LE TROISIEME POINT DE LA STRATEGIE AMOUREUSE DU REVE, CH 3 (28/10/2007)
LE TROISIEME POINT DE LA STRATEGIE AMOUREUSE
La dernière fois, nous avons laissé à son triste sort notre amie Eléonore. Elle veut retrouver son ami dans une relation amoureuse, oui , mais pas n’importe laquelle : pour elle, la relation amoureuse repose non seulement sur une vie sexuelle épanouie, mais surtout sur un vrai sentiment d’amour de l’autre. Elle préfère donc n’avoir aucune relation, plutôt que de se sentir considérée comme une proie à saisir ou, selon une autre image, comme « la cerise sur le gâteau ».
La voilà seule, sans certitude, dans le vide.
Elle est toujours torturée par l’absence de son ami. Le désir de le retrouver, de se blottir dans ses bras, la poursuit nuit et jour. Elle doute de ses rêves, elle doute de tout. Elle n’en peut plus d’attendre. Attendre, attendre. Patience, patience, lui ont dit ses rêves. L’image de son amie Anne apparaît souvent dans ses rêves et vient lui rappeler la nécessité de se montrer patiente. Mais Eléonore est perdue.
Un matin, je l’entends au téléphone. Sa voix est cassée, éteinte, au bord des sanglots.
« - Christiane, je n’en peux plus. Les rêves, toutes ces histoires, je veux bien les suivre, mais je ne vois rien, je me demande si tout ça, ce n’est pas n’importe quoi, je crois que je vais tout laisser tomber.
- Oui, Eléonore, je comprends. Mais vos rêves vous ont conseillé de persévérer, de tenir le coup, d’accepter votre souffrance. Vous ne pouvez que la vivre et la traverser. Vos rêves vous ont dit et répété que c’est dans la patience que vous retrouverez votre ami. Vous êtes en plein dans cette épreuve.
- Je n’aurais jamais cru que c’était si difficile. Je ne sais plus ce que je dois faire. Je suis broyée.
Mes rêves ont montré que je retrouverais Sébastien, c’est vrai, et puis il y a eu cette image du guépard et je me suis tenue en retrait. Maintenant, depuis trois semaines, je n’ai plus de nouvelles . C’est fichu, Christiane. Je sais qu’il est dernièrement parti en week-end et je pense que c’est avec son ancienne amie. »
Et moi, l’interprète de rêves, qu’est-ce que je dois faire ? Acquiescer ? Plonger dans le pessimisme ? Engager la rêveuse à tout laisser tomber ? Mais ce n’était pas le sens de ses rêves ! Ce serait trahir les rêves et les messages que j’ai transmis !
Malgré les apparences peu encourageantes, il n’y a pas de raison de perdre espoir et de renoncer. J’ai l’habitude du chemin sur lesquels les rêves nous mènent.
Je suggère :
- « Attendez ! croyez-vous que tout soit vraiment perdu ?
Et je pose l’ultime question :
- Est-ce que vous avez reçu un rêve dernièrement ?
- Ah oui ! Cette nuit. Un bout de machin, effiloché, il y avait Sarkozy, je n’ai rien compris. »
J’ai l’habitude ! On ne fait pas attention à ses rêves. On n’a pas confiance en eux. On les prend pour des images débiles. Ca ne fait rien. Vérifions donc s’ils sont vraiment débiles. Après seulement, mais seulement après, on pourra les laisser tomber. Je propose donc :
- « Eh bien, voyons quand même. Vous pouvez me raconter votre rêve ?
Rêve
J’étais avec Laurence Parizot, vous savez la patronne des patrons. Et puis il y avait Sarkozy.
Ah, Christiane, j’ai oublié de vous dire : j’ai posé une question à mes rêves en m’endormant.
Je leur ai demandé de me montrer où j’en suis dans ma situation avec Sébastien, ce que je dois faire.
- Ah ! Eh bien voilà ! Vous voyez, les rêves sont là, ils vous répondent ! Parfait ! Alors ?
- Bon, j’étais avec Laurence Parisot et Sarkozy. Les deux mettaient en place des choses.
Sarko se trouvait devant un tableau magnétique ; il remettait en ordre des éléments. Il y avait des choses qui tenaient sur le tableau. Mais il y avait un chapeau qui ne tenait pas, qui tombait périodiquement. Il le ramassait et le remettait en place.
Bouououhhh ! Pbfhh ! Ah la la ! Je me sens un peu accablée ! Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ? Il ne me reste qu’une chose à faire : étudier minutieusement, méthodiquement les différentes images avec la technique de l’interview. C’est mon seul atout.
J’étais avec Laurence Parizot
Laurence Parizot a été une camarade de classe d’Eléonore. Elle représente donc une facette de la rêveuse que cette dernière avait quand elle était plus jeune. Pour Eléonore, Laurence est une femme discrète, mais elle est la patronne des patrons en France, elle est le chef des chefs d’entreprises. Elle représente donc, à côté de la discrétion, une façon d’être dynamique, entreprenante, de savoir diriger, mener, organiser, se lancer dans l’action.
Et puis, il y avait Sarkozy
Voilà encore un chef, ici, c’est le chef d’état.
Eléonore me dit comment elle voit cet homme politique, elle m’explique :
- Je n’ai pas voté pour lui, Je le trouve un peu extrémiste. Il se montre beaucoup, il sait jouer de son image avec les médias. Il est omniprésent.
Bon. Tout cela ne donne pas grand chose. mais quelque chose me frappe :
- Eléonore, votre rêve met côte à côte Parizot et Sarkozy.
Il doit y avoir une raison. Est-ce que par hasard, il n’y aurait pas quelque chose dans les sonorités de ces noms, un jeu de mots ?
Nous cherchons toutes les deux, nous retournons les syllabes dans tous les sens :
Parizot, pari, parier ; OK.
zot ? zo ? J’inverse les lettres… oz… ose ?
Ose faire un pari ?
- Ah oui ! Ca, ça me parle s’écrie Eléonore. Oser parier que je vais retrouver Sébastien. Oui, d’accord !
- Et Sarkozy ?
Nous recommençons notre jeu :
On entend aussi « ose », me dit Eléonore, Sark – oz – y.
Qui a l’art d’oser ?
En tous cas, les deux noms ramènent au fait d’oser, et c’est certainement là ce que le rêve veut faire ressortir.
Ainsi, avec ces deux personnages, le rêve parle d’oser, de se lancer dans l’action, d’entreprendre, de prendre des risques.
- Mais je ne comprends pas, dit la rêveuse, les rêves m’ont dit de ne rien faire !
- Oui, eh bien justement ! Les rêves ne vous donnent jamais d’indications ad vitam eternam. Elles sont toujours ponctuelles, pour un temps donné, et quand les conditions changent, les rêves viennent aussi modifier leurs indications. Ecoutez, il se pourrait bien qu’il y ait du changement. Voyons la suite.
Les deux mettaient en place des choses
On dirait qu’il s’agit maintenant de mettre en place une stratégie, de poser des jalons, pour une action précise.
Sarkozy était devant un tableau magnétique.
Le tableau est un cadre pour marquer des choses. La nature magnétique indique le pouvoir d’attraction qui fait que deux aimants s’attirent et restent inséparables, des aimants, des amants. Ne serait-ce pas là la description du cadre de la relation amoureuse ?
Avec cette image le rêve indique la façon de faire tenir les choses grâce à l’attraction magnétique amoureuse.
Sarkosy remettait en ordre des éléments. C’était des choses qui tenaient sur le tableau
Ainsi, La rêveuse serait invitée à oser s’occuper de nouveau de la relation amoureuse et à la remettre en ordre. Mais tout cela reste très vague. Cherchons des précisions : de quels éléments s’agit-il ?
J’invite la rêveuse à revoir les images de son rêve, elle cherche, scrute, examine :
- Je vois des trucs ronds, et aussi des papiers.
Ne désarmons pas, poursuivons patiemment.
Des trucs ronds
- Vous pouvez m’en dire un peu plus sur ces trucs ronds ? Qu’est-ce que c’est ?
- Il s’agissait de légumes de base, des légumes ronds. Ah oui ! C’étaient des pommes de terre.
- Ah oui ? Des pommes de terre ? Vous n’avez rien trouvé d’autre ? C’est justement des pommes de terre !
- Ben pourquoi ? Qu’est-ce que c’est que les pommes de terre ?
- Vous n’avez pas lu mon livre « Amour et Sexe dans vos rêves » ?
- Non.
- Bon, alors, c’est quoi une pomme de terre ?
- C’est un légume qui pousse dans la terre.
- La terre : nous sommes faits de terre, n’est-ce pas ? Notre corps est composé de terre. La terre, c’est notre corps terrestre. Et dîtes moi, c’est comment une pomme de terre ?
- C’est rond, c’est ferme, c’est très nourrissant, et quand elles sont bien préparées, elles donnent des plats dont on se régale !
- Eh bien, c’est quoi, ça, quand il est question de votre relation amoureuse, quelque chose de corporel, quelque chose de rond, qui, bien préparé, vous permet de vous régaler ?
- Notre amie se met à rire.
- Oui, je vois, ce sont les testicules.
- C’est ça. Donc, conclusion ?
- Ah ! Je vais alors avoir à m’en occuper, n’est-ce pas ?
- Oui, je pense que c’est le conseil du rêve. Il va falloir vous lancer et organiser des retrouvailles. Si nous revenons à l’image du rêve, qu’est-ce qu’on voit : on voit que les pommes de terre, ça, ça tient bien sur le tableau magnétique, il y a de l’attraction.
Il y avait aussi des papiers
- Ces papiers, dit Eléonore, ce sont toutes les lettres que je lui ai écrites. Oui, ça, ça tient bien aussi. Je lui ai tant dit ma peine, mon amour, je lui ai plusieurs fois demandé pardon de l’avoir fait souffrir, je lui ai expliqué combien le Valium avait entraîné chez moi des troubles de comportement. Je crois que ça, il l’a compris. Ca tient aussi sur le tableau.
Il y avait un chapeau
Eléonore participe très activement au travail d’interprétation, elle compare, elle cherche les analogies, les correspondances entre l’image et les faits.
- C’était un chapeau militaire, c’était un calot, le calot du soldat, du matelot. C’est quelqu’un qui est en mer, avec l’inconscient. Le matelot, c’est moi, qui travaille avec les rêves.
- Et qu’est ce que ça veut dire, quand on porte ce calot ?
- On obéit aux ordres du supérieur. Oui, je comprends. Le rêve me parle de mon attitude à leur égard, de mon obéissance à la volonté de l’inconscient.
Le chapeau tombait périodiquement, Sarkozy le ramassait et le remettait en place, en haut, au milieu
La rêveuse comprend immédiatement cette image, qui décrit son instabilité, ses hésitations à l’égard des rêves. Tantôt elle les suit, tantôt elle veut les laisser tomber. Mais pour rétablir l’ordre, il faut que la rêveuse accepte de placer son obéissance en haut du tableau, bien clairement au centre de sa relation avec Sébastien. Le rêve lui indique la nécessité de suivre régulièrement ce qu’il lui conseille pour retrouver son ami. Ce sont les rêves et son obéissance qui chapeautent cette relation.
- Ouf ! s’écrie Eléonore. Mais quel travail ! Je n’en reviens pas de tout ce que vous avez réussi à sortir de ces images si confuses.
- Merci, Eléonore. Mais nous n’allons pas en rester là. Maintenant, il faut savoir ce que vous allez faire avec tout ça. Ce n’est pas le tout d’interpréter un rêve correctement, il s’agit ensuite de mettre en application ses indications. Reprenons donc toutes les images du rêve :
Voyons, « Parizot » : il vous faut oser et entreprendre comme Parisot. Vous allez vous occuper de reprendre la relation.
« Sarko »Il vous faut aussi vous comporter COMME Sarkozy. OSER, OSER, c’est le maître mot !
Je reprends ce que vous m’avez dit de lui :
Vous le trouvez un peu extrémiste. Est-ce que cela impliquerait que vous allez faire des choses inhabituelles, y aller un peu fort ?
Il se montre beaucoup, il sait jouer de son image auprès des médias, il est omniprésent.
En disant cela, moi, je suis dans le brouillard, je ne vois pas bien comment mettre ces paroles en application. Mais je sais aussi par expérience, que si l’interprète ne voit pas ce à quoi ses descriptions font allusion, le rêveur, lui, par contre, le sait très bien.
- Ecoutez, pour ma part, je ne sais pas quoi vous conseiller, pour vous aider à réaliser cette attitude concrètement dans votre vie, c’est à vous que cela va parler. Vous allez trouver comment jouer de votre image.
- Mais oui, s’exclame Eléonore ! Je sais, pour moi ce n’est pas un problème, je l’ai déjà fait, j’ai déjà des photos de moi qu’il aime beaucoup, et des films. Il adore ça. Je vais voir.
J’ai laissé Eleonore, heureuse, ENCHANTEE, débordante de reconnaissance envers son rêve, et aussi envers son interprète. Cela m’a touchée.
Vous ne trouverez jamais ce que notre amie a fait ensuite. Je ne l’aurais pas imaginé.
Une demi-heure plus tard, elle me téléphone en riant.
- Christiane, que je vous raconte :
J’ai osé être un peu extrême, je me suis dit que je devais risquer, je n’avais rien à perdre de toutes façons.
Je me suis dit : Sarko sait jouer de son image dans les médias. Pour moi, les médias, c’est Internet, c’est « msn » avec mon « espace perso » sur « windows live messenger ».
- Oh ! Eléonore, expliquez moi un peu, je ne suis pas sur msn. Comment ça marche ?
- Eh bien, j’ai un espace de dialogue avec les personnes que je choisis. Quand je suis connectée avec quelqu’un, ça s’affiche, et l’on peut savoir comme ça que je ne suis pas disponible. Sébastien vient régulièrement pour voir si je rencontre peut être d’autres hommes.
- Alors, qu’est-ce que vous avez fait ?
Je sens Eléonore jubiler.
- J’ai fait une mise à jour de mes photos, et j’ai mis une photo de moi nue, mais un peu dans le flou quand même !
- Ah !
- Et vous savez quoi ? Dans les dix minutes qui ont suivi, j’avais un mot de Sébastien sur mon site : « Gonflée de mettre ta photo nue, mais très excitante ! »
- Vous avez répondu ?
- Mais oui ! Je lui ai écrit : « J’aime ! » Et il vient de me répondre : « Moi aussi ! »
Oh ! Christiane ! Je vous laisse, j’ai un nouveau message, c’est encore Sébastien qui m’écrit !
Stupéfaite, éberluée, songeuse, j’ai laissé Eléonore.
Et quand nous nous retrouverons, la prochaine fois, peut être le rêve nous aura-t-il livré entre temps un de ses messages ? Peut être, au cours d’une de ces nuits mystérieuses, aura-t-il confié à la rêveuse un secret, que nul ne peut percer, s’il ne le connaît déjà ? Je viendrai alors vous le traduire.
Illustrations
Je remercie les artistes et les photographes pour leur œuvre qui m’a permis d’illustrer mon blog.
Femme broyée : Antigone du peintre autrichien Johann Peter Kraft, 1780-1856
Sarkozy ose : remise de médaille à Maud Fontenoy. Montage ou pas montage ? www.bazarblog.info
Sarkozy sultan : Montage( ?), www.tourette-levens.info
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