SAUVER LA PLANÈTE, ÉTUDE 2 (23/10/2019)
Voilà bientôt un mois que je n'ai rien écrit sur mon blog. Ce n'est pas que j'oublie mes blogueuses et mes blogueurs, mais j'ai été entièrement absorbée par la préparation de mon séminaire de deux jours, qui vient d'avoir lieu ce week-end dernier : "Les rêves et la Bible" fut le sujet d'étude le samedi ; celui du dimanche fut " La Colère de Dieu et la colère du Christ dans la Bible, et dans les rêves d'autrefois et d'aujourd'hui." Ce fut un travail de recherche rare, intense, passionnant et oh combien instructif !
Mais revenons à notre blog.
Il y a trois semaines, je me suis lancée avec vous dans une enquête. Vous vous rappelez ? J'ai évoqué un rêve au sujet d'une actualité brûlante, un rêve qui parlait de catastrophe planétaire.
Nous voyons dans le monde les scientifiques, les instituts, les gouvernements chercher, discuter. Les avis sont contradictoires et les terriens lambdas ne savent plus bien que penser.
Devant ce "Capharnaüm" j'ai donc posé la question :
Quelle est la position de l'inconscient au sujet d'une catastrophe cosmique ? Est-ce que les rêves en parlent ? Et que disent-ils ?
Pour y répondre, je vous ai exposé le rêve d'une rêveuse de la quarantaine :
" Menace de catastrophe planétaire".
De quoi s'agissait-il ?
Dans le rêve, une astrologue qui étudie les planètes, annonçait à la rêveuse que la terre allait être détruite par un missile. La terre symbolisait le corps de la rêveuse, les planètes représentaient les hommes qui apparaissent la nuit dans sa vie. Quant au missile, il désignait les idées tyranniques de la rêveuse qui refusait alors de s'engager dans une relation suivie avec un homme.
Le rêve prévenait la jeune femme qu'elle devait changer sa conception des relations amoureuses : en effet, elle mettait sa vie de femme en danger en refusant de faire place à l'homme, en refusant de s'engager dans une relation suivie qui ne soit pas seulement pour le plaisir. Le rêve lui conseillait d'apprendre à construire un lien avec l'homme.
L'étude de ce rêve nous amenait alors en conclusion à nous poser la question :
Y aurait-il un rapport entre le monde extérieur et le monde intérieur ?
La qualité de notre environnement terrestre extérieur serait-elle en relation avec la qualité de notre vie intérieure, que les alchimistes appelaient «notre terre intérieure», dont l’autre nom encore est l’inconscient ?
Notre terre extérieure serait-elle malade parce que notre terre intérieure, notre inconscient est maltraité?
Et voici aujourd'hui un nouveau rêve qui viendra peut être nous apporter un supplément d'informations. Il est venu en 2011 répondre à la question d'incubation directe et sans ambiguïté en plein dans notre sujet de recherche :
"Comment sauver notre planète ?
Maud, la rêveuse, avait reçu en réponse un long rêve détaillé. A moi maintenant de vous présenter ce rêve et son interprétation. Malgré mon souci de rester succincte, l'étude en est un peu longue, mais il vaut la peine de la lire jusqu'au bout.
Rêve
Je me trouve sur une route de graviers, déserte, et je tourne à gauche. J’entends un bruissement et vois une poubelle. Je me dis que ce doit être un rat. Cela ne me tracasse pas. Je suis sûre qu’il va s’enfuir en entendant m’approcher. Je m’arrête devant la poubelle et je cherche le rat.
Au lieu d’un rat je découvre, au niveau de la route, un petit trou dans les planches de la poubelle.
Il y a un minuscule éléphant dans le trou.
Comment peut-il être aussi petit? C’est un éléphant parfait! Je suis déconcertée. J’entends le cliquetis de la chaîne à laquelle il est attaché.
Je me baisse pour le saluer et le toucher de mes doigts.
Une nouvelle créature dégringole du trou. Qu’est-ce que ç’est? C’est un singe, minuscule lui aussi. Il tient facilement dans mes mains. Je sens sa fourrure soyeuse sous mes doigts et cette rencontre me fait plaisir.
Et voilà de nouveau une autre créature qui déboule du trou.
Oh! C’est un humain en miniature. Serait-ce un gnome, un lutin ? Je l’aide à se remettre debout sur ses pieds, mais cela ne lui plait pas du tout et il me passe «une engueulade».
Qu’est-ce donc que ce conte de fées et quel est son rapport avec guérir la planète?
Voilà la question d’incubation qu’il faudra constamment nous rappeler au cours de l’interprétation.
Interprétation
Je me trouve sur une route de graviers, déserte. Je tourne à gauche
En incubant un rêve Maude est entrée sur la voie naturelle et solitaire des rêves ; elle s’écarte de la droite, du monde extérieur conscient, de son ordre, de sa maîtrise et de ses conceptions, pour s’orienter à gauche, vers un monde d'un autre ordre, vers le monde inconscient qui va lui répondre à sa question : comment sauver notre planète.
Le rêve éveille alors son attention :
J’entends un bruissement et vois une poubelle.
Première réponse : s’il s’agit de prétendre sauver la planète, alors il faut prendre la poubelle en considération. C'est à dire ?
La poubelle contient tout ce dont on ne veut pas, tout ce que l’on rejette volontairement parce qu’on le juge sale, pourri ou inutile.
N'est-ce pas ainsi que la rêveuse, marquée par les conceptions régnantes, se représente son inconscient ?
Je ne me lasserai pas de rappeler ces paroles de Jung à la fin de sa vie :
"Les idées de Sigmund Freud ont confirmé la plupart des gens dans le mépris que leur inspire la psychée inconsciente. Avant lui, son existence était ignorée ou négligée. Désormais, elle est devenue un dépôt à ordures morales. Ce point de vue moderne est certainement borné et injuste. Il ne s'accorde même pas avec les faits connus."
Cette poubelle sur la voie solitaire, à gauche, représente donc chez la rêveuse ce qu'elle considère comme son inconscient, qui, à ce que prétendent certains thérapeutes, serait rempli de souvenirs et d'expériences sales, des traumatismes, des déchets négatifs, dont il faut se débarrasser.
Le rêve inviterait donc la rêveuse à faire attention aux ordures qui encrasseraient son inconscient.
Je me dis que ce doit être un rat. Cela ne me tracasse pas. Je suis sûre qu’il va s’enfuir en entendant m’approcher. Je m’arrête devant la poubelle et cherche le rat.
- Le rat, qui se loge sous terre, symboliserait-t-il le sexe masculin?
- Il court partout et mord: pourrait-il désigner les désirs sexuels qui grignotent la chair?
- Le rat dévore et détruit, il pourrait donc aussi représenter les pensées négatives et les soucis, les chagrins qui rongent.
Quoi qu’il en soit, Maude, qui se sent forte, est convaincue que si elle regarde dans son inconscient, elle va en chasser cette saleté de rat, ses désirs refoulés, ses pensées négatives
Mais le rêve lui montre bien autre chose.
Au lieu d’un rat je découvre, au niveau de la route, un petit trou dans les planches en bois de la poubelle.
Les planches assemblées se sont disjointes et ne peuvent plus retenir les contenus enfermés qui vont s’échapper au niveau de la route.
Pourquoi le rêve donne-t-il ce détail: au niveau de la route, au niveau de la terre?
Ce que le rêve veut montrer ne réside ni dans les hauteurs aériennes de conceptions intellectuelles diverses, ni dans les sphères des idéaux moraux ou des pseudo spiritualités désincarnées. Le rêve demande à la rêveuse de regarder ce qui est tout en bas.
Si donc elle prétend contribuer à sauver la planète, il lui faut d'abord baisser la tête, regarder tout en bas, humblement, et prendre en considération la vie terrestre, la vie du corps, les "basses" réalités instinctives, rejetées dans la poubelle.
Et qu'est-ce qui s'agite donc dans l' inconscient-poubelle et y fait du bruit ?
Apparaissent alors successivement trois êtres différents de l'humain. Deux animaux et un gnome : il s’agit donc de dynamismes vitaux instinctifs qu’elle a rejetés dans la poubelle
Ces êtres sont tous les trois minuscules. Pourquoi ?
Leur taille indique que la rêveuse éprouve des difficultés à saisir, à mesurer ces dynamismes inconscients en elle. Elle ne reconnaît pas leur dimension et les sous-estime.
Voyons ces trois créatures.
Il y a un minuscule éléphant dans le trou.
Selon le mythe bouddhiste que la rêveuse connaît bien, l’éléphant blanc est l'image du dieu Ganesha qui fut le père de Bouddha, il symbolise la sagesse terrestre.
Nul autre animal ne possède une plus grosse masse de chair. Nul autre n’est en contact aussi large avec la terre, ses réalités et ses lois, comme l’est ce pachyderme aux énormes pieds. Sa trompe et ses immenses oreilles indiquent qu’il flaire, sent et entend le monde subtil mieux que quiconque. Il a les pieds sur terre, suit son flair et écoute son intuition.
L’éléphant désigne ainsi l’instinct spirituel incarné. Comment donc l’esprit peut-il être reçu et vécu dans la chair, si le corps terrestre n’est pas large et solide pour l'accueillir ?
Oui, mais voilà…
L’éléphant est attaché.
La rêveuse ne se soucie même pas d’avoir enchaîné ses capacités intuitives, elle les considère comme des déchets et des ordures et les condamne aux oubliettes. Mais le rêve vient lui en rappeler l'existence.
Je me baisse pour saluer l’éléphant et le toucher de mes doigts.
Ainsi le rêve lui suggère de reconnaître en elle cette force intuitive qu'elle a exclue, d'en prendre conscience, de la contacter, de la saluer en se baissant avec humilité.
Voilà la première tâche à réaliser pour sauver la planète.
Dans ces conditions, si Maud prend contact avec son flair instinctif, sa sagesse intuitive, elle permet alors à une autre faculté de se présenter immédiatement :
Une nouvelle créature dégringole du trou. Qu’est-ce que c’est?
C’est un singe, minuscule lui aussi. Il tient facilement dans mes mains. Je sens sa fourrure soyeuse sous mes doigts et cette rencontre me fait plaisir.
Maintenant la rêveuse prend contact avec les sensations et les ressentis, elle éprouve du plaisir en caressant le corps de ce petit animal : ainsi le rêve lui rappelle la réalité des plaisirs sensuels que son corps de femme peut éprouver.
Avec l'éléphant le rêve vient d'évoquer les facultés intuitives et la sagesse. Ces qualités seraient-elles en rapport avec le plaisirs sensuels ? A ce qu'affirment différentes recherches actuelles à ce sujet, l'orgasme rendrait les femmes plus intelligentes. (1)
Ainsi avec les deux petits animaux, le rêve invite la rêveuse à retrouver les réactions instinctives, tout ce qui est éprouvé dans le corps : les ressentis, les sensations, les émotions, les rêves, les précognitions, prémonitions, intuitions et les inspirations, qui s’expriment dans le monde intérieur.
Ce sont là les manifestations spontanées de l’inconscient. Mais la rêveuse, qui ne les comprend pas et ne les maîtrise pas, les a condamnés au niveau conscient et rationnel et les a exclus dans la poubelle.
Et voilà de nouveau une autre créature qui déboule du trou.
Oh! C’est un humain en miniature. Serait-ce un lutin, un gnome?
Le mot gnome présente un mélange entre 2 racines grecques: gênomos qui signifie «habitant de la terre» et gnômê: «pensée, intelligence». Le gnome possède de grandes connaissances des secrets telluriques, il est l’esprit de la terre, il en connaît les secrets et les lois, il sait où sont cachés les trésors souterrains, qu'il peut aussi donner aux humains. Il symbolise donc l’esprit de l’inconscient, dont les ressources et la créativité dépassent notre intelligence consciente.
Il tombe dans la poussière et je l’aide à se remettre debout sur ses pieds, mais cela le rend furieux et il me passe une engueulade.
La rêveuse croit bien faire en aidant le gnome à se relever, mais il lui fait comprendre qu’il n’a pas besoin de ses services. Et même il lui passe une engueulade. Pourquoi ?
Mais le gnome, l'esprit de la terre n'a pas besoin de ses services qui l'importunent et l'irritent.
Que déduire alors de toutes ces images et de ce scénario ?
Maud demande un rêve qui lui permette d’aider à sauver la planète. Apparaissent alors un éléphant et un singe, qui sortent d’une poubelle.
Ces animaux lui montrent que la vie inconsciente spontanée et naturelle, aussi bien spirituelle qu’animale, a été salie et rejetée. Pour aider la planète terre, il conviendrait donc d’abord que Maud s’occupe d’elle-même, accueille son flair, son intuition, ses ressentis, et aussi les plaisirs de sa sensualité. Qu'elle redonne concrètement à ses instincts physiques et spirituels la place qui leur revient.
Puis le rêve lui présente un gnome, l’esprit de la terre qui possède l’intelligence de ses secrets et de ses lois. C’est lui qui sait si la planète est malade ou non. C'est lui qui sait ce qu’il convient de faire si la planète est malade.
En fait, avec toutes ses bonnes intentions, avec ses questionnements pour guérir la planète, la rêveuse l'agace et l'irrite. Elle le dérange, elle le contrarie dans son activité. Qu'est-ce qu'elle vient faire là ? Pourquoi prétend-elle le relever ? Il s'accomode très bien de sa position par terre. Il ne lui a rien demandé. Il n'a pas besoin d'elle. Qu’elle le laisse tranquille, il sait ce qu’il a à faire, il est capable de se mettre debout tout seul s'il en a envie.
Et elle, qu'elle s'occupe donc de ses affaires, de sa terre à elle, de son intuition et du plaisir de ses sens, qu'elle soit consciente et respecte les manifestations instinctives de son corps au lieu juger qu'elles sont sales et de les rejeter.
L’esprit de la Nature est furieux que Maud veuille se mêler de son affaire, la terre. Que sait-elle donc des plans et des lois qui la régissent? Comment ose-t-elle avoir la prétention de sauver la terre, quand, avec sa conscience rationnelle, elle n’est même pas capable de comprendre l’intelligence de la nature. N'a-t-elle pas rejeté dans une poubelle tout ce qui est terrestre et instinctif ?
Ne reconnaît-on pas là encore l’arrogance du conscient qui se croit omniscient, omnipotent et se pose en maître de la terre pour vouloir la sauver ?
Et ici comme dans le rêve précédent on en vient à se poser la question :
Notre terre extérieure serait-elle malade parce que notre terre intérieure, notre inconscient est maltraité?
Conclusion
Ne soyez pas étonnés si mon étude ne va pas dans le sens des certaines idées actuelles, partagées par la rêveuse. Je vous l’ai déjà dit: le rêve a justement la désagréable manie d’attirer l’attention exactement sur ce qu’on ne pense pas, ce qu’on ne voit pas, ce qu’on ignore et qui est pourtant d’une importance vitale. Il nous invite à nous élargir l’esprit et à accueillir d’autres façons de voir et concevoir.
Pour ma part, j’ai adoré ce rêve. Il soulage et donne confiance. Il montre en effet que la Nature sait ce qu’elle a à faire et n’a pas besoin de notre secours qui l’importune. La nature est plus sage que nous.
Jung disait:
" Je ne suis pas de ceux qui croient qu’ils doivent veiller à ce que les cerises aient des queues. Je me tiens là, observant ce dont la nature est capable ". |
Et si maintenant c'est le cerisier dans le jardin qui est malade, que va-t-on pouvoir faire pour le sauver ? Question angoissante qu'une rêveuse a posé un jour à son rêve.
Nous verrons la prochaine fois ce que l'inconscient en a dit.
Illustrations
Je remercie les artistes peintres et photographes dont les oeuvres m'ont permis d'illustrer mon blog.
Healing the planet: christinekane.com
Elephant miniature : wadbuzz.com
Eléphant: fondecran.biz
Singe: fr.123rf.com
Les deux tableaux de jeune femme sont l'oeuvre de l'artiste russe contemporain Serge Marschenikov
Gandalf : arwen.undomiel.com
Jung : babelio.com
(1)
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1127528-le-sexe-...
Remarque
J'ai repris ici l'étude de ce rêve que j'ai donnée sur mon blog en 2013. J'ai cherché aujourd'hui à vous en donner la substantifique moëlle.
http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2013/01/0...
19:53 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : sauver la planète, éléphant, intuition, singe, sensualité, respect des instincts, christiane riedel, spécialiste de l'interprétation des rêves
Commentaires
Encore une fois, excellent travail pour le rêve de Maud de "comment sauver notre planète ?"
Traduction en explication toujours aussi claire, accessible en compréhension et tellement juste !
A mon sens, il est indéniable qu'il nous arrive ce qui nous ressemble ; rien n'est figé, tout se transforme ; aussi, que cette nouvelle interprétation oeuvre pour le bien de tout et tous et...
par voie de conséquence pour celui de la planète.
Bravo et merci Christiane.
Écrit par : molton catherine | 24/10/2019
Madame Riedel, merci beaucoup pour cette interprétation de rêve.
Pour votre gouverne, j'avais fait un peu de politique avec les Verts et cela n'avait rien donné !
Écrit par : Nicolas | 24/10/2019
J'aime beaucoup le commentaire de Jung : "je ne suis pas de ceux qui croient qu'il doivent veiller à ce que les cerises aient des queues" ! Eh oui, plutôt que de s'occuper de ce qui ne nous regarde pas, de ce qui n'est pas de notre ressort, occupons-nous plutôt de nos fesses !!!
Merci pour ce rêve et cette belle interprétation, qui tombe à point nommé dans notre époque tourmentée.
Écrit par : Aline | 24/10/2019