Mes chers amis,
Aujourd'hui, je vous présenterai une méditation de pure alchimie. Je voudrais qu'elle vous amène à comprendre mieux cet art qui fut condamné par la bienséance ecclésiastique, cet art sacré et thérapeutique, qui fut gardé secret pendant de longs siècles.
Mais Jung a levé le voile, il a expliqué l'alchimie.
Puis à sa suite, Etienne Perrot, son fils spirituel et traducteur, a diffusé la formule maudite du remède alchimique. C'est lui et lui seul qui a été capable de m'expliquer le sens de mes rêves qui m'enseignaient à ce sujet.
Actuellement les rêves demandent que cette connaissance sacrée soit révélée. Je vous en ai parlé plusieurs fois sur mon blog et tout particulièrement l'an dernier.
Je dirai même qu'on ne peut comprendre bien des rêves qu'avec la clé alchimique, comme je l'ai montré dans mon dernier livre " Ces rêves qui vous protègent et vous guérissent".
Alors, à mon tour il est de mon devoir d'interprète de rêves alchimiste de vous transmettre l'initiation renversante qui conduit à la transmutation, la fabrication de l'or philosophale appelé aussi or non vulgaire.
C'est Ariaga, une amie jungienne alchimiste, qui m'a donné l'idée de vous en parler.
Ariaga tient un blog très riche et intéressant où elle stimule les neurones de ses lecteurs.
Dans son dernier post, elle a proposé d'écouter dans la langue des oiseaux le mot
" Laboratoire ".
http://ariaga.hautetfort.com/archive/2017/01/24/laboratoire-5902861.html
Voici l'invitation d'Ariaga :
Le mot LABORATOIRE, souvent employé sur ce blog, est d'une richesse exceptionnelle si on "joue" avec lui sur le mode "langue des oiseaux" des anciens alchimistes. La vue et les sons sont convoqués. Je vous donne ce qui m'est venu en quelques minutes mais je suis certaine que d'autres amplifieront (çà c'est Jung) encore plus.
ORATOIRE, c'est le premier pour quiconque s'intéresse à l'alchimie, l'oratoire étant le lieu du laboratoire où priait l'alchimiste.
LABO, c'est tellement évident ...
RAT, hélas !
OR, on reste dans l'alchimie et la recherche de l'or réel ou philosophal.
LA, une note importante qui donne le ton du mot.
TOI, il n'y a pas de moi sans toi.
IRE, un peu de colère, à la fin quand la recherche s'éternise et n'aboutit pas.
.........
Il faudrait mettre un peu d'ordre dans tout cela mais je le donne comme c'est venu.
J'entends aussi labeur, labourer, et cela me fait penser qu'il ne faut pas oublier de labourer sa terre intérieure. ... et beau, comme l'est la recherche de la vérité.
Ariaga
Je me suis piquée au jeu et j'y suis allée de ma plume. J'ai été très touchée, parce qu'Ariaga a apprécié mon commentaire en précisant qu'il mériterait une note. Cette note, la voici, mon commentaire sur le blog d'Ariaga devient donc l' article de ce jour.
Voici la petite étude que m'a inspirée cette invitation.
Bonjour Ariaga,
Vous avez choisi un fort beau mot que j'écouterai comme vous dans la langue des oiseaux.
Labor
Ainsi j'entends comme tout un chacun " Labor" qui veut dire travail, un travail persévérant, qui requiert les plus hautes capacités, comme Hercule le montra dans ses douzes travaux, qui sont l'image du travail que nous demande le Soi pour réaliser l'individuation, le mariage intérieur ou union de l'âme avec son dieu, symbolisé par l'image de l'or.
Comme premier travail je proposerai pour ma part d'écouter ses rêves et
d'en chercher l'interprétation, et ce sur un long terme. Et Dieu sait que ce n'est pas facile.
Oratoire
Le deuxième travail est donné par la suite des syllabes de laboratoire :
comme vous j'entends tout simplement et immédiatement " oratoire". Oratoire désigne le lieu de la prière intérieure, le moment où l'on se recueille dans le silence. Cette prière s'appelle l'oraison, qui est la prière personnelle où l'âme exprime son désir d'accueillir et de s'unir à son dieu.
Mais qui se recueille encore dans la prière d'adoration ?
C'est bien ce que fait celui qui cherche à interpréter son rêve et qui met tout son amour à comprendre l'expression de son dieu qui l'habite.
C'est aussi ce que chacun peut faire humblement en s'occupant du dur labeur des tâches quotidiennes, le ménage, le jardin, ces tâches plus ou moins fastidieuses, qui sont, au plus profond, la marque de l'amour qu'on porte à l'autre. Pendant ces tâches, l'âme chante aussi son amour à son dieu. Le vieux conte l'exprime clairement : l'âme, celle qui épouse le prince charmant, s'appelle Cendrillon, dont le nom signifie
"Souillon ou fille malpropre, pleine de poussière".
Aucune image ne saurait mieux décrire " le caractère ingrat, dépouillé, humiliant de la phase centrale du travail", comme l'écrit l'alchimiste Etienne Perrot dans " Les trois pommes d'or".
Or et rat
J'en viens donc à ce travail ingrat et humiliant.
En effet, laboratoire contient aussi l'association or et rat, comme vous l'avez signalé.
Vous relevez la présence de "or", métal inaltérable, symbole de la divinité dans les rêves.
Et juste à côté se trouve "rat", que, avec un "hélas", vous avez choisi pour illustrer votre post.
Chez les Grecs par exemple le rat accompagnait le dieu Appolon, dieu du soleil et dieu de la peste :
Ce double aspect du dieu était bien connu aussi par les Juifs.
Voici dans la Bible ce que proclame Dieu, qui s'exprime par la bouche de Moïse, son serviteur. ( Deutéronome, ch.32, v.39 et suivants).
"Sachez donc que c'est moi qui suis Dieu, Et qu'il n'y a point de dieu près de moi ; Je fais vivre et je fais mourir, Je blesse et Je guéris, Et personne ne délivre de ma main."
On se trouve là face à un dieu instinctif, qui se venge, qui punit, qui tue, et qui fait vivre,... dieu de lumière et d'ombre.
Ainsi, l'or est lié au rat, la divinité intérieure se rencontre aussi dans la vie instinctive intelligente, méprisée et crainte, dans l'ombre et le mal.
C'est bien là ce que Jung n'a cessé de dire et de montrer ; c'est bien là encore ce dont les rêves actuels nous avertissent de façon inquiétante.
Jung dans " L'homme à la découverte de son âme", p 330 explique :
"L'homme, en une certaine acception, n'est pas bon ; en dépit de tout ce qu'on en peut prétendre, il ne l'est pas, et il vaut mieux, dès lors, en avoir conscience et se demander comment incorporer de façon sensée cet aspect de la nature humaine dans son tout."
Et je rajouterai : ...et le faire aussi concrètement dans sa vie quotidienne.
" Puis Jung poursuit :
...on ne peut être absous de pêchés que l'on a pas commis".
C'est exactement ce que disait dernièrement un rêve à une rêveuse qui cherchait la perfection et fuyait son rat intérieur :
" Sans péché, il n'y a pas de rédemption".
Telle est cette voie où les rêves nous guident dans notre laboratoire intérieur, la voie alchimique dans un dur labeur.
Il n'y a pas de lumière sans ombre, il n'y a pas d'or sans rat.
La divinité est liée à l'ombre, inséparablement. Quand on vit trop dans la lumière, dans un monde de pensée rationnel qui se veut supérieur, c'est dans les couches inférieures, dans l'animal qui est en soi, c'est dans son ombre que l'on rencontre le divin en soi.
Voilà la grand leçon des rêves et de l'alchimie, que, dans la bienséance, on se garde bien de pratiquer. Voilà cependant, ce dont nous avons le plus grand besoin. C'est même le problème vital de notre société en décomposition.
Avec mon amitié alchimique
Christiane "
Depuis, le rat me fait beaucoup réfléchir.
J'ai en effet entendu dire que les rats avaient envahi la capitale :
Dans " Libération " on peut lire :
"Les rats menacent-ils d’envahir Paris ?... Dans un communiqué publié début décembre, la municipalité s’inquiète de «la présence de rats en grand nombre dans l’espace urbain». Les estimations font état de 3 à 6 millions de rongeurs dans la capitale. Ce qui amène la ville à pointer des «problèmes sanitaires, esthétiques et économiques».
Les rats se sont tant multipliés qu’on les voit se balader en nombre à la surface dans certains sites parisiens, comme le parc de la Villette, les jardins du Louvre ou les quais de Seine."
http://www.liberation.fr/france/2016/12/21/a-paris-mort-aux-rats_1536794
Le journal britannique "The Guardian" titre sur un contraste :
"Marais : le quartier chic de Paris où les rats sont plus nombreux que les résidents". En général, c'est ce qui choque le plus les journalistes et éditorialistes étrangers : Paris, ville-lumière, capitale du romantisme et de l'élégance, envahie par de vilains rongeurs, susceptibles de porter des maladies. Même les Champs-Elysées, "le boulevard le plus célèbre", sont touchés par la vermine, relève le Guardian.
Alors la célèbre et terrible prédiction de Jung revient mecogner dans les tempes :
"Ce qu'on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l'extérieur comme destin". |
Il semblerait que cette prédiction soit en train de se réaliser, de façon symbolique comme de façon concrète.
Jusqu'à quand refuserons-nous de chercher à discerner comment incorporer de façon sensée [ ce rat, l'animal en nous ] cet aspect de la nature humaine dans son tout"... ?
Jusqu'à quand refuserons-nous de le libérer, aussi désagréable que cela soit, et de l'incorporer concrètement dans notre activité quotidienne, comme l'exige la loyauté envers l'inconscient ?
Illustrations
Je remercie les artistes dont les oeuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.
Laboratoire alchimique : anticstore.com
En prière ?
Cendrillon lavant par terrre à genoux : latoileandwenn.blogspot.com
Apollon, dieu des rats ou dieu des souris, dit Apollon Smintheus, dessiné par Taberna : zazzle.com
Incisives de rat : sadnez.e-monsite.com
Les rats dans Paris : onenparleici.over-blog.com
Cendrillon libérant un rat-souris de la souricière : cindarella.story.for.child.blogspot.fr