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Rechercher : Le Christ blessé

  • 4 UNE FORCE QUI PORTE

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    UNE FORCE QUI PORTE

     

    Je vous ai raconté la dernière fois le rêve où Dieu promet à Abram que sa descendance possèdera le pays de Canaan. Je vais examiner aujourd’hui les conditions dans lesquelles ce rêve a été reçu, et nous aurons peut être quelque surprise quand je comparerai ces conditions avec l’expérience de deux autres personnes.

     

    Abram vient de battre les rois voisins pour libérer son neveu Lot, fait prisonnier. Le voilà de retour, assis sous sa tente. ( Genèse, ch.15 )

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    Il considère sa situation et fait un bilan :

    - Oui, il est vainqueur, mais en fait, il n’a rien gagné : il a même refusé de prendre le moindre trésor de guerre pour lui-même. C’est fort bien, mais, jusqu’à maintenant il vivait en paix avec les rois voisins, maintenant il s’en est fait des ennemis qui vont revenir punir ce nomade étranger. Abram ressent douloureusement qu’il n’a pas de terre qui lui appartienne et le protège. Sa position a de quoi inquiéter.

    Bien sûr, il se sait béni de Dieu, qui lui a déjà promis plusieurs fois qu’il donnerait la terre de Canaan à sa postérité.

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    Mais depuis, cette promesse n’est toujours pas réalisée. Car pour l’instant, les années passent, et lui Abram, n’a toujours pas de terre et surtout pas d’enfant qui assure sa lignée. Il a beau aimer sa femme, la belle Saraï ;

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    il a beau être un nomade riche et triomphant, posséder des serviteurs et des troupeaux, la seule chose qu’il désire, un fils, il ne l’a pas. Saraï est stérile.

    Immense frustration, longue épreuve, désespoir sombre et caché.

    Il se sent seul, submergé par son impuissance, poigné d’angoisse.

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    Et c’est là que, dans une vision, Dieu intervient et le console en une parole :

    « - Abram, ne crains pas, je suis ton bouclier …»

     

    Voici maintenant Marine, une femme vaillante. Elle a construit seule sa situation, elle se bat comme une lionne et réussit, en passant par des hauts et des bas, à traverser épreuve sur épreuve. Aujourd’hui, elle est épuisée, vidée, minée de surcroît par une grave gastro-entérite. Elle se demande à quoi bon toujours lutter et se sent l’envie de renoncer, d’abandonner, de partir,… de mourir.

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    Cette nuit, elle reçoit un rêve.

     

    Rêve : Est-ce que je vais m’en sortir ?

    Je me retrouvai dans un petit chemin, j’étais seule. C’était la nuit. J’étais dans le noir absolu. Je me sentais mal à l’aise, avec un mauvais pressentiment. Je me demandais : « Est-ce que je vais m’en sortir ? »

    C’est alors que j’ai senti deux mains qui me prenaient sous les aisselles et me sauvaient. Cette sensation était si forte que je me suis réveillée.

    Plusieurs jours durant j’ai encore senti le contact ferme de ces deux mains autour de mon corps qui me portaient.

    Marine se trouve dans la même situation que notre célèbre ancêtre : sa vie ne lui offre aucune perspective, elle se bat sans cesse pour ne rencontrer que des épreuves. Dans le désarroi, sans force, sans aide, elle se retrouve seule.

    Et c’est justement dans le vide de cette solitude qu’une force inconnue et familière survient, la saisit, la porte et la sauve. Et comme elle en témoigne, le lendemain, elle s’est sentie remplie de force et a repris sa vie avec entrain.

     

     

    Un troisième exemple maintenant vous montrera encore que c’est justement dans les expériences douloureuses que le divin se manifeste.

    Voici la vision de Catherine de Sienne (1347 à 1380), mystique catholique qui mena une vie très active au service de l’Eglise. Vous la connaissez sans doute.

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    Vision : Les moments les plus douloureux de ma vie

    Dans sa vision Catherine dialoguait avec le Christ, elle regardait avec lui des traces de pas qui avançaient sur le sable du rivage, au bord de la mer. Il y avait quatre empreintes, donc ces traces étaient celles de deux personnes qui cheminaient côte à côte. Elle comprit que ces pas étaient les siens et ceux de Jésus qui l’accompagnait dans sa vie.

    Elle regarda attentivement et constata qu’à certains endroits, il n’y avait que deux traces de pas.

    Etonnée, elle dit alors à Jésus.

    « - Seigneur, je vois que tu m’as accompagnée souvent tout au long de ma vie, mais quand je regarde là où il y a seulement deux traces de pas, je m’aperçois qu’elles correspondent aux moments de ma vie les plus douloureux, et,...Seigneur, ...à ce moment là,... tu n’étais pas là ! »

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    « - Mais si, ...lui répondit Jésus, j’étais là,… regarde,… ce sont mes traces de pas, à ces moments là, c’est moi qui te portais. »

     

    Je vous laisse en conclusion avec cette constatation de Jung :

     « L’expérience de l’inconscient entraîne l’isolement. Beaucoup ne peuvent pas le supporter. Pourtant le colloque solitaire avec le soi est l’expérience la plus haute et la plus décisive de l’être humain. Car quelqu’un doit déjà être seul pour ressentir ce qui le porte, quand il n’est plus en mesure de se porter lui-même. » (1)

    Je reprends :

    « Quelqu’un doit être seul pour ressentir ce qui le porte, quand il n’est plus en mesure de se porter lui-même. »

    Quel que soit le nom qu’on emploie, le divin, Dieu, l’inconscient, le soi ou autre, l’expérience vécue est la même : quand l’humain se sent perdu dans l’épreuve et la solitude, cette Force surgit, le protège et le porte. C’est bien là l’expérience d’Abram, il y a presque 4000 ans, de Catherine de Sienne il y a 700 ans et de Marine de nos jours. Jung en confirme l’existence.

    Et si vous regardez vos rêves, peut être découvrirez-vous, vous aussi, la présence de cette force qui porte.

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    Bibliographie :

    (1)Psychologie et Alchimie, Jung, éditions Buchet Chastel 1970, p. 40.

     

    Illustrations

    Tente : jimthomber.com

    Saraï : Sara de l’artiste Marca Barone, sur fotocommunity.com

    Abram : Richard Harris dans le rôle d’Abraham

    Solitude : photo de l’artiste Emile G. Cartier, photobreboeuf.wordpress.com

    Catherine de Sienne : l’inquisitionpourlesnuls.com

    Traces de pas sur la plage :centerblog.net

    Mains qui portent : graal.org

  • SAUVER LA TERRE ET FAIRE LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS

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    Chers amis, chères blogueuses et chers blogueurs,

     

    Depuis plusieurs semaines je vous ai emmenés dans l'étude de trois rêves dont le sujet s'avère être en fait un des grands sujets d'actualité : l'écologie. En effet ces trois rêves répondent exactement à la définition de l'écologie qui cherche à "créer un meilleur équilibre entre l'homme et son environnement naturel ainsi qu'à la protection de ce dernier".

    Dans ces trois rêves, si ces rêves ont été compris correctement, l'inconscient montrerait qu'il existe un lien entre la vie amoureuse des jeunes femmes et la qualité de la vie sur la terre qui les environne.

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    Ces trois rêves nous ont alors amenés à chaque fois à nous poser la question :

    Y aurait-il un rapport entre le monde extérieur et le monde intérieur ?

    La qualité de notre environnement terrestre, extérieur, conscient serait-elle en relation avec la qualité de notre vie intérieure, instinctive, que les alchimistes appelaient «notre terre intérieure», dont l’autre nom encore est l’inconscient ?

    Notre terre extérieure serait-elle malade, parce que notre terre intérieure serait maltraitée?

    Serait-ce alors qu'en soignant sa Terre intérieure, sa Nature instinctive et spirituelle, on soignerait aussi la Nature, la Terre concrète et matérielle à l’extérieur ?

     

    Cette question a pu vous paraitre saugrenue, irréaliste, insoutenable, voire grotesque ou ridicule.

    Et pourtant, d'autres personnes, autrement plus éminentes que moi, se sont déjà posé cette question et y ont donné réponse il y a plus de cent ans.

    Qui donc ?

    Eh bien pour vous le dire, je vais vous emmener aujourd'hui bien loin sous d'autres cieux, et je vais vous raconter une histoire absolument vraie. Je vous emmène en Chine et vous allez découvrir l'histoire absolument invraisemblable du faiseur de pluie.

    Mais d'abord, il me faut vous présenter Richard Wilhelm, un ami de Jung.

    Richard Wilhelm est un missionnaire luthérien allemand, qui, à la fin du 19 ème siècle, part évangéliser en Chine.

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    Comme les Jésuites au XVIIème siècle, il constate la profonde spiritualité qui anime les Chinois. Son but est alors non pas de fonder une nouvelle église en Chine, mais d'être un témoin de l’amour du Christ. Il déclare que c’est ainsi que se propagera, sans conflit politique, l’Eglise Spirituelle Universelle, dont la civilisation chinoise constitue, selon lui, une forme authentique.

    Le pasteur allemand fonde alors une école pour développer le dialogue culturel entre la Chine et l’Occident chrétien.

    L’école acquiert très vite une grande notoriété auprès des autorités allemandes et chinoises.

    L’école se trouve dans la ville de Tsing Tao, Qingdao en chinois, un port situé au nord de la Chine, où les Allemands ont construit une importante base navale comme base de colonisation.

    La ville a reçu le statut politique de concession territoriale allemande.

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    C'est à dire que le gouvernement chinois octroie aux Allemands le droit de participer à la gestion de la ville, de siéger au conseil municipal et de le surveiller. Ce statut protège également la ville et garantit ses habitants de l'immunité en cas de troubles.

    A côté de cette école, notons aussi pour l'anecdote, que les Allemands, en 1903, ouvrent pour leur besoin une brasserie à Tsing Tao ; la bière de Tsing Tao devint la plus réputée des bières chinoises.

    Mais l'oeuvre du pasteur allemand ne s'arrête pas à la création de son école. La vie le conduit vers une activité exceptionnelle qui, au cours du temps, a eu un immense rayonnement international, rayonnement qui ne cesse de croître encore de nos jours.

    Voici comment :

    En 1912 des révoltes se multiplient en Chine et conduisent au renversement de la dynastie manchoue. Les hauts fonctionnaires du régime déchu se trouvent exposés au plus grand danger et viennent chercher refuge dans les concessions étrangères, comme la concession allemande de Tsing Tao où réside Richard Wilhelm.

    La réputation de Wilhelm attire de nombreux dignitaires : le ministre de l'Instruction et son vice ministre se réfugient dans la concession allemande.

    Une coopération exceptionnelle s'installe entre le vice-ministre de l'Instruction et Richard Wilhelm.

    Le vice ministre de l'Instruction, Lao Naï Suan, est un sage, un authentique lettré, dont la femme est une descendante directe de Confucius. Il voit dans Richard Wilhelm celui à qui il pourrait confier les trésors de la civilisation chinoise dans la tourmente.

    Ces trésors se présentent sous deux facettes :

    La philosophie de Confucius

    Le sage confie donc à Richard Wilhelm le soin de conserver l'oeuvre et la philosophie de Confucius. Ainsi, grâce à la coopération de ces deux hommes éminents, une bibliothèque est créee, consacrée à l’œuvre et à la philosophie de Confucius.

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    Le Yi King

    Mais surtout, le sage chinois confie au pasteur allemand le trésor de la civilisation chinoise, le livre oraculaire vieux de plus de quatre mille ans: le Yi King.

    C'est ainsi que pendant deux ans il va travailler avec Wilhelm à traduire le Yi King en allemand. Le vénérable maître à penser chinois initie donc Wilhelm à l’enseignement secret du "Livre des mutations" et lui confie la mission de le transmettre aux Occidentaux afin que le livre puisse renaître et rayonner sur une terre nouvelle.

    L’enseignement terminé et l’oeuvre achevée, Wilhelm à la retraite est rappelé en Allemagne alors que le maître Lao Naï Souan quitte ce monde.

    En 1920 Wilhelm confie sa traduction du Yi King à son ami Carl Gustav Jung. Jung fait alors connaitre ce monument à l'Occident.

    Et Jung en parlant de ce livre écrit plus tard :

    " Je prends ce risque parce que je suis maintenant dans ma huitième décennie et que les opinions changeantes des hommes ne m'impressionnent plus : les pensées des vieux maîtres ont pour moi plus de valeur que les préjugés philosophiques de l'esprit occidental.»

    Il faudra attendre encore un demi-siècle pour qu'un grand lettré inspiré, Etienne Perrot, traduise en 1970 le Yi King en français.

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    Depuis lors, de nombreuses autres traductions ont été publiées.

    Mais revenons à cet homme remarquable que fut Richard Wilhelm. Dans l'éloge funèbre que Jung fit de son ami, il déclara avoir reçu de lui plus que de quiconque. Oserait-on alors accuser Jung ou Richard Wilhelm de raconter des balivernes ?

    Eh bien !

    C'est justement lui, Richard Wilhelm, qui a raconté à Jung l'histoire absolument invraisemblable du faiseur de pluie ! Il en a été le témoin objectif. Et c'est justement Jung qui a fait connaitre cet événement à l'Occident.

    Voici donc maintenant l'histoire du faiseur de pluie.

    "La province où séjournait Richard Wilhelm fut frappée d'une grande sécheresse. Pendant des mois pas une goutte d'eau ne tomba et la situation devint catastrophique.

    Les catholiques firent des processions, les protestants firent des prières, et les chinois brûlèrent des bâtons d’encens et tirèrent des coups de fusil pour effrayer les démons de la sécheresse. Finalement, les Chinois décidèrent d'aller chercher dans une province voisine un vieil homme, dont on disait qu'il était "faiseur de pluie".

    Quand le vieil homme arriva avec les délégués dans la province desséchée, il demanda qu'on mette à sa disposition une petite maison. Il s'y enferma pendant trois jours.