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interpretation des rêves - Page 27

  • EST-CE IMPOSSIBLE À COMPRENDRE, À REALISER?

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    Nous autres, humains, quand nous sommes dans notre conscient, nous sommes des êtres limités, l'inconscient lui, ne l'est pas ; nous avons des conceptions bien définies mais l'inconscient, lui, infini, n'a pas les mêmes définitions que nous.

    Nécessité venue, pour nous ouvrir l'esprit, il nous secoue alors avec ses messages qui nous déroutent, même si nous ne le comprenons pas, ou plutôt, disons le tout net, même si, souvent, nous ne voulons pas les comprendre !

    C'est ce que nous allons voir encore une fois aujourd'hui avec le rêve d'Agnès. Ce rêve se comprend tout seul, mais allez-vous en accepter le sens alchimique ?

     

    Je ne sais rien d'Agnès et découvre cette jeune femme avec son rêve que voici :

     

    Rêve

    Je travaillais au mcdo, et y a un monsieur qui est venu passer sa commande, puis il m'a demandé de lui montrer autre chose dehors et j'y suis allée. J'étais assez pressée de rentrer car j'avais laissé le boulot comme ça, et sur la route, au retour, les gens deviennent fous, courent partout comme des malades, ou meurent sur les trottoirs... et là y a une énorme statue de Jésus qui tombe et se casse.

    Je me suis cachée car il y avait de plus en plus de choses étranges...

     

    Interprétation

    Agnès a reçu l'an dernier ce rêve choquant, inconcevable. Quel peut en être le sens ?

    Je travaillais au mcdo et y a un monsieur qui est venu passer sa commande, puis il m'a demandé de lui montrer autre chose dehors et j'y suis allée.

    emploi mcdo.jpg

    Analysons l'action :

    Agnès est serveuse dans un restaurant sympa et pas cher. Un client, qu'elle appelle poliment Monsieur, passe sa commande, puis au lieu de s'installer pour manger, il lui demande un service tout à fait indu. Et parce que la jeune femme est trop disponible, trop serviable, elle abandonne son service, qui est à l’intérieur du restaurant et se rend à l’extérieur, dehors dans la rue.

    A quoi cela correspond-il dans sa vie ?

    La jeune femme m'explique et me décrit une situation qui n'a rien d'exceptionnel :

    " ... je préfère me limiter moi, me sacrifier pour rendre service à l'autre et en particulier pour mon entourage proche. Quand vous me demandez si cela me fait penser à une situation dans ma vie quotidienne, je me rends compte que oui et surtout avec mon conjoint. Je me suis installée avec lui et depuis j'ai l'impression que je n'arrête pas de me priver pour lui.

    Agnès m'explique alors qu'elle a été obligée d'arrêter ses études et ne peut plus voir ses amis, et elle poursuit :

    D'ailleurs en ce moment nous logeons son beau-frère chez nous, chose que j'ai acceptée pour lui. Et je me rends compte maintenant que j'ai accepté beaucoup trop de choses, et qu'en retour je n'ai pas forcément du positif.

     

    Pourquoi le rêve choisit-il le restaurant Mcdo et pas Quick par exemple ? Y aurait-il un jeu de mots ?

    On peut en entendre plusieurs mais tous ne sont pas forcément significatifs :

    - mac : un mac c'est celui qui dans le monde de la prostitution vit de l'exploitation, généralement sexuelle, d'autrui ; dans le sens non prostitutionnel, un mac est un type de voyou qui exploite autrui.

    - mec : un gars

    - mecque : la ville sainte de l'islam

    - "do", en latin, veut dire : "je donne".

    Mcdo signifie alors : "je donne au mac, au mec ou aux mecs". Le rêve lui montre ainsi à quelle enseigne elle est logée.

    Dans cettte situation, Agnès accepte de faire même plus que son devoir.

    mcdo.jpg

     

    Pour répondre à une demande abusive d'un client, elle se rend à l'extérieur du restaurant et se retrouve dans un spectacle apocalyptique :

     

    les gens deviennent fous, courent partout comme des malades, ou meurent sur les trottoirs...

    Au niveau extérieur, le rêve décrit la situation du monde dans lequel nous vivons. Les termes qu'il emploie sont parfaitement exacts :

    Les gens deviennent fous :

    ils n’ont plus de repères, ils courent partout ils sont décentrés, ils ne savent plus où aller, ils sont perdus. Ils sont malades, ils ont perdu le contact avec leur instinct qui est la sauvegarde de la santé.

     

    Ils meurent sur les trottoirs.

    On pourrait se demander si le rêve n'annonçait pas là, au niveau extérieur, ce à quoi nous assistons de plus en plus avec la montée du terrorisme islamiste en France et dans le monde.

    Au niveau intérieur, Agnès, elle, en tous cas, se dit concernée par l'image : elle sent qu'elle a dévié de sa route, elle a perdu ses objectifs, elle ne sait plus où elle en est, elle est perdue.

     

    Et là y a une énorme statue de Jésus qui tombe et se casse.

    chute 2.PNG

    Analysons ce qu'est une statue : c’est une construction volontaire que l'homme a travaillée, élaborée, édifiée, pour se représenter l'idée qu'il se fait de la divinité.

    statue blanche.PNG

     

    Mais cette rigide figuration de pierre n'est pas vivante. Cette statue ne désigne pas la divinité elle-même, qui est en soi inconnaissable, elle désigne la conception et l'image anthropomorphique que l’on a fabriquée de Jésus, érigée en système, en idéal désincarné, avec le fameux principe d'amour.

    olbinski 3.jpg

     

    Agnés voit la statue du Christ qui tombe et se casse.

    Quel est le sens de cette image au niveau subjectif pour la rêveuse ?

    Agnès raconte sa souffrance :

    "En ce qui concerne la statue de Jésus, c'est ce qui m'a le plus choqué ; je pense que c'est parce que je suis chrétienne. Pour moi ce sont des fondations qui s’écroulent.

    rio de J.PNG

     

    Je m'en veux un peu de "laisser ma foi de côté". J'observe aussi le monde dans lequel nous évoluons, rien de bien positif à mes yeux..."

    Agnès se rend compte que le grand principe chrétien d'amour n’est pas valable dans sa situation. En obéissant à ce principe, elle croit qu'aimer consiste à toujours servir, à servir de façon indue et à être exploitée. Aimer n'est plus un mouvement spontané, aimer devient une obligation. Mais là où il y a la loi, il n'y a pas d'amour.

    A force de donner aux "mecs", elle ne peut plus se développer elle-même. Son grand principe chrétien traditionnel entre en contradiction avec ses nécessités personnelles instinctives vitales.

    Le rêve intervient alors pour lui montrer qu'elle n'a pas à s'en vouloir de «  laisser sa foi de côté » : cette foi là en effet n’est pas vivante, elle n’est qu’un principe mort, un système qui fait de ceux qui la professent des faibles dont on abuse, qu'on méprise et qu'on écrase. Des poules sans dents. En tant que chrétienne, pense-t-elle que c'est là la volonté de Dieu ?

     

    Quelle a été par exemple l'expérience de nos Anciens, qu'ont -ils dit à ce sujet, tel qu'on peut le lire dans la Bible ?

    Regardons le livre "Le Lévitique", composé entre 400 et 500 ans avant J.-C. Dans ce livre sont rassemblées les recommandations que Dieu fait à son peuple il y a 2500 ans. Il s'agit je le répète de recommandations et non de commandements. Au ch.19, v. 15 -18, ce livre conseille, recommande :

    "...ne sois pas injuste dans tes jugements :

    ... ne favorise pas les moins que rien, ne te courbe pas devant les grands (1)

    Une autre version traduit :

    ...tu n'avantageras pas le faible et tu ne favoriseras pas non plus le grand. (2)

    Être juste.

    Et le grand conseil est formulé juste après :

    "Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l'Eternel".

    Oui,, être juste.

    Il faudrait d'abord examiner le sens du mot "prochain".

    On constate tout de suite que dans le texte les termes "prochain", "peuple hébreu", "frères" et "enfants de son peuple" sont interchangeables. Il n'est pas question d'aimer tout le monde, mais le prochain, celui qui est proche.

     

    Et que signifie "comme toi-même" ?

    "Comme" ne veut pas dire "plus que". Et pourtant c'est ce que fait Agnès, selon l'éducation chrétienne qu'elle a reçue.

    Mais, en elle, le divin veille et il ne s'exprime pas selon la voix de la tradition occidentale. Il lui parle dans ses rêves, et il vient lui montrer qu'actuellement le grand principe directeur de sa vie est injuste, il s'effondre et se casse. Ce n'est pas que le principe ne soit pas valable, c'est qu'il ne l'est pas exclusivement et pas en ce moment, dans les conditions actuelles.

    Christ des abysses.PNG

    Je le dis et je le répète : le dieu bon, le Bon Dieu n'existe pas, c'est une idée humaine, quant au Doux Jésus, actuellement cette conception s'effondre.

    Vous croyez que j'invente ?

    Je vous le montrerai d'autres rêves dans ma prochaine étude.

     

    Comprenez-vous, chers lectrices et chers lecteurs, que nous vivons une époque cruciale où des changements s'imposent ?

    Faîtes bien attention :

    Ce n'est pas le Christ vivant, la Force intérieure divine qui s'effondre et se casse, c'est la représentation intellectuelle réduite que s'en fait le christianisme crée par la tradition, qui veut exclure de la divinité infinie et inconcevable toute autre dimension que l'amour, le bon, le bien.

    Une fois de plus je rappellerai ces paroles oh combien clairvoyantes de Carl Gustav Jung, le génie du XXème siècle, encore trop mal connu en France :

    « On s’indigne bien sûr à la pensée que le mal et le malheur font partie intégrante de Dieu, et on s’imagine que Dieu ne peut vouloir une chose pareille. On devrait pourtant se garder de la tentation consistant à restreindre la toute puissance de Dieu en se fondant uniquement sur l’idée qu’en ont les hommes.  (4)

     

    La divinité est inconnaissable.

    La façon la moins fausse ou la plus adéquate de se la représenter est une formulation paradoxale qui n'exclut rien, et qui au contraire inclut les contraires. La représentation du Christ de bonté et d'amour doit être complétée par l'image d'un dieu de colère et de dureté. Complétée veut dire non seulement comprise au niveau intellectuel, mais surtout vécue et incarnée dans la vie de tous les jours.

    Et ça, c'est difficile.

     

    Comprenez-vous que vous qui êtes si bon, vous avez le droit aussi d'être mauvais, non pas par désir de puissance, mais par saine réaction instinctive ?

    Rappelez-vous par exemple et entre autres sur mon blog, le cas si touchant de Loren qui refusait de se mettre en colère.(3)

    Oui, la transformation est douloureuse, mais elle est salutaire, elle est la voie demandée par l'inconscient actuellement et les rêves nous l'indiquent.

    A nous maintenant de faire la distinction entre mener notre vie en obéissant à un principe mental directeur, imposé par une tradition dépassée, ou ressentir en nous la Force vivante intérieure qui nous anime, chacun, individuellement, et nous guide dans nos rêves, pour nous sauvegarder et nous amener à vivre dans l'alternance et l'équilibre des contraires, dans la conciliation des contraires.

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    hqdefault olbinski.jpg

     

    La prochaine fois, nous verrons sous quelles images le Christ vivant se présente actuellement dans le monde intérieur, dans les rêves.

     

    Bibliographie

    (1) La Bible, nouvelle traduction, p. 248

    (2) La Bible, Segond 21, L'original avec les mots d'aujourd'hui, p, 85

    (3) Du bonheur de la colère

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2013/02/25/les-reves-ne-vous-disent-pas-ce-que-vous-attendez.html

    Les rêves ne vous disent pas ce que vous croyez,

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2013/03/11/2-les-reves-ne-vous-disent-pas-ce-que-vous-croyez1.html

    (4) Essais sur la symbolique de l’esprit, C G Jung, p 238, éditions Buchet Chastel, 1991

     

    Illustrations

    Je remercie les artistes et les photographes dont les oeuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.

    - Une serveuse chez Mc Do : mcdo-bourges.fr

    - Serveurs chez Mc Do : macdo australia : businessinsider.com

    - Statue du Christ tombée de son socle : iom.int

    - Aux Philippines, statue du Christ tombée de son socle au-dessus des ruines de l’église Notre-Dame de Lumière à Loon, qui était la plus grande église de Bohol avant le séisme du 15 octobre. © OIM 2013 (Photo de Joe Lowry)

    - Le Christ Sauveur : discoverbasilicata.com

    - Le Christ de Maratea en Italie :

    - Le Christ des Abysses :ombrefantômes.skyrock.com

    Le Christ des Abysses est une sculpture en bronze de Jésus située à 17 mètres de profondeur dans la baie de San Fruttuoso en Italie. La statue mesure 2,50 mètres de haut et pèse 260 kg.

    - Tableau du peintre polonais Rafal Olbinski : vague définition de l'importance

    - Tableau de Rafal Olbinski : youtube.com

  • QUI EST DONC CET HOMME ?

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    QUI EST DONC CET HOMME ?

     

    Visage-moyen-homme-francais.jpg

     

    Depuis le mois de mai dernier, j’ai entrepris de vous donner les clés indispensables pour comprendre ce que signifient un homme et une femme dans les rêves. Lors de la rentrée je reviens vers vous, mes chers blogueuses et blogueurs, pour poursuivre cette étude. Vous allez voir aujourd’hui qu’il est parfois très délicat de savoir ce que représente réellement le personnage d’un rêve.

    C’est Suzanne qui a reçu le rêve que nous allons étudier. Pour l’atelier de septembre, je lui ai proposé, comme à Aurore, l’autre participante, de demander un rêve qui la guide.

    Suzanne nous a alors apporté un rêve qui nous a laissées stupéfaites, mal à l’aise, consternées.

    Le voici :

     

    Rêve

    Je vois une tête d’homme décapitée, sur un billot. On est en train de lui retirer le visage avec un rasoir. Il n’est pas mort. Il a été anesthésié, car il avait peur d’avoir mal.

    Puis le rasoir découpe un morceau de joue, mais l’homme ne dit rien, ça ne saigne pas, il ne sent rien.

    Ensuite on le scalpe. Je suis étonnée que cela soit si facile. En fait deux coups de rasoir bien placés, et hop… le scalpe vient tout seul.

    Ensuite c’est toute la peau du visage que l’on retire en faisant une entaille dans le haut où se trouvaient les cheveux.

    Et je me suis réveillée là, angoissée devant l’atrocité de ce que j’aurais pu voir et soulagée de ne pas l’avoir vu.

     

    ? ?

    Que signifie cet atroce scénario ?

    Intriguées, nous nous mettons à l’interprétation et j’explique à mes deux élèves comment procéder avec la technique de l’interview en posant d’abord les questions « C’est quoi ? » et « C’est comment ? ».

     

    La tête

    Suzanne nous explique que pour elle, la tête sur un corps est ce qui permet de penser et de réfléchir. 

    Et l’homme ?

     

    Qu’est-ce qu’un homme ?

    Chers lectrices et lecteurs, je vous l’ai longuement expliqué dernièrement et je résume ici :

    L’image de l’homme dans un rêve représente le pouvoir créatif, actif et battant de chez l’homme comme chez la femme.

    Revenons au rêve :

     

    Je vois une tête d’homme.

    L’image désigne ce dynamisme viril, créatif, actif, battant et met ici en valeur sa capacité de penser et de réfléchir.

    Il s’agit maintenant de laisser parler l’inconscient plus précisément en sollicitant les associations de la rêveuse :

    - Suzanne, que pouvez-vous nous dire de cet homme ? Le voyez-vous plus précisément dans le rêve ?

    - Oui, oui, il a la tête d’un homme dans un film que j’ai vu à la télévision. « Voyage au bout de l’enfer ». Ce film raconte l’histoire de copains américains dans les années 60. Sur les cinq, trois partent à la guerre au Vietnam. Les autres restent au pays.

    - Et cet homme que vous voyez ?

    - Lui ne part pas à la guerre.

    - Vous pouvez nous en dire plus ?

    - Il est lambda, comme tout le monde. C’est un faible, un poltron. Le rôle est joué par John Cazale, qui comme d’habitude tient le rôle d’un looser pathétique.

     

    Cazale2.JPG 

    Je choisi trois caractéristiques, récapitule, fais le lien avec la vie concrète et demande :

    - Suzanne, il est question d’un homme

    qui a la capacité de réfléchir,

    qui ne part pas à la guerre,

    un type lambda faible et poltron,

    à qui cela vous fait-il penser à l’extérieur ou à l’intérieur de vous ?

     Silence perplexe de Suzanne, qui finit par dire :

    - Je ne vois rien, je ne sais pas.

     Poursuivons

     

    On lui a retiré sa tête, il est décapité.

    Le on, pronom impersonnel, désigne des personnes que l’on ne nomme pas.

    Quelqu’un, que le rêve ne définit pas, retire donc la capacité de réfléchir à un dynamisme viril qui n’est pas battant, puisqu’il ne part pas à la guerre.

    Ces scénarios de décapitation sont fréquents dans les rêves. J'en ai étudié deux dès que j'ai ouvert mon blog. 

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2007/04/09/mort-par-decapitation.html

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2007/05/01/un-autre-sens-de-la-decapitation.html

    Dans ces deux rêves le sens de la décapitation était différent. Que va révéler le rêve de Suzanne ?

    Regardons la suite :

     

    On lui retire ensuite le visage avec un rasoir

    - Un rasoir, c’est quoi, c’est comment  ?

    - C’est un outil très tranchant qu’on utilise pour retirer les poils.

    Trancher indique qu’un choix a été fait, une décision a été prise qui entraîne une action volontaire.

    Ici, on taille dans la chair du visage.

    Je demande alors :

    - A quoi cela vous fait-il penser au moment de votre rêve, à l’intérieur ou à l’extérieur de vous, quand vous voyez une tête décapitée, une volonté tranchante de tailler dans la chair ?

    - Ah Christiane ! On ne peut que penser à ces djihadistes qui coupent les têtes au Moyen Orient ou en France dernièrement.

     

     qui est cet homme.jpg

     Nous voici stupéfaites et mal à l’aise. De quoi le rêve parle-t-il ?

     

    L’homme n’est pas mort. Il a été anesthésié, car il a peur d’avoir mal…

    Scénario macabre. Questionnements. Que veut dire ce rêve ? Où le rêve veut-il en venir ? 

    Perturbées, nous continuons notre étude

     

    Puis le rasoir découpe un morceau de joue, mais l’homme ne dit rien, ça ne saigne pas, il ne sent rien.

    Pour Suzanne, la joue c’est charnu, lisse, doux, tendre, c’est un endroit agréable, qu’on embrasse, on caresse.

     

    clark gabble.JPG

     

    autant-en-emporte-le-vent-1939-01-g.jpg

     

    Ainsi on retire à cet homme d’abord sa capacité de réfléchir, puis sa capacité à recevoir de la tendresse, de l’affection, à éprouver de la douceur de vivre.

    Mais l’homme ne ressent toujours rien.

    Et nous, nous ne voyons toujours pas le sens du rêve. Ou bien nous ne voulons peut être pas voir non plus ? Malaise.

     Je pense à la citation de Charles Péguy que j’ai mise au début de mon livre « Ces rêves qui vous protègent et vous guérissent » :

    « Il faut accepter de dire ce que l’on voit, mais aussi de voir ce que l’on voit, surtout lorsque ce que l’on voit ne s’accorde pas avec notre vision du monde ».

     Que va-t-il nous falloir accepter de voir, puis de dire ?

     Regardons l’image suivante. L’horreur continue.

     

    Ensuite on le scalpe. Je suis étonnée que cela soit si facile. En fait deux coups de rasoir bien placés, et hop… le scalpe vient tout seul.

     

     

    scalp.jpg

     

    Le scalpe est formé du cuir chevelu. Les cheveux qui poussent sur la tête représentent symboliquement le monde des pensées et des idées.

    On a déjà retiré à cet homme sa capacité de réflexion, sa capacité à sentir la tendresse, voilà maintenant qu’on lui enlève le monde de ses idées et ses pensées, son passé et ses mémoires, ses traditions, sa culture.

    Et le supplicié, conscient, ne réagit pas ?

    Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire effroyable ? C’est gore !

    Le rêve en rajoute dans l’atroce. Encore une fois, où veut-il en venir ?

    Quelles sont nos réactions ?  Commencerions-nous à avoir un vague pressentiment ? Nous voici de plus en plus mal à l’aise.

     

    Ensuite c’est toute la peau du visage qui est retirée avec une entaille dans le haut des cheveux et je me suis réveillée là.

    Le visage

    Le visage, c’est ce qui se voit dans la personne, qui est unique, déterminant et marque sa différence. Le rêve montre que tout signe distinctif est supprimé d’une façon tranchante et volontaire.

     

    Je suis effarée, ce rêve est très grave, il faut absolument le comprendre et pour ce chercher plus d’informations. Alors, j’insiste :

    - Suzanne, parlez-nous de ce visage. Comment est-il ?

    Suzanne nous donne alors des précisions qui complètent celles données au début.

    - Cet homme est un petit brun avec une moustache. On sent qu’il pourrait avoir un caractère engagé, puissant, viril. Il est du type européen du sud, vif, joyeux.

    - Et la moustache ?

    - Une moustache, c’est joli, ce sont des poils qui couvre l’espace entre la lèvre supérieure et le nez. (1)

     

    moustachesDevinette.jpg

    L’analyse nous conduit à comprendre que les poils de la moustache désignent les paroles qui sortent autour de la bouche, en rapport avec le nez, le flair ; ces poils symbolisent des paroles qui expriment ce que l’on flaire, ce que l’on sent ou pressent.

    - Ah ça, s’exclame Suzanne, c’est moi quand je me mets en colère ! Je m’exprime en fonction de ce que je flaire, je sens venir.

    Oh bien ! Voyons les vérifications :

    - Suzanne, est-ce que vous pouvez nous dire si ce qui caractérise cet homme vous caractérise aussi ? Je vous rappelle :

    Le rêve parle d’un poltron qui ne part pas à la guerre ;

    on lui retire :

    sa capacité de réflexion,

    sa capacité à recevoir de la tendresse, à éprouver de la douceur de vivre ;

    on lui enlève

    le monde de ses pensées et de ses idées, ses traditions, sa culture ;

    on lui retire aussi

    tout ce qui fait sa différence, son individualité, son flair et sa capacité d’exprimer sa colère...

    Suzanne m'interrompt tout d’un coup s’écrie :

    - Ah mais dîtes !! Pour le coup, ça fait un peu beaucoup tout ça ! Je ne m'y reconnais pas vraiment ! Il n’y pas que moi qui suis mise en cause dans ce rêve, j’ai bien l’impression que le rêve décrit une situation répandue ou généralisée chez tous les gens lambdas comme moi et autour de moi, qui ne veulent pas partir à la guerre en ce moment, ne veulent pas se battre et ne réagissent pas devant les menaces grandissantes de l’extrémisme musulman.

    Attention intense... Silence inquiet.

    Suzanne, d’une voix soucieuse, reprend et confirme :

    - Oui, c’est bien ça, bien des gens sont comme ce patron à qui son employé djihadiste a tranché la gorge, nous n’avons plus le droit de réfléchir, plus le droit de rien dire, nous n’avons plus le droit d’avoir de la colère, de réagir contre la disparition de nos traditions et de notre culture, notre identité. Et nous restons passifs, comme si nous n’éprouvions rien.

     

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    Sens du personnage

    Nous avons donc trouvé le sens du personnage. Ici l’homme du rêve est une image du Français lambda, qui ne veut pas se battre et qui pourrait être un looser pathétique.

     

    Moi aussi, je me sens accablée devant les images menaçantes de ce rêve.

    et je prends la parole à mon tour :

    - Ce que vous dîtes là me fait penser à l’analyse que font justement en ce moment les évêques du Proche et du Moyen Orient comme aussi l’évêque de Varsovie au sujet de la France et de l’Europe. Tous dénoncent l’état de passivité et s’effraient devant l’état de sidération dans lequel se retrouvent les Européens face à l’Islam. C’est exactement ce que décrit votre rêve.( 2 )

     

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    Mon Dieu ! Quel rêve ! Quelle alarme !

    Un dernier point capital :

    ll est indispensable de prendre maintenant en considération le sentiment très fort qu’éprouve Suzanne au réveil.

    Et je me suis réveillée là, angoissée devant l’atrocité de ce que j’aurais pu voir et soulagée de ne pas l’avoir vu.

    Le rêve donne là une indication gravissime et bienfaisante :

    Si Suzanne se réveille, elle ne verra pas la mutilation atroce qui menace, la mutilation de l’identité française n’aura pas lieu.

     

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    Quelques jours plus tard, à peine ai-je parlé de ce rêve à mes autres élèves que Mina s’exclame :

    - Mais j’ai reçu un rêve bizarre comme ça moi aussi ! Je l’ai trouvé tellement loufoque, tellement aberrant, que je l’ai laissé tomber ! Il faudrait peut être que nous le regardions ?

    Eh bien, nous verrons ce rêve la prochaine fois.

    Avertissement

    « Il faut accepter de dire ce que l’on voit, mais aussi voir ce que l’on voit, surtout lorsque ce que l’on voit ne s’accorde pas avec notre vision du monde. »

    Mais ici, qui dit ? Qui nous propose des images et demande à ce que nous les voyions, les regardions, les comprenions ?

    Suzanne ? Aurore ? Ou moi-même ?

    Ah non ! Ce sont les rêves qui étalent sous nos yeux ce scénario infâme pour nous secouer et amener à une prise de conscience. 

     J’en viens donc à reprendre ici l’avertissement que j’ai donné dans mon livre (3) :

    « Le rêve que je viens d’exposer dans cette étude va peut être soulever de violentes protestations. Certains manifesteront sans doute leur désaccord avec une haine acharnée, comme je l’ai déjà souvent constaté. Ce sont justement ceux-là même qui s’enivrent dans de grandes envolées lyriques sur l’amour.

    Mais je le dis et le redis :

    Je fais mon travail : je transmets les rêves que je n’ai pas créés. Les critiques ce n’est pas à la rêveuse ni à moi-même qu’il faut les adresser mais aux rêves et à l’inconscient. »

     

    Bibliographie

     

    Sur le net:

    ( 1 ) Vous découvriez à qui appartiennent les moustaches sur le site : calirezo.com

     

    Vous pouvez lire mon analyse sur les poils du visage dans mon étude du 08/ 11/ 2009 : « Trop bien rasé »

    http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2009/11/08/tro-bien-rase.html

     

     ( 2 ) voir l’interview de l’évêque de Varsovie le 5 septembre 15 dans journal de la christianophobie.

    http://www.christianophobie.fr/breves/archeveque-de-varsovie-leurope-sera-musulmane#.VglZMeztmko

     

    En librairie :

    ( 3 ) Christiane Riedel, « Ces rêves qui vous protègent et vous guérissent » Editions Trajectoire, p. 267

     

    Illustrations

    Visage d’homme : tuxboard.com

    John Cazale : tieettiecinema.over-blog.com

    Clark Gabble dans “ Autant en emporte le vent” avec Vivien Leigh

    Scalp : chef-lakota.skyrock.com

    Moustaches : calirezo.com.

    Vous y découvrirez à qui appartiennent les moustaches.

    Français franchouillard : Ici.tf1.fr

    Evêque polonais : christianophobie.fr

    Superdupont : http://hlalau.skynetblogs.be