UN RÊVE, CE VENDREDI, IL Y A 2008 ANS (21/03/2008)
Voici le Vendredi de Pâques, le jour où le Christ fut condamné et crucifié.
En cette occasion, je voudrais vous montrer comment dans la vie de cet homme, de sa naissance à sa mort, les rêves sont présents et interviennent dans son entourage pour indiquer comment se comporter à son égard. Pour lui, comme pour tous les humains de par le monde, toujours et partout, les rêves viennent donner inlassablement à chacun des conseils et des indications. On commence à s’en souvenir ou à s’en apercevoir.
Je ne soulignerai jamais assez fort le rôle que les rêves ont joué dès sa naissance dans la vie de cet homme Jésus, considéré comme le fils de Dieu. Qu’on se rappelle déjà avant sa naissance, comment Joseph reçoit l’ordre de l’ange Gabriel de prendre soin de Marie, cette jeune femme qui attend un enfant, dont il n’est pas le père. A quel moment est-ce que Joseph voit l’ange ? C’est dans son rêve.
Quelques mois plus tard, l’ange apparaît à nouveau pour ordonner à Joseph de s’enfuir en Egypte pour protéger l’enfant du massacre organisé par le roi Hérode. Et c’est encore dans un rêve !
Que seraient le Nouveau Testament et deux mille ans de vie spirituelle en Occident, sans ce rêve, qui sauve la vie de l’enfant Jésus ?
Et que dire, quand on évoque le récit suivant, dont on ne parle jamais, à un tel point que quand je le mentionne, on me regarde d’un œil soupçonneux et l’on ne me croit pas. Ce récit se trouve dans l’Evangile selon Mathieu, ch.27, versets 11 à 25.
Il y a aujourd’hui 2008 ans, le Christ comparait au tribunal devant le gouverneur romain à Jérusalem, chargé de la justice.
Le gouverneur est Ponce Pilate, qui passe, selon certains, pour un gouverneur dur et rusé.
Il trouve devant lui un homme qui vient d’être battu par les Juifs, montés par les prêtres.
Ils accusent Jésus d’être un rebelle qui se prétend roi et menace le pouvoir de l’empereur romain. Pilate interroge le prisonnier et reste très étonné de ne pas recevoir de réponses, ou alors des réponses qui le troublent et l’inquiètent : cet homme déclare que son royaume n’est pas de ce monde.
Il ne trouve aucun motif pour condamner cet homme. Il cherche à le sauver. Il connaît la coutume juive de libérer un prisonnier au moment de Pâques. Un criminel vient d’être condamné, Barrabas. Pilate demande alors aux prêtres qui accusent le Christ :
« Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus, qu’on appelle le Christ ? »
Et le texte rajoute : « Car il savait que c’était par jalousie que les prêtres avaient livré Jésus. »
Et à ce moment là,…chose inouïe,… inimaginable dans notre société :
Un homme entre dans le tribunal et s’annonce comme le serviteur de la femme de Ponce Pilate. Il demande à être reçu par le gouverneur, auquel il vient transmettre un message urgent de sa femme.
En pleine séance, il vient dire au gouverneur que sa femme le supplie de ne pas se mêler de cette histoire. « Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste, car dit-elle, elle vient d’avoir le jour même un rêve qui l’a tourmentée, et où elle a beaucoup souffert à cause de cet homme.
Cela, le serviteur le dit-il publiquement ? En tous cas, le juif Mathieu, le futur évangéliste, rapporte son intervention.
Pilate écoute le messager, puis reprend la séance. Que fait-il ? Il tergiverse, il essaie de sauver le Christ, il s’indigne de voir les Juifs exiger la mort d’un innocent et demander la grâce pour un meurtrier. Lui, le juge, il ne trouve aucun motif d’accusation. Révolté, il se penche vers la foule au bord de l’émeute, et s’écrie :
- Quel mal a-t-il fait ?
Pour s’entendre répondre :
- Crucifie le ! Crucifie le !
Et pourquoi ? Parce qu'il se déclare le fils de dieu.
Le gouverneur se sent de plus en plus troublé, il prend peur : le rêve de sa femme, les déclarations du Christ sur son identité, confirmées par les Juifs, voilà qui devient une vilaine affaire qui le dépasse.
Pilate tergiverse à nouveau, cherche à relâcher Jésus, mais les Juifs s’acharnent, il comprend qu'il n’arrivera à rien. Il faut que cette affaire soit vite expédiée. La Pâque juive arrive le surlendemain dimanche, avec un immense rassemblement de Juifs à Jérusalem. Il pourrait y avoir des manifestations, des troubles. Le gouverneur veut le calme. Alors il demande qu’on lui apporte de l’eau. Et devant la foule, dans un geste symbolique,
il se lave les mains :
« Je suis innocent du sang de ce juste, déclare-t-il ; cela vous regarde. »
Le gouverneur vient de montrer publiquement qu’il n’est pas responsable de la mort du Christ.
Qu’est-ce qui a pu pousser Pilate à déclarer que le Christ était un juste ? Au delà de sa conviction personnelle, n’est-ce pas l’expression que sa femme a employée ?
« - Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste ! »
Peut-on imaginer aujourd’hui qu’un juge au tribunal s’interrompe au cours de la séance ...
pour entendre un message de son épouse, qui lui demande de tenir compte de son rêve à elle, avant de juger l’accusé ?
C’est bien là un témoignage formidable que les rêves étaient reconnus et respectés de façon générale dans l’Antiquité, tant par les Juifs que par les Romains, comme par ceux qui vont devenir les premiers Chrétiens. Et les personnages les plus éminents en tenaient compte pour prendre leurs décisions, prenant en considération leur rêves, comme ceux de leur femme !
Illustrations :
Je remercie les artistes qui m’ont permis d’illustrer mon blog
Le Christ de St Jean de la Croix par Salvator Dali
Le songe de Joseph par Goya ( 1746-1828)
La fuite en Egypte par Giotto (1266-1337 )
Ponce Pilate campé par l’acteur Richard Burton
Jésus silencieux : Film "La passion" ?
Tête d’homme antique : portrait de Fayoum
Ecce Homo de Antonio Ciseri, 19ème siècle
Tribunal: photo du procès de Nuremberg
Tête de femme antique : portrait de Fayoum
09:30 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rêves, interprétation, christiane riedel, femme de Ponce Pilate, Jésus, condamnation, crucifixion
Commentaires
coucou,
je regarde régulièrement ton blog. Je suis émue à chaque fois de ce que tu nous donnes. J'ai aimé aussi en ce vendredi Saint ce que tu nous as envoyé sur le Christ et les rêves.
Je t'appelle très bientôt. Je sors d'une grosse grippe avec rechute, cela a duré presque un mois
je t'embrasse chantal
Écrit par : chantal.osorio- | 21/03/2008