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curé

  • SAUVER LA TERRE ET FAIRE LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS

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    Chers amis, chères blogueuses et chers blogueurs,

     

    Depuis plusieurs semaines je vous ai emmenés dans l'étude de trois rêves dont le sujet s'avère être en fait un des grands sujets d'actualité : l'écologie. En effet ces trois rêves répondent exactement à la définition de l'écologie qui cherche à "créer un meilleur équilibre entre l'homme et son environnement naturel ainsi qu'à la protection de ce dernier".

    Dans ces trois rêves, si ces rêves ont été compris correctement, l'inconscient montrerait qu'il existe un lien entre la vie amoureuse des jeunes femmes et la qualité de la vie sur la terre qui les environne.

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    Ces trois rêves nous ont alors amenés à chaque fois à nous poser la question :

    Y aurait-il un rapport entre le monde extérieur et le monde intérieur ?

    La qualité de notre environnement terrestre, extérieur, conscient serait-elle en relation avec la qualité de notre vie intérieure, instinctive, que les alchimistes appelaient «notre terre intérieure», dont l’autre nom encore est l’inconscient ?

    Notre terre extérieure serait-elle malade, parce que notre terre intérieure serait maltraitée?

    Serait-ce alors qu'en soignant sa Terre intérieure, sa Nature instinctive et spirituelle, on soignerait aussi la Nature, la Terre concrète et matérielle à l’extérieur ?

     

    Cette question a pu vous paraitre saugrenue, irréaliste, insoutenable, voire grotesque ou ridicule.

    Et pourtant, d'autres personnes, autrement plus éminentes que moi, se sont déjà posé cette question et y ont donné réponse il y a plus de cent ans.

    Qui donc ?

    Eh bien pour vous le dire, je vais vous emmener aujourd'hui bien loin sous d'autres cieux, et je vais vous raconter une histoire absolument vraie. Je vous emmène en Chine et vous allez découvrir l'histoire absolument invraisemblable du faiseur de pluie.

    Mais d'abord, il me faut vous présenter Richard Wilhelm, un ami de Jung.

    Richard Wilhelm est un missionnaire luthérien allemand, qui, à la fin du 19 ème siècle, part évangéliser en Chine.

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    Comme les Jésuites au XVIIème siècle, il constate la profonde spiritualité qui anime les Chinois. Son but est alors non pas de fonder une nouvelle église en Chine, mais d'être un témoin de l’amour du Christ. Il déclare que c’est ainsi que se propagera, sans conflit politique, l’Eglise Spirituelle Universelle, dont la civilisation chinoise constitue, selon lui, une forme authentique.

    Le pasteur allemand fonde alors une école pour développer le dialogue culturel entre la Chine et l’Occident chrétien.

    L’école acquiert très vite une grande notoriété auprès des autorités allemandes et chinoises.

    L’école se trouve dans la ville de Tsing Tao, Qingdao en chinois, un port situé au nord de la Chine, où les Allemands ont construit une importante base navale comme base de colonisation.

    La ville a reçu le statut politique de concession territoriale allemande.

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    C'est à dire que le gouvernement chinois octroie aux Allemands le droit de participer à la gestion de la ville, de siéger au conseil municipal et de le surveiller. Ce statut protège également la ville et garantit ses habitants de l'immunité en cas de troubles.

    A côté de cette école, notons aussi pour l'anecdote, que les Allemands, en 1903, ouvrent pour leur besoin une brasserie à Tsing Tao ; la bière de Tsing Tao devint la plus réputée des bières chinoises.

    Mais l'oeuvre du pasteur allemand ne s'arrête pas à la création de son école. La vie le conduit vers une activité exceptionnelle qui, au cours du temps, a eu un immense rayonnement international, rayonnement qui ne cesse de croître encore de nos jours.

    Voici comment :

    En 1912 des révoltes se multiplient en Chine et conduisent au renversement de la dynastie manchoue. Les hauts fonctionnaires du régime déchu se trouvent exposés au plus grand danger et viennent chercher refuge dans les concessions étrangères, comme la concession allemande de Tsing Tao où réside Richard Wilhelm.

    La réputation de Wilhelm attire de nombreux dignitaires : le ministre de l'Instruction et son vice ministre se réfugient dans la concession allemande.

    Une coopération exceptionnelle s'installe entre le vice-ministre de l'Instruction et Richard Wilhelm.

    Le vice ministre de l'Instruction, Lao Naï Suan, est un sage, un authentique lettré, dont la femme est une descendante directe de Confucius. Il voit dans Richard Wilhelm celui à qui il pourrait confier les trésors de la civilisation chinoise dans la tourmente.

    Ces trésors se présentent sous deux facettes :

    La philosophie de Confucius

    Le sage confie donc à Richard Wilhelm le soin de conserver l'oeuvre et la philosophie de Confucius. Ainsi, grâce à la coopération de ces deux hommes éminents, une bibliothèque est créee, consacrée à l’œuvre et à la philosophie de Confucius.

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    Le Yi King

    Mais surtout, le sage chinois confie au pasteur allemand le trésor de la civilisation chinoise, le livre oraculaire vieux de plus de quatre mille ans: le Yi King.

    C'est ainsi que pendant deux ans il va travailler avec Wilhelm à traduire le Yi King en allemand. Le vénérable maître à penser chinois initie donc Wilhelm à l’enseignement secret du "Livre des mutations" et lui confie la mission de le transmettre aux Occidentaux afin que le livre puisse renaître et rayonner sur une terre nouvelle.

    L’enseignement terminé et l’oeuvre achevée, Wilhelm à la retraite est rappelé en Allemagne alors que le maître Lao Naï Souan quitte ce monde.

    En 1920 Wilhelm confie sa traduction du Yi King à son ami Carl Gustav Jung. Jung fait alors connaitre ce monument à l'Occident.

    Et Jung en parlant de ce livre écrit plus tard :

    " Je prends ce risque parce que je suis maintenant dans ma huitième décennie et que les opinions changeantes des hommes ne m'impressionnent plus : les pensées des vieux maîtres ont pour moi plus de valeur que les préjugés philosophiques de l'esprit occidental.»

    Il faudra attendre encore un demi-siècle pour qu'un grand lettré inspiré, Etienne Perrot, traduise en 1970 le Yi King en français.

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    Depuis lors, de nombreuses autres traductions ont été publiées.

    Mais revenons à cet homme remarquable que fut Richard Wilhelm. Dans l'éloge funèbre que Jung fit de son ami, il déclara avoir reçu de lui plus que de quiconque. Oserait-on alors accuser Jung ou Richard Wilhelm de raconter des balivernes ?

    Eh bien !

    C'est justement lui, Richard Wilhelm, qui a raconté à Jung l'histoire absolument invraisemblable du faiseur de pluie ! Il en a été le témoin objectif. Et c'est justement Jung qui a fait connaitre cet événement à l'Occident.

    Voici donc maintenant l'histoire du faiseur de pluie.

    "La province où séjournait Richard Wilhelm fut frappée d'une grande sécheresse. Pendant des mois pas une goutte d'eau ne tomba et la situation devint catastrophique.

    Les catholiques firent des processions, les protestants firent des prières, et les chinois brûlèrent des bâtons d’encens et tirèrent des coups de fusil pour effrayer les démons de la sécheresse. Finalement, les Chinois décidèrent d'aller chercher dans une province voisine un vieil homme, dont on disait qu'il était "faiseur de pluie".

    Quand le vieil homme arriva avec les délégués dans la province desséchée, il demanda qu'on mette à sa disposition une petite maison. Il s'y enferma pendant trois jours.                                                   

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    Le quatrième jour, des nuages s’amoncelèrent à une époque de l’année où aucune neige n’était prévisible et... il se produisit une forte chute de neige, en quantité inhabituelle.

    Tant de rumeurs circulèrent au sujet de cet extraordinaire faiseur de pluie que Wilhelm voulut en avoir le coeur net et alla voir le faiseur de pluie. Il lui demanda comment il avait fait.

    En vrai européen, Wilhelm lui dit:

    « - Ils vous appellent le faiseur de pluie, pouvez-vous me dire comment vous avez produit de la neige ? "

    Le chinois répondit :

    "- Je n’ai pas fait la neige, je n’en suis pas responsable.»

    « - Mais qu’avez-vous fait durant les trois jours ?»

    « - Oh, cela, je puis vous l’expliquer. C’est simple. Je viens d’un pays où les choses sont ce qu’elles doivent être. Ici les choses ne sont pas dans l’ordre ; elles ne sont pas comme elles devraient être d’après l’ordre céleste, aussi le pays tout entier est-il hors du Tao. (Quand je suis arrivé dans ce pays ici, je ne me suis plus trouvé en Tao *,) je n'étais pas non plus dans l’ordre naturel des choses, parce que j’étais dans un pays qui n’était pas dans l’ordre, aussi la seule chose que j’avais à faire était d’attendre trois jours, jusqu’à ce que je me retrouve en Tao, et alors, naturellement, le Tao fit la neige."

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    Le Tao, qu'est-ce donc ? Comment en parler en quelques mots ? Je ne suis pas spécialiste, vous me pardonnerez donc mes larges insuffisances.

    Le Tao est le principe divin à l'origine de toute chose, il est le chemin, la voie. Être en tao, c'est être en harmonie avec le principe divin, la nature.

    Dans la conception taoïste, il règne une continuité entre la nature et l'homme, entre le monde de l'esprit, de la vie, de la psyché * et celui de la matière, dans laquelle l'esprit, la vie se manifestent et prennent forme concrète. Se placer dans cette continuité, dans cette solidarité entre la nature et l'homme est la voie de la sagesse qui permet d'influencer le monde phénoménal. Le monde intérieur, l'inconscient et le monde extérieur, le monde du conscient sont liés et ne font qu'un.

    Pour les savants, cela s'appelle l' "Unus Mundus". Et n'est-ce pas là justement ce que nous ont appris les rêves que nous venons de voir ?   

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    Cette histoire vous laisse-t-elle dubitatif, vous parait-elle bien lointaine et sujette à caution ? C'est une vielle histoire qui date de plus de 100 ans, dans un pays aux antipodes du nôtre ? Une histoire de faiseur de pluie ? Une histoire où l'homme peut influencer le temps ?

    Attendez !...Maintenant, vous allez voir,...

    Il n'y a pas que le vieux chinois qui influence le temps...Écoutez :

    Voici la même histoire, mais cette fois-ci très proche de nous. Elle s'est passée en Italie il y a 30 ans, en 1989.

    "Dans une petite paroisse du sud de l’Italie, au mois de mai de l’année 1989, on est à la veille d’une grande fête qui attirera tous les environs. C'est un pèlerinage pour vénérer deux martyrs qui protègent régulièrement les vignobles de la région de tout accident.

    On doit dire la messe en plein air, processionner, et les arcs de triomphe remplissent les rues pavoisées. Mais le temps est exécrable et le baromètre baisse dangereusement.

    Pourtant le bon curé ne se trouble pas.

    Le soir est venu, un paroissien remarque :

    "- M. le Curé, je crois que le diable s'est mis de la partie et que notre fête est compromise.

    Possible, réponds le prêtre, mais le bon Dieu pourrait lui aussi se mettre de la partie. Allons, bonsoir et préparez vos cordes vocales pour qu’elles puissent vibrer aux oreilles de la foule. "

    Le lendemain matin, le soleil est au rendez-vous ! Incroyable !

    Messe sur la grande place publique et le soir, plus de 2000 personnes participent à la procession !

    Quand tout est fini, le même paroissien vient voir le curé et commente :

    "- Tout de même, M. le curé, vous avez bien prophétisé, le bon Dieu, lui aussi, s’est mis de la partie.

    Et le curé de répondre :

    - Je vous l’avais bien dit. J’avais promis à mes martyrs d’avoir une foi à transporter des montagnes. Quand j’ai achevé mon bréviaire, hier soir, c’était minuit, et toujours la pluie.

    Alors, je me suis mis à genoux, j’ai dit un Rosaire.

    Après, il pleuvait moins. Je dis un second rosaire, je vais à la fenêtre, il ne pleuvait plus, mais toujours des nuages.

    Alors, j’ai continué.

    À chaque chapelet, il me semblait que la Sainte Vierge donnait un coup de balai dans le firmament.

    Vers trois heures et demie, le ciel était bleu et au matin, un superbe soleil ! Vous savez le reste !"

     

    Peut être savez-vous que je suis d'origine protestante et que mon grand père était pasteur ? Les protestants n'accordent aucune place à Marie dans leur dévotion. Et pourtant, moi la protestante, je m'incline devant ce récit, où la même réalité s'exprime : quand l'âme se met en accord avec la Force de toutes choses, quel que soit le nom qu'on lui donne, alors le monde extérieur et le monde intérieur s'accordent et l'harmonie règne sur la terre.

    Avez-vous trouvé un moyen plus sûr de sauver la planète ?

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    La prochaine fois je reviendrai sur une histoire semblable, énorme, celle de quelqu'un qui priait tous les jours et qui n'avait pas la langue dans sa poche...

     

    Notes

    * J'ai rajouté cette explication pour plus de clarté.

    * N'oublions pas que le mot psyché signie "âme" et non intellect.

    Bibliographie

    Le récit du faiseur de pluie a été relaté par Etienne Perrot dans les cahiers publiés par la Fontaine de pierre : extrait cahier 22 1983

    Le récit du faiseur de beau temps :

    Source : https://www.etoilenotredame.org/actualites/le-rosaire

    Illustrations

    Je remercie les artistes et les photographes dont les oeuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.

    "Les heures du jour," de l'artiste tchèque Alfons Mucha, 1860-1939. Ces deux tableaux font partie d'un quadriptyque représentant " Éveil du matin", Éclat du jour" et ici "Rêverie du soir" et Repos de la nuit".

    Richard Wilhelm

    https://it.wikipedia.org/wiki/Richard_Wilhelm#/media/File:Bundesarchiv_Bild_137-020287,_Tsingtau,_Deutsche_Schule.jpg

    Tao

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Qingdao#/media/Fichier:Qingdao_in_NEA.svg

    Tao

    http://esotcelt.unblog.fr/2007/01/09/tao-to-king-livre-ii-aphorisme-trente-huit-38-vertu-action-justice-rites-apparences/

    Saint Jean Paul II en prière