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Christiane Riedel - Page 86

  • QUE ME SERT Ô GABRIEL QUE TU SALUES MARIE...

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    QUE ME SERT, Ô GABRIEL, QUE TU SALUES MARIE,

    SI TU N’AS PAS LE MÊME MESSAGE POUR MOI ?

     

    Voici Noël, où l’on célèbre la naissance de l’enfant, dans lequel le Divin vient s’incarner. Après deux mille ans, qu’en est-il aujourd’hui de ce message de la Bible, de cette tradition spirituelle occidentale ? 

    C’est la question qui se pose toujours aujourd’hui. Vous me pardonnerez, si par manque de temps,  je reprends maintenant une étude que je vous ai déjà proposée sur mon blog en 2009.

    Que nous importe donc toute cette histoire ancienne ? Que peut-elle signifier pour nous ? En quoi nous concernerait-elle ?

    C’était bien là aussi l’apostrophe du poète allemand Angelus Silesius, qui au 17ème siècle s’écrie :

    Que me sert, ô Gabriel, que tu salues Marie,

    Si tu n’as pas le même message pour moi ?

    A quoi cela me sert-il en effet de savoir qu’une femme ait porté en elle la divinité ? Ce que je veux, moi, avec d’autres, c’est vérifier personnellement l’existence de cette réalité, sinon, pour moi, elle n’existe pas.

    Mais elle existe ! Et je vais vous le montrer :

    Voici un rêve qui, avec des images d’aujourd’hui, atteste l’existence de cette réalité à une femme d’aujourd’hui.

    L’annonce en a été faite à Dora.

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    Dora est une femme sans prétention. Elle cherche à mieux comprendre qui elle est et vient d’entreprendre un travail avec ses rêves qui la guident. Et voici qu’à son tour, elle reçoit une révélation.

     

    Rêve :

    Je suis dans une pièce où les volets sont fermés. Il y règne une lumière assez sombre, brun brillant, dorée. Je vois à gauche, sur une tablette, une bouteille de parfum. Dessus est inscrit le mot PRESENCE.

     

    Interprétation :

    Avec la première image, le rêve indique le sujet dont il va parler.

     

    Une pièce aux volets fermés

    La lumière du jour est exclue de cet espace. Cette lumière désigne le soleil, la faculté du conscient qui donne une certaine façon d’éclairer les choses, de voir et de comprendre la vie.

    Le rêve parle ainsi d’emblée de se fermer aux explications conscientes du monde extérieur : Le moi, le mental et ses points de vue limités, les avis des autres, les influences exercées par les modes de pensées environnants sont tenus à l’écart. Le dialogue avec le monde intérieur par les rêves exige une attention exclusive. On peut alors entrer dans un espace intérieur sombre, où l’on perd ses compréhensions, ses repères. Fermer ses volets, c’est entrer dans l’inconscient et les rêves qui en sont le langage.

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    Les alchimistes, ces champions de l’œuvre intérieure, l’ont sans cesse déclaré. Ils conseillaient une grande prudence, ils recommandaient de garder « un vase bien clos ».

    « Fais attention que ta porte soit bien et solidement fermée », disaient-ils.

    Cette entrée ne peut avoir lieu qu’en se fermant, en s’isolant dans la solitude et le retrait.

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    Il règne une lumière sombre, brun brillant, dorée.

    La rêveuse s’est ainsi concentrée sur son obscurité intérieure, d’où émane une sombre clarté. Cette lumière ne peut apparaître que dans l’obscurité, elle naît de cette obscurité. La lumière ne peut sortir que du noir.

    Quand la rêveuse a fermé les volets, elle voit alors luire une autre lumière, une nouvelle façon d’éclairer les choses.

    Tel est l’éclairage clair-obscur fourni par les rêves.

     

    La lumière brun brillant

    La lumière « brun »

    Cette lumière intérieure est brune, de la couleur de la terre, de ce qu’il y a de plus humble, banal, prosaïque.

    Cette couleur, dit la rêveuse, est en fait celle de la merde.

    Cette image symbolise la « materia prima », la matière première de notre vie, l’inconscient qui nous habite, constitué de cette foule de faits intérieurs, nocturnes et diurnes, qui défilent dans notre âme, sans que nous y fassions attention, ou que nous sachions les comprendre. Ce sont nos pensées, nos sentiments, nos émotions, nos ressentis, nos intuitions, tous ces mouvements intérieurs, invisibles du monde extérieur.  Ce sont aussi nos agitations, nos soucis, nos problèmes, appelés les « emmerdes », qui assombrissent notre vie, dont nous prétendons qu’elle devrait être toujours riante.

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    La lumière brun brillant, dorée

    Mais cette lumière est aussi paradoxalement brillante, dorée. Que signifie cette image ?

    L’or

    Ce métal inaltérable symbolise ce qui est le plus précieux aux yeux des humains. Les alchimistes, qui savaient fabriquer l’or, parlaient de leur or non vulgaire, l’or intérieur, la présence du divin dans l’âme.

    La lumière de la divinité se révèle quand l’être conscient entre dans sa profondeur, y descend et regarde les images, les rêves, qui lui apparaissent. Quand la rêveuse effectue cette œuvre dans l’humilité, à l’abri de toute influence extérieure, elle prend alors contact avec la réalité intérieure, avec son ombre, ce brun qui lui répugne, avec « sa merde », la même chez elle que chez les autres.

    C’était là aussi le conseil de l’alchimiste Morien le Romain, qui disait :

     «  Prends cette chose qui est foulée aux pieds sur ses tas de fumier, sinon, voulant monter sans échelle, tu tomberas sur la tête. »

    D’autres alchimistes indiquaient de même comment trouver l’or philosophale :

    « - Il est jeté sur les chemins, disaient-ils, foulé aux pieds par les passants. »

    Ou encore :

    « - Il est extrait d’un endroit méprisable : « in  stercore invenitur », on le trouve dans les excréments ».

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    La divinité se présente dans ce qu’il y a de plus bas, dans ce que l’on méprise en soi.

    C’est dans ce qu’il y a de plus petit et de plus méprisé que se révèle la divinité.

    N’est-ce pas le message de Noël ?

    N’est-ce pas ce que s’exclame Marie en parlant du Seigneur ?

    « - Il a regardé la bassesse de sa servante. »

     

    Ainsi, quand la rêveuse prend contact avec l’inconscient, jaillissent alors les rêves, jaillit alors de l’obscurité une nouvelle clarté.  Cette nouvelle lumière, elle, ne vient pas des lumières du moi extérieur, elle vient de l’intérieur, de la gauche. 

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    C’est là que la rêveuse découvre une bouteille de parfum.

     

    Le parfum

    A partir d’une matière dense et solide, l’artisan, l’artiste a tiré un liquide subtil qui a concentré, exalté tous les arômes. Avant de se dilater en respirant ces essences enivrantes, il convient de se rappeler que le parfum représente un produit très élaboré obtenu après des distillations répétées.

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    Dans les rêves il symbolise un travail sur soi permanent, qui permet de parvenir à la quintessence, la divinité en soi.

    Il peut symboliser aussi le travail d’interprétation du rêve, qui des images conduit à l’essence du message, au parfum.

    Le parfum indique qu’à la suite de longs efforts dans son laboratoire intérieur la rêveuse parvient à un état essentiel de l’être, elle entre en relation avec ce qu’il y a de plus subtil en elle, qui la transporte à un autre niveau de conscience.

    Le parfum fait pressentir la divinité à l’œuvre dans l’humain.

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    PRESENCE

    Le parfum porte le nom de PRESENCE. Le travail intérieur où le conscient, appelé et guidé par les rêves, explore l’inconscient, conduit à une conscience renouvelée. L’air que la rêveuse respire, la qualité de l’atmosphère se spiritualise, imprégnée d’une odeur subtile, d’une vibration invisible mais perceptible par le nez, le ressenti.

    Cette essence, cette quintessence, cette qualité suprême de l’être s’appelle « PRESENCE ». La rêveuse prend contact avec sa réalité profonde, elle ressent à l’intérieur d’elle même la présence de la divinité qui l’habite et l’accompagne.

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    Le Christ ne disait-il pas : « Le Royaume des Cieux est au dedans de vous ? » (1)

    Le rêve vous conduit à votre royaume intérieur.

     

    Quand vous analysez un rêve, il faut toujours vous rappeler que ses images correspondent soit à un bilan, soit à une possibilité. Si donc vous recevez des indications comme je viens d’en évoquer, il s’agit en toute sincérité de garder un cœur simple et reconnaissant et de se rappeler que le destin qui vous échoit est celui de toute âme humaine, le but de votre incarnation.

     

    Je vous laisse avec ces vers écrits il y a 1600 ans :

     

    Je t’ai aimé bien tard

    Beauté ancienne et toujours nouvelle,

    Je t’ai aimé bien tard !

    Tu étais au dedans de moi-même,

    Et moi, j’étais en dehors de moi-même.

     

    C’était en ce dehors que je te cherchais,

    En me ruant sur ces beautés, pourtant crées par toi,

    J’y perdais ma propre beauté.

    Tu étais avec moi, mais moi, je n’étais pas avec toi…

     

    Tu m’as appelé, tu as crié

    Et tu as triomphé de ma surdité.

    Tu as brillé, tu as fait resplendir tes rayons

    Et tu as chassé les ténèbres de mon aveuglement.

     

    Tu as répandu l’odeur de tes parfums :

    J’ai commencé à les respirer et j’ai soupiré après toi.

    J’ai goûté la douceur de ta grâce

    Et j’ai eu faim et soif de toi…

     

    Saint Augustin (2)

     

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    JOYEUSES  FÊTES DE NOËL 

     

    Bibliographie

    (1) La Bible, Evangile de Luc, ch.17, v.21, traduction de la Vulgate.

    (2) Saint Augustin, Confessions, livre X, XXVII,38. Les belles Lettres, T.II, paru en 1926

     

    Illustrations

    Je remercie les artistes et les photographes dont les œuvres m’ont permis d’illustrer mon blog.

    Gabriel, de l’artiste italien Giovanni Bellini vers 1465

    Annonciation de l’artiste français contemporain Arcabas

    Prière :chemindamourverslepere.com

    Spirale caca :

     

    Prends cette chose…sur les tas de fumier : Extrait de l’œuvre de l’artiste alchimiste allemand Michel Maier, 1617, « Symbola aureae mensae duodecim nationum, cité par Etienne Perrot dans « La voie de la transformation, éditions la Fontaine de Pierre, p. 58

     

    Parfum : http ://thumbs.dreamstime.com

    Parfum : http ://guerlain, eau de parfum Idylle

    Parfum : http://www.ludimaginary.net

    Annunziata du peintre italien Antonello da Messina, 1476

    Nativité : ?


     

     

     

     

     

  • 6 DE LA COULEUR DE LA DIVINITÉ

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    Chers amis, blogueuses et blogueurs,

     

    Depuis mon dernière article je n’ai pas arrêté de travailler, j’ai bossé plus que jamais, mais ce n’était pas pour mon blog. Aujourd’hui, j’ai enfin le temps et le plaisir de vous retrouver et de poursuivre mon étude sur les rêves dans la Bible.

    Je vous ai parlé de cette Force qui s’est montrée si bienveillante envers le roi Salomon. Je voudrais revenir maintenant sur le premier rêve de la Bible, celui d’Abram qui a été fort peu étudié ; il semble trop mystérieux, incompréhensible, on l’élude.

    Pourtant le récit est absolument exemplaire, c’est même le premier classique du genre, comme je vais vous le montrer, en le comparant à des rêves et des expériences actuels.

     

    Je vous ai raconté le tourment d’Abram qui n’a pas de fils, et à l’état éveillé, sa vision où Dieu vient le consoler. Puis l’Eternel demande à Abram de préparer un sacrifice avec différents animaux. Une fois le sacrifice prêt, au coucher du soleil, Abram est pris par le sommeil et il rêve.

    Voici ce que la Bible raconte au livre de la Genèse, ch. 15, v.12-13 :

     « Au coucher du soleil un profond sommeil tomba sur Abram » ;

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    et voici « une obscurité terrifiante » vint l’assaillir. Et l’Eternel dit à Abram…

    Dieu annonce alors à Abram l’avenir de ses descendants sur quatre générations.

     

    L’écrivain biblique ne peut pas s’exprimer plus clairement sur un fait que personne ne veut accepter :

    Il dit expressément que c’est dans le rêve que l’Eternel Dieu vient parler à Abram. Sur ce blog, cela finit par devenir une rengaine !

    Ensuite il raconte que l’Eternel parle en se présentant dans une obscurité terrifiante. La présence de la divinité se caractérise donc par les ténèbres, le noir et la terreur.

     

    Mais sans doute, cela reste-t-il incompréhensible, puisque les traducteurs font preuve du plus grand embarras pour traduire ce passage. On peut lire par exemple :

    - l’angoisse le saisit dans une profonde obscurité (1)

    - Abram fut accablé de sommeil et aussi de frayeur dans l'obscurité profonde.(2)

    - Abram fut surpris d'un profond sommeil, et il tomba dans un horrible effroi, se trouvant comme tout enveloppé de ténèbres. (3)

    - une grande et sombre terreur s’empara de lui (4 )

    - un profond sommeil tomba sur Abram ; et voici, une horreur de grande obscurité tomba sur lui. (5)

     

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    Quelles traductions emberlificotées !

    Des synonymes variés tentent de décrire la sensation qu’Abram ressent pendant dans son rêve : frayeur, angoisse, horrible effroi, sombre terreur, horreur.

    Les traducteurs sont embarrassés ; on ne comprend pas bien ce qu’ils veulent dire parce qu’eux-mêmes, probablement, ne comprennent pas l’expérience que décrit le texte. C’est la traduction 3 qui me semble la plus juste.

    - Abram fut surpris d'un profond sommeil, et il tomba dans un horrible effroi, se trouvant comme tout enveloppé de ténèbres.

    Les Grecs et les Romains disaient de la même manière que quand on était saisi par une torpeur insurmontable, il ne fallait pas résister au sommeil, c’était que le dieu voulait vous parler.

    A mon avis, Abram éprouve une sensation terrifiante parce qu’une réalité objective, ténébreuse et noire, qui le dépasse, surgit à sa conscience : c’est l’expérience de la présence de la divinité.

    Pour ma part je propose de traduire simplement :

    « et voici une obscurité terrifiante vint l’assaillir. »

     

    Comment est-ce je peux me permettre de corriger les traducteurs ? Certes, je ne connais pas du tout l’hébreu, mais un peu les rêves, et, depuis que je les fréquente, j’en ai acquis une certaine expérience que les traducteurs n’ont pas.

    Qu’est-ce qui justifie ainsi mon interprétation ? Ce sont les rêves de personnes actuelles, qui, dans leurs rêves ou à l’état d’éveil, vivent la même expérience que celle du juif Abram, qui vécut il y a environ 3800 ans.

    Cette expérience présente deux caractéristiques bien mises en évidence par le texte biblique : le noir et l’effroi. Ces caractéristiques sont constantes.

    Bien que, de façon généralisée, Dieu soit considérée comme une pure lumière, l’expérience intérieure, vécue en particulier dans un rêve, dans le saisissement, montre que le noir le plus noir, les ténèbres les plus affreuses sont aussi l’effet de la présence divine.

    C’est bien ce que montrait le rêve de Marine, qui, assaillie par le noir, plus noir que le noir, a senti une force qui la portait. (blog : 17 août 2013)

    C’est bien ce que montrent aussi les deux rêves suivants que j’ai choisis pour vous. L’un et l’autre ont été reçus par des femmes actuelles.

     

    Le rêve de Murielle

    Murielle a beaucoup cherché à se rapprocher du divin. Elle a suivi plusieurs démarches spirituelles qui la conduisent vers la Lumière. Célibataire, vivant dans la chasteté, elle a participé à de multiples séminaires, à des pèlerinages à Jérusalem, elle s’est imposé des entraînements intensifs de méditations et de prières, de jeûnes aussi, et des rites de purification.

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    Hélas, ce forcing, qui ne respectait pas son corps, porteur de la divinité, l’a finalement précipitée au plus bas et l’a plongée dans une très grave dépression.

    Je dois dire que j’ai souvent remarqué autour de moi que les personnes qui s’adonnent à des exercices spirituels, ceux de certains yogas comme ceux de certaines communautés catholiques, se retrouvent souvent en état dépressif. Pour y échapper, elles accentuent les exercices dits spirituels et après quelques heures de bien être, retombent dans leur dépression.

    C’est bien aussi le cas de Murielle : à force de vouloir monter, elle s’est retrouvée au plus bas. A force de vouloir contempler la lumière, elle en a été aveuglée : en effet, elle a été assaillie par une crise où elle s’est littéralement, physiquement retrouvée aveugle et à l’hôpital, en camisole chimique. Après plusieurs semaines à l’hôpital et des mois de souffrances, elle a réussi à s’en sortir. Et elle a décidé de ne plus chercher à s’élever à la dimension céleste par une quelconque pratique.

     

    Elle rêve alors :

    Rêve : Une ombre noire rentre dans ma chambre

    J’ai vu devant moi dans ma chambre une silhouette noire. C’était une hauteur noire. Je me suis réveillée, mon cœur battait à grands coups. C’était une impression tellement forte, c’était comme si j’avais senti une présence. J’étais très effrayée.

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    Quelque chose d’effrayant est apparu dans son rêve, qu’elle a ressenti comme une présence, décrite comme « une hauteur noire ».

    Que signifie « une hauteur noire », expression surprenante, très intéressante, très révélatrice ?

    La jeune femme a cherché à s’élever dans les « hautes » sphères spirituelles, lumineuses. Maintenant qu’elle y a renoncé et elle mène une vie, « au ras des pâquerettes », tout en bas, voilà qu’ « une Hauteur » lui apparaît : c’est « le Très Haut » qui vient se manifester à elle… et il est noir et effrayant.

     

    Le rêve de Rachel

    Le rêve qui suit est plus « clair » encore. Rachel raconte :

    Rêve : Plus loin dans le noir… tu meurs

    Je cherche Dieu. Je suis en chemin. J’ai laissé ma voiture sur le côté de la route dans la montagne et je continue à pied. D’un côté à droite, la pente donne à pic sur la vallée, de l’autre à gauche, la roche s’élève de façon abrupte. Je marche, j’avance et j’arrive à un col. Je sais qu’après ce col je vais rencontrer Dieu.

    J’arrive au sommet et le chemin tourne à gauche.

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    J’entre dans le nouvel espace où je vais trouver Dieu. Je suis là, debout et je découvre :

    Sur ma gauche, je vois la montagne, elle est mariée au ciel, on ne peut pas les distinguer l’une de l’autre. Le ciel est noir, si noir que c’en est effrayant.

    Au centre, en face moi mais au loin, je devine un cirque immense de couleur noire, c’est un cirque dont on ne voit rien.

    A ma droite, il y a le chemin sur lequel je viens d’arriver, avec le col juste derrière moi.

    Je regarde le sol, c’est une espèce de gadoue gluante, pleine d’eau, une boue glissante.

    Je sais que si je fais un pas de plus, je mets le pied dedans, je glisse et je ne pourrai plus me relever.

    Je sais que si je regarde plus avant, ce noir est tellement effroyable que je meurs.

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    Je me réveille.

     

    Rachel a reçu la réponse à sa recherche. Le rêve lui fait la grâce d’approcher le mystère terrifiant de la Divinité et lui fait comprendre qu’il est mortel pour tout humain de vouloir contempler le divin face à face. Les Grecs avertissaient déjà contre cette tentation. Toutes les humaines qui ont désiré et voulu que Zeus, leur divin amant, se révèle à elles directement, sont mortes en le voyant.

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    Une fois encore, dans ce rêve comme dans les autres, la présence de la divinité, dont l’apparition ne tue pas, se caractérise par un noir effroyable.

    Le théologien et philosophe allemand Rudolf Otto (1869-1937), reconnu de façon internationale, l’a souligné fortement dans son livre « Le Sacré » (6) :

    « Cet élément étrange, de type répulsif, inspirant « la terreur », déconcerte ceux qui ne veulent admettre dans la divinité que bonté, douceur, amour, familiarité… »

     

    La remarque de Rudolf Otto écrite il y a un siècle, en 1917, souligne l’ expérience millénaire, que notre société refuse de voir.

    Dans notre conception occidentale traditionnelle, le noir est considéré de façon générale comme mauvais et diabolique ; Dieu est bon et lumineux et son ennemi Satan est mauvais et noir. Cette conception dualiste et simpliste, qui contredit le témoignage biblique le plus ancien, est profondément ancrée dans la mentalité occidentale. Elle y a pris l’importance d’une croyance absolue, elle a usurpé la dimension d’une vérité métaphysique.

    Mais la croyance n’est pas l’expérience.

    Croire intellectuellement à une idée est facile et superficiel, et une affirmation et son contraire sont tout aussi valables l’une que l’autre. La croyance n’a pas la dimension, la puissance saisissante, épaisse et convaincante d’une expérience vécue, éprouvée dans le corps, dans une émotion bouleversante et inoubliable.

    Oui, selon de multiples témoignages, le divin, quand il se manifeste, se présente dans le noir, et le noir plus noir que le noir, et il est ressenti comme une réalité objective.

    Et pourquoi le noir ne serait-il pas une manifestation de la divinité ?

    Est-ce à l’homme d’en décider ?

     

    J’espère que mon étude aujourd’hui va aider certains d’entre vous à mieux comprendre et respecter ce genre d’expérience, à se familiariser avec cette force étrange et sombre qui demande à être accueillie. Autrefois, il y a bientôt 4000 ans avec Abram, comme aujourd’hui, avec Marine, Murielle, Rachel, cette expérience se présente dans les ténèbres, le noir et l’effroi.

     

    Rappelez-vous maintenant l’expérience profonde et émouvante que Caroline a éprouvée devant le noir. Je l’ai racontée sur mon blog.

    Caroline avait posé la question à son rêve :

     «- Est-ce que Dieu existe ? » (8)

     

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2009/05/index.html

     

    Et vous verrez la réponse du rêve :

     

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2009/06/05/l-incubation-de-caroline-2-dieu-existe-t-il.html

     

    Bibliographie

    (1) Bible du semeur, 2000

    (2) Bible de la Colombe, 1978

    (3) Traduction Abbé Fillion, 1895

    (4) Bible en français courant 1982

    (5) Bible de Chouraki

    (6) Le sacré, Rudolf Otto, p.36, Petite Bibliothèque Payot.

    (7) silhouette noire dans la chambre

    http://outre-vie.forumactif.com/t16750p30-silhouette-noire-dans-la-chambre

    (8) « Le rêve de Caroline 1 : Dieu existe-t-il ? »

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2009/05/index.html

    suivi de « Le rêve de Caroline 2, réponse du rêve »

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2009/06/05/l-incubation-de-caroline-2-dieu-existe-t-il.html

     

    Illustrations

     

    Je remercie les photographes dont les photos m’ont permis d’illustrer mon blog.

     

    Coucher de soleil :payetmamyenvoyage.kazeo.com

    Méditation : machronique.com

    Sentier en montagne : randonneesmontagne.over-blog.com

    Le col de la Colombière : randonneesmontagne.over-blog.com

    Sémélé mourant à l’apparition de Zeus, de Gustave Moreau, 1826-1898