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  • MISE AU POINT 2 DE QUOI PARLE-T-ON ? RÊVE, IMAGE, METAPHORE

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    PRÉLIMINAIRES

     

    MISE AU POINT

     

    2

     

    DE QUOI PARLE-T-ON EXACTEMENT ?

     

    RÊVE, IMAGE ET MÉTAPHORE

     

     

    Dans l'article précédent, nous avons tenté de préciser deux termes employés constamment quand on étudie les rêves: les termes « conscient » et « inconscient ». Cette étude a été menée à partir des recherches de deux génies de l'inconscient : le clairvoyant Edgar Cayce et le psychiatre, savant et écrivain Carl Gustav Jung.

    Si au-delà du conscient existent d'autres niveaux de conscience, des niveaux inconscients, quel est alors le moyen de communication entre ces différents niveaux ? Quel est le point, l'espace de contact, l'interface entre ces deux réalités, l'une visible, matérielle, appelée consciente, et l'autre invisible, immatérielle, appelée inconsciente ?

    Comme nous l'avons vu, en abordant les travaux d'Edgar Cayce et de Carl Gustav Jung, cet interface c'est l'âme.

    L'âme est décrite comme étant l'espace de rencontre entre le conscient et l'inconscient, autrement dit entre l'homme et Dieu.

    Cet interface est l'âme où se joue le spectacle des rêves.

    Le rêve participe des deux réalités, consciente et inconsciente.

    Le rêve est une succession d'impressions où tous les sens sont sollicités. Ce sont surtout des images visuelles que l'on perçoit, mais également des sensations auditives, tactiles, olfactives, ou gustatives. Qui n'a jamais senti en rêve une poignée de main, une caresse, une douleur... qui n'a été enivré par un parfum, ...

    parfum.JPG

     

    entendu une musique grandiose ?…

    Cependant, comme on a essentiellement des impressions visuelles, on parle d'images pour toutes les impressions en général.

    L'image reçue en rêve est vraiment le premier intermédiaire entre l'inconscient et le conscient.

    L'image qui se présente à l'esprit n'existe pas matériellement, concrètement, elle est immatérielle au niveau terrestre. Elle est cependant inspirée, formée à partir d'éléments matériels : tout ce que nous voyons dans le rêve fait référence à la réalité concrète et repose sur des ressentis physiques terrestres.

    L’image, quoique irréalisée matériellement, n'en est pas moins réelle. Elle est bel et bien présente au niveau conscient dans l'esprit, qui peut se la représenter à volonté, la voir, la revoir, la retenir. L'esprit peut même à un stade ultérieur la matérialiser, en la dessinant par exemple. Elle correspond donc bien à une certaine réalité concrète.

    Ainsi, l'image du rêve est irréelle et réelle, immatérielle et matérielle, invisible et visible, abstraite et concrète, spirituelle et corporelle, divine et humaine.

    Nous pouvons donc dire que l'image du rêve participe des deux domaines du corps et de l'Esprit, dimension spirituelle, elle participe des domaines du conscient et de l'inconscient. L'image est un espace où se rencontrent ces deux dimensions et où ce qui est du domaine spirituel vient se concrétiser et une prendre forme matérielle, mais qui n'est pas éalisée dans la matière.

    Les Anciens, dans l'antiquité, l'avaient si bien compris que le dieu des songes, fils de la nuit et du sommeil, s'appelait Morphée. On dit toujours "s'endormir dans les bras de Morphée", c'est-à-dire dans les bras du dieu des rêves...

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    Or Morphée, en grec, vient de "morphe" qui veut dire "forme".

    Ainsi donc, sur l'écran, sur le voile du rêve, vient apparaitre, vient se présenter, se représenter, se matérialiser, vient prendre forme, figure ou visage, prendre une figuration, tout ce qui dans l'être humain est du domaine intérieur, invisible, inconscient.

    Reprenons

    Si l'inconscient veut faire parvenir au conscient une connaissance, il le fera souvent par le moyen du rêve, qui est le point de contact entre les deux mondes. Le rêve est le médium, l'intermédiaire, puisqu'il participe des deux mondes et qu'il a les caractéristiques de l'un comme de l'autre.

    Le rêve est une première manifestation au niveau matériel de la réalité de l'Esprit. C'est une des formes de l'Esprit dans la matière. Les innombrables inventions dues à des rêves, depuis l'aube des temps, autrefois aussi bien qu'aujourd'hui, sont des exemples frappants de ce rôle d'intermédiaire joué par les rêves.

    L'examen que nous venons de faire va nous permettre maintenant de voir comment le rêve fonctionne.

    Notre outil de travail est habituellement notre conscient.

    Or, par définition, cet outil est limité et son champ d'action très restreint. Tôt ou tard, il devient fatalement inadéquat. Alors que la vie est infinie dans ses manifestations, nous y évoluons avec un outil fini, limité.

    Comment faire face ? L'inconscient va venir à notre secours et élargir notre perception des choses.

     

    COMMENT LE RÊVE FONCTIONNE-T-IL ?

    Comment l'inconscient va-t-il faire saisir au conscient des contenus et des processus ignorés, inconscients ? Comment des processus inconscients peuvent-ils accéder à la conscience ? Comment l'inconscient va-t-il procéder pour faire comprendre les réalités inconscientes, infinies, au conscient limité ?

    Rêve et similitude, analogie, ressemblance, comparaison

    Le rêve va procéder d'une façon très pédagogique et sûre. Il va aller du connu vers l'inconnu. Il va aller puiser dans le réservoir du vécu individuel et des connaissances, des souvenirs, des expériences personnels du rêveur. Mais pas seulement : il va également aller puiser dans le réservoir d'expériences de l'humanité, qui est stocké dans chaque être humain.

    Il va former une image à partir d'éléments connus (personnages, animaux, objets, lieux, situations, époques,...) et cette image connue va avoir un point commun avec un élément inconnu inconscient. De cette façon, grâce à ce point commun, l'élément inconscient va prendre forme au niveau du conscient, l'élément inconscient, dans une certaine mesure, va devenir conscient.

    Prenons un exemple

    Un jour, après une conférence à Paris je rentrais chez moi en métro, quand un jeune homme s'est approché de moi très aimablement. Il avait écouté ma conférence et venait me demander de lui expliquer un rêve qu'il avait reçu il y a quelques mois. Ce rêve le perturbait beaucoup. Il me le confia :

    Rêve n° 3 : Je fais l'amour avec ma patronne

    "- Dans mon rêve, je faisais l'amour avec ma patronne et j'étais très heureux !

    vERONICA wINTERS.jpg

    Et le jeune homme de s'écrier :

    "- Mais, Mme Riedel, je vous jure que je n'ai jamais eu envie de faire l'amour avec ma patronne !"

    Le rêve me fit sourire, il est tellement fréquent et provoque tellement de malentendus !

     

    Il est urgent de savoir que, la plupart du temps, le personnage du rêve ne représente pas la personne extérieure en chair et en os, mais représente un aspect du rêveur lui-même.

     

    La patronne

    J'expliquai alors à ce jeune homme que sa patronne personnifiait, représentait en lui une capacité qu'il s'ignorait, à savoir la capacité d'être patron. Le rêve, quelques mois plus tôt, cherchait ainsi à lui faire comprendre que lui aussi il pouvait créer, diriger, organiser, prendre des responsabilités, être un patron.

    Quant au fait de faire l'amour, comment mieux représenter en image le fait de s'unir avec, d'intégrer une façon d'être ?

    Ainsi le rêve venait lui révéler qu'il avait l'envergure d'un patron et qu'il en éprouverait beaucoup de bonheur.

    "- Ah ! Mais vous avez raison s'écria-t-il ! Je viens de prendre le poste de chef de rayon ! Comme ma patronne ! Et qu'est-ce que je suis heureux !"

    Le métro s'arrêta, il descendit sur le quai et avec un sourire rayonnant me fit un joyeux au revoir de la main.

     

    A l'aide de cet exemple, on comprend comment le rêve fonctionne. Il établit un parallèle entre le monde inconscient et le monde conscient.

    Il choisit une situation extérieure qui représente une situation intérieure.

    Dans le monde intérieur, invisible, inconscient du rêveur, les choses se passent d'une certaine façon COMME dans le monde extérieur du rêveur : il existe la fonction "patron" que le rêveur ne voit pas en lui, mais qu'il voit dans sa patronne.

    Le rêve montre les ressemblances; il procède par comparaison. On parlera aussi d'analogie, de correspondance, de similitude entre les deux mondes.

     

    Grâce à cette comparaison et ces liens avec le monde concret, le rêveur va pouvoir découvrir ses capacités inconscientes, il va sentir ce qui se passe en lui et qu'il ignorait. La forme extérieure, l'image, va donner accès, grâce à la ressemblance, à un contenu dont il ne se rendait pas compte. Il n'en n'avait pas conscience.

    Reprenons

    Nous constatons donc qu'avant l'examen des images, l'inconscient est vague, inconnu. Après l'étude du rêve, l'inconscient devient conscient.

    Ainsi dans le rêve, l'inconscient monte puis affleure au niveau du conscient ; grâce à l'image il l'effleure, l'appelle,... il impressionne le conscient. Il puise cette image dans les formes concrètes, que le conscient du rêveur connaît ou peut reconnaître.

    Alors, en retour, le rêveur peut avoir accès à l'inconscient et COMPRENDRE ce qui s'y passe, comprendre son message.

    C'est bien ce que Cayce dans une de ses lectures exprime d'une façon si magnifique:

    "Les rêves sont naturels... ils n'ont rien d'artificiel... les rêves sont l'activité de Dieu! C'est son association avec l'homme. Son désir de procurer à l'homme UN MOYEN DE COMPRENDRE" (5754 – 3)".

    Nous venons ainsi de voir le procédé de la comparaison.

    Cependant, pour être parfaitement précis et exact, il faut souligner que le véritable terme technique qui désigne le principe du rêve est la métaphore.

     

    Rêve et métaphore

    Nous venons de voir que le rêve avec ses images tente de nous faire comprendre que nous vivons à l'intérieur de nous une situation qui est comme une situation à l'extérieur. Cependant, le rêve ne dit pas : «  ceci est comme cela ». Il n'emploie pas de termes comparatifs. Il procède par ce qu'on appelle des métaphores.

    Dans la métaphore les termes grammaticaux, explicites, comparatifs n'existent pas. Le rêve ne dit pas "ceci est comme cela", ce qui est à proprement parler le procédé de la comparaison.

    métaphore 1.jpg

    Le rêve ne s'exprime pas avec des mots mais avec des images. Il montre : "ceci est cela", ce qui est en fait le procédé de la métaphore. Métaphore veut dire "qui porte en changeant", donc qui porte un élément d'une place à une autre en changeant de côté; c'est le transport d'un sens à un autre. Et dans le rêve il y a bien ce transport, ce glissement, cette transposition de l'image extérieure, concrète, signifiante, à l'image intérieure immatérielle, signifiée.

    métaphore 3.jpg

    La métaphore est donc le grand procédé par lequel le rêve s'exprime. C'est le transport d'un sens propre à un sens figuré, et vice versa. C'est pourquoi, pour comprendre un rêve, il faut interpréter, traduire, c'est-à-dire, comme l'indique la racine latine "traducere", transposer, faire passer d'un point à un autre, faire passer du conscient à l'inconscient et inversement.

    Qu'en est-il du symbole, dont tout le monde parle ?

    Symbole veut dire "objet qu'on jette avec un autre".

    Le symbole est une moitié d'objet que l'on possède. Quand on trouve l'autre moitié, on reforme un ensemble complet. Celui qui possède une moitié de cet objet sait qu'une autre lui correspond. Une partie devient alors le signe de l'autre; elle joue le rôle de signifiant par rapport au signifié.

    On en revient ainsi au rapprochement entre les deux aspects de l'être : conscient - inconscient. Une moitié de l'objet, l'image concrète du rêve est signifiante de l'autre moitié de l'objet qui est le signifié, sans forme, impalpable, dans le monde inconscient.

    métaphore 2.jpg

     

    Quand on a compris comment fonctionne une métaphore, on a aussi compris comment fonctionne un symbole. A mon avis, ce qu'on appelle usuellement un symbole est en fait à l'origine une métaphore. Cette métaphore est devenue connue, socialisée, je dirai même cataloguée. Elle a pris une portée générale, conventionnelle, dont tout le monde saisit immédiatement le sens: ainsi le coeur désigne l'amour, l'anneau l'union et la promesse de fidélité, la girouette l'inconstance, l'instabilité...etc...

    Les termes métaphores et symboles seront donc indifféremment employés.

    Les paraboles et des fables sont également des images, des transpositions qui représentent concrètement des idées abstraites. Il arrive que les rêves se présentent dans leur entier comme des paraboles, comme des fables. Ce sont alors de belles histoires, avec une leçon à comprendre.

    Je me rappelle alors ce qu'un rêve m'a expliqué une nuit, quand je commençais il y a une quarantaine d'années à étudier les rêves. Il m'a dit :

    Rêve n° 4 : "Le rêve, c'est de la poésie mathématique !"

    Le rêve ici lance une définition, l'explication est donnée en direct, il n'y a pas de métaphore.

    La métaphore, quant à elle, est le procédé poétique par excellence et celle du rêve est rigoureusement exacte, comme une équation, une équivalence mathématique.

    RÉSUMÉ

    En nous existent deux niveaux de conscience différents, le conscient et l’inconscient. Dans la vie quotidienne à l’état de veille, nous sommes dans l’état conscient. Dans le sommeil, nous sommes dans l’état inconscient.

    On distingue dans l’inconscient

    - d'une part l'inconscient personnel ou subconscient, où seraient enregistrées toutes les mémoires individuelles ;

    - d'autre part l'inconscient collectif, le superconscient, où la conscience sort de ses limites pour entrer en contact avec le Divin.

    Voilà pourquoi Carl Gustav Jung s'est écrié un jour :

    "Dieu est le symbole des symboles". (1)

    symbole.jpg

    Reprenons

    Le rêve a pour fonction de servir d’intermédiaire entre l’inconscient et le conscient. Grâce au rêve essentiellement, notre esprit conscient va pouvoir recevoir des impressions de notre monde intérieur inconscient, nous allons pouvoir observer notre domaine intérieur et lui faire une place dans notre vie quotidienne.

    Notre inconscient va nous faire ainsi parvenir au niveau conscient des informations qui vont nous permettre de saisir consciemment qui nous sommes authentiquement, où nous nous trouvons dans notre parcours, comment poursuivre notre route. Ces informations passent dans le rêve grâce aux images, aux symboles.

    C'est alors à nous de déchiffrer ces images concrètes,de forme matérielles, qui traduisent des réalités inconscientes, immatérielles

    Dans ce chapitre, nous avons pris le soin de définir les termes dont nous allons nous servir tout au long en poursuivant notre étude des rêves et de leur interprétation : symbole, métaphore, psyché, âme.

    Mais il y a encore un terme, qui est le terme le plus important, que nous n'avons pas examiné. Dans le chapitre qui suit, nous aurons donc le même soin et la prudence de tenter de l'expliquer.

    Quel est ce terme ?

    Vous le découvrirez bientôt !

    A la prochaine fois !

     

    Bibliographie

    (1) Jung, La vie symbolique, éd. Albin Michel, Paris 1989, p. 75

     

    Illustrations

    Je remercie les artistes, peintres et photographes, dont les œuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.

    - Jeune femme dormant : Serge Marschennikov

    - La patronne : Veronica Winters : veronicasart.com

     

  • COMMENT SOIGNER MON CERISIER ?

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    Chères blogueuses et chers blogueurs,

    Je viens reprendre aujourd'hui l'étude commencée dernièrement sur un grand sujet d'actualité, à savoir l'état catastrophique dans lequel se trouve la terre. J'ai tenté d'apporter de mon côté le grain de sel des rêves en posant quelques questions :

    - L'inconscient, étant souvent si bienveillant, envoie-t-il des rêves qui offriraient des solutions au problème de la planète ?

    - Quels sont alors ces rêves qui pourraient nous éclairer ?

    - Pourrait-on découvrir dans ces rêves une ou des constantes qui nous permettraient d'hasarder quelques déductions cohérentes, voire d'hasarder une éventuelle solution  ?

    Nous avons ainsi étudié deux rêves : " Menace de catastrophe planétaire" et " Sauver la planète"; ces deux rêves nous ont amenés à poser l'hypothèse suivante :

    Y aurait-il un rapport entre le monde extérieur et le monde intérieur ?

    La qualité de notre environnement terrestre extérieur serait-elle en relation avec la qualité de notre vie intérieure, instinctive, que les alchimistes appelaient «notre terre intérieure», dont l’autre nom encore est l’inconscient ?

    Notre terre extérieure serait-elle malade parce que notre terre intérieure serait maltraitée ?

    Voici donc aujourd'hui le troisième volet de cette étude originale. Nous allons voir un rêve qui vient répondre à la question en plein dans le sujet : " Comment soigner mon cerisier ?"

    Circonstances

    Carole, dynamique psychothérapeute dans la quarantaine, est bien consciente de l’importance de la vie sexuelle. Elle en parle à ses clients, et, pour elle même, elle est bien consciente aussi de la vigilance que la vie sexuelle réclame. Elle a donc une approche très saine des besoins de son corps et vit proche de son instinct. Ce n’est donc pas cet aspect de la vie qui la préoccupe. Ce qui la tracasse en ce moment, c’est le cerisier de son jardin qui se met à dépérir sans raison.

    malade.jpg

    Elle ne sait pas comment le soigner et décide de se confier à son rêve, qui si souvent l'a déjà conseillée avec bienveillance et précieusement aidée. Avant de s'endormir elle pose donc la question «Comment soigner mon cerisier»? Et elle reçoit ce rêve :

    Rêve : Des framboises et du basilic

    Je me trouve dans le jardin de mon voisin d'à côté. Je suis en train d’y cueillir des framboises que je mets dans mon panier en osier. Le voisin me dit de ne pas en prendre beaucoup, car il veut en faire des confitures.

    Je rentre chez moi, je m'aperçois que je n'ai pas ma clé, j’ai peur soudain de l’avoir perdue, d’autant plus que je n’en ai qu’une. Je retourne alors dans le jardin et la trouve sous les framboisiers. Je la prends et retourne à la maison.

    Dans la cuisine, Jean-Luc est là. Il me fait la surprise de préparer une recette pour le déjeuner. Il m’explique que pour cette recette, il avait besoin de basilic.

    Analysons maintenant les différents symboles.

    Je cueille des framboises que je mets dans mon panier en osier

    Les framboises : Ces petits fruits rouges évoquent tout de suite par leur exquise saveur les délicieux plaisirs du corps féminin.

    raspberry.jpg

    Mon panier : Le panier est un réceptacle qui peut désigner le bas-ventre. Mais Carole pense aussi tout de suite à l’expression «mettre la main au panier» et en déduit que son panier, dans son rêve, représente non seulement son bas-ventre mais aussi son fondement, dont les synonymes, plus ou moins vulgaires, sont la croupe, les fesses, le cul.

    Le panier est donc une image pour désigner la partie de son corps liée à la sexualité.

    Je mets des framboises dans mon panier en osier

     

    Painting Raspberries Roses by Eloise Harriet Stannart.jpg

     

    Ce panier en osier aurait pu aussi être en paille. Et pourquoi donc le rêve choisit-il ce matériau ? Écoutez...Vous entendez ? "Osier" , osier qui joue avec «Oser y est». Il est question d’oser. Avec le panier en osier, il est question d’oser quelque chose au niveau de sa vie sexuelle.

    L’image indique que notre rêveuse ose cueillir les plaisirs de son corps. Elle ose se satisfaire elle-même.

    woman in love.jpg

    Le voisin d’à côté me dit de ne pas en prendre beaucoup :

    Le voisin représente une facette de la rêveuse, qui souhaite restreindre la cueillette et limiter les délices de l'auto-érotisme.

    Il veut en faire des confitures : Carole ne veut pas toucher aux fruits pour les garder pour plus tard.

    Que veut donc dire le rêve avec ces framboises, ces plaisirs solitaires qu’il ne convient pas de cueillir, mais au contraire de laisser sur le buisson, et puis, ces confitures à consommer ultérieurement?

    Je demande alors à la jeune femme:

    - A quoi cela vous fait-il penser dans votre vie sexuelle, des plaisirs solitaires que vous osez mettre dans votre panier, en vous interdisant d’en cueillir beaucoup, parce qu’il faut les garder pour plus tard ?

    Carole me répond tout de suite:

    - Mais c’est exactement ce qui se passe, j’ai très envie en ce moment de me satisfaire moi-même, parce que mon ami est absent, et je sens souvent monter le désir en moi. Mais j’évite de me caresser toute seule parce que je veux me garder pour lui. Je veux lui réserver, lui conserver toute mon énergie amoureuse.

    Serge-Marshennikov-Girl-with-wheat-hair.jpg

     

    Voyons la suite du rêve. Que montre t-il ?

    Je rentre chez moi, je m'aperçois que je n'ai pas ma clé, je crois l’avoir perdue, je la retrouve sous les framboisiers.

    Quand Carole renonce aux fruits rouges pour se réserver pour son ami, que se passe-t-il alors ? Elle a égaré sa clé sous les buissons.

    Quelle est cette clé qui ouvre sa porte? Vous avez tout de suite compris que cet objet allongé représente le clitoris, qui ouvre la porte aux plaisirs amoureux.

    Que nous apprend donc le rêve ? Quand la rêveuse refuse de satisfaire ses désirs sexuels par elle-même pour réserver ces plaisirs avec son ami, elle égare sa clé, elle affaiblit sa capacité de jouissance. L’abstinence, le manque d’entraînement fait perdre de la vitalité à cet organe si sensible.

    Il y a dix ou vingt ans le sujet de la masturbation féminine était encore tabou. On en parlait à peine, mais les rêves en parlaient tout haut. Je le voyais souvent dans les rêves des unes et des autres.

    Quelqu'un aussi ne s'y est pas trompé, c'est le célèbre sexologue le Dr Gérard Leleu qui en 2005 dans son livre «La caresse de Vénus» insiste et explique : " Le clitoris est en quelque sorte "la clé"de la sexualité féminine". Et il recommande :

    Que les femmes pratiquent régulièrement l’auto-stimulation clitoridienne, car c’est la meilleure préparation à l’union sexuelle.

    Le docteur Leleu souligne aussi que cette auto-stimulation doit avoir lieu déjà chez la fillette.

    La-caree-de-Venus.jpg

    Ainsi le célèbre sexologue donne aux femmes le même conseil que le rêve.

    De mon côté, en 2006 paraissait mon livre "Amour et sexe dans vos rêves", préfacé justement par le Dr Gérard Leleu. J'y ai étudié le sujet au chapitre 4 et 5 en particulier et j'ai expliqué plusieurs rêves qui soulignent les bienfaits de la masturbation. ( Rêves n° 23, 24, 26, 60, 66)

     

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    Vous trouverez également sur le blog un rêve "renversant":

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2008/11/30/le-reve-therapeute-ch-6.html

    Retrouvons maintenant Carole qui rentre avec sa clé.

    Une fois chez elle, la rêveuse constate que quelqu'un, Jean Luc, est venu lui préparer à manger.

    Qui est Jean Luc ? C'est un ami jardinier, c'est celui qui prend soin de la terre et doit savoir comment soigner le cerisier.

    Quel est le rapport entre ces deux images ?

    Ainsi, quand la rêveuse reconnait la nécessité de satisfaire ses besoins instinctifs, comme son corps le réclame, elle a entre les mains la clé qui lui révélera l' enchantements des sens. Et c'est à ce moment là qu’apparaît Jean-Luc, le dynamisme en elle qui prend soin du jardin de son corps et prépare des aliments savoureux.

    Jean-Luc m’a préparé une recette. Et pour sa recette il a besoin de basilic.

    Carole entend le mot «basilic» dans deux sens différents.

    D’une part le mot "basilic" s'applique à une plante aux larges feuilles, qui développe un goût fort, sain et savoureux. Ne serait-ce pas là une image de l'intimité féminine ?

    Basilic.jpeg

    Mais notre amie entend aussi le mot "basilique", qui désigne une église, un lieu sacré où réside le divin que l’on vient rencontrer.

    450px-Vatican-StPierre-Interieur.jpg

    Que signifie ce rapprochement entre basilic et basilique ?

    Avec le basilic, la rêveuse savoure son intimité et la joie des sens conduit alors à la basilique intérieure, là où s’accomplit la rencontre avec le divin en soi. C'est parce qu'on entre dans le sanctuaire de la divinité que le plaisir sexuel prend son intensité paradisiaque. Sensualité et spiritualité sont mêlées.

    Jean-Luc

    C’est dans cette perspective que le prénom de Jean-Luc prend aussi tout son sens. On peut se demander en effet pourquoi le rêve choisit cet ami jardinier alors que la rêveuse en connaît plusieurs. Et n’y aurait-il pas là encore une fantaisie du rêve ? Voyons un peu.

    Luc vient du grec " leukos" qui veut dire «lumière»; et tout le monde sait que l'anagramme de Luc est «cul». Qu’il existe dans le fondement du "cul" une source de lumière, c'est bien ce que veut dire en argot érotique les expressions «faire reluire» ou « illuminer» qui signifient : "donner un orgasme". Le jeu de mot sur Luc / cul reprend donc l'enseignement donné par basilic / basilique.

    Et Jean? Que donne ce nom si je joue et inverse les syllabes? En/an,…je /ge, "ange".

    Ainsi, en toute tranquillité, je déduirai que dans le fondement se trouve un force qui fait jaillir la lumière et relie à la divinité. Et pourquoi pas?

    Est-ce choquant ? Le sexuel et le spirituel sont les deux pôles instinctifs de l’éros, les deux faces d’une même réalité de l’âme. L’âme qui s’exprime dans l’amour est autant de nature animale que spirituelle. " L'orgasme est le vécu dans le corps de l'extase qui anime l'âme".(1)

    canova 2.JPG

     

    Nous voici arrivés maintenant au sens du rêve :

    Le guide intérieur vient conseiller à notre amie de s’autoriser, en l’absence de son ami, à savourer seule les plaisirs érotiques. Elle est aussi invitée à être bien consciente que, même seule dans cette jubilation, là aussi le divin est présent, comme quand elle est dans les bras de son ami.

    Carole n’en revient pas! Pour elle, en voilà une surprise! En voilà une initiation!

    Une question se pose maintenant : quel est le rapport avec la question que Carole avait posée en s’endormant? «Comment soigner mon cerisier ?»

    Le rêve vient montrer à la jeune femme que pour soigner le cerisier de son jardin extérieur concret, elle doit prendre soin de sa Terre, de son corps, son jardin intérieur symbolique, elle doit oser cueillir les plaisirs sensuels même solitaires, en sachant que la Terre comme son corps sont le temple de la divinité.

    Alors, en reconnaissant la dimension sacrée de son corps, en soignant sa Terre intérieure, sa Nature instinctive, elle soigne aussi la Nature, la Terre à l’extérieur d’elle.

    Et très humblement c'est ainsi, selon le rêve, qu'elle peut soigner son cerisier.

    cerisier en fleurs.jpg

     

    Conclusion

    Je viens de vous exposer trois rêves, des rêves de femmes où il est question de sauver la terre, de soigner la terre malade, l'arbre malade.

    Ces trois rêves semblent insister sur le même point. Tous les trois invitent les rêveuses à changer leur mode de penser : au lieu de prétendre maîtriser leur vie avec des idées, que le rêve juge fausses, tyranniques, voire destructrices, elles auraient tout bénéfice à faire plus grande place à la vie instinctive et sexuelle, qui n'a rien à voir avec les cogitations intellectuelles.

    À partir de ces trois rêves, pourrions-nous nous autoriser à en déduire qu'il s'agirait là d'un conseil général ?

    Serait-ce alors qu'en soignant sa Terre intérieure, sa Nature instinctive, on soignerait aussi la Nature, la Terre à l’extérieur ?

    Mais respecter sa vie instinctive, ça fait vraiment populo, c'est tellement prosaïque, trivial, voire "franchouillard" n'est-ce pas ? Ça parait franchement vraiment trop benêt et trop simplet,.

    Et vous me direz :

    " - Voyons Christiane, arrêtez un peu avec vos sornettes ! Sauver la planète exige des interventions énormes au niveau planétaire, des moyens autrement plus importants à l'échelle du monde, et pas de tout petits moyens intimes, particuliers, au niveau individuel. Mais vous vous rendez compte des bêtises que vous dîtes ?

    Je sais. Mais pourquoi donc le rêve n'inviterait-il pas chacun, là où il en est, à tenter de retrouver l'écologie la plus ancienne, l'écologie basique primitive ?

    Et pourquoi donc la juste activité de milliards d'êtres ne pourrait-elle pas influencer la planète ?

    Qu'est-ce qu'il vaut mieux ?

    - Sécher l'école pour aller manifester pour sauver la planète ? Ou bien :

    - Suivre les cours et cultiver son jardin secret, sous le regard souriant des dieux qui font fleurir la terre ?

    Possible correspondance entre ces moments, où " dans une ténébreuse et profonde unité" la terre intérieure et la terre extérieure "se répondent" ?

    Ne serait-ce pas là le Ba Ba de l'écologie instinctive ?

    Le rêve semblerait-il inviter chaque écologiste, qui se bat pour la planète, à non pas suivre son intellect et ses calculs, mais à  d'abord honorer son corps et la force d'amour sensuel qui l'habite, parce que cette force est l'expression en lui de la divinité qui protège et gouverne la terre ?

    Vous savez bien que le rêve ne vient pas dire des choses que l'on sait déjà. Il vient montrer ce que l'on ne voit pas.

     

    le jardin de monnet à Giverny.jpg

     

    Bibliographie

    (1) Cette citation est extraite du livre de Christiane Riedel "Amour et sexe dans vos rêves", éditions Trajectoire, p. 10. Elle a été écrite par le Dr Gérard Leleu dans son introduction de mon livre, pour présenter l'optique des rêves, tels que je les ai exposés au cours des pages de ce livre.

     

    Illustrations

    Je remercie les artistes dont les oeuvres, tableaux et photographies m'ont permis d'illustrer mon blog.

    Je remercie en particulier l'artiste russe contemporain Serge Marschennikov, dont je ne me lasse pas d'admirer la splendeur et le raffinement avec lequel il peint les femmes.

    Cerisier malade : greffer.net

    Panier, framboises et roses, tableau de l'artiste anglaise du XIXème siècle, Eloise Harriet Stannart, 1829-1915. fr.wahooart.com

    Jeune femme endormie : Serge Marshennikov. Ce tableau fait partie d'une série appelée " Women in love".

    https://widowcranky.com/2017/12/02/women-in-love-serge-marshennikov/

    Girl with wheat hair, Serge Marshennikov

    Basilic :123RF.com

    Basilique : Intérieur de la basilique St Pierre à Rome, au Vatican. Wikipedia.org/wiki/Fichier

    Eros et Psychée : Psychée ranimée par le baiser de l'Amour, du sculpteur italien Antonio Canova, 1757-1822. L'oeuvre nécessita 6 années de travail, de 1787 à 1793 ; Musée du Louvre. adjine.canalblog.com

    Cerisier en fleurs : booksofdante.wordpress.com

    Le jardin de Claude Monnet à Giverny du peintre français Claude Monnet, 1840-1926