QUE ME SERT Ô GABRIEL QUE TU SALUES MARIE... (22/12/2013)

 

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QUE ME SERT, Ô GABRIEL, QUE TU SALUES MARIE,

SI TU N’AS PAS LE MÊME MESSAGE POUR MOI ?

 

Voici Noël, où l’on célèbre la naissance de l’enfant, dans lequel le Divin vient s’incarner. Après deux mille ans, qu’en est-il aujourd’hui de ce message de la Bible, de cette tradition spirituelle occidentale ? 

C’est la question qui se pose toujours aujourd’hui. Vous me pardonnerez, si par manque de temps,  je reprends maintenant une étude que je vous ai déjà proposée sur mon blog en 2009.

Que nous importe donc toute cette histoire ancienne ? Que peut-elle signifier pour nous ? En quoi nous concernerait-elle ?

C’était bien là aussi l’apostrophe du poète allemand Angelus Silesius, qui au 17ème siècle s’écrie :

Que me sert, ô Gabriel, que tu salues Marie,

Si tu n’as pas le même message pour moi ?

A quoi cela me sert-il en effet de savoir qu’une femme ait porté en elle la divinité ? Ce que je veux, moi, avec d’autres, c’est vérifier personnellement l’existence de cette réalité, sinon, pour moi, elle n’existe pas.

Mais elle existe ! Et je vais vous le montrer :

Voici un rêve qui, avec des images d’aujourd’hui, atteste l’existence de cette réalité à une femme d’aujourd’hui.

L’annonce en a été faite à Dora.

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Dora est une femme sans prétention. Elle cherche à mieux comprendre qui elle est et vient d’entreprendre un travail avec ses rêves qui la guident. Et voici qu’à son tour, elle reçoit une révélation.

 

Rêve :

Je suis dans une pièce où les volets sont fermés. Il y règne une lumière assez sombre, brun brillant, dorée. Je vois à gauche, sur une tablette, une bouteille de parfum. Dessus est inscrit le mot PRESENCE.

 

Interprétation :

Avec la première image, le rêve indique le sujet dont il va parler.

 

Une pièce aux volets fermés

La lumière du jour est exclue de cet espace. Cette lumière désigne le soleil, la faculté du conscient qui donne une certaine façon d’éclairer les choses, de voir et de comprendre la vie.

Le rêve parle ainsi d’emblée de se fermer aux explications conscientes du monde extérieur : Le moi, le mental et ses points de vue limités, les avis des autres, les influences exercées par les modes de pensées environnants sont tenus à l’écart. Le dialogue avec le monde intérieur par les rêves exige une attention exclusive. On peut alors entrer dans un espace intérieur sombre, où l’on perd ses compréhensions, ses repères. Fermer ses volets, c’est entrer dans l’inconscient et les rêves qui en sont le langage.

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Les alchimistes, ces champions de l’œuvre intérieure, l’ont sans cesse déclaré. Ils conseillaient une grande prudence, ils recommandaient de garder « un vase bien clos ».

« Fais attention que ta porte soit bien et solidement fermée », disaient-ils.

Cette entrée ne peut avoir lieu qu’en se fermant, en s’isolant dans la solitude et le retrait.

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Il règne une lumière sombre, brun brillant, dorée.

La rêveuse s’est ainsi concentrée sur son obscurité intérieure, d’où émane une sombre clarté. Cette lumière ne peut apparaître que dans l’obscurité, elle naît de cette obscurité. La lumière ne peut sortir que du noir.

Quand la rêveuse a fermé les volets, elle voit alors luire une autre lumière, une nouvelle façon d’éclairer les choses.

Tel est l’éclairage clair-obscur fourni par les rêves.

 

La lumière brun brillant

La lumière « brun »

Cette lumière intérieure est brune, de la couleur de la terre, de ce qu’il y a de plus humble, banal, prosaïque.

Cette couleur, dit la rêveuse, est en fait celle de la merde.

Cette image symbolise la « materia prima », la matière première de notre vie, l’inconscient qui nous habite, constitué de cette foule de faits intérieurs, nocturnes et diurnes, qui défilent dans notre âme, sans que nous y fassions attention, ou que nous sachions les comprendre. Ce sont nos pensées, nos sentiments, nos émotions, nos ressentis, nos intuitions, tous ces mouvements intérieurs, invisibles du monde extérieur.  Ce sont aussi nos agitations, nos soucis, nos problèmes, appelés les « emmerdes », qui assombrissent notre vie, dont nous prétendons qu’elle devrait être toujours riante.

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La lumière brun brillant, dorée

Mais cette lumière est aussi paradoxalement brillante, dorée. Que signifie cette image ?

L’or

Ce métal inaltérable symbolise ce qui est le plus précieux aux yeux des humains. Les alchimistes, qui savaient fabriquer l’or, parlaient de leur or non vulgaire, l’or intérieur, la présence du divin dans l’âme.

La lumière de la divinité se révèle quand l’être conscient entre dans sa profondeur, y descend et regarde les images, les rêves, qui lui apparaissent. Quand la rêveuse effectue cette œuvre dans l’humilité, à l’abri de toute influence extérieure, elle prend alors contact avec la réalité intérieure, avec son ombre, ce brun qui lui répugne, avec « sa merde », la même chez elle que chez les autres.

C’était là aussi le conseil de l’alchimiste Morien le Romain, qui disait :

 «  Prends cette chose qui est foulée aux pieds sur ses tas de fumier, sinon, voulant monter sans échelle, tu tomberas sur la tête. »

D’autres alchimistes indiquaient de même comment trouver l’or philosophale :

« - Il est jeté sur les chemins, disaient-ils, foulé aux pieds par les passants. »

Ou encore :

« - Il est extrait d’un endroit méprisable : « in  stercore invenitur », on le trouve dans les excréments ».

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La divinité se présente dans ce qu’il y a de plus bas, dans ce que l’on méprise en soi.

C’est dans ce qu’il y a de plus petit et de plus méprisé que se révèle la divinité.

N’est-ce pas le message de Noël ?

N’est-ce pas ce que s’exclame Marie en parlant du Seigneur ?

« - Il a regardé la bassesse de sa servante. »

 

Ainsi, quand la rêveuse prend contact avec l’inconscient, jaillissent alors les rêves, jaillit alors de l’obscurité une nouvelle clarté.  Cette nouvelle lumière, elle, ne vient pas des lumières du moi extérieur, elle vient de l’intérieur, de la gauche. 

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C’est là que la rêveuse découvre une bouteille de parfum.

 

Le parfum

A partir d’une matière dense et solide, l’artisan, l’artiste a tiré un liquide subtil qui a concentré, exalté tous les arômes. Avant de se dilater en respirant ces essences enivrantes, il convient de se rappeler que le parfum représente un produit très élaboré obtenu après des distillations répétées.

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Dans les rêves il symbolise un travail sur soi permanent, qui permet de parvenir à la quintessence, la divinité en soi.

Il peut symboliser aussi le travail d’interprétation du rêve, qui des images conduit à l’essence du message, au parfum.

Le parfum indique qu’à la suite de longs efforts dans son laboratoire intérieur la rêveuse parvient à un état essentiel de l’être, elle entre en relation avec ce qu’il y a de plus subtil en elle, qui la transporte à un autre niveau de conscience.

Le parfum fait pressentir la divinité à l’œuvre dans l’humain.

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PRESENCE

Le parfum porte le nom de PRESENCE. Le travail intérieur où le conscient, appelé et guidé par les rêves, explore l’inconscient, conduit à une conscience renouvelée. L’air que la rêveuse respire, la qualité de l’atmosphère se spiritualise, imprégnée d’une odeur subtile, d’une vibration invisible mais perceptible par le nez, le ressenti.

Cette essence, cette quintessence, cette qualité suprême de l’être s’appelle « PRESENCE ». La rêveuse prend contact avec sa réalité profonde, elle ressent à l’intérieur d’elle même la présence de la divinité qui l’habite et l’accompagne.

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Le Christ ne disait-il pas : « Le Royaume des Cieux est au dedans de vous ? » (1)

Le rêve vous conduit à votre royaume intérieur.

 

Quand vous analysez un rêve, il faut toujours vous rappeler que ses images correspondent soit à un bilan, soit à une possibilité. Si donc vous recevez des indications comme je viens d’en évoquer, il s’agit en toute sincérité de garder un cœur simple et reconnaissant et de se rappeler que le destin qui vous échoit est celui de toute âme humaine, le but de votre incarnation.

 

Je vous laisse avec ces vers écrits il y a 1600 ans :

 

Je t’ai aimé bien tard

Beauté ancienne et toujours nouvelle,

Je t’ai aimé bien tard !

Tu étais au dedans de moi-même,

Et moi, j’étais en dehors de moi-même.

 

C’était en ce dehors que je te cherchais,

En me ruant sur ces beautés, pourtant crées par toi,

J’y perdais ma propre beauté.

Tu étais avec moi, mais moi, je n’étais pas avec toi…

 

Tu m’as appelé, tu as crié

Et tu as triomphé de ma surdité.

Tu as brillé, tu as fait resplendir tes rayons

Et tu as chassé les ténèbres de mon aveuglement.

 

Tu as répandu l’odeur de tes parfums :

J’ai commencé à les respirer et j’ai soupiré après toi.

J’ai goûté la douceur de ta grâce

Et j’ai eu faim et soif de toi…

 

Saint Augustin (2)

 

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JOYEUSES  FÊTES DE NOËL 

 

Bibliographie

(1) La Bible, Evangile de Luc, ch.17, v.21, traduction de la Vulgate.

(2) Saint Augustin, Confessions, livre X, XXVII,38. Les belles Lettres, T.II, paru en 1926

 

Illustrations

Je remercie les artistes et les photographes dont les œuvres m’ont permis d’illustrer mon blog.

Gabriel, de l’artiste italien Giovanni Bellini vers 1465

Annonciation de l’artiste français contemporain Arcabas

Prière :chemindamourverslepere.com

Spirale caca :

 

Prends cette chose…sur les tas de fumier : Extrait de l’œuvre de l’artiste alchimiste allemand Michel Maier, 1617, « Symbola aureae mensae duodecim nationum, cité par Etienne Perrot dans « La voie de la transformation, éditions la Fontaine de Pierre, p. 58

 

Parfum : http ://thumbs.dreamstime.com

Parfum : http ://guerlain, eau de parfum Idylle

Parfum : http://www.ludimaginary.net

Annunziata du peintre italien Antonello da Messina, 1476

Nativité : ?


 

 

 

 

 

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