LA MORT D’UN PROCHE
Dans mon étude précédente, j’ai présenté deux rêves : l’un prévenant d’un cancer physique qui met le corps en danger, l’autre d’un cancer moral qui ronge l’esprit et l’âme de la rêveuse. J’ai comparé ces deux rêves et j’ai essayé de mettre en évidence comment les distinguer. Comment savoir, en effet, si l’alerte désigne un danger matériel, physique, ou au contraire symbolique. Soulignons que la portée du message symbolique n’en est pas moins grave, même si le rêveur y attache souvent moins d’importance.
Je vais poursuivre cette petite étude à partir de rêves qui font très peur : ce sont les rêves qui annoncent la mort d’un proche.
Je vous raconterai donc aujourd’hui des rêves qui parlent de la mort réelle. Et la fois prochaine, je vous présenterai des rêves semblables mais qui ne sont pas prémonitoires.
Il existe des études nombreuses et excellentes sur ce sujet. Je choisirai mon premier exemple dans le livre de Camille Flammarion « La mort et son mystère », collection « J’ai lu », p.60.
Il s’agit d’un homme parfaitement pondéré et fort sceptique, administrateur terrien et juge territorial en Russie en 1894. Il rentre le soir dans sa maison où sa mère vit avec lui. Il la trouve en train de jouer paisiblement aux cartes avec des amis. Il va se coucher après lui avoir souhaité une bonne nuit. Il raconte :
« Le lendemain, je me réveillai tout couvert d’une sueur froide, et tout tremblant du songe effroyable qui m’avait assailli…j’ai vu clairement ma mère s’approcher de mon lit.
Elle vint m’embrasser sur le front et me dit : « Adieu, je meurs, je meurs ! »
J’allais me lever et me rendre dans la chambre de ma mère, lorsque j’entendis un grand tumulte dan la maison, des gens qui couraient. La femme de chambre de ma mère se précipite dans ma chambre, en criant tout en larmes : « Monsieur, Madame vient de mourir ! »…
La mort a été causée par une rupture d’anévrisme : congestion foudroyante.
On trouve des témoignages semblables partout. Je ne peux que vous inviter à vous faire votre propre opinion. Je vous recommande également le livre très bien fait d’Hélène Renard, « Les rêves et l’au delà », chez Philippe Lebaud.
Je vais choisir maintenant dans mon expérience personnelle et vous transmettre le récit qu’une de mes élèves m’a raconté.
Quand j’étais professeur (je suis maintenant à la retraite), je proposai chaque année, en classe, le sujet de rédaction suivant. « Vous raconterez un rêve qui vous a impressionné. »
Voici ce que une de mes jeunes élèves de sixième écrivit :
« L’année dernière, quand j’étais encore en primaire, un matin, je me réveillai bouleversée. Je venais d’avoir un cauchemar épouvantable :
Dans mon rêve, je venais de me réveiller. Comme d’habitude, j’allai dire bonjour à ma grand mère et l’embrasser. Je me dirigeai donc vers la salle de séjour qu’il me fallait traverser pour me rendre à sa chambre. Toujours dans mon rêve, j’entrai dans la salle de séjour, et y vis une grande masse au milieu. C’était une grande boite.
A mon horreur, je compris que c’était un cercueil,… où ma grand mère était allongée.
J’éclatai en sanglots. Mais tout d’un coup, je vis ma grand mère se lever et sortir sans peine de son cercueil. Elle s’avança vers moi me prit dans ses bras et me serra tendrement contre elle.
D’une voix affectueuse et consolante elle me dit :
« - Pleure pas, c’est une farce ! »
Sur ces paroles je me réveillai en pleurant.
Je me précipitai dans la chambre de ma grand mère que je trouvais joyeuse et alerte comme d’habitude.
Rassurée, consolée, je partis à l’école après mon petit déjeuner.
Après les cours de la matinée, je retournai déjeuner à la maison.
Quand je rentrai, maman m’annonça que Grand-Mère était morte. »
Que voulez vous que je vous dise ? Je n’ai rien à interpréter. Je ne peux que constater comme vous la sale farce ! Oui, une farce, c’est un tour qu’on joue à l’autre pour rire. Mais ici, quelle farce odieuse, quelle plaisanterie macabre !
Mais la fillette n’a pas pris mal son rêve. Avec une grande simplicité, elle m’a dit : « J’ai compris que la mort, c’était un mauvais tour, que ce n’est pas pour de vrai, j’ai compris que mon rêve me disait que ma grand mère, en réalité, est toujours vivante, même si je ne la vois plus.
Vivante !
VIVANTE ?
Je n’ai rien à interpréter, je n’ai qu’à raconter. Alors, je vous raconterai à mon tour ce qu’il m’est arrivé.
« J’avais seize ans. Ma mère était morte quelques semaines plus tôt. Elle avait eu un cancer au cerveau, et avait été opérée. Mais, la tumeur avait gravement touché le cerveau, et après l’opération, ma mère perdit le mouvement et la parole. Paralysée, muette, elle décéda trois mois plus tard.
Peu après, une nuit, je rêvai :
J’étais dans une chambre que je ne connaissais pas. Je voyais ma mère allongée dans un lit, sous les draps.
Je pleurais. Et puis, à mon immense stupéfaction, je vis ma mère bouger.
Elle s’assit dans le lit. Complètement perturbée, je me dis :
- Ce n’est pas possible : primo, ma mère était paralysée, donc elle ne peut pas bouger ;
secundo, elle est morte, donc elle peut encore moins bouger.
Ahurie, je vis alors ma mère poser ses pieds par terre, se lever et se mettre à marcher.
Je raisonnai à nouveau: Ce n'est pas possible. Primo ma mère était paralysée, donc elle ne peut pas bouger; secundo, elle est morte, donc elle peut encore moins bouger.
Sidérée, je la voyais venir vers moi en riant et m'ouvrant les bras elle me dit joyeusement :
- « Christiane, je suis vivante, je suis vivante ! "
Je me suis réveillée.
Pour moi, la vie après la mort est devenue une évidence.
Les rêves que je viens de vous exposer se passent d’interprétation et parlent en direct. Ils sont très fréquents et vous rencontrerez autour de vous des rêveurs qui, eux aussi, ont reçu des messages semblables.
La prochaine fois, nous verrons comment les mêmes images peuvent avoir un sens complètement différent.