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  • QUAND, EN RÊVE, ON FAIT L’AMOUR AVEC SA MERE

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    Dans les pages précédentes, je vous ai promis que je vous parlerais du fameux rêve de Jules César, que je n’avais pas eu le temps d’évoquer à l’émission du MORNING sur M6.
    Voilà un rêve, qui nous surprend. Ce rêve a été raconté par l’historien romain Suétone ( 69 à 125 après J.-C.), qui écrivit la biographie de Jules César ( 100 à 44 avant J.-C.).
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    Qui était cet homme, qui reçut un rêve pareil ?
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    César était un homme remarquable, orateur et écrivain de talent, grand homme de guerre, endurant au combat et habile stratège, homme d’état de génie qui parvint à imposer son absolutisme aux Romains. A 16 ans, il épouse Cornelia, fille de l’adversaire de Sylla, dictateur de Rome.
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    Sylla lui demande de la répudier, César refuse, ce qui lui vaut d’être exilé en Asie, où il s’engage dans l’armée. Puis il poursuit une carrière politique. Veuf à 30 ans, César se remarie.
    Peu après, il est nommé magistrat en Espagne pour assister le consul en matière financière et criminelle. Il remplit sa fonction avec brio.
    Durant son séjour, il se trouve à la ville de Cadix pour rendre justice. Là, une nuit, il rêve qu’il viole sa mère.
    Ce rêve lui trouble l’esprit. Il le raconte autour de lui. Comme c’était l’habitude dans l’Antiquité, il se rend au temple et demande aux prêtres - interprètes de rêves, appelés aussi devins, de lui expliquer cette image qu’il ne comprend pas.
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    Les prêtres – interprètes de rêves lui disent alors qu’il violera Rome, sa mère patrie, en lui imposant sa volonté malgré ses résistances. Et plus encore, ils « déclarent que ce rêve lui annonce l’empire du monde, cette mère qu’il a vue soumise à lui, n’étant autre que la terre notre mère commune ». Ce sont là les paroles des interprètes, rapportées par Suétone.
    Que se passe-t-il alors ?
    Le lendemain de son rêve, Jules César passe près du temple d’Hercule 30a29ea1c572d77d96c2385565eded5b.gif et voit la statue d’Alexandre ( 356-323 avant J.-C.), qui, deux cents ans plus tôt, avait conquis le monde jusqu’à l’Inde, et était mort à 33 ans, terrassé par une fièvre mortelle.
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    César admire ce grand conquérant, et, raconte l’historien, on l’entend pousser « un profond soupir, il déplore son inaction, et se reproche de n'avoir encore rien fait de mémorable à un âge où Alexandre a déjà conquis l’univers ».

    Son rêve et l’interprétation donnée par les interprètes ne lui quitte pas l’esprit, et sur le champ, « il demande son congé, afin de revenir à Rome pour saisir le plus tôt possible les occasions de se signaler. »
    Ainsi il apparaît justifié de penser que ce rêve a fait comprendre à Jules César qu’il deviendrait le maître du monde. Et il n’a plus tarder à faire en sorte que cette réalité symbolique virtuelle se concrétise dans le monde de la matière.
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    Personne à l’époque de Jules César, ni lui-même, ni les interprètes de rêves, ni l’entourage, ni l’historien Suétone n’a eu l’esprit assez grossier pour prendre ce rêve au niveau littéral et soupçonner César de vouloir violer sa mère.


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    C’est là qu’il convient de rappeler l’œuvre de l’interprète de rêves grec Artémidore d’Ephèse appelé aussi Artémidore de Daldis, qui vécut deux siècles après J.-C..
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    Ce chercheur, héritier de l’art de l’interprétation des rêves des Egyptiens et des Grecs a écrit un traité célèbre d’interprétation des rêves : « La clé des Songes » (aux éditions Librairie Philosophique J. Vrin ) Il y propose plus de 20 interprétations différentes du rêve où le fils a une relation sexuelle avec sa mère.
    Voici ce qu’Artémidore propose par exemple :
    « Pénètre-t-on sa mère chair contre chair, dans la position que certains disent conforme à la nature (position par devant) et alors qu’elle vit encore, si le père qu’on a est bien portant, on sera en haine de son père à cause de la jalousie, qui existe aussi dans le cas des autres rivaux ; si le père est malade, il mourra : car celui qui a vu ce rêve aura la tutelle de sa mère à la fois comme fils et comme mari."
    Artémidore souligne la haine et la jalousie qui peuvent régner entre le père et le fils, et montre le sens symbolique de l’acte amoureux.
    Mais aujourd’hui, certains Freudiens, à la suite de leur maître à penser, se croyant au fin du fin dans la connaissance de l’âme humaine, prétendraient que ce rêve, comme le rêve de César serait l’expression et la réalisation d’un désir inavoué. Et pourtant Freud a lu l’œuvre d’Artémidore. Comment cela se fait-il qu’il ait fallu attendre des milliers d’années avant que quelqu’un se rende compte que le petit garçon voulait coucher avec sa mère ? Eh bien, les parents et la famille, et ceux qui se penchaient sur l’âme humaine avant Freud étaient vraiment d’aveugles imbéciles ! Et il fallait attendre le doctrinaire de la psychanalyse pour inventer de toutes pièces le complexe d’Œdipe.
    L’ennui, c’est que l’interprétation donnée à César s’est révélée exacte. César a bien imposé son pouvoir et établi son empire sur toute la terre d’alors. Mais peut être préfère-t-on le soupçonner d’inceste et s’obstiner à une interprétation freudienne ? César, lui, a vu sa vie transformée par ce rêve et l’interprétation qui lui en fut donnée alors. Quel aurait été l’effet de l’interprétation freudienne ?
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    L’ennui, c'est encore, c’est surtout qu’on ait accepté pour vraie l’élucubration malsaine d’un esprit névrosé. Malgré de nombreuses et violentes critiques, cette idée perdure, elle est devenue un préjugé courant qu’on sort à tout bout de champ ! Comment cela se fait-il que les Français, qui se veulent les champions de l’esprit critique, aient gobé une telle bizarrerie à mettre sur le compte des divagations mentales ? Et comment cela a t-il pu se faire que les soit disant observations cliniques aient été tordues, orientées de façon tendancieuse, pour venir soutenir ce dogme ?
    (Vous pourrez vous reporter sur mon blog au 11 08 2007, où j’ai déjà étudié ce point.)

    Je ne cesserai jamais de m’élever contre la pauvreté d’esprit qui a sévi au XX ème siècle en Occident, qui a permis à des tyrannies politiques et intellectuelles de ravager l’Europe. Pour moi, Freud, Hitler, Marx, font partie de ces doctrinaires nés au XIXème siècle qui feront la honte de l'histoire du XXème. Ils ont, entre autres, emprisonné et torturé les âmes.

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    Mais alors, comment interpréter les rêves, où le fils fait l’amour avec sa mère ?

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    Je vais répondre à cette question en détail, et point ne sera besoin d’aller consulter un freudien qui n’a pas dépassé ses bêtises, et incapable d’interpréter les rêves.

    Premier point : Il convient d’abord de s’interroger sur l’image où on fait l’amour.
    Quel en est le sens ?
    Faire l’amour, c’est se rapprocher de l’autre, de la façon la plus intime, c’est épouser, embrasser, adopter l’autre. L’image décrit le fait que l’on est en train d’intégrer une certaine façon d’être.

    Deuxième point : Il faut maintenant s’interroger sur l’image de la mère.
    Quel en est le sens ?
    C’est là que je rappellerai encore la nécessité de pratiquer la technique de l’interview. Il faut poser au rêveur plusieurs questions :
    1) Qu’est-ce qu’une mère ?
    C’est celle qui met au monde, surveille la croissance, éduque et mène son fils à la vie d’homme.
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    2) C’est comment une mère ?
    Il faut demander au rêveur comment il voit sa mère, ses qualités, ses défauts, ses habitudes de comportement. C’est au rêveur de fournir ces précisions. Les rêveurs vous répondront souvent la même chose. Pour eux, la mère est aimante, patiente, elle prend soin des enfants, de la maison, elle est attentive aux petites choses de la vie quotidienne. Elle porte la charge de la vie.

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    Troisième point : Il faut chercher qui représente la mère :
    -1) Ce peut être une facette intérieure, un aspect du rêveur lui même.
    Le rêve indique alors que le rêveur est en train de se transformer et de développer en lui un comportement COMME celui de sa mère, il acquiert des qualité dites maternelles.


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    - 2) Ce peut être aussi une personne extérieure, qui se comporte à l’égard du rêveur COMME une mère.
    Ce peut être alors une formatrice, une enseignante, une initiatrice avec laquelle le rêveur travaille et apprend. Dans ce cas, il est question d’adopter ce que cette femme transmet, d’épouser son point de vue et sa conception des choses.


    Quatrième point : Il s’agit maintenant de regarder comment ce scénario est vécu.
    Plusieurs possibilités se présentent :
    A) Le rêve est positif
    a) Il se peut que le rêveur n’exprime aucun jugement, ne ressente aucune émotion sur le fait de faire l’amour avec sa mère. C’est comme ça, c’est tout.
    b) Il peut éprouver du plaisir à faire l’amour avec sa mère, le rêve laisse une impression de satisfaction.
    Dans ces cas, adopter le comportement comme celui de la mère est le conseil donné par le rêve ; l’image indique que cette transformation est positive, valable, constructive.

    B Le rêve est négatif
    Si au contraire, pendant le rêve lui même, le rêveur se sent mal à l’aise, se réveille angoissé, le voilà prévenu de ne pas adopter le comportement comme celui de sa mère.
    Faire l’amour peut être aussi la façon de chercher et prendre son plaisir. Ici cette image signifie qu’avec une semblable attitude, le fils cherche à profiter de sa mère, à en tirer son plaisir. Par exemple, lui soutirer de l’argent ou se faire accorder une faveur indue, en la « baisant » et elle se fait « avoir ».
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    C’est au rêveur de chercher par lui même ce à quoi le rêve fait allusion.




    Conclusion
    Je vous fournis ici la méthode pour comprendre par vous-même ce genre de scénario. On ne peut pas donner une interprétation unique et définitive, valable pour tout le monde. C’est à vous de vous poser les questions, de noter vos réponses et de chercher en vous la situation dont parle le rêve. Dans l’interprétation des rêves, il n’y a pas de solutions toute faites, générales, il n’y a que des solutions individuelles qui seules sont pertinentes, mais qui demandent, pour être trouvées, un esprit créatif.
    Je vous donne le mode d’emploi. Maintenant, c’est à vous de jouer !

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    Illustrations
    Je remercie les artistes dont les œuvres, tableaux ou photos, m’ont permis d’illustrer mon blog.
    Femme antique, portrait de Fayoum
    Homme antique, portrait de Fayoum
    Viol de la mère patrie : Femme étendue, habillée de noir : « Fantasme », http://b4.mg.v4.skyrock
    Tête d’Esculape, dieu des rêves et de la médecine
    Odalisque de William Bouguereau
    Statue de la mère portant son enfant dans le Parc de Bargoin à Clermont Ferrand : http://www.maman-bébé.com
    Maman chinoise avec son fils : moscoupekin.free.fr, http://www.lefigaro.fr
    Papa joue avec ses enfants : blogdoctissimo.fr
    Soutirer de l’argent : http.www.mcaisse.net
    Père "maternel" : Toi contre moi : vaneeluan.blogspot.com

  • MORT SYMBOLIQUE D’UN PROCHE , CH. 4 : OU LES ELUCUBRATIONS DU DR FREUD

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    Il arrive à tout le monde de rêver qu’un proche est mourant ou mort. Ces rêves inquiètent beaucoup, mais comme on ne veut pas reconnaître que les rêves ont un sens, on garde son rêve sous silence, à moins qu’on ait un interprète de rêves sous la main. Alors on pose la question : Qu’est-ce que ça veut dire ?
    Plusieurs fois, quand j’étais professeur, il m’est arrivé la même expérience. Mes collègues connaissaient mon activité d’interprète de rêves, mais c’était sujet à moquerie et mépris.
    Pourtant, en cachette, quand il n’y avait pas grand monde dans la salle des professeurs, ou quand nous nous lavions les mains aux toilettes, un ou une collègue s’adressait rapidement à moi :

    « - Madame Riedel, dîtes-moi, je sais que vous vous intéressez aux rêves, je voudrais vous demander …je viens de rêver que ma mère était morte… ? »
    « - Christiane…, qu’est ce que ça veut dire… j’ai rêvé que mon père mourait. Tu crois que c’est prémonitoire ? »
    Grande inquiétude.
    Comment répondre sérieusement ? Comment faire comprendre que l’interprétation d’un rêve ne doit pas être « expédiée » ? Certes, c’est déjà bien de chercher à comprendre son rêve ! Mais hélas, pour en arriver là, il faut que le rêve fasse peur. Ah ! Quand le rêve vous plonge dans l’angoisse, alors là, on s’intéresse à lui !…

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    Et encore ! Il ne faut pas se faire d’illusion. C’est en fait juste pour savoir que l’image est symbolique.
    « - Ah bon, donc ce n’est pas vrai,… d’accord…Attends, la cloche sonne, excuse-moi, il faut que je monte en classe. Salut et merci ! Tu m’as bien soulagée !… »
    On ne me reparlera plus du rêve.

    Misère !
    Je vais moi aussi retrouver mes élèves.
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    Sans illusions, sans déception. C’est comme ça. J’ai fait ce que j’ai pu.
    Une fois de plus, je constate que le monde intérieur, ça n’existe pas. Quand comprendra-t-on que ce qui se passe dans l’inconscient, dans le monde à l’intérieur, est aussi important, sinon plus, que ce qui se passe dans le monde extérieur au niveau conscient ?
    L’équivalence est si vraie que le rêve prend la situation extérieure comme symbolique du monde intérieur et, quand il vient nous visiter, il nous dit :
    « - Regarde, voilà ce qui se passe en toi en ce moment : c’est COMME SI ce parent mourait. »
    Il s’agit d’une métaphore qu’il convient de bien comprendre.
    Ce genre de rêve doit être étudié avec le rêveur de façon très minutieuse, parce qu’il peut avoir des sens très variés et même opposés, selon les rêveurs et selon les circonstances.
    C’est là qu’il faut l’aide d’un interprète compétent.
    Cet interprète ne se contentera pas de plaquer des grilles de significations toutes faites, mais il mènera une véritable enquête et procédera minutieusement à la technique de l’interview.
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    Seule cette technique de l’interview permet de cerner le sens individuel du rêve, adapté au rêveur, ce jour là. Car, il ne faut pas manquer de rappeler que la même image, chez le même rêveur, peut présenter des sens différents selon les moments.

    C’est pourquoi, avant d’étudier le sens symbolique de ce rêve avec la technique de l’interview, il me semble nécessaire de se débarrasser d’abord de l’interprétation traditionnelle générale et systématique, qui empêche d’étudier cette image de façon individuelle. Je veux ici parler de l’interprétation freudienne des rêves en général, des rêves de mort, et des rêves de la mort du père en particulier.1f00dcfaf101e798d9ed320937a3832d.jpg

    Comment Freud interprétait-il les rêves en général et plus particulièrement ceux, où il était question de la mort du père ?
    Pour le médecin viennois, le rêve serait la réalisation d’un désir condamnable caché, et le rêve où le père meurt serait tout particulièrement caractéristique du désir qu’éprouverait le fils de voir mourir son père, afin de pouvoir le remplacer auprès de sa mère.

    Pour donner à sa théorie un fondement prestigieux, Freud l’a rapprochée de l’histoire d’Œdipe qui a tué son père et épousé sa mère. Pour lui, ce mythe grec serait un modèle de comportement généralisé, le fils souhaitant la mort du père pour prendre sa place auprès de sa mère. Avoir un rêve où le père meurt serait donc l’expression de ce désir.
    A l’examen, la méthode de Freud s’avère la même pour le rêve et le mythe. Dans un cas comme dans l’autre, il plaque ses idées et tord les images ou l’histoire, pour leur donner le sens qui lui convient.

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    Il n’analyse pas les images du rêve avec rigueur, il fausse le mythe. Voyons comment :

    Voici donc très brièvement le mythe d’Oedipe, qui, quand il tua un inconnu, ignorait totalement qu’il était son père.
    A la naissance d’ Œdipe, ses parents, le roi de Thèbes Laïos et la reine Jocaste, consultèrent l’oracle de Delphes pour connaître le destin de l’enfant royal. L’oracle déclara que Œdipe tuerait son père et épouserait sa mère. Pour empêcher la réalisation de cet affreux destin, les parents abandonnèrent leur fils dans les bois. Le bébé fut sauvé par un berger et adopté par le roi de Corinthe qui l’éleva comme son fils et lui cacha son origine.
    Parvenu à l’âge adulte, Œdipe se rendit à Thèbes et se trouva à un carrefour face à face avec le char d’un homme arrogant, qui lui bloquait la route.
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    Ils se disputèrent le passage, et l’homme, pour forcer Œdipe à lui céder, tua un de ses chevaux. Furieux, Œdipe, en fis de roi, exigea la place et lança sa lance sur ce voyageur agressif, qui mourut sous le coup.
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    Arrivé à Thèbes, Œdipe trouva à l’entrée le sphinx qui terrorisait la ville. Le monstre posait une énigme aux passants, et les dévorait s’ils ne savaient pas répondre. Œdipe résolut l’énigme et le sphinx se tua de dépit.
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    Comme le roi venait de mourir et que la reine se retrouvait veuve, les habitant de Thèbes voulurent remercier Œdipe de les avoir libérer du sphinx ; ils lui offrirent de monter sur le trône et d’épouser leur reine Jocaste. Œdipe accepta et vécut quinze ans de bonheur avec elle. C’est seulement alors, après toutes ces années, qu’il apprit que sa femme était la veuve de l’inconnu qu’il avait tué, et que cet homme, le roi, était aussi son père. Jocaste était donc sa mère. Œdipe, de désespoir se creva les yeux.
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    Les dieux le jugèrent innocent.

    Comme le montre le récit de ce mythe, Œdipe n’a donc pas tué son père pour prendre sa place auprès de sa mère. Le complexe d’Œdipe, célèbre pilier de la dogmatique freudienne, n’a donc rien à voir avec le mythe que Freud a déformé pour le faire coller à sa théorie. Celle-ci ne repose sur aucun fondement général que le mythe grec aurait déjà exprimé. Mais cela n’a pas empêché à cette théorie de connaître un essor extraordinaire et de faire couler des flots d’encre.

    Un extrait sur le complexe d’Oedipe
    Voici un exemple de l’échafaudage de cette théorie, tel qu’on peut le lire sur Internet à ce propos :
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    « Le complexe met en relation le jeu de l'amour et de la haine. Il noue le désir d'un sujet à celui d'un autre, duquel se met en place la question de lui même, de sa vie, de sa mort, du sexe.
    Le désir de Savoir porte le Désir Oedipien, selon S. Freud, car il met en relation la Libido et la pulsion génitale ; laquelle sera prépondérante aux autres pulsions.
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    Dans la forme simple qui constitue le modèle initial de l'Oedipe Freudien, l'enfant commence à désirer sa mère elle même au nouveau sens, et à haïr, de façon entièrement nouvelle, le rival qui est alors un obstacle à ce désir.
    D'un conflit entre ces deux relations, l'enfant va développer un investissement d'objet qui prend son départ du sein maternel et qui constitue le modèle d'un choix d'objet selon le type par étayage.
    Du père, le garçon s'empare par Identification. Les deux relations subsistent un moment, puis se transforment : ainsi né le complexe d'Oedipe.

    L'Identification au père prend alors une teinte hostile, elle tourne au désir d'écarter le père et de la remplacer par la mère : pour l'enfant, le vrai père est un Père Mort.
    Le conflit Oedipien est tourné vers la possession sexuelle de la mère et vers la mort du père. Le mouvement intérieur de ces désirs va se poursuivre dans une activité de fantasme. »

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    Ces affirmations me laissent perplexes. Je n’y comprends rien. Elles me semblent personnellement fumeuses et gratuites. Vous êtes-vous déjà interrogé sincèrement à ce sujet ? Avez-vous déjà rencontré la situation décrite dans le complexe d’Œdipe chez l’un de vos proches ?
    Une sage-femme sénégalaise me disait un jour :
    « - Je ne vous comprends pas, vous les Occidentaux. Chez nous, tout le monde dort dans la même chambre, et on n’a jamais vu un fils qui veuille coucher avec sa mère. »

    C’est le psychiatre suisse Carl Gustav Jung qui, le premier, il y a cent ans déjà, dès l’année 1909, a dénoncé les théories de son collègue Freud, qu’il connaissait bien.
    Malgré ce qu’on dit, Jung n’a jamais été le disciple de Freud et il a refusé d’être son dauphin, marquant par là ouvertement son désaccord.
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    Jung a souligné l’idée obsessionnelle de la mort du père chez Freud, idée qui frisait la névrose. Il en fit lui même l’expérience, comme il le raconte dans son autobiographie « Ma Vie », au chapitre « Sigmund Freud ». Par deux fois, alors que les deux hommes discutaient sur ce thème, Jung s’opposa aux idées de Freud, qui tomba en syncope.

    Aujourd’hui, de plus en plus de chercheurs, de scientifiques, de médecins réfutent les théories freudiennes. Je partage ce point de vue. Depuis plus de trente ans que j’ai commencé à chercher à comprendre les rêves, je n’ai jamais pu donner raison à Freud, je n’ai jamais pu constater, après analyse avec les rêveurs, que ce rêve de mort serait systématiquement la réalisation d’un désir caché de la mort de leur père. Je ne comprends pas le succès de cette idée.

    Conclusion
    Si donc vous recevez ce genre de rêve, où le père meurt, soyez tranquille ! Non, avec ce rêve, vous ne désirez pas la mort de votre père de façon inconsciente. Non, vous ne nourrissez pas en cachette un instinct criminel. Et non, non et non, si vous êtes un homme, ce rêve ne montre pas que vous désirez secrètement tuer votre père pour prendre sa place dans le lit de votre mère !

    Bon, mais, une fois qu’on a écarté la grille d’interprétation de la psychanalyse, que veut dire ce alors ce rêve?
    Je vous montrerai donc la prochaine fois, comment, ayant jeté au panier la camisole ou la grille d’interprétation freudienne, j’interprète, l’esprit libre, avec la technique logique et rigoureuse de l’interview, un rêve où le père meurt. Vous découvrirez alors une surprise.

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    Illustration
    Je remercie l’auteur de l’illustration finale « Elucubrations », que j’ai trouvée sur « neko.bloxode.com »