. Qu’on se rappelle déjà avant sa naissance, comment Joseph reçoit l’ordre de l’ange Gabriel de prendre soin de Marie, cette jeune femme qui attend un enfant, dont il n’est pas le père. A quel moment est-ce que Joseph voit l’ange ? C’est dans son rêve.
Quelques mois plus tard, l’ange apparaît à nouveau pour ordonner à Joseph de s’enfuir en Egypte pour protéger l’enfant du massacre organisé par le roi Hérode. Et c’est encore dans un rêve !
Que seraient le Nouveau Testament et deux mille ans de vie spirituelle en Occident, sans ce rêve, qui sauve la vie de l’enfant Jésus ?
Et que dire, quand on évoque le récit suivant, dont on ne parle jamais, à un tel point que quand je le mentionne, on me regarde d’un œil soupçonneux et l’on ne me croit pas. Ce récit se trouve dans l’Evangile selon Mathieu, ch.27, versets 11 à 25.
Il y a aujourd’hui 2008 ans, le Christ comparait au tribunal devant le gouverneur romain à Jérusalem, chargé de la justice.
Le gouverneur est Ponce Pilate, qui passe, selon certains, pour un gouverneur dur et rusé.
Il trouve devant lui un homme qui vient d’être battu par les Juifs, montés par les prêtres.
Ils accusent Jésus d’être un rebelle qui se prétend roi et menace le pouvoir de l’empereur romain. Pilate interroge le prisonnier et reste très étonné de ne pas recevoir de réponses, ou alors des réponses qui le troublent et l’inquiètent : cet homme déclare que son royaume n’est pas de ce monde.
Il ne trouve aucun motif pour condamner cet homme. Il cherche à le sauver. Il connaît la coutume juive de libérer un prisonnier au moment de Pâques. Un criminel vient d’être condamné, Barrabas. Pilate demande alors aux prêtres qui accusent le Christ :
« Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus, qu’on appelle le Christ ? »
Et le texte rajoute : « Car il savait que c’était par jalousie que les prêtres avaient livré Jésus. »
Et à ce moment là,…chose inouïe,… inimaginable dans notre société :
Un homme entre dans le tribunal et s’annonce comme le serviteur de la femme de Ponce Pilate. Il demande à être reçu par le gouverneur, auquel il vient transmettre un message urgent de sa femme.
En pleine séance, il vient dire au gouverneur que sa femme le supplie de ne pas se mêler de cette histoire. « Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste, car dit-elle, elle vient d’avoir le jour même un rêve qui l’a tourmentée, et où elle a beaucoup souffert à cause de cet homme.
Cela, le serviteur le dit-il publiquement ? En tous cas, le juif Mathieu, le futur évangéliste, rapporte son intervention.
Pilate écoute le messager, puis reprend la séance. Que fait-il ? Il tergiverse, il essaie de sauver le Christ, il s’indigne de voir les Juifs exiger la mort d’un innocent et demander la grâce pour un meurtrier. Lui, le juge, il ne trouve aucun motif d’accusation. Révolté, il se penche vers la foule au bord de l’émeute, et s’écrie :
- Quel mal a-t-il fait ?
Pour s’entendre répondre :
- Crucifie le ! Crucifie le !
Et pourquoi ? Parce qu'il se déclare le fils de dieu.
Le gouverneur se sent de plus en plus troublé, il prend peur : le rêve de sa femme, les déclarations du Christ sur son identité, confirmées par les Juifs, voilà qui devient une vilaine affaire qui le dépasse.
Pilate tergiverse à nouveau, cherche à relâcher Jésus, mais les Juifs s’acharnent, il comprend qu'il n’arrivera à rien. Il faut que cette affaire soit vite expédiée. La Pâque juive arrive le surlendemain dimanche, avec un immense rassemblement de Juifs à Jérusalem. Il pourrait y avoir des manifestations, des troubles. Le gouverneur veut le calme. Alors il demande qu’on lui apporte de l’eau. Et devant la foule, dans un geste symbolique,
il se lave les mains :
« Je suis innocent du sang de ce juste, déclare-t-il ; cela vous regarde. »
Le gouverneur vient de montrer publiquement qu’il n’est pas responsable de la mort du Christ.
Qu’est-ce qui a pu pousser Pilate à déclarer que le Christ était un juste ? Au delà de sa conviction personnelle, n’est-ce pas l’expression que sa femme a employée ?
« - Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste ! »
Peut-on imaginer aujourd’hui qu’un juge au tribunal s’interrompe au cours de la séance ...
pour entendre un message de son épouse, qui lui demande de tenir compte de son rêve à elle, avant de juger l’accusé ?
C’est bien là un témoignage formidable que les rêves étaient reconnus et respectés de façon générale dans l’Antiquité, tant par les Juifs que par les Romains, comme par ceux qui vont devenir les premiers Chrétiens. Et les personnages les plus éminents en tenaient compte pour prendre leurs décisions, prenant en considération leur rêves, comme ceux de leur femme !
Illustrations :
Je remercie les artistes qui m’ont permis d’illustrer mon blog
Le Christ de St Jean de la Croix par Salvator Dali
Le songe de Joseph par Goya ( 1746-1828)
La fuite en Egypte par Giotto (1266-1337 )
Ponce Pilate campé par l’acteur Richard Burton
Jésus silencieux : Film "La passion" ?
Tête d’homme antique : portrait de Fayoum
Ecce Homo de Antonio Ciseri, 19ème siècle
Tribunal: photo du procès de Nuremberg
Tête de femme antique : portrait de Fayoum -
REVER EST INDISPENSABLE AU BIEN ÊTRE
ET COMPRENDRE SES RÊVES ?
NE SERAIT-CE PAS LA CLE REVOLUTIONNAIRE DU MIEUX ÊTRE ?
Pour se trouver en forme, une bonne nuit de sommeil s’avère très bienfaisante. Cependant, ce n’est pas tant le sommeil qui est réparateur, mais c’est la période où l’on rêve. Depuis un demi-siècle, de nombreuses recherches ont eu lieu pour étudier la physiologie du rêve.
Les scientifiques ont mis plusieurs faits en évidence :
Le sommeil paradoxal et les rêves
C’est le neurophysiologiste français, le Dr Michel Jouvet, qui, en 1958, a mis en évidence l’existence du sommeil paradoxal dans son laboratoire du sommeil.
Quand on dort, le cerveau entre, toutes les 90 minutes, dans une activité très intense, qui dure 20 mn, alors que le reste du corps est complètement passif, immobile et mou. A cause de cette opposition, il a appelé cette phase du sommeil : le sommeil paradoxal.
C’est dans cette phase de sommeil paradoxal que les rêves apparaissent, et que l’on s’en souvient.
Cette découverte scientifique historique a donc ruiné les théories de la psychanalyse freudienne en apportant la preuve que le rêve est une activité instinctive autonome et non pas la réalisation camouflée d’un désir interdit et refoulé.
Les rêves et la santé : Rêver est une activité naturelle qui entretient la vie
Dans le monde entier, de très nombreuses recherches ont été poursuivies en laboratoires sur les humains et sur les animaux.Ainsi on a constaté que les animaux, privés de sommeil paradoxal, meurent au bout de quelques semaines. L’autopsie ne révèle pourtant aucune lésion organique.
L’humain privé de sommeil paradoxal et donc de rêves, commence à perdre la faculté de penser, a des trous de mémoire, son comportement social se dégrade, il devient anxieux et agité.
Mais plus encore : il s’avère que le rêve permet de s’adapter au stress, il vient équilibrer la vie psychique. Dans les difficultés, les épreuves, au moment de traumatismes, de stress, c’est alors que l’on rêve beaucoup. Peut être avez-vous vous-même constaté que dans les périodes de changement, de réorientation, que vous avez traversées, vous avez reçu alors beaucoup de rêves ?
Conclusion
Le fait de rêver apparaît comme une nécessité vitale. Rêver est une fonction naturelle, instinctive, de l’organisme, qui vient aider la personne en difficulté à s’orienter et s’adapter au cours de la vie. Le rêve participe au maintien de la santé, de l’équilibre ; plus encore, il rétablit le mieux être et conduit à la guérison.
Ainsi, il apparaît que le rêve exerce une activité thérapeutique naturelle.
Les sociétés à rêves
Cette valeur du rêve, que l’on est en train de redécouvrir, a été connue toujours et partout depuis des temps immémoriaux. Il n’y a pas une société, qui autrefois n’ait pas accordé aux rêves la plus haute considération. Partout, du Nord au Sud, de l’Orient à l’Occident, tous, des plus puissants aux plus petits, avaient recours à un corps spécial d’interprètes pour se faire interpréter leurs rêves.
Ces interprètes, hommes et femmes, étaient également des médecins, des prêtres, conscients d’un sacerdoce, auquel elles et ils se consacraient. Un bon exemple est celui d’Hippocrate, célèbre médecin grec, père du fameux serment, qui était prêtre et interprète de rêves dans le sanctuaire de Kos. C’était la même chose dans la Chine ancienne, où il existe toujours un grand lieu de pélerinage : « Le mont de pierres et de bambous ». On s’y rend pour demander conseil aux rêves, pour guérir, pour recevoir un conseil sur sa vie.
Savoir pourquoi le rêve a été jeté dans le mépris en Occident est une longue histoire, dans laquelle la volonté d’absolutisme des autorités religieuses et politiques a joué le rôle prépondérant le plus néfaste.
Mais aujourd’hui, la curiosité au sujet des rêves revient et s’intensifie.
On accepte l’idée que les rêve puissent avoir un sens et on cherche à les comprendre.
Je vous propose alors aujourd’hui de vous donner en exemple un rêve, qui vient de m’être raconté. Vous verrez combien l’interprétation de ce rêve montre à la rêveuse, pourquoi elle ne va pas bien, et l’invite ainsi à corriger son attitude pour l’aider à mieux vivre.
Le rêve de Caroline
Caroline est une jeune femme de vingt-cinq ans, qui exerce un métier très prenant. Elle se sent fatiguée, elle manque de dynamisme dans son travail, elle n’a le goût de rien dans sa vie. Bref, elle semblerait bien qu’elle soit dépressive. Elle vient de recevoir un rêve qu’elle me raconte :
Rêve
J’étais chez ma grand-mère, dans ma chambre.
Avec moi se trouvait Charlotte, une des héroïnes du film « Sex and the City ».
A mon grand effroi, je vis que Charlotte était blessée le long de la cuisse, sur le côté intérieur. Pire encore, elle ne pouvait plus bouger sa colonne vertébrale.
Je me demandais comment cela était arrivé . C’était affreux, le rêve était glauque.
Interprétation
Voici maintenant l’entretien pendant lequel l’interprétation a eu lieu .
La chambre chez la grand mère
- Caroline, parlez-moi de chez votre grand-mère. Que s’y qui passait-il ?
- Oh ! C’était très agréable chez ma grand-mère ! J’aimais beaucoup y aller, c’était les vacances, la détente. C’est là-bas que j’ai rencontré mes premiers flirts. J’étais heureuse.
- Et la chambre ? Que pouvez-vous m’en dire ?
Le regard de la jeune femme se voile et s’en va, dans le loin.
- C’est là que j’ai vécu mes premières amours. Ce sont de beaux souvenirs dit-elle avec un soupir.
Je reprends ce qui vient d’être dit :
- Votre rêve vous parle ainsi de celle qui a fait la place dans sa vie à la détente et à l’amour.
Dîtes-moi maintenant : Qui est Charlotte ? C’est quel genre de femme ?
Charlotte
-Charlotte, c’est une des quatre amies dans « Sex and the City ». Alors que les autres femmes vivent leur vie sexuelle sans complexes et font l’amour quand elles en ont envie, avec qui elles en ont envie, Charlotte, elle, est la jeune femme à principes. Elle ne veut pas d’une relation provisoire, elle cherche une relation sérieuse, voudrait fonder une famille. Elle est sage et ne veut pas coucher comme ça.
- Bien, et maintenant, à quoi, ce que vous dîtes là, vous fait-il penser en ce moment, dans votre vie actuelle ? Est-ce que d’une certaine manière vous ne feriez pas comme Charlotte ?
Caroline pose sa tête dans ses mains, se tait un instant, puis me dit d’une voix triste :
- Si, c’est tout à fait ça, je vis comme Charlotte. J’ai rencontré, il y a peu, un homme qui me plaisait, j’ai eu envie de faire l’amour avec lui, mais je n’ai pas voulu de relation sans lendemain. Maintenant il est parti.
Comment ne pas sentir son cœur se serrer devant ces conflits de la vie, cette opposition parfois si douloureuse entre les principes et la vie instinctive naturelle ?
Doucement je reprends :
- Et que vous montre votre rêve ? Regardez dans quel état se trouve Charlotte ?
La cuisse est blessée, la colonne vertébrale est immobilisée
- Caroline, l’image est grave, elle montre dans quel état vous a mis votre refus dernièrement. C’est comme si que vous ne pouviez plus faire l’amour, vous ne pouvez plus accueillir l’homme entre vos cuisses, ni l’accompagner dans ses mouvements. L’énergie est bloquée dans votre corps. Vous ne pouvez plus bouger.
Dans le rêve, vous remarquez :
Je ne savais pas comment c’était arrivé
Le rêve vous invite à réfléchir à votre comportement. Vous ne vous rendez pas compte de la façon dont vous vous blessez et vous paralysez . Votre rêve vous montre que vous vous faites vivre un cauchemar. Il vous rappelle que vous avez besoin de rencontrer l’homme et de flirter, comme vous le faisiez chez votre grand-mère, pour le plaisir.
Vous savez, Caroline, faire l’amour, c’est le meilleur stimulant, c’est anti-stress, anti-angoisse, anti-tristesse. Les sexologues vous le diront : dans le plaisir, votre corps produit des hormones, les endorphines qui sont une véritable panacée, elles exercent un effet euphorisant, elle donne de l’énergie et de la créativité, bien plus que toutes les autres activités, sportives ou autres.
Vous en avez besoin.
Et j’ai rajouté : Vous devriez lire les livres du sexologue, le Dr Gérard Leleu.
Il a écrit de très nombreux ouvrages, "Le traité des caresses", ou aussi « Le traité des orgasmes » chez Leduc.S. Vous verriez combien ce sexologue célèbre vous dit exactement la même chose que votre rêve.
Caroline m’a regardée et a conclu :
- Le rêve a raison. Je me fais du mal. Je comprends maintenant pourquoi je n’arrivais pas à me débarrasser de lui. Ca fait trois semaines qu’il me revient constamment à l’esprit. Il était vraiment important. Merci de m’avoir aidée à le comprendre.
Le rêve lui a montré les conséquences de son choix. La jeune femme est repartie avec un autre point de vue sur la vie, dans une nouvelle dynamique. Et soyons sûr, que, comme l’expérience le montre, le rêve la préviendra, si elle se trouve dans des amours qui ne lui conviennent pas, ou si elle se lance dans une activité sexuelle abusive, qui nuirait à sa santé.
J’ai choisi cet exemple tout récent, mais je pourrais vous en proposer des centaines d’autres que j’ai exposés dans mes livres, mes articles et sur mon blog.
Comprenez vous maintenant, que mieux que quiconque, c’est le rêve qui sait ce dont vous avez besoin pour vivre mieux, vivre dans le plein épanouissement de vos possibilités ?
Est-ce qu’une révolution ne serait pas en train de naître, venant transformer les mentalités, redonnant leur dignité aux rêves et à leurs interprètes, permettant ainsi l’échange entre le conscient et l’inconscient pour le mieux-être de tous ?
A lire aussi :
Je vous recommande les exposés excellents du Dr Jean Michel Crabbé sur les rêves et sur le sommeil paradoxal.
Vous les trouverez sur Google en tapant son nom.
Illustrations :
Je remercie les artistes et les photographes qui me permettent d’illustrer mon blog :
Lune et soleil au pôle nord : myangels.bleublog.ch