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  • ANNONCE DE LA MORT, CH. 6, SUITE : LE RÊVE DE PAPY GROS-YEUX

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    PAPY, PAPY, T’EN VA PAS !

    Depuis que je vous parle des rêves, je constate de nouveau un fait curieux et répété. Quand je choisis un thème, des personnes m’appellent pour me confier un rêve qui justement tombe à point pour servir d’illustration. J’avais déjà remarqué cette coïncidence en écrivant « Rêves à Vivre » ou en préparant mes conférences. Tout au long de l’année dernière où j’ai écrit « Amour et sexe dans vos rêves », le phénomène s’est renouvelé. Et il continue de se manifester.
    Cette coïncidence, mise en évidence par Jung, s’appelle une synchronicité.
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    J’y ai fait allusion dernièrement, avec le rêve de Nadine ou celui de Patricia, mais vous avez peut-être cru que je le faisais exprès et que je tirais mes études de mes archives. Certes, c’est souvent le cas, mais la vie quotidienne m’apporte aussi son lot de surprises. Etienne Perrot, fils spirituel de Jung, avec qui j’ai travaillé plusieurs années, me disait la même chose.
    Etienne Perrot disait en souriant, que « Sainte Chronicité » était passée par-là.

    Ainsi, alors que je suis en train de vous parler des rêves de mort et de leurs symboles, « Sainte Chronicité » m’apporte un rêve qui vient élargir le sujet.
    Nous avons vu dernièrement des rêves qui annoncent une mort réelle, physique. Mais il existe aussi des rêves qui viennent vous dire le contraire, ils vous signalent que, malgré ce que vous pensez, le moment de partir n’est pas encore arrivé.
    Ce sera le sujet d’aujourd’hui avec le rêve de Michel, mon frère, qui a fêté dernièrement ses 74 ans.
    Il m’appelle :
    - Dis donc, ma biquette, j’ai quelque chose à te raconter avec les rêves.
    Imagine-toi que je souffre de vertiges depuis quelques temps. Hier, voilà que je suis tombé dans le jardin. Je ne me sens pas très bien et me fais un peu de souci. J’ai pris rendez-vous chez le médecin. Ecoute, j’en viens à mon rêve que j’ai eu cette nuit.

    Hier soir je me suis couché. A peine je m’étais allongé que j’ai été à nouveau pris de vertiges.
    j’ai vu tout tourner autour de moi.
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    Les lumières de la rue, qui filtrent à travers les volets à droite, faisaient tout le tour de ma chambre. Je me suis senti mal, mal, je me suis senti partir.

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    J’ai fait un effort pour respirer.
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    J'ai été pris de nausées, puis d’un violent besoin d’aller aux toilettes.

    Je suis revenu à ma chambre, titubant, grelottant.
    Je me suis recouché.
    Pendant la nuit, j’ai eu un rêve :


    Rêve
    J’étais dans ma chambre, quand j’ai entendu sonner à la porte d’entrée.
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    Je suis descendu et j’ai ouvert la porte. Là, j’ai vu dans la rue le fourgon mortuaire qui est venu chercher un voisin il y a quelques jours. Il était à l’arrêt, tourné en direction du cimetière, qui n’est pas très loin de la maison.
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    Et sur le seuil de la porte d’entrée, j’ai vu mes quatre petits-fils qui se tenaient là.

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    Ils me regardaient, ils me parlaient, mais je ne comprenais pas très bien leurs paroles.

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    Et puis, j’ai fini par entendre ce qu’ils me disaient :
    « - Papy, Papy-Gros-Yeux, nous, on veut que tu restes avec nous, tu t’en vas pas, nous, on a besoin de toi. »


    Je me suis réveillé.

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    Il n’y a rien à interpréter. Et, une fois de plus, on peut s’émerveiller des rêves.
    Etrange dimension des rêves, qui peuvent vous annoncer que le moment est venu de partir dans l’au delà ou au contraire, vous dire qu’il n’en est pas encore question.
    Ainsi les rêves apparaissent bien comme les passeurs d’un monde à l’autre.

    Illustrations
    Je remercie les artistes des œuvres qui illustrent mon blog :
    - Vertige, trouvé sur : perso.orange.fr
    - Vertige de Claire Casamby, trouvé sur : casamby.free.fr.galeriedepeinture.html

  • MORT SYMBOLIQUE D’UN PROCHE , CH. 4 : OU LES ELUCUBRATIONS DU DR FREUD

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    Il arrive à tout le monde de rêver qu’un proche est mourant ou mort. Ces rêves inquiètent beaucoup, mais comme on ne veut pas reconnaître que les rêves ont un sens, on garde son rêve sous silence, à moins qu’on ait un interprète de rêves sous la main. Alors on pose la question : Qu’est-ce que ça veut dire ?
    Plusieurs fois, quand j’étais professeur, il m’est arrivé la même expérience. Mes collègues connaissaient mon activité d’interprète de rêves, mais c’était sujet à moquerie et mépris.
    Pourtant, en cachette, quand il n’y avait pas grand monde dans la salle des professeurs, ou quand nous nous lavions les mains aux toilettes, un ou une collègue s’adressait rapidement à moi :

    « - Madame Riedel, dîtes-moi, je sais que vous vous intéressez aux rêves, je voudrais vous demander …je viens de rêver que ma mère était morte… ? »
    « - Christiane…, qu’est ce que ça veut dire… j’ai rêvé que mon père mourait. Tu crois que c’est prémonitoire ? »
    Grande inquiétude.
    Comment répondre sérieusement ? Comment faire comprendre que l’interprétation d’un rêve ne doit pas être « expédiée » ? Certes, c’est déjà bien de chercher à comprendre son rêve ! Mais hélas, pour en arriver là, il faut que le rêve fasse peur. Ah ! Quand le rêve vous plonge dans l’angoisse, alors là, on s’intéresse à lui !…

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    Et encore ! Il ne faut pas se faire d’illusion. C’est en fait juste pour savoir que l’image est symbolique.
    « - Ah bon, donc ce n’est pas vrai,… d’accord…Attends, la cloche sonne, excuse-moi, il faut que je monte en classe. Salut et merci ! Tu m’as bien soulagée !… »
    On ne me reparlera plus du rêve.

    Misère !
    Je vais moi aussi retrouver mes élèves.
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    Sans illusions, sans déception. C’est comme ça. J’ai fait ce que j’ai pu.
    Une fois de plus, je constate que le monde intérieur, ça n’existe pas. Quand comprendra-t-on que ce qui se passe dans l’inconscient, dans le monde à l’intérieur, est aussi important, sinon plus, que ce qui se passe dans le monde extérieur au niveau conscient ?
    L’équivalence est si vraie que le rêve prend la situation extérieure comme symbolique du monde intérieur et, quand il vient nous visiter, il nous dit :
    « - Regarde, voilà ce qui se passe en toi en ce moment : c’est COMME SI ce parent mourait. »
    Il s’agit d’une métaphore qu’il convient de bien comprendre.
    Ce genre de rêve doit être étudié avec le rêveur de façon très minutieuse, parce qu’il peut avoir des sens très variés et même opposés, selon les rêveurs et selon les circonstances.
    C’est là qu’il faut l’aide d’un interprète compétent.
    Cet interprète ne se contentera pas de plaquer des grilles de significations toutes faites, mais il mènera une véritable enquête et procédera minutieusement à la technique de l’interview.
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    Seule cette technique de l’interview permet de cerner le sens individuel du rêve, adapté au rêveur, ce jour là. Car, il ne faut pas manquer de rappeler que la même image, chez le même rêveur, peut présenter des sens différents selon les moments.

    C’est pourquoi, avant d’étudier le sens symbolique de ce rêve avec la technique de l’interview, il me semble nécessaire de se débarrasser d’abord de l’interprétation traditionnelle générale et systématique, qui empêche d’étudier cette image de façon individuelle. Je veux ici parler de l’interprétation freudienne des rêves en général, des rêves de mort, et des rêves de la mort du père en particulier.1f00dcfaf101e798d9ed320937a3832d.jpg

    Comment Freud interprétait-il les rêves en général et plus particulièrement ceux, où il était question de la mort du père ?
    Pour le médecin viennois, le rêve serait la réalisation d’un désir condamnable caché, et le rêve où le père meurt serait tout particulièrement caractéristique du désir qu’éprouverait le fils de voir mourir son père, afin de pouvoir le remplacer auprès de sa mère.

    Pour donner à sa théorie un fondement prestigieux, Freud l’a rapprochée de l’histoire d’Œdipe qui a tué son père et épousé sa mère. Pour lui, ce mythe grec serait un modèle de comportement généralisé, le fils souhaitant la mort du père pour prendre sa place auprès de sa mère. Avoir un rêve où le père meurt serait donc l’expression de ce désir.
    A l’examen, la méthode de Freud s’avère la même pour le rêve et le mythe. Dans un cas comme dans l’autre, il plaque ses idées et tord les images ou l’histoire, pour leur donner le sens qui lui convient.

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    Il n’analyse pas les images du rêve avec rigueur, il fausse le mythe. Voyons comment :

    Voici donc très brièvement le mythe d’Oedipe, qui, quand il tua un inconnu, ignorait totalement qu’il était son père.
    A la naissance d’ Œdipe, ses parents, le roi de Thèbes Laïos et la reine Jocaste, consultèrent l’oracle de Delphes pour connaître le destin de l’enfant royal. L’oracle déclara que Œdipe tuerait son père et épouserait sa mère. Pour empêcher la réalisation de cet affreux destin, les parents abandonnèrent leur fils dans les bois. Le bébé fut sauvé par un berger et adopté par le roi de Corinthe qui l’éleva comme son fils et lui cacha son origine.
    Parvenu à l’âge adulte, Œdipe se rendit à Thèbes et se trouva à un carrefour face à face avec le char d’un homme arrogant, qui lui bloquait la route.
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    Ils se disputèrent le passage, et l’homme, pour forcer Œdipe à lui céder, tua un de ses chevaux. Furieux, Œdipe, en fis de roi, exigea la place et lança sa lance sur ce voyageur agressif, qui mourut sous le coup.
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    Arrivé à Thèbes, Œdipe trouva à l’entrée le sphinx qui terrorisait la ville. Le monstre posait une énigme aux passants, et les dévorait s’ils ne savaient pas répondre. Œdipe résolut l’énigme et le sphinx se tua de dépit.
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    Comme le roi venait de mourir et que la reine se retrouvait veuve, les habitant de Thèbes voulurent remercier Œdipe de les avoir libérer du sphinx ; ils lui offrirent de monter sur le trône et d’épouser leur reine Jocaste. Œdipe accepta et vécut quinze ans de bonheur avec elle. C’est seulement alors, après toutes ces années, qu’il apprit que sa femme était la veuve de l’inconnu qu’il avait tué, et que cet homme, le roi, était aussi son père. Jocaste était donc sa mère. Œdipe, de désespoir se creva les yeux.
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    Les dieux le jugèrent innocent.

    Comme le montre le récit de ce mythe, Œdipe n’a donc pas tué son père pour prendre sa place auprès de sa mère. Le complexe d’Œdipe, célèbre pilier de la dogmatique freudienne, n’a donc rien à voir avec le mythe que Freud a déformé pour le faire coller à sa théorie. Celle-ci ne repose sur aucun fondement général que le mythe grec aurait déjà exprimé. Mais cela n’a pas empêché à cette théorie de connaître un essor extraordinaire et de faire couler des flots d’encre.

    Un extrait sur le complexe d’Oedipe
    Voici un exemple de l’échafaudage de cette théorie, tel qu’on peut le lire sur Internet à ce propos :
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    « Le complexe met en relation le jeu de l'amour et de la haine. Il noue le désir d'un sujet à celui d'un autre, duquel se met en place la question de lui même, de sa vie, de sa mort, du sexe.
    Le désir de Savoir porte le Désir Oedipien, selon S. Freud, car il met en relation la Libido et la pulsion génitale ; laquelle sera prépondérante aux autres pulsions.
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    Dans la forme simple qui constitue le modèle initial de l'Oedipe Freudien, l'enfant commence à désirer sa mère elle même au nouveau sens, et à haïr, de façon entièrement nouvelle, le rival qui est alors un obstacle à ce désir.
    D'un conflit entre ces deux relations, l'enfant va développer un investissement d'objet qui prend son départ du sein maternel et qui constitue le modèle d'un choix d'objet selon le type par étayage.
    Du père, le garçon s'empare par Identification. Les deux relations subsistent un moment, puis se transforment : ainsi né le complexe d'Oedipe.

    L'Identification au père prend alors une teinte hostile, elle tourne au désir d'écarter le père et de la remplacer par la mère : pour l'enfant, le vrai père est un Père Mort.
    Le conflit Oedipien est tourné vers la possession sexuelle de la mère et vers la mort du père. Le mouvement intérieur de ces désirs va se poursuivre dans une activité de fantasme. »

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    Ces affirmations me laissent perplexes. Je n’y comprends rien. Elles me semblent personnellement fumeuses et gratuites. Vous êtes-vous déjà interrogé sincèrement à ce sujet ? Avez-vous déjà rencontré la situation décrite dans le complexe d’Œdipe chez l’un de vos proches ?
    Une sage-femme sénégalaise me disait un jour :
    « - Je ne vous comprends pas, vous les Occidentaux. Chez nous, tout le monde dort dans la même chambre, et on n’a jamais vu un fils qui veuille coucher avec sa mère. »

    C’est le psychiatre suisse Carl Gustav Jung qui, le premier, il y a cent ans déjà, dès l’année 1909, a dénoncé les théories de son collègue Freud, qu’il connaissait bien.
    Malgré ce qu’on dit, Jung n’a jamais été le disciple de Freud et il a refusé d’être son dauphin, marquant par là ouvertement son désaccord.
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    Jung a souligné l’idée obsessionnelle de la mort du père chez Freud, idée qui frisait la névrose. Il en fit lui même l’expérience, comme il le raconte dans son autobiographie « Ma Vie », au chapitre « Sigmund Freud ». Par deux fois, alors que les deux hommes discutaient sur ce thème, Jung s’opposa aux idées de Freud, qui tomba en syncope.

    Aujourd’hui, de plus en plus de chercheurs, de scientifiques, de médecins réfutent les théories freudiennes. Je partage ce point de vue. Depuis plus de trente ans que j’ai commencé à chercher à comprendre les rêves, je n’ai jamais pu donner raison à Freud, je n’ai jamais pu constater, après analyse avec les rêveurs, que ce rêve de mort serait systématiquement la réalisation d’un désir caché de la mort de leur père. Je ne comprends pas le succès de cette idée.

    Conclusion
    Si donc vous recevez ce genre de rêve, où le père meurt, soyez tranquille ! Non, avec ce rêve, vous ne désirez pas la mort de votre père de façon inconsciente. Non, vous ne nourrissez pas en cachette un instinct criminel. Et non, non et non, si vous êtes un homme, ce rêve ne montre pas que vous désirez secrètement tuer votre père pour prendre sa place dans le lit de votre mère !

    Bon, mais, une fois qu’on a écarté la grille d’interprétation de la psychanalyse, que veut dire ce alors ce rêve?
    Je vous montrerai donc la prochaine fois, comment, ayant jeté au panier la camisole ou la grille d’interprétation freudienne, j’interprète, l’esprit libre, avec la technique logique et rigoureuse de l’interview, un rêve où le père meurt. Vous découvrirez alors une surprise.

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    Illustration
    Je remercie l’auteur de l’illustration finale « Elucubrations », que j’ai trouvée sur « neko.bloxode.com »