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7 Et soi-disant petits rêves - Page 18

  • LES RÊVES ET LA RECHERCHE DU DIVIN , ETUDE 1

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    QUE ME SERT, Ô GABRIEL, QUE TU SALUES MARIE,

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    SI TU N'AS PAS LE MÊME MESSAGE POUR MOI ?

     

    Voici Noël la semaine prochaine, où l'on célèbre la naissance de l'enfant, dans lequel le Divin vient s'incarner. Après deux mille ans, qu'en est-il aujourd'hui de ce message de la Bible, de cette tradition spirituelle occidentale ?  Que vaut pour nous la naissance d'un enfant divin ? En quoi sommes-nous concernés par cette affaire ?

    C'était bien là aussi l'apostrophe du poète allemand Angelus Silesius, qui au 17ème siècle s'écrie :

    Que me sert, ô Gabriel, que tu salues Marie,

    Si tu n'as pas le même message pour moi ?

     

    A quoi cela me sert-il en effet de savoir qu'une femme ait porté en elle la divinité ? Ce que je veux, moi, avec d'autres, c'est vérifier personnellement l'existence de cette réalité, sinon, pour moi, elle n'existe pas.

    Voici un rêve qui, avec des images d'aujourd'hui, atteste l'existence de cette réalité à une femme d'aujourd'hui. L'annonce en a été faite à Dora.

    Dora est une femme sans prétention. Elle cherche à mieux comprendre qui elle est et vient d'entreprendre un travail avec ses rêves qui la guident. Et voici qu'à son tour, elle reçoit une révélation.

     

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     Rêve : Un parfum nommé PRESENCE

    Je suis dans une pièce où les volets sont fermés. Il y règne une lumière assez sombre, brun brillant, dorée. Je vois à gauche, sur une tablette, une bouteille de parfum. Dessus est inscrit le mot PRESENCE.

     

    Interprétation :

    Avec la première image, le rêve indique le sujet dont il va parler.

     

    Une pièce aux volets fermés

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    La lumière du jour est exclue de cet espace. Cette lumière désigne le soleil, la faculté du conscient qui donne une certaine façon d'éclairer les choses, de voir et de comprendre la vie. Le rêve parle ainsi d'emblée de se fermer à la vision consciente extérieure, pour entrer dans un espace intérieur sombre, où les choses apparaissent différemment, entrer dans l'inconscient et les rêves qui en sont le langage.

    Cette entrée ne peut avoir lieu qu'en se fermant, en s'isolant dans la solitude et le retrait.

    Les alchimistes, ces champions de l'œuvre intérieure, l'ont sans cesse déclaré. Ils conseillaient une grande prudence, ils recommandaient de garder « un vase bien clos ».

    « Fais attention que ta porte soit bien et solidement fermée », disaient-ils.

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     Le moi et ses points de vue limités, les avis des autres, les influences exercées par les modes de pensées environnants sont tenus à l'écart. Le dialogue avec le monde intérieur par les rêves exige une attention exclusive.

     

    Il règne une lumière sombre, brun brillant, dorée.

    La rêveuse s'est ainsi concentrée sur son obscurité intérieure, d'où émane une sombre clarté. Cette lumière ne peut apparaître que dans l'obscurité, elle naît de cette obscurité.

    La rêveuse voit alors luire une autre lumière, une nouvelle façon d'éclairer les choses.

    Tel est l'éclairage clair-obscur fourni par les rêves.

     

    La lumière brun brillant

    Cette lumière intérieure est brune, de la couleur de la terre, de ce qu'il y a de plus humble, banal, prosaïque.

    Cette couleur, dit la rêveuse, est en fait celle de la merde.

    Cette image symbolise la « materia prima », la matière première de notre vie, l'inconscient qui nous habite, constitué de cette foule de faits intérieurs, nocturnes et diurnes, qui défilent dans notre âme, sans que nous y fassions attention, ou que nous sachions les comprendre. Ce sont nos pensées, nos sentiments, nos émotions, nos ressentis, nos intuitions, tous ces mouvements intérieurs, invisibles du monde extérieur.  Ce sont aussi nos agitations, nos soucis, nos problèmes, appelés les « emmerdes », qui assombrissent notre vie, dont nous prétendons qu'elle devrait toujours être riante.

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    La lumière brun brillant, dorée

    Mais cette lumière est aussi paradoxalement brillante, dorée. Que signifie cette image ?

    L'or

    Ce métal inaltérable symbolise ce qui est le plus précieux aux yeux des humains. 

    Les alchimistes, qui savaient fabriquer l'or, parlaient de leur or non vulgaire, l'or intérieur, la présence du divin dans l'âme. La lumière de la divinité se révèle quand l'être conscient entre dans sa profondeur, y descend, regarde les images qui apparaissent. Quand ce travail s'effectue dans l'humilité, à l'abri de toute influence extérieure, le rêveur prend alors contact avec sa réalité intérieure, avec son ombre, ce brun qui lui répugne, avec « sa merde », comme celle de tout un chacun. C'était là le conseil de l'alchimiste Morien le Romain, qui disait :

     «  Prends cette chose qui est foulée aux pieds sur ses tas de fumier, sinon, voulant monter sans échelle, tu tomberas sur la tête. »

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    D'autres, indiquaient de même comment trouver l'or philosophale :

    « - Il est jeté sur les chemins, disaient-ils, foulé aux pieds par les passants, ou encore :

    « - Il est extrait d'un endroit méprisable : « in  stercore invenitur », on le trouve dans les excréments ».

    La divinité se présente dans ce qu'il y a de plus bas, dans ce que l'on méprise en soi.

    C'est dans ce qu'il y a de plus petit et de plus méprisé que se révèle la divinité.

    N'est-ce pas le message de Noël ?

    N'est-ce pas ce que s'exclame Marie qui a mis au monde l'enfant divin ?

    « - Il a regardé la bassesse de sa servante. »

     

    Le parfum

    Quand la rêveuse prend contact avec l'inconscient, jaillit alors de l'obscurité une nouvelle clarté, une nouvelle lumière, une nouvelle conscience, qui, elle, ne vient pas des lumières du moi extérieur, elle vient de l'intérieur, de la gauche.

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    C'est alors que la rêveuse découvre une bouteille de parfum.

    A partir d'une matière dense et solide, l'artisan, l'artiste a tiré un liquide subtil qui a concentré, exalté tous les arômes. Avant de se dilater en respirant ces essences enivrantes, il convient de se rappeler que le parfum représente un produit très élaboré obtenu après des distillations répétées. Dans les rêves il symbolise un travail sur soi permanent, qui permet de parvenir à la quintessence, la divinité en soi.

    Le parfum du rêve indique ainsi qu'à la suite de longs efforts dans son laboratoire intérieur la rêveuse parvient à un état essentiel de l'être, entre en relation avec ce qu'il y a de plus subtil en elle, qui la transporte à un autre niveau de conscience.

    Le parfum fait pressentir la divinité à l'œuvre dans l'humain.

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    PRESENCE

    Le parfum s'appelle PRESENCE. Le travail intérieur où le conscient, guidé par les rêves, explore l'inconscient, conduit à une conscience renouvelée. L'air que la rêveuse respire, la qualité de l'atmosphère spirituelle est désormais imprégnée d'une odeur subtile, d'une vibration invisible mais perceptible par le nez, le ressenti.

    Cette essence, cette quintessence, cette qualité suprême de l'être s'appelle « PRESENCE ». La rêveuse prend contact avec sa réalité profonde, elle ressent à l'intérieur d'elle même la présence de la divinité qui l'habite et l'accompagne.

    Le Christ ne disait-il pas : « Le Royaume des Cieux est au dedans de vous ? »

    Le rêve vous conduit à votre royaume intérieur.

     

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     Quand vous analysez un rêve, il faut toujours vous rappeler que ses images correspondent soit à un bilan, soit à une possibilité. Si donc vous recevez des indications comme je viens d'en évoquer, il s'agit en toute sincérité de garder un cœur simple et reconnaissant et de se rappeler que le destin qui vous échoit est celui de toute âme humaine, le but de votre incarnation.

     

    Je vous laisse avec ces vers écrits par Saint Augustin (1) il y a 1600 ans :

     

    Je t'ai aimé bien tard

    Beauté ancienne et toujours nouvelle,

    Je t'ai aimé bien tard !

    Tu étais au dedans de moi-même,

    Et moi, j'étais en dehors de moi-même.

     

    C'était en ce dehors que je te cherchais,

    En me ruant sur ces beautés, pourtant crées par toi,

    J'y perdais ma propre beauté.

    Tu étais avec moi, mais moi, je n'étais pas avec toi...

     

    Tu m'as appelé, tu as crié

    Et tu as triomphé de ma surdité.

    Tu as brillé, tu as fait resplendir tes rayons

    Et tu as chassé les ténèbres de mon aveuglement.

     

    Tu as répandu l'odeur de tes parfums :

    J'ai commencé à les respirer et j'ai soupiré après toi.

    J'ai goûté la douceur de ta grâce

    Et j'ai eu faim et soif de toi...

     

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    Citation : Saint Augustin ; Confessions, livre X, XXVII,38, Les belles Lettres, T.II, paru en 1926

    Illustrations

    Je remercie les artistes et les photographes dont les œuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.

    Gabriel, de l'artiste italien Giovanni Bellini vers 1465

    Annonciation de l'artiste anglais Dante Gabriel Rossetti (1828-1892)

    Angeleyes :http://laurent.picsinthebox.com

    Prière : lysdesaron.com

    Porte fermée :http://www.accent.chaumont.fr

    Lumière sombre :http://farm4.static.flickr.com

    Prends cette chose...sur les tas de fumier : Extrait de l'œuvre de l'artiste alchimiste allemand Michel Maier, 1617, « Symbola aureae mensae duodecim nationum, cité par Etienne Perrot dans « La voie de la transformation, éditions la Fontaine de Pierre, p. 58

    Spirale jaune rouge et violette de Sophie Dumont

    Parfum : http ://thumbs.dreamstime.com

    Parfum : http ://guerlain, eau de parfum Idylle

    Parfum : http://www.ludimaginary.net

    Nativité : ?

  • LES DINOSAURES ET LA FABLE

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    Notre cher fabuliste La Fontaine décrivait les humains et les représentait sous l’image des animaux : le loup, le renard, l’agneau, la cigale, la fourmi. «Je me sers d'animaux pour instruire les hommes », disait-il.

    Il reprenait ainsi directement la pédagogie des rêves.

    La dernière fois, avec le rêve de Cynthia, nous en avons vu ainsi un exemple vivant et actuel : pour prévenir la maman que sa jeune adolescente courait le danger d’être séduite, le rêve s’est servi des images d’un tigre qui voulait dévorer un chaton.

    Voici aujourd’hui un autre rêve qui met en scène des animaux. Cette fois-ci, ce sont des dinosaures, qui existent toujours au sein de la psyché, à l’intérieur du cœur des hommes.

    Voyons le rêve qu’Adeline, une de mes élèves de 6ème, m’a raconté dans une rédaction. Le sujet était :

    "Vous raconterez un rêve qui vous a particulièrement impressionné."

     

    Voici les circonstances du rêve, qu'Adeline a racontées :

    Un soir, en rentrant chez moi après l’école, j’aperçus sur le trottoir un petit dinosaure en porte-clé. Je me baissai et le ramassai. Arrivée à la maison, je le posai sur la commode dans l’entrée. Ma sœur, qui passait par là, le vit et le prit. donosaure.JPG           

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     Puis elle vint me voir dans ma chambre et me montra quelque chose d’étrange : le dinosaure s’ouvrait au milieu de son ventre en deux parties.

    Le soir, je m’endormis et fis le rêve suivant :

     

    Rêve

    Je me trouvais dans la jungle et marchais avec ma soeur. Soudain surgit une bête énorme, un dinosaure.

     En nous voyant, il ouvrit la gueule, et dévora ma sœur.

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    Terrorisée, je m’enfuis à toutes jambes pour échapper à la mort affreuse dans les mâchoires, quand j’entendis un CRAC assourdissant. Je me retournai et vis le ventre de l’horrible monstre se fendre en deux. De ses entrailles sortit une multitude d’enfants qui ressemblaient tous à ma sœur et criaient :

    « - Adeline, Adeline ! On a faim ! »

    on a faim grootgezin_292x237.jpg Je compris tout de suite que j’allais être leur prochain repas.

    Une seule fille ne hurlait pas. Je la pris par la main en croyant qu’elle était ma sœur et je rentrai à la maison avec elle.

    J’étais soulagée. Je montai dans ma chambre et ma sœur me suivit. Là, elle claqua la porte et se transforma en dinosaure !

    A ce moment là, le réveil sonna et j’ouvris les yeux pour une nouvelle journée. Je me levai, mis mon pied par terre,…sur le dinosaure. Je le pris de fort méchante humeur et le jetai directement dans la poubelle, pensant que c’était lui l’auteur de ce cauchemar atroce.

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     Interprétation

    Le rêve décrit de façon frappante la façon dont les deux sœurs se comportent l’une avec l’autre. Leurs rapports sont ceux des animaux de la jungle, ce ne sont pas encore des comportements sociaux. Dans cette jungle, la gueule, les mâchoires, les dents surgissent de tous côtés. Ce sont les engueulades, les réflexions mordantes, les disputes qui jaillissent sous le moindre prétexte. Les deux sœurs s’entredévorent et cherchent à satisfaire l’instinct dominant de la faim, l’instant dominant de l puissance, détruire l’autre pour pouvoir exister, prendre son plaisir aux dépens de l’autre, satisfaire des désirs insatiables.

    Adeline est ainsi le premier dinosaure qui agresse sa sœur. Mais celle-ci se défend, répond par des engueulades et cherche à « bouffer » son aînée en représailles. Et même si, un peu plus tard, la rêveuse se retrouve dans un cadre civilisé hautement évolué, non plus dans la jungle, mais dans le milieu protégé de la maison, les comportements préhistoriques, primaires, instinctifs ne sont pas pour autant humanisés. C’est toujours à celui qui « bouffera » l’autre, sans cesse.

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    Ainsi le rêve, cette nuit là s’est servi des animaux pour instruire ma gentille élève et lui expliquer sa fable personnelle.

    Les deux sœurs, aussi charmantes et douces qu’elles puissent sembler, se montrent l’une comme l’autre, égoïstes, agressives, dominatrices, jamais satisfaites. Cependant, ces comportements archaïques n’ont plus leur place dans une société humaine civilisée. Et le rêve, sans même être compris, a agi sur la fillette, qui a adopté symboliquement le geste adéquat : elle a jeté le dinosaure à la poubelle. Ce porte clé dinosaure ne lui ouvrira aucune porte et ne lui donnera pas la solution pour pouvoir vivre avec sa sœur.

     

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    Illustrations

    Je remercie les artistes et photographes dont les œuvres m’ont permis d’illustrer mon blog.

    Dinosaure porte clé : www.kawaïland.com

    Commode : www.agitcoul.eu

    Jungle : rubrikabrak.over-blog.com

    Dinosaure : www.schizodoxe.com

    Dinosaure : http://www.nanoblog.com

    « On a faim » : www.plusmagazine.be

    Tête de dinosaure : www.carnet-de-voyage.net

    Trois têtes de bêtes préhistoriques : http://mini40.m.pic.centerblog.net

    Deux « gentilles petites sœurs » : Ma sœur et moi : http://vava.1.unblog.fr