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Christiane Riedel - Page 57

  • QUE DEVIENT LE FILS DE L'HORLOGER ?

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    Chères blogueuses et chers blogueurs,

    l'année 2019 approche et je ne manquerai pas à cette belle tradition qui m'invite à vous présenter mes voeux.

    Vous me connaissez, vous savez certainement ce qui compte le plus pour moi, et c'est ce que je viens vous souhaiter du plus profond de mon cœur, dans ce message de Nouvel An.

    Pour vous en parler, j'ai choisi ce matin un rêve assez insignifiant. 

    Voici le rêve d’Elsa. Elle vient me consulter pour un tout petit rêve, qui cependant l’intrigue beaucoup et lui laisse une impression profonde.

    Rêve : Que devient le fils de l’horloger ?

    Je me trouve à côté d’un homme.... Il engage la conversation avec une femme que je ne vois pas et ils se demandent mutuellement des nouvelles . Puis l’homme parle d’une tierce personne, que la femme ne semble pas connaître, et l’homme lui rappelle : « Vous savez, c’est le fils de l’horloger ».

    Elsa s’est réveillée tout d’un coup, interloquée.

    Que peut vouloir dire ce bout de rêve banal et prosaïque ? 

    Interprétation 

    Un homme

    Dans les rêves de la femme, l’homme symbolise la façon dont elle se manifeste dans la vie extérieure, selon ses pensées et ses conceptions, la façon dont elle organise ses activités, agit et construit sa vie.

    Il engage la conversation avec une femme que je ne vois pas

    La femme représente une certaine réceptivité, une qualité d’intuition, de sentiment, une façon de vivre en écoutant son monde intérieur, en épousant l’esprit qui est en elle. Mais Elsa n’a pas conscience de cette vie intérieure, puisqu’elle ne connaît pas cette femme.

     

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    Ils se demandent des nouvelles

    Que se passe-t-il de nouveau chez lui comme chez elle, à l'extérieur comme à l'intérieur ? Que deviennent des gens qu'ils ont connus, des facettes intérieures qui ont joué un rôle dans sa vie autrefois et qu'ils ont oubliées ?

    Puis l'homme parle d'une tierce personne que la femme ne semble pas connaître. Et il lui rappelle : Vous savez, c’est le fils de l’horloger

    Je demande à Elsa de m'expliquer ce à quoi lui fait penser l'expression « le fils de l'horloger ».

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    Elle me donne immédiatement sa réponse.

    Pour elle, c'est évident, le rêve lui parle du créateur, du divin qu'on appelle « le divin horloger ». Le fils de l’horloger ne peut désigner alors, pour la rêveuse, que le Christ lui même.

    La femme, une facette réceptive d’Elsa est censée connaître le Christ, mais elle l’a oublié, et l’homme vient lui rappeler qu'il existe.

    Ce rêve tout simple, ce scénario banal, prosaïque, renferme un message vital : la rêveuse n’a plus conscience de la manière dont la divinité se manifeste dans le monde, dans son âme ; elle n’a plus conscience de son lien personnel avec la divinité, représentée dans ce rêve par l’image du Christ, le fils de l'horloger à l’intérieur d’elle. Elle a même oublié qu’elle le connaissait. Mais le rêve vient lui rappeler qu’il existe toujours.

    Qu’est-il devenu ? Il est temps pour elle de se le demander.

     

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    Pourquoi le rêve choisit-il l’expression « le fils de l’horloger ? » Il aurait pu dire le fils de la vierge, ou le fils de la servante, ou le fils de l’homme.

    L’horloger est lié à la notion du temps.

    Le rêve suggère ainsi que le temps passe, et qu’il est temps maintenant pour Elsa de reprendre contact avec la force intérieure qui l’habite sous la figure du Christ, qui n’a pas pris sa place définitive dans sa vie, alors que c’est le destin de son âme. 

    C’est avec un rêve comme celui ci que l’on comprend toute la vérité de cette parole antique :

    « Anima naturaliter christiana » : « L’âme est naturellement chrétienne ».

    L’âme occidentale est marquée par l’image du Christ, elle en est imptégnée, elle en porte en elle l'empreinte, le « type », ou ce que Jung a aussi appelé l’  « archétype ».

    L’occidental, qu’il le veuille ou non, que cela lui plaise ou non, porte en lui, dans son inconscient, une image de la divinité qui se présente sous la forme du Christ. C’est là un fait qu’on constate empiriquement dans les rêves. Et, chères blogueuses et chers blogueurs, je vous l'ai montré souvent sur ce blog.

    J'en ai donné de nombreuses preuves. Il ne s'agit pas d'une idée, une théorie ou d'un dogme. C’est un fait objectif.

    Ce qui existe au delà de l’image, ce dont l’image n’est que le représentation, ça, nul ne le sait, nul ne peut le dire. La seule chose dont on puisse parler, c’est de l’image qui apparaît dans les rêves, ou dans les visions éveillées.  

    Ce simple rêve vient rappeler à la rêveuse la réalité de l’image du Christ dans son âme, et le temps est venu pour elle de s’interroger sur le sens de cette image, le sens cette manifestation, le sens de l’incarnation, de la présence de la divinité dans sa vie à elle.

    Alors la rêveuse dans son âme peut retrouver son sens, « retrouver sa dignité, celle d’une entité à laquelle il est donné d’être consciente d’être en relation avec la divinité ». (1)

    Chères blogueuses et blogueurs, pour cette nouvelle année 2019, quel vœu pourrais-je vous formuler qui soit plus cher à mon cœur ?

     

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    Bibliographie :

    (1) Carl Gustav Jung, « Psychologie et Alchimie »,éd. Buchet Chastel, p.13

    l'introduction de Jung dans son livre « Psychologie et Alchimie » est un des plus beaux textes que j'aie pu lire dans ma vie.

     

    Illustrations

    Je remercie les artistes et les photographes dont les œuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.

    Conversation : https://fr.depositphotos.com/34075735/stock-photo-man-and-woman-conversing-

     

    Horloge murale : in.html https://www.grecaridea.com/fr/horloges-murales-modernes/

     

    Le Christ de Rio de Janeiro

     

    La Cène, de Salvator Dali

  • NOËL, NOËL, JOYEUX NOËL !

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    Voici encore Noël, et je me sens perplexe.

    A quoi ça sert de fêter Noël, de célébrer la naissance d'un enfant il y a plus de 2000 ans ?

    Mais qu'est-ce que j'en ai à faire, moi, de l'arrivée d'un bébé dans une étable ?

    Qu'est-ce que ça a d'ailleurs d'extraordinaire ? Combien de femmes autrefois ont-elles accouché, seules, dans les champs, ou dans des masures misérables, sans que personne ne s'en soucie ? D'autres même, à notre époque, entourées d'anges de feu, ont accouché sous les bombes.

    Alors, somme toute, que, dans une nuit paisible, une femme, entourée par son mari, mette au monde un enfant, même dans une étable, est-ce que c'est une performance ? Franchement, ça ne mérite quand même pas qu'on en parle encore 2000 ans après !

    Oui je répète, qu'est-ce que j'en ai à faire, moi ?

    Et aujourd'hui, c'est devenu le prétexte de tous ces cadeaux, de toute cette bouffe ad nauseam !

     

    Mais qu'est-ce que nos ancêtres ont donc trouvé d'attrayant dans cette histoire absurde de vierge enceinte ?

    Résonnent dans ma tête le vieux chant glorieux de Noël :

    " Il est né le divin enfant,

    Jouez hautbois, résonnez musettes,

    Il est né le divin enfant

    Chantez tous son avènement."

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    Un enfant divin, à ce qu'on raconte ? Fort belle affaire ! Bravo à cette femme, Marie, aimée et visitée par le dieu, comme bien d'autres d'ailleurs dans l'antiquité, qui eurent la même grâce : ne serait-ce que la reine Maia, la mère de Bouddha ou la princesse Europe, qui donna son nom à notre continent.

    Mais qu'est-ce que j'en ai à faire, moi ?

    Résonne dans ma tête la noble interrogation que lancait, il y a 300 ans, à l'ange Gabriel, le poète mystique Angélus Silésius :

    "Que me sert, ô Gabriel, que tu salues Marie,

    Si tu n’as pas le même message pour moi ?"

    Oh ! Que cet appel du fond de l'âme ébranle toutes les croyances !

    Moi je ne veux pas croire ! Je veux savoir !

    Croire ne m'intéresse pas.

    Je veux bien croire que Louis XVI a été guillotiné, parce qu'on me l'a raconté. Mais je n'y étais pas, je n'étais pas témoin, je ne l'ai pas vécu.

    La naissance de Dieu dans l'homme, je n'y crois pas ! Moi, je veux le vivre !

    Comme ça, je saurai !

    Et je cherche des témoins, qui me racontent qu'eux aussi ils ont reçu directement la visite personnelle de l'ange ou même de Dieu. Et plus encore, des témoins qui me racontent une visite qui vient leur annoncer que le divin s'incarne dans leur âme.

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    Alors ce jour là, je saurai que Noël est vrai.

     

    Eh bien voilà : j'ai bien mené mon petit discours rebelle et goguenard jusqu'au bout. Maintenant, la raisonneuse en moi s'incline et est bien obligée de laisser la place à l'interprète de rêves, qui s'avance tête haute.

    Et, forte de son expérience, l'interprète de rêves en moi affirme :

    "- Oui, je sais, je sais que le divin s'incarne dans l'humain, j'en ai fait l'expérience et les rêves le proclament."

    Entendu, mais mon témoignage ne suffit qu'à moi-même, et pas plus.

    Eh bien, qu'à cela ne tienne ! En voici d'autres.

    Chères blogueuses, chers blogueurs, je vous confierai en exemple l'expérience de deux rêveuses, Claire et Lydie, qui ne se connaissent pas. L'une et l'autre ont reçu le message de l'Annonciation.

    Effarées,elles se sont confiées à l'interprète de rêves.

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    Je vous laisse à la même émotion que j'ai éprouvée à les entendre.

     

    De nos jours comme il y a deux mille ans, comme Marie, Claire et Lydie aspirent au divin. Dans le recueillement, elles s'adressent à Dieu et lui murmurent qu'elles s'abandonnent à Lui.

    "Seigneur, que Ta volonté se fasse en moi et par moi." (1)

    Une nuit, Claire entend en rêve une femme lui dire :

    "A l'ombre de sa lumière tu es".

    Elle ne comprend pas.

    Quelques jours plus tard, Claire qui ne connait pas bien la Bible, veut la regarder. Elle la prend en mains, l'ouvre et reçoit un choc : elle tombe sur les paroles de l'Ange à Marie :

    " La Puissance du Très haut te couvrira de son ombre". (2)

    Ce sont les mêmes paroles que dans son rêve : "A l'ombre de sa lumière tu es".

    Claire est une douce dingue, illuminée sans doute.

     

    Oui, mais voilà : Lydie fait la même expérience. Dans son rêve, elle entend une voix lui dire :

    " Tu es la vierge Marie".

    Ne croyez pas que Claire et Lydie se soient prises pour la réincarnation de Marie ou pour des femmes exceptionnelles. Non, elles ont été complètement perturbées.

    Leur rêve vient leur proclamer Noël, leur annoncer que l'Esprit de Dieu se manifeste dans leur âme et les choisit pour s'incarner. Alors Claire et Lydie se sont "réjouies en Dieu..., parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante" (3)

    Noël, Noël, Dieu vient s'incarner dans l'humain.

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    Et vous savez quoi ?

    C'est même là le destin de toute âme, la mienne, la vôtre. Le destin de notre âme est d'être épouse divine, de s'offrir à Dieu, de l'accueillir en nous et Lui permettre de prendre forme dans notre vie quotidienne, notre vie charnelle, matérielle, concrète.

    Et cela nous le voyons s'accomplir dans les rêves, celui de Claire, celui de Lydie et de tant d'autres, hommes et femmes, qui n'en parlent pas.

    Voilà le sens et le mystère des rêves. Voilà ce vers quoi ils nous conduisent, nuit après nuit. C'est dans les rêves et les visions que Dieu nous indique comment il veut se manifester à travers nous, dans notre différence, comment Il vient s'incarner secrètement et s'occulter dans l'humain.

    Noël ! Noël !

    Ainsi notre âme donne naissance en nous à l'enfant de Dieu.

    Désormais, dans les souffrances, les épreuves, dans les humbles bonheurs du quotidien et dans les grands joies, l'âme qui s'est offerte, reçoit la fécondité de l'Esprit.

    Me reviennent alors en tête les vers sublimes du poète mystique du XXème siècle, Charles Péguy :

    " C'est une gageure, il manque de nous, il dépend de nous

    Que le grand ne manque pas du petit,

    Que le tout ne manque pas d'une partie,

    Que l'infiniment grand ne manque pas de l'infiniment petit,

    Que l'éternel ne manque pas du périssable...

    Que le Créateur ne manque pas de sa créature." (4)

    Désormais, notre âme, notre parcelle d'infini, vit cette incarnation. Elle poursuit sa route, dans la confiance la plus absolue. Quoiqu'il arrive, elle vit le seul amour qui au delà de tout attachement terrestre peut la combler, parce que lui seul est infini et donne sens à sa vie.

     

    Noël ? Mais bien sûr Noël ! Noël, il y a 2019 années ? Oui, c'est vrai, je le sais.

    Explosion de joie et de reconnaissance !

    Joyeux Noël à vous tous, mes chères blogueuses, mes chers blogueurs. Joyeux Noël !

     

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    Bibliographie

    (1) Le célèbre clairvoyant américain Edgar Cayce a suggéré de se concentrer sur cette affirmation quand on se recueille en se tournant vers Dieu.

    (2) La Bible, Evangile de Luc, ch.1, v. 35

    (3) La Bible, Evangile de Luc, ch. 1, v. 47 et 48

    (4) "Le porche du mystère de la deuxième vertu". Charles Péguy, Éditions Poésie Gallimard, p. 81

     

    Illustrations

    Je remercie les artistes dont les oeuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.

    La Vierge de la Guadeloupe, de Salvator Dali, peinte en 1949

    Annonciation : http://ut-pupillam-oculi.over-blog.com

    Vierge apeurée, trouvée sur Google image, peinture placée dans l'église protestante St Mathew à Auckland en Nouvelle Zélande : gentside.com

    La Madonne de Port Lligat de Salvator Dali, peinte en 1950

    La Madonne de Port Lligat, détail.