Chères lectrices et chers lecteurs,

comme je vous l'ai annoncé, je reviens vite vers vous pour vous raconter non pas une petite histoire, comme prévu, mais deux ou trois petits rêves très explicites.

Auparavant je reprends le thème des derniers articles.

Les études précédentes nous ont amenés à aborder une question importante, et même permanente, que sans doute vous vous posez également:

- faut-il à l'interprète des compétences particulières et lesquelles, pour pouvoir interpréter un rêve ?

- faut-il aussi des compétences particulières au lecteur pour suivre le développement d' une interprétation ? Et quelles sont-elles ?

A l'expérience on se rend compte que l'inconscient demande les mêmes qualités à l'interprète et au lecteur : patience et ténacité, rigueur et concentration, ouverture d'esprit et simplicité, accueil de toute idée nouvelle qui surgit et qui éventuellement peut paraître idiote. Tout ça, c'est du travail.

Ainsi le rêve n'est pas à la disposition immédiate de tout un chacun, ni à la disposition de l'interprète ni à celle du lecteur.

C'est bien ce que montre l'attitude de nos anciens dans l'Antiquité, qu'il s'agisse des Sumériens, des Égyptiens, des Hébreux, des Grecs, des Romains ou des chrétiens primitifs. (1)

Par exemple, 400 ans avant J.- C., Hippocrate, célèbre par son serment, était médecin sur l'ile de Cos, mais il était en même temps prêtre et interprète de rêve. Depuis des centaines d'années ses ancêtres dans sa famille étaient prêtres, médecins et interprètes de rêves, qui disaient descendre du dieu Asclépios, le dieu au serpent, le dieu de la médecine qui soigne par les rêves. ( 1 voir le 1 février dernier le rêve du dieu serpent.

Hippocrate avait ainsi hérité d'un esprit et d'un savoir ancestraux remarquables.

200 ans après J.-C. un autre interprète de rêves grec, le célèbre Artémidore de Daldis dit avoir beaucoup voyagé pour se documenter et apprendre l'interprétation des rêves. Il raconte que le dieu Appolon lui est apparu en rêve et lui a demandé d'écrire son livre l' « Onirocritique ».

En évoquant ce fait, il me revient à l'esprit que je peux témoigner de la vérité de cette affirmation: j'ai fait la même expérience environ 1800 ans plus tard en 1993 . C'est dans mes rêves que j'ai reçu l'injonction d'écrire deux de mes livres « Rêves à Vivre » et « Ces rêves qui vous protègent... »

Pour «  Rêves à Vivre » vous allez voir que les rêves savent fort bien le travail qu'ils demandent.

Ce rêve m'a laissée « ébouriffée ! »

Rêve

Je viens d'entrer dans une pièce où plusieurs personnes sont réunies, comme pour débattre de différentes questions, pour faire des mises au point et prendre des décisions. Cette réunion semble informelle, non officielle, intime mais importante. Je regarde autour de moi. Un homme au fond à gauche me regarde. Il a le visage creusé de rides. La seule chose que je puisse dire de lui c'est qu'il a le visage buriné par le travail, c'est un grand travailleur.

L'homme me lance: "Alors quoi, ce bouquin, il n'est pas encore sorti?". Je reste abasourdie, le ton est si impérieux que je ne peux rien dire.

Pourtant, je protesterais bien, moi! Ne suis-je pas déjà surchargée de travail, de sollicitations, de fatigue? N'ai-je pas déjà ma famille, mon métier de professeur et l'épuisement nerveux qui en résulte, mes Ateliers de Rêves du samedi après-midi? Et mes dimanches sont pour la maison.... Où trouverais-je le temps et l'énergie d'écrire ce livre?

Mais l'injonction est si forte qu'il n'y a rien à faire d'autre que d'obtempérer.

Le livre est sorti deux ans après.

Travail.

Cependant, il est vrai que de nos jours on cherche souvent à acquérir des compétences, obtenir des résultats rapidement et sans efforts.

Si j'ai trouvé mon rêve « ébouriffant », en voici un autre que j'ai trouvé féroce !

Circonstances:

En 1992, une de mes élèves recevait de grands rêves et désirait devenir interprète. Un rêve est venu alors l'instruire sur la marche à suivre.

Rêve

Dans son rêve, la rêveuse se promène avec une jeune fille dont elle s’occupe. Elles découvrent dans un magasin un tableau qui les émerveille. C’est une œuvre d’art unique, on sent que l’artiste l’a réalisée avec amour, minutieusement, pour répondre à la commande du propriétaire du tableau.

La jeune fille, enthousiasmée, se tourne vers son amie la rêveuse et s’écrie : « - Oh ! Je voudrais bien que tu me l’achètes ! »

Ce à quoi la rêveuse répond : « - Ah non ! parce qu’entre ce tableau et une carte postale, tu ne sais pas faire la différence ! »

La jeune fille

Vous l'avez compris, la jeune fille représente un aspect encore immature de la rêveuse qui n'a pas vraiment compris ce que le rêve attend d'elle.

L'oeuvre d'art unique

Le tableau désigne l'interprétation d'un rêve, et le peintre l'interprète. Le peintre dépose sur la toile une image intérieure qu'il veut représenter, il va organiser la structure de l'image, il va procéder touches par touches, et rendre par les couleurs et les formes ce qu'il voit et ressent à l'intérieur de lui ; de même l'interprète va mettre sur son papier le récit d'un rêve, l'image, il va en respecter la composition, la progresssion, il va choisir les mots pour traduire les idées et les émotions exprimées par le rêve.

La carte postale

Elle peut représenter la même chose que le tableau, mais elle sera un produit industriel, produit à la chaine, la même image pour tout le monde, la même signification d'un symbole répétée des milliers de fois dans les dictionnaires de rêves.

Ainsi le rêve exige que la rêveuse prenne conscience de la différence qui oppose une production à la chaîne et une création personnelle, individuelle, et prenne ainsi conscience du travail qui l'attend. Elle sera alors capable de ne plus plaquer des significations toutes faites sur les symboles du rêve, et par conséquent d'interpréter un rêve en déchiffrant le sens des symboles individuels, qu'on ne trouve nulle part ailleurs.

Ah la la ! Ah la la !

Mais c'est décourageant, c'est désespérant !

Il y a tant de travail à accomplir, c'est dissuasif d'emblée, comme d'entrer dans une caserne militaire…

Oui…Mais, je vous laisse un petit mot de consolation pour la fin.

Rêve

Un jour, une rêveuse dans son rêve déplorait les significations toutes faites, les catalogues de symboles, les petits pois, les copier-coller.

Un homme qui l'entendait se désoler s'approcha d'elle et lui dit :

- Oui, vous avez raison, mais que voulez-vous ! Ça fait quand même connaître les rêves !

Bibliographie

1 : Où il est question du travail avec les rêves

2 : L'incubation dans l'Antiquité

Illustrations

Je remercie les artistes et photographes donr les œuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.

Sphinx : tableau de l'artiste allemand de génie Karl Friedrich Schinkel, 1781-1841, crée pour la Flûte enchantée de Mozart.

https://www.posterlounge.com/p/416316.html

Asclepios, le dieu accompagné du serpent

Asclépios sur Wikipédia,

Par Nina Aldin Thune — The Norwegian (bokmål) Wikipedia, Bilde:Asklepios.3.jpg, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=762534

Ébouriffée

https://www.1zoom.me/fr/wallpaper/520345/z1283.6/

Sphinx: carte postale

https://www.hippostcard.com/listing/nv-luxor-hotel-casino-las-vegas-nevada-sphinx-postcard/2361729

Un homme, (le visage buriné par le travail), s'approche et dit...

http://www.photofiltre-studio.com/forum/

Dans les pages précédentes, je vous ai montré des rêves actuels qui étaient venus répondre aux questions qu’Irina leur avait posées dernièrement, en ce mois de mai 2007. Aujourd’hui, incuber un rêve, vous avez pu constater que ça marche. Et autrefois, c’était pareil !
J’aimerais donc vous le montrer en remontant dans le temps, et je vous parlerai de l’incubation dans les sociétés anciennes de l’Antiquité.

En Asie Mineure et dans tout le monde méditerranéen
On retrouve la même situation dans l’Antiquité. L’étude et l’interprétation des rêves remontent aussi loin que peuvent en témoigner les vestiges retrouvés.



Il y a 7000 à 8000 ans, les peuples de Mésopotamie interprétaient leurs rêves. Les Sumériens, les Egyptiens, les Grecs, les Romains, les Hébreux ont poursuivi cette façon de vivre en contact avec les rêves, comme en témoignent les nombreux récits de la Bible.

Pharaon, 1700 ans av J.-C. a recours au juif Joseph, pour se faire interpréter ses rêves, qui sauvent l’Egypte de la famine.
1000ans plus tard, Nabuchodonosor, roi de Mésopotamie demande au juif Daniel le sens de ses rêves, pour apprendre que sa mégalomanie va le plonger dans un épisode psychotique.