Chers amis, blogueuses et blogueurs
Déjà trois semaines que je n’ai rien déposé sur mon blog ! Que le temps passe vite ! Et que les activités sont prenantes !
Quand je vivais en Turquie, j’ai appris un proverbe qu’on entendait souvent :
« Allah est grand, mais la barque est petite ! »
La même réflexion se retrouve déjà dans les lettres ou « épîtres » de l’apôtre Paul, mort 65 après J. C. : « L’esprit est prompt, mais la chair est faible ».
Ces deux paroles soulignent que malgré toute la bonne volonté que l’on peut avoir, malgré l’enthousiasme, dont on se sent animé, chacun a des limites imposées par la vie terrestre.
Alors, voilà, moi non plus, je ne suis pas « Supernana » !
Depuis trois semaines donc, me reste en tête la promesse que je vous ai faite de vous donner l’interprétation du rêve « C’était Dieu dans la chair d’un business man ». Et moi, à la différence du rêveur, je n’ai pas reçu de rêve, où Dieu me dise que je pourrais travailler plus, travailler plus dur, ou pire, il ne m’a pas dit qu’il serait difficile d’en faire moins que ce que je ne fais !
Voici donc le commentaire de ce rêve étrange :
D’abord je vous relaterai succinctement les explications de Cayce, que je partage aussi.
Puis j’ajouterai quelques remarques.
IL EST UN RÊVE ETRANGE ET DEBONNAIRE
Interprétation
Notre bonne entra dans la pièce et nous dit : …Dieu va venir…
Le rôle de la servante
La première chose que Cayce souligne, c’est le rôle de la servante. C’est elle qui sait que Dieu va venir et qui l’annonce.
Cette image entraîne une conclusion : Celui ou celle qui sert les autres, devient capable d’accueillir la manifestation du dieu sur la terre et de l’annoncer.
Les Grecs et les Romains le disaient déjà avec l’histoire de Philémon et Baucis :
Deux pauvres bougres avaient frappé à mille portes, demandant partout l'hospitalité.
Et partout l'hospitalité leur avait été refusée. Une seule maison leur avait offert un asile. Là vivait le vieux couple de Philémon et Baucis.
Or ces deux voyageurs n’étaient autres que le grand dieu Zeus-Jupiter lui même, accompagné de son divin messager Hermès-Mercure, qui récompensèrent les deux humains, humbles et généreux.
N’est ce pas aussi cette même réalité qu’on retrouve dans les paroles de la Vierge Marie, qui s’écrie : « Dieu a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante ».
Et c’est encore ce qu’on entend dans le livre de sagesse Chinois le Yi King, au chapitre 42 « L’augmentation » : « Régner véritablement, c’est servir ».
Ainsi, comme les traditions le soulignent, on retrouve dans ce rêve la même affirmation : le divin se manifeste à ceux qui sont dans le service ; ou dit autrement : celui qui cherche à servir son entourage, aura l’énergie créative, qui lui donnera son autorité et le fera parvenir à des réalisations concrètes utiles.
Ma femme et ma mère ne firent guère attention à ce que la bonne disait
Cayce, comme je le fais moi même avec d’autres interprètes, considère que les deux femmes sont des aspects du rêveur, qui d’une certaine façon se montrent incapables de réaliser la grandeur de ce qui leur arrive, l’importance des bénédictions reçues.
Et là, je rajouterai que bien rares sont ceux qui, dans notre société, réalisent la bénédiction qu’ils reçoivent, quand un rêve vient les visiter. Est-ce qu’on lui ouvre la porte pour l’accueillir ? Est-ce que l’on est conscient que c’est le divin qui se présente ? Est-ce qu’on ne préfère pas aux rêves d’autres démarches et analyses, au lieu de le prendre en considération ?
Et n’a t’on pas fait de l’inconscient, qui s’exprime dans les rêves une « poubelle à ordures morales », selon l’expression de Jung ?
(voir le commentaire de cette photo dans les Illustrations)
La bonne annonça alors notre distingué visiteur, elle annonça que Dieu passait nous voir.
La servante ouvre la porte à Dieu : je le répète : le rôle de serviteur ouvre la porte à l’énergie créatrice et lui permet de se manifester, et c’est alors que le rêveur s’aperçoit avec surprise que :
Dieu avait l’air d’un homme…
Notre homme constate que le divin en face lui apparaît comme un humain. comme l’homme d’aujourd’hui. Dieu lui ressemble, et lui, il est semblable à Dieu. A-t-on oublié une des premières paroles de la Genèse :
« Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance ? »
Dieu est coiffé, rasé, vêtu comme les hommes, il a les mêmes conversations et son esprit est plutôt sarcastique et corrosif !
Il avait l’air …consciencieux, gentil, mais juste et sincère, …rien de ramolli, aucun faux fuyant, rien de larmoyant, pas de sensiblerie.
La description mérite qu’on s’y arrête :
L’adjectif consciencieux souligne la conscience professionnelle, le sérieux dans l’accomplissement de toutes les tâches, mêmes les plus petites.
Être juste, n’est-ce pas tenir compte des intérêts de chacun avec objectivité, de ceux des autres, comme des siens ?
Aucun faux fuyant : on utilise des faux fuyants pour éviter de s’expliquer. Ici, la sincérité et la franchise s’allient au sens de la responsabilité.
Rien de larmoyant, pas de sensiblerie. Pas de pitié dangereuse, pas de compassion déplacée.
Il était Dieu dans la chair d’un business man… Je reconnus l’homme d’aujourd’hui
Quelle image surprenante !
Ce rêve, reçu en 1926, semblerait justifier le capitalisme américain !
Mais attention ! Nous venons d’en voir les exigences !
Rappelons-nous encore que c’est la servante, qui ouvre l’accès au divin, c’est en servant qu’on se trouve en compagnie des Energies Créatrices, c’est dans le service que l’on réalise son destin d’humain et qu’on devient co-créateur avec la divinité.
Etre un homme d’affaire digne de ce nom, c’est mettre son esprit de création et d’entreprise au service de son entourage de façon juste, c’est à dire en respectant les besoins des autres comme les siens. Voilà ce que semble montrer ce rêve. Et ce ne doit pas être si facile que ça.
Car, que s’entend dire notre rêveur homme d’affaires, qui n’a rien demandé ?
Vous pourriez travailler plus dur, lui dit Dieu. Vous pourriez difficilement en faire moins!" ! »
Notre rêveur se fait traiter clairement de paresseux, non, pire : de fainéant. Il est loin de ressembler au business man divin qu’il a en face de lui !
Créer, entreprendre, réaliser, tout ce processus qui permet le passage de l’idée abstraite à la réalisation concrète exige des efforts, du travail et non du travail facile, et non le minimum : se donner du mal, travailler plus dur, en faire plus, voilà ce que le divin demande à cet homme dans son rêve.
Je rappelle avec insistance qu’il ne convient pas de généraliser le message d’un rêve reçu par un particulier. Ce rêve concerne cet homme d’affaire américain en 1926, je le répète.
J’ai vu des rêves qui demandaient impérativement à la rêveuse ou au rêveur de travailler moins, de se reposer, au lieu de s’épuiser à la tâche.
Je vous en donnerai un exemple une autre fois.
Ainsi ce rêve étrange vient enseigner cet homme.
Il définit les exigences éthiques des activités du business man, de l’homme d’affaires, du chef d’entreprise ; en bref : servir, sans hésiter à travailler dur, en étant consciencieux, bon mais pas faible, et juste, en respectant ses intérêts et ceux des autres.
Je voudrais en conclusion ajouter quelques réflexions :
Après la lecture de ce rêve, où Dieu apparaît en rêve, certains pourront dire :
- Mais si Dieu apparaît dans les rêves, alors, c’est bien là la preuve qu’il existe.
Cette constatation peut vous satisfaire, mais à l’examen elle s’avère insuffisante.
Le rêve présente souvent en effet une image de Dieu ou une image d’une divinité.
En fait, il s’agit d’une image, et d’une image seulement. Elle est la représentation de quelque chose, mais cette représentation ne prouve pas à proprement parler la réalité de la chose. Je peux parler aisément de l’image : la décrire, donner mes impressions, mes émotions, je peux l’analyser, l’interpréter. C’est mon travail de chercheuse, et d’analyste. Mais je ne peux pas objectivement en déduire la preuve de l’existence de Dieu. Ce serait outrepasser la dimension de mon étude et faire de la métaphysique.
Si le rêveur fait dans son rêve l’expérience de la présence divine et en retire la conviction que Dieu existe, c’est son choix, mais son expérience personnelle, subjective restera toujours individuelle et ne pourra jamais devenir une preuve scientifique objective généralisable.
Cependant il s’agit là pour lui, d’une expérience vitale, et primordiale, qui, il faut bien le rappeler, a été vécue, décrite et reconnue de tous temps.
A l’étude de ce rêve, ce qu l’on peut alors conclure, c’est qu’il existe dans l’âme, une notion de Dieu, c'est à dire, une connaissance, une conscience de Dieu, qui correspond à une fonction de nature irrationnelle, mais qui n’a rien à voir avec une notion intellectuelle de l’existence de Dieu.
Illustrations, selon l’ordre d’apparition dans le texte :
Edgar Cayce
Femme de service : Aminata Tall. Que c’est curieux, c’est elle qui s’appelle « grande ».
www.ecole-saintexupéry.org
Village grec
Statues grecques de Zeus et Mercure
Annonciation, de Dante Gabriel Rossetti, peintre anglais, 1828 –1882
Je reconnus l’homme d’aujourd’hui : Paul Newman
" Poubelle à ordures morales" : www.koreus.com ; commentaire du photographe :
Il suffit de regarderdifféremment un tas d'ordures, pour s'apercevoir que cela peut être très joli "
Images différentes et non exhaustives du divin :
Zeus
Dieu
Dieux chinois
Statue d’Athéna Minerve,
Statue d’Artémis d’Ephèse (Diane)
Vénus de Chassériau (peintre français du 19ème siècle)
Kali, déesse hindoue, déesse sanguinaire de la mort
Krishna, grand dieu hindou, grand amant
Ganesha, dieu elephant
Allah
Dieu aztèque
Dieu créant le soleil et la lune, par Michel Ange
Le Christ, visage composé à partir des traces de poussière, de sang et de sueur, qui ont marqué le Saint Suaire
La main de Dieu donnant à l’homme sa divinité : d’après la Création de Michel Ange : Tableau du peintre en décors James Amé ; dko2reves.zeblog.com